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Le défi du samedi
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6 juillet 2013

SAMARRA (joye)

 

The_spiral_minaret_in_Samarra

Il était un marchand à Baghdâd qui commanda à son serviteur d’aller faire des achats au marché. Tantôt revint le serviteur, tout blanchi et tremblant.

« Maître, tout à l’heure, quand j’étais au marché, une femme m’a bousculé, et quand je me retournai, je vis que c’était la Mort qui m’a bousculé. Elle me dévisagea et fit un geste menaçant. Maître, je vous en supplie, prêtez-moi votre cheval, et je quitterai cette ville pour éviter mon sort ! J’irai loin, jusqu’à Samarra, et la Mort ne m’y retrouvera pas ! »

Le marchand lui  prêta son grand cheval blanc, le serviteur y monta, et il éperonna ses flancs luisants. Le cheval repartit au galop.

Alors, ce marchand alla au marché, y rechercha la Mort et lui demanda « Mais pourquoi as-tu menacé mon serviteur d’un geste ce matin ? »

-          Ce n’était pas un geste menaçant, monsieur, répondit la Mort. C’était un sursaut de surprise. J’étais tout simplement étonné de le voir à Baghdâd ce matin, et surtout parce que j’ai rendez-vous avec lui ce soir à Samarra.

 

Note au lecteur :  Je n’ai pas inventé cette histoire. Je l’ai traduite depuis la version de Somerset Maugham, un de mes auteurs préférés depuis longtemps. Ce texte a servi d’épigraphe pour un roman par John O’Hara. Maugham lui-même racontait dans ce petit texte sa version d’une histoire ancienne du Talmud Bavli (qui date du 3e siècle). L'image est de Wikipedia Commons.

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Commentaires
J
Je la connaissais - non que je fusse né au 3e siècle ! - mais sans doute pour l'avoir lue dans les Contes philosophiques recueillis par Jean-Claude Carrière. <br /> <br /> <br /> <br /> http://www.ciao.fr/Le_Cercle_Des_Menteurs_Tome_1_Jean_Claude_Carriere__2530497<br /> <br /> <br /> <br /> Tu la cites bien à propos pour la consigne mais pour ce qui me concerne j'ai plutôt rendez-vous avec la Vie où qu'elle soit cet été !
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M
Merci pour la traduction de ce rendez-vous auquel on n'échappe pas ... ! Mais nous ne sommes pas pressés de nous rendre à Samarra ! :-)
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E
J'aime beaucoup ces textes de la sagesse orientale. Mais bon pour en revenir au marchand : Il a perdu son cheval à la fin ? Et puis, quitte à interroger Madame la mort, moi j'aurais quand même essayé de lui dire qu'elle ne se presse pas trop pour moi !! :):):) Je dis plein de bêtises mais j'aime beaucoup ton texte Joye, y eso si que es verdad !!
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V
On n'échappe pas à son destin... mais je crois que ça a déjà été dit, alors c'est vrai?
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V
on échappe pas à son destin !! bien vue je vais à la découverte de cet écrivain que je ne connais pas merci
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C
Merci pour ces références et ce texte si bien choisi. <br /> <br /> Je l'avais déjà lu, mais je suis incapable de me souvenir où et quand... C'est tout moi !<br /> <br /> La mort fait partie de la vie tout comme la naissance, alors pourquoi essayer d'y échapper ?! N'est-ce pas ?<br /> <br /> Sourire <br /> <br /> Vanina
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W
Et le rendez-vous était au sommet de la ziggurat. Y est-il monté à cheval comme dans la Giralda de Séville ?
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S
J'aime ces histoires qui mènent à réfléchir. Merci pour cette découverte!
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M
Quoi ? Je serais la seule à qui la mort va poser un lapin ? Ben merdalors ;) J'avoue que si je ne suis pas pressée, l'éternité m'encombrerait et que la mort aiguise l'intérêt de vivre, on a pas de temps à perdre avant de plonger dans l'oubli et le néant...
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K
tous nos moments sont des rendez-vous et celui-ci aussi <br /> <br /> mais le plus tard possible car après on a le temps....<br /> <br /> bisous
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A
Histoire qui illustre parfaitement l'idée qu'on n'échapperait pas aux rendez-vous du destin. Elle me fait penser à la légende selon laquelle un astrologue aurait prédit à Catherine de Médicis qu'elle mourrait près de Saint-Germain. Elle évitait donc soigneusement tout lieu portant ce nom. Mais sur son lit de mort, quand vint le confesseur, il se nommait "de saint-Germain"! Douce nuit joye. Bisous.
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