Train de nuit (Sebarjo)
LE RYTHME D'UN TRAIN DE NUIT
Le rythme lancinant du train dans la nuit
Comme dans un tunnel dans la montagne enfoui,
On se laisse bercer dans les wagons-lits
Par les courbes des rails évanouis
Aux aiguillages souvent alanguis.
Les vitres tremblent parfois
Lorsque prises de désarroi,
Siffle en sens inverse,
Un vapeur qui, comme l'averse,
Semble filer à toute vitesse.
Mais si cela nous paraît hallucinant
son rythme est tout aussi lancinant
Que le rythme de notre train de nuit
Qui, son chemin dans les étoiles, poursuit ;
D'une voie à l'autre se fait tout ouï
Comme l'écho d'une sirène infinie
Résonne au-delà des douze coups de minuit.
Et dans le rythme lancinant de ce train de nuits
Voguent finalement nos corps assoupis,
Car la force des heurs nous a endormi,
De l'acier qui frotte contre l'acier qui crie,
Qui crisse tandis que la lune gémit
Et que dans les nuages noirs, le vent frémit.
Le rythme l'eurythmie
Le calme le vertige
Le rythme l'heure amie
Les songes les vestiges
Le rythme l'eurythmie
Le calme le vertige
Le rythme l'heure amie
Les songes les vestiges...