Avec mon p'tit vélo, j'avais l'air d'un con, ma mère, avec mon p'tit vélo, j'avais l'air d'un con (Walrus)
Un vélo (de femme) surmonté de ce qui pourrait être les armes d'un mécanicien - d'une mécanicienne ? - en tout cas d'un pro de la chose conscient de sa valeur puisqu'il incorpore à son blason les éclats de la gloire.
N'empêche, moi qui ai pratiqué le vélo à une époque où l'on devait encore tout y faire soi-même (vous avez déjà assemblé une roue à partir du moyeu, des rayons et d'une jante ?)* je ne me rappelle pas avoir jamais utilisé en ces temps lointains un tournevis ou une clé plate de 17 (à vue de nez).
Si j'avais dû me confectionner des armes parlantes de mécanicien cycliste, j'aurais puisé parmi les constituants de la trousse de secours accrochée à l'arrière de ma selle, à savoir :
- Des rustines avec la petite râpe et le tube de dissolution
- Des démonte pneu (que dans ma région on appelait "minutes")
Ben oui, elles sont un peu rouillées, mais elles ne datent pas d'hier non plus...
Vous remarquerez que la version plate est munie d'un petit bec évitant de s'encombrer d'un tournevis
Ben dis donc, on voit bien qu'il (elle) travaille en atelier le (la) môme ! Un tournevis, j'te jure !
Avec son tournevis l'avait l'air d'un con, ma mère, avec son tournevis l'avait l'air d'un con !
* Pour ceux qui se passionneraient pour ce qui a bien pu me pousser à assembler une roue de vélo à partir de ses constituants, j'explique !
À une époque où tout se vendait à la pièce, du rayon de roue et sa nipple (écrou) à la bille de roulement de pédalier en passant par la croix interne du changement de vitesse Sturmey-Archer (mais si je l'ai aussi changée), il était hors de question d'acheter une roue complète lorsqu'on avait tordu une jante. Or, il m'est arrivé de tordre la jante avant de ma bicyclette, cqfd !
Quoi ? Vous voulez aussi savoir comment je m'y suis pris pour ce faire ? Vous avez de ces curiosités parfois ! Allez, c'est bien parce que c'est vous...
Comme très régulièrement à l'époque, je me rendais un jour chez mon ami Francis, un condisciple qui habitait le patelin voisin du mien. Le long de la route de Mons, il y avait une piste cyclable, mais au niveau de la place communale d'Havré, celle-ci s'interrompait et j'étais obligé d'emprunter un tronçon de chaussée pavée qu'il me fallait de surcroît partager avec le tram. En zone urbaine, les rails de tram sont munis d'une gorge empêchant le revêtement de sol de venir se coller au rail et d'occasionner le déraillement du véhicule. C'est en franchissant un de ces rails que ma roue avant s'est engagée dans cette gorge où elle s'est coincée, ce qui a eu deux conséquences : tordre la jante et me projeter par dessus mon vélo. Ma chute a fait sortir de leur bar deux charmantes personnes qui ont collé mon vélo contre la façade et m'ont emmené dans leur établissement (à la réputation un brin olé olé) pour désinfecter et panser mes écorchures. Une bien inéressante expérience suite à laquelle j'ai dû... remplacer la jante de ma roue avant. Satisfaits ?