Canalblog Tous les blogs Top blogs Littérature, BD & Poésie
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
Le défi du samedi
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 1 055 672
Derniers commentaires
Archives
11 janvier 2014

R2D1; R2D2; aire de Detroit (titisoorts)

Je me sens si seul dans cette cellule. Ma vie était si belle, si enjouée. Je n'arrive vraiment pas à m'y faire, me retrouver là, au beau milieu de cette prison, je regarde une photo. Je secoue la tête, comment, comment en sommes nous arrivés là. Pourtant toutes les idées qui m'ont poursuivi viennent d'un film"Star wars" et plus particulierement d'un petit robot, R2 D2. Il m'a fasciné et bien fait rire. Mais le rire n'est plus au goût du jour, il en est même devenu amer. Nous avons profité de la faillite, nous avons profité de Détroit, lorsqu'ils ont déposé leur bilan. La ville n'était plus que misère et abandon, les grandes marques fermaient, les usines désertées se multipliaient. Et nous, nous au milieu de ce chaos, des âmes fantômes errantes, ne plus savoir quoi faire. Pourtant cette ville à fait de si grandes choses: c'est un Français qui a bâtit Détroit de ses mains, Ford, fleuron y avaient ses usines, Madonna, Eminen, Stevie Wonder, Tom Selleck y ont vu le jour. Au tout début, nous étions des pionniers, nous avions réussi à fabriquer des robots pour le travail domestique. Chaque année, ils devenaient de plus en plus sophistiqués, à croire que nous frôlions la perfection. A l'image des humains, fiers de pouvoir commander des êtres aussi intelligents, le monde entier nous les arrachaient. Nous avions même réussi, à leurs inculquer des sentiments. Des sentiments  dans de la ferraille si froide, inerte. Mais pourquoi avoir été si loin. Leur façon de nous écouter, de nous regarder surpassaient la nôtre. Ils arrivaient à ressentir, au son de notre voix, notre état d'âme . Ils nous mettaient en garde. Et de domestique, ils se sont transformés en psychologue, de la compassion dans une machine, mais maintenant que j'ai le temps de penser à tout cela, c'était n'importe quoi. Les années passèrent, nous dépérissions , eux se régénéraient. Et au milieu de tout cela nous, moi je travaillais d'arrache-pieds, je te délaissais pour ma réussite, laisser une trace dans ce monde. Maintenant au fond de ma prison, je m'en mords les doigts, je suis mélancolique, triste de ne plus t' avoir à mes côtés. C'est ma punition, mon fardeau, encore plus terrible que d'être enfermé. J'entends des pas dans le couloir, la porte s'ouvre, c'est bientôt la fin.
- Celui là, on doit le démanteler, entièrement et tout effacer, ordre du juge"
- Mais qu'a-t'il fait?
- La ségrégation robotique interdit toute relation amoureuse avec le genre humain , il est tombé amoureux de sa maîtresse, il est persuadé d'être l'homme de la maison.
- Regarde le, comment il est habillé avec son jabot !
Le monde s'écroula, lorsque, dans le couloir de ma mort, je vis le reflet de mon image...

 

Publicité
Commentaires
M
Superbement bien écrit et le titre effectivement est vraiment bien trouvé et parlant !!!
Répondre
V
la copulation avec de la ferraille c'est pas pour demain et c'est tant mieux!!
Répondre
P
Est ce que l'on peut faire une pétition pour lui éviter le démantèlement à ce petit robot ? Bravo en tous les cas pour ce bon texte, Titisorts
Répondre
J
Fantômes Détroit<br /> <br /> Robotique inutile<br /> <br /> Angoissant destin
Répondre
E
Pauvre petit robot touché, coulé !! Un très bon texte ! :):)
Répondre
W
Voilà ! Dès que les psys interviennent, c'est la fin des haricots (sauteurs).
Répondre
J
Intéressant, on apprend aux petits Ricains à l'école que les Amérindiens avaient commencé Détroit...mais bien les Tazuniens qui l'ont tués.<br /> <br /> <br /> <br /> J'aime beaucoup ta métaphore, titisoorts !
Répondre
E
Le titre, le texte: du grand art !<br /> <br /> <br /> <br /> Juste une petite remarque: pas facile pour "celui-là" de s'en mordre les doigts... y'a pas de bouche ! ;o <br /> <br /> <br /> <br /> Ok, Titisoorts, je sors !
Répondre
C
Tu m'as rappelé un livre de la bibliothèque rose qui m'avait épouvantée quand j'étais petite et qui s'appelait " le robot sauvage" où deux enfants désobéissants déclenchaient la révolte d'un robot contre les hommes. Une histoire terrible.<br /> <br /> Ton texte est remarquablement écrit, mon titi. Il m'a mis les poils, comme on dit. :-)
Répondre
J
Superbe ! Un sujet taillé pour toi avec un traitement Dickien et un titre à se rouler par terre !<br /> <br /> <br /> <br /> J-OEK 27458913, voisin de cellule
Répondre
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité
Publicité