Participation de Prudence Petitpas
Tu m’embarques dans ta barque depuis plusieurs années, mais il semblerait que le voyage se termine. Faut-il encore ramer quand la berge est à côté ? Faut-il encore essayer de s’évaporer dans la brume quand le temps est clair et le ciel dégagé ? Envie simplement d’accoster, envie tout simplement de changer l’allure de la promenade, de passer à l’allure portante et de me laisser vivre avec ce que le quotidien me donne. Tu m’as embarqué et j’ai tant aimé naviguer à tes côtés, j’ai tant aimé tenir la barre de nos amours et naviguer à vue par tous les temps. Nous avons traversé des tempêtes, dérivé sur des plages de sables mouvants en s’aidant mutuellement, en laissant nos âmes fusionnées et s’enhardir pour sortir de ces moments de déserts arides qui jalonnaient notre vie. La promenade est finie, je descends de l’embarcation pour remonter sur le ponton. La plate-forme tangue encore un peu, mais je garde l’équilibre. Tu cries, tu chantes à tue tête pour me ramener en arrière, pour m’accrocher encore un peu au voyage hors de la terre. Tu hurles, tu tempêtes, ta raison est à l’envers, tu veux encore un tour dans cette barque où nous étions si bien, où nous avons sans fin refait le tour du monde, rêver une autre vie, danser une autre ronde. Mais je remonte sur le plancher, je prends le virage sur un terrain ferme, attentive, à l’écoute de ce que me propose cette nouvelle vie. Mes larmes se volatilisent dans la nuit, mon chagrin se dissout doucement. Je m’enfuis de ta vie… La promenade s’arrête ici…