FELICITATION (titisoorts)
La chance me souriait depuis quelques temps.Lors d'une perquisition, nous avons récupéré des téléviseurs, téléphones, de l'électroménager.
Nous avons arrêté un individu qui faisait partie d'une bande organisée, belle prise. J'étais sur un nuage, les félicitations de mon supérieur, à moi la promotion. J'admirais la prise qui s'étalait devant moi, au poste. Et ce matin, " félicitation, vous venez de gagner", c'était écrit assez grand, la chance me souriait encore. Mais là, pour tout autre chose. J'avais reçu de la grande ville voisine, une alerte sur ce type d'opération. Mais au fait, je me présente, je suis le Chef de la police d'une petite ville. J'ai donc été mis au parfum de la bande qui opérait ainsi, "le gang du clan des gagnants". Le principe est simple, vous recevez une enveloppe gagnante avec à l'intérieur deux places de concerts ou bien de spectacles, au nom d'une radio locale avec un numéro de téléphone, pour confirmer la date et l'heure. Bien sûr le numéro était celui d'un complice, et le gang avait tout loisirs de vous videz votre maison pendant que vous étiez tranquillement au spectacle.
Mais aujourd'hui pas de chance pour eux, ils sont tombés sur moi. Après renseignement auprès de la dite radio, j'avais la confirmation que ce cadeaux ne venait pas d'eux. A moi la promotion, à moi ! Maintenant il fallait être malin. Ne rien changer aux habitudes ne pas se montrer en uniforme, ne pas venir patrouiller dans le quartier, nous étions sûrement surveillés.
J'ai donc établi un plan pour ce fameux soir, j'avais déjà le sourire. Trois de mes hommes seront cachés dans la maison. Quatre autres dans le jardin, tout ce beau monde en place dés l'après midi, tout en passant par derrière. Une voiture banalisée sera postée à quelques pas de la maison. Tout était parfait, tous mes agents mobilisés et motivés comme jamais, le piège était tendu.
Je suis donc parti avec ma femme, endimanché le sourire malicieu, la nuit allait être bonne. Le spectacle que nous allions voir au frais du gang était Aïda de Verdi. Un spectacle de trois heures trente avec l'entracte, autant en profiter. Le gang avait pris assez large, il devait se sentir tranquille et serein, c'est ce qu 'il fallait.
Puis l'Opéra opéra, tandis que mon bras droit, Joe, faisait des essais dans mon oreillette, je lui répondais par texto, au cas ou je serais surveillé à l'opéra. L'opération Opéra était opérationnelle.Tranquillement installé dans mon fauteuil, je jubilais.
Après une heure du début, je pris contact avec Joe" Alors, Joe on en est où ?" " Aucun mouvement pour le moment, c'est peut être un peu tôt"
Le spectacle continuait, j'admirais la beauté de la belle Ethiopienne. A l'entracte, j'appelais Joe, inquiet de ne pas avoir de nouvelles.
"Alors ?" " Non Chef rien du tout, on fait quoi ? Ici les hommes commencent à s'impatienter. Je commençai à douter sérieusement, mais partie pour partie, je décidais de maintenir l'opération. Plus le spectacle passait, plus je me décomposais et m'enfonçais dans le fauteuil. Je ne comprenais plus rien, je n'étais plus sûr de moi.
L'Opéra se termina, je téléphonai à Joe, désespéré, rien ne s'était passé. Au moment de remonter dans la voiture, désolé, je fis repartir tous le monde à la maison après qu' ils aient rangé le matériel. Je pressais ma femme, j'étais de mauvaise humeur. L'ambiance macabre fut rompue par le téléphone. " Oui Joe, vous êtes rentré ? " Chef, Chef on nous à tout volé, le poste est vide."
Je raccrochai, la soirée allait être longue ...