Participation de Sebarjo
Alors tous les arbres frémissent,
le grand véréfour qui porte le nid
retient son souffle ;
se referment les tapinoufles
et les ronils à pois bleus s'évanouissent.
Les prunels de leurs battements d'ailes
Égaient les haisselles et les taillissons,
Virevoletant de mauviettes en luzerons.
Et sous les fougerolles, les chanterelles
Ocrent harmonieusement l'humus tapi
De la forêt, reposant comme à l'an gui.
Y glissent les vipeuvres discrètes
Rampant après les crapouilles vertes
Qui cocassent à tue-tête
Leurs mélopées inertes.
Les chevrolets batifolent avec des bichons
Tandis que des sangliers-lions
Déviolinent l'automne
Aux couleurs autochtones.
Les hirondiaux laissent là ce décor,
S'emplanant pour quitter le nord
Et rejoindre le beau Sphore,
La Corne d'or ou les açores.
Mais comme ils ont tort
De délaisser alors un tel trésor !
Car ce lieu fantasmagique c'est mon reinaume :
Mes bosses et landes brétiliennes,
Les mystères que chiffrent mon génome
La sève qui roucoule dans mes veines.
Alors, que tous les arbres frémissent,
Que le grand véréfour qui porte le nid
Retiennent son souffle ;
Que se referment les tapinoufles
Et que les ronils à pois bleus s'évanouissent !