Fallait pas fâcher R.V. ! (Sandrine)
Le réveil sonne, vu que c'est le matin... Alors, je me lève, je bouscule mon mari, il ne se réveille pas et comme d'habitude, toute seule, je bois mon café (un genre de tord-boyaux acheté chez Lulu le nantais).
Après avoir beurré un sandwich en songeant que les tâches ménagères ne sont pas sans noblesse, je me colle devant mon pc pour aller faire un p'tit tour de blogs. C'est là, que ma boite mails pleure : j'avais un message. Toute à ma joie, j'ouvre et je découvre un mail venu d'Alexandrie, signé d'un certain Baracuda. Faut pas croire qu'il m'offrait des magnolias en fleurs, non ! C'était un impulsif qui proférait des menaces !
"Si vous ne nous versez pas le grisbi à l'endroit indiqué dans le prochain message, on zigouillera vos mioches... "
Écoutez, je le connaissais pas mais laissez-moi vous dire qu'il se préparait des nuits blanches... des migraines... des "nervous breakdown".
Ah, il voulait que je chante, eh bien il allait voir ce qu'il allait voir ! J'allais chanter mais bon, faut quand même avoir du respect pour les artistes (c'est que j'ai des principes). J'allais opter pour un mort qui ne se retournerait pas dans sa tombe et ne me ferait pas de reproches, je n'avais donc pas le choix : ce serait Brassens, le bougre est en vacances, trop occupé pour avoir un écho de ma voix.
J'étais devant mon miroir de salle de bain et mon enregistreur numérique (un bijou qui m'avait coûté la peau de ma fesse gauche, mais bon le prix s'oublie (sauf lorsqu'on s’assoit), la qualité reste) à mâchonner la complainte des filles de joie de tonton Georges pour me la mettre en boucle et là, le sèche-cheveux tombe dans la baignoire en faisant "zip" puis "bap" en se noyant et "brr" en s'éteignant. Je ne sais pas ce qui c'est passé et je crois que je ne le saurai jamais, je ne sais ce qui m'a pris, j'ai entonné en braillant de ma douce voix de guingois Cette année-là. Y'a des jours où rien ne se passe comme on l'avait décidé !
Attendant la consigne, j'ai ensuite déposé la chose dans la poubelle du square un lundi sous la pluie comme demandé.
Le journal local indiquait le lendemain qu'on avait retrouvé un type mort, les tympans dispersés aux quatre coins d'Paris, éparpillés par petits bouts, façon puzzle.
Ben non, faut pas faire chanter Raoulette Volfoni, faut pas !
Avec l'aimable participation de Claude François et Michel Audiard, personne ne s'était imaginé que c'était faisable et je l'ai fait ! Eh oui, les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait :)