Le jeu du Téou (Epamine)

Tout le monde connaît ce magnifique tableau de David mais tout le monde se trompe lamentablement sur le sujet représenté et ce, depuis des lustres (pour sûr, c'est encore une idée des Lumières !)

Et dire que tout est arrivé à cause d'un pauvre accent oublié sur une lettre ! Fâcheuse méprise aux conséquences douloureuses...

Le serment du jeu de paume... tu parles! On a fabulé, on a extrapolé, on a brodé la Grande Histoire sur une  banale histoire de jeu car ce que le talentueux peintre a représenté ici n'est rien d'autre que le jeu du Téou. Très en vogue sous l'Ancien Régime et surtout pratiqué durant la période révolutionnaire, ce jeu nécessitait un vaste espace. Aussi jouait-on souvent au Téou dans la salle du jeu de paume à Versailles d'où le nom dérivé de "jeu du paumé".

Voici les règles du jeu du Téou, qui se jouait toujours à huis clos :

• Le meneur de jeu, appelé le bailli (ou Bailly) montait sur une table avec une liste à la main.
• Sur cette liste, on avait écrit, au fur et à mesure de leur arrivée, le nom de tous les participants.
• Un nom choisi au hasard avait été secrètement retiré de la liste avant le début de la partie.
• Trois candidats, volontaires ou désignés, se plaçaient devant la table (ce sont les trois que l'on voit devant parmi lesquels A.B. Grégoire).
• Le bailli énonçait, l'un après l'autre, tous les noms inscrits sur la liste en demandant à chaque fois: "T'es où ?"
• Les participants levaient ou non la main lorsqu'ils entendaient un nom et ce, quelque soit le nom entendu, qu'il s'agisse ou non du leur.
• Lorsque toute la liste était lue, ce qui prenait des heures, les trois candidats qui en général connaissaient tout le monde, devaient retouver le nom du paumé, le nom de celui qui n'avait pas été appelé et dont le nom avait été retiré de la liste.
• Ils ne gagnaient rien s'ils retrouvaient le paumé mais ils avaient réussi à ne perdre ni la face, ni la tête. S'ils perdaient la tête et par là-même, la partie, ils devaient verser un louis symbolique.
• Le paumé, s'il était reconnu, devait lui aussi laisser tomber la tête d'un Louis dans un petit panier.

Beaucoup de joueurs présents dans cette scène ont perdu la tête et en furent fort décapités !

Comments

[Nhand_]

J'ai beaucoup joué au Téoudonc, ou encore au Téoum..., ou bien au Téous... Bon, j'arrête là ! Moi non plus, je ne regarderai plus ce tableau de la même façon ! Mais qu'il avait l'air fastidieux, ce jeu, quand même ! :D (mais pas ton texte, hein !)

[bongopinot]

Pour moi tout c'est éclairci d'un coup et je regarderai ce tableau d'une autre façon



Un très bon moment de lecture ;-)

[katyL]

la bonne adresse please

[joye]

:-D

[katyL]

j'ai voulu t'écrire AUSSIiiiiiiiiii

ça marche pas l'adresse mail donnée ???

[MAPNANCY]

L'Histoire revisitée de cette façon : EXCELLENT !!! Après avoir lu et fort apprécié ton texte je regarde de nouveau ce célèbre tableau et effectivement ... y'a de ça, y'a de ça !!! :-) Grand Bravo pour ce jeu de détournement fort réussi !

[EnlumeriA]

Une bien belle époque en vérité, où l'on vous emmenait faire un petit tour de charrette sous les acclamations de la foule pour ensuite participer au jeu du coupe-cigare. Ingénieux ! Excellente prise en main du thème !

[emma]

ah ben voilà ! c'est tellement mieux quand c'est ludique ! merci pour ces explications qui éclairent les parties sombres de l'histoire

[Fairywen]

Ah ben oui, un accent oublié, et tout fout l'camp, ma bonne dame !!

[JAKJCP]

Idée lumineuse d’une éminente historienne.

J♥ la chute , pour sa chute de têtes.

biz..

[vegas sur sarthe]

Ce jeu a ensuite été "détrôné" par un autre universellement connu: la prise de la pastille!

Sur ce, je vais aller prendre les miennes :)

[katyL]

pas mal du tout belle idée! je suis ébahie par ton savoir !!

comme tu le dis si bien tant ont perdu la tête que je ne vais pas te démentir

c'est ça tout à fait ça !!

bisousssssssssss

[celestine T]

Je ne regarderai plus jamais ce tableau de la même façon! ça c'est certain.

De nos jours, la version moderne est le téoula.

Il s'agit de prononcer cette phrase chaque fois que quelqu'un nous appelle avec son portable. Y a rien à gagner, cé ça ké bo !



Bises célestes