Contenant et contenu (Walrus)
D'abord, sur les bagages j'en connais un rayon et vot'valoche, là, ça s'rait plutôt une malle !
Sanglante, ça, j'peux pas dire sans l'ouvrir...
La valoche, pas ma gueule !
Encore que sans l'ouvrir, ma gueule, je peux pas l'dire non plus, hein !
J'ai pas l'air comme ça, mais j'suis pas con, vu que j'suis douanier.
Comme mon ami Fernand !
Et comme j'suis douanier, j'en ai vu des valises et même, j'en ai ouvert des valises. Et pas un peu !
Même celle d'une nonnette, un jour, à Calais.
Celle qui m'avait demandé la bouche en cul de poule "Do you speak English ?".
J'y aurais bien répondu "Je veux, mon neveu !" mais ça collait pas franchement pour une donzelle...
Et puis, dans l'administrâtion, on peut faire chier le peuple, mais... poliment !
Alors, j'y ai balancé "Yes, Sœur !", qu'elle voye bien que l'angliche, ça m'fait pas peur..
C'qu'y avait dans sa valoche ?
Oh !
Vous m'demanderiez pas de trahir le s'cret d'la confession profession ?
J'peux parler en général, mais jamais d'un cas particulier.
... Très particulier d'ailleurs, en l'occurrence...
Mais bon... botus et mouche cousue comme disaient les Dupondt bross.
N'empêche, quand j'y repense, vraiment très très particulier....
Enfin !
Secret c'est secret, pas vrai ?
Donc, des contenus de valoches, j'en ai vu... et j'en suis revenu !
"Splendeurs et misères des courtisanes", comme je suis honoré de vous l'dire.
Mouarf ! Ah ben celle-là tiens, elle collait parfaitement au cas particulier !
Mais... "Keep your secret secret", hein, comme disait Shakespeare.
On va pas faire dans la dentelle, surtout à Calais !
Ah, j'en aurai vu, quand même !
Mais pour votre cas particulier à vous, j'peux pas aider sans l'ouvrir et j'suis pas en service.
Mais Fernand avec sa machine à rayons X peut vous faire ça discrètement.
Les os, ça répond bien à la radio.
Et si vot'suspect donne vraiment dans la contrebande de lapins en les cachant dans des chapeaux destinés aux British, il le verra sûr'ment !
Vous cassez pas l'melon !