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Le défi du samedi
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14 décembre 2013

Un appel, des appeaux (Électre)

 

Ordinairement les mots répondaient à son appel. Le samedi elle visitait le sujet, puis elle le laissait tout au long de la semaine mûrir et se nourrir des événements. Souvent des fils lui apparaissaient assez vite et il n'y avait plus ensuite qu'à débrouiller, à ordonner, à faire danser les mots autour du noyau, à émonder pour arriver à l'essentiel. Le jeudi tout était presque prêt. Le vendredi était jour de corrections et de l'envoi un peu redouté, du "tant pis c'est pas parfait mais il faut y aller". Cette fois-ci c'était le vide. Elle avait pensé à son train-train - ou plutôt son bibliothèque-cantine-bibliothèque-cantine - quotidien mais ça manquait de swing. Elle avait pensé aux cloches, mais elle n'était toujours pas parvenue à démêler leurs horaires - sauf le carillon bien reconnaissable de neuf heures du soir. Elle avait remarqué qu'à huit heures du matin aussi il y en avait une volée jolie. Et puis à midi. Mais pas de quoi faire un système. Pas de quoi faire un poème. Elle avait pensé... Elle n'avait plus pensé à cela, prise dans le tourbillon d'une presque dernière semaine, entre les livres à lire ou à photographier, les cadeaux de Noël à faire, les derniers cafés con panna et tous les regrets de ce qu'elle n'aura pas fait... Quelques accrocs dans l'emploi du temps qui offrent des échappées hors les murs. L'indolence des journées ensoleillées, loin du tourbillon de la (grande) ville, loin de la fièvre qui viendra après. Encore un peu hors du temps - encore mais plus pour très longtemps. Encore un peu dans le suspens - comme la fin d'une longue vacance. Elle n'avait plus pensé qu'à cela. Elle avait essayé d'invoquer les mots. D'en provoquer des sabbats dans sa tête. De les laisser venir comme des oiseaux qui s'approchent si l'on reste assez longtemps immobile. Peine perdue. Cette semaine, décidément, le rythme n'était pas dans l'appeau. Ou peut-être qu'il ne marchait plus. Mais qui aller voir pour le réparer ? Peut-être qu'un peu de vraies vacances serait le bienvenu...

 

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Commentaires
K
car il vaut l'appeau des fesses<br /> <br /> <br /> <br /> ohhhhhhhhh!!!
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K
ou bien ne pas vendre l'appeau de l'ours avant que d'avoir lu ce texte !!<br /> <br /> non mais <br /> <br /> je sors aussiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
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K
wouah MAP quel jeu de mot !!!! bravo♥
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M
Oui sinon ce serait l'appeau-calypse !!! Bon je crois que je ferais mieux de sortir là ... Trop c'est trop ! :-D
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M
Hé,hé !!! Bien vu les mots-oiseaux !!! Et ceci n'est un rien un appeau de chagrin !!!! :-D
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É
Merci à tous pour vos commentaires qui font chaud au coeur !
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S
Excellent texte, un grand bravo !!! J'adore cette image "le rythme n'était pas dans l'appeau"<br /> <br /> <br /> <br /> Superbe, bonne continuation !!!
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K
oui en effet quel rythme !!! j'adore aussi les bibliothèques parfumées des pages des livres <br /> <br /> bravo comme dit joeK tes mots dansent
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J
C'est pas mal finalement pour le Défi du samedi des mots qui dansent le sabbat plutôt que la samba !
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S
Je crois plutôt Electre que ta vie ne manque pas de rythme! :-D
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É
Oui, bon, j'ai un peu triché, c'est effectivement de la prétérition pure écrite pratiquement dans le seul but d'arriver au jeu de mots de la fin (qui n'a pas mis trop de temps à venir, mais il fallait l'enrober un peu), mais il fallait quand même que j'écrive quelque chose qui me convainque un peu moi-même... <br /> <br /> Je précise pour Célestine que je ne suis pas bibliothécaire, même si c'est un métier qui ne me déplairait sans doute pas - je fréquente tout de même les bibliothèques avec assiduité, par devoir et par goût...
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V
sacré texte quel rythme
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E
Que voilà un appel bien rythmé !! Plutôt d'accord avec Walrus !! :):)
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W
Pas le rythme dans la peau. Quelle jolie menteuse cette Électre ;-)
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C
J'adore les bibliothécaires! La fréquentation quotidienne des chefs d'oeuvres leur déteint copieusement dessus, et tu n'échappes pas a la règle. Ton texte est une gigantesque prétérition. J'aurais pu vous dire que...<br /> <br /> Excellent.
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V
La démarche - même si elle aura été infructueuse - ne manque pas de rythme. C'est sympa de nous en avoir fait profiter! Pour ma part, le carillon était une idée intéressante, mais ce que j'en dis...
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J
Bin, les textes, c'est comme les vacances - parfois on ne peut les connaître que dans sa tête ! ;-)
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É
Oups... j'ai oublié d'enlever le chapeau... désolée.
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