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Le défi du samedi
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30 mars 2013

Histoires de cheminées (Flo)

Histoires de cheminées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Florange n’est plus ; l’industrie française est dépecée par un capital mondial, par un de ses pairs, si jeune que notre Président pensait s’adresser au fils alors qu’il s’agissait d’un des fondateurs de ce machiavélique système économico-financier. J’imagine le coup de vieux pour ne pas dire le coup de grisou. Adieu donc, cuillères durables pour percer le mur de pierre ou de verre, rappeuses à fromage en acier éternellement transmissibles aux générations successives, aiguilles creuses pour rapiécer nos houilles et ainsi, se démarquer par et dans notre ingéniosité. Fumée volée aux hauts fourneaux, voilà ce qui est retenu pour raconter cette première histoire de société, pour ne pas dire de cheminée.

Miro regarde Flo. Pas sa frange, mais ce qu’il y a dedans. Il supplie : « Racontes une histoire plus perso ». Alors Flo regarde et se voit avec Kako dans la cuisine équipée d’une chaudière à bois qui chauffe toute l’eau et toute la maisonnée. C’est l’heure du petit déjeuner. Pendant que Flo touille son café au lait, Kako prend le crochet en métal pour ouvrir les deux volets en fer, emboîtés et articulés l’un à l’autre par deux fines soudures. Il se rend compte alors qu’il n’y a plus de feu ni de flammes, juste quelques braises enfouies dans les cendres. Espiègle, le grand frère veut se faire apprenti laborantin. Il ouvre le placard à produits dangereux et prend l’alcool à brûler. « On va faire un essai » dit-il.

Flo se rapproche de lui comme s’il s’agissait d’une assistante. Il verse la moitié de la bouteille. Nous nous penchons par-dessus la chaudière entrouverte. Nous regardons. Rien. Un peu déçu de cette absence de réaction chimique, il voit la boîte d’allumettes à côté de la cuisinière. « EUREKA ». Le petit sourire en coin, l’illumination de la solution émerveille son visage d’enfant. Il allume l’allumette et la jette dans la chaudière. Nous nous penchons à nouveau par-dessus la chaudière. Et là, pas le temps de dire « oh, y’a rien » car une énorme flamme jaillit et nous brûle sourcils, poils des bras et quelques mèches de cheveux. Nous avions donc fait une connerie.

Nous voyons au loin notre père arriver. Vite, nous nous réinstallons sur la table de la cuisine. A tourner le café au lait comme si de rien n’était alors que la cuisine empestait le porc brûlé et que les copeaux de poils fondus surnageaient dans le bol. Le père apeuré avait vu une flamme de 20 mètres sortir du conduit de cheminée alors qu’il descendait le chemin pour entrer tranquillement à la maison. A la question « qu’est-ce qui s’est passé ? », nous avions feint l’ignorance sans savoir ce qu’il avait pu voir.

Quelques décennies plus tard, la chaudière à bois a été remplacée par la chaudière à fioul. Là, je n’étais pas à ses côtés. Mais j’entends un grand « BOOM ». J’entre dans la même cuisine et je vois les sourcils de mon père fondus !
Et comme le défi demande plusieurs histoires, je finirai par celle-là, jamais Flo ne laissera passer l’interdiction des cheminées et de leurs feux même s’ils présentent une certaine dangerosité car le feu et sa maîtrise représentent un cycle fondamental dans l’histoire de l’humanité.

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Commentaires
T
Il sent bon ton "café au lait comme si de rien n’était" ;)
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A
La première fois que, apprentie-cuisinière, j'ai voulu allumer le four chez mes parents (il fonctionnait au gaz), je me suis trop approchée et une grande flamme m'a roussi les sourcils!
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C
La fascination pour le feu dure depuis l'aube de l'humanité et ne s'arrêtera jamais. Mon fils avait trois ans quand il a, un soir de réveillon, allumé les serpentins de papier avec une chandelle de la table. Les serpentins se sont enflammés d'un coup en s'envolant dans les airs, et une pluie de petits morceaux calcines sont redescendus doucement se poser sur le plat de saumon qui a été fumé une deuxième fois...
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K
mon grand-père a fait la même expérience et nous l'a raconté, nous étions morts de rire ! le pauvre! il disait-" quand je pense que j'ai failli me faire sauter le caisson "!!<br /> <br /> mais sa manière de nous raconter était tellement cocasse et nous l'imaginions sans sourcils et les poils grillés !!! pauvre papy<br /> <br /> bisoussssssssssssssssssssss
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M
Bien dit et bien écrit : de la "Fumée volée aux hauts fourneaux" à l'apprenti laborantin, feu à bois, feu à fioul ...
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J
Oh, Flo, je sais exactement de quoi tu parles ! Dans le temps, nous chauffions notre vieille maison de campagne avec du fioul, nous aussi, jusqu'à ce qu'on soir, cela nous a fait un grand WOUF ! et a laissé une pluie de particules noires et huileuses partout dans la pièce - il m'a fallu plus d'une journée pour nettoyer chaque surface. Mais heureusement que je n'y aie pas laissé de sourcils comme a fait ton papa !<br /> <br /> <br /> <br /> C'est joliment raconté, tes souvenirs de cheminée !
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V
j'ai aimé ce récit crole et touchant
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E
C'est la guerre du feu !! :) :) actualité "brûlante" et souvenirs drôlatiques se répondent joliment !
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P
La passation du feu... de tous les temps le feu a fasciné l'homme, et comme un trésor on se le passait de génération en génération. De nos jours, ce trésor a perdu de sa valeur, mais pas de sa dangerosité. Bravo Flo
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W
Chez nous, on dit "blam'ter" pour brûler les poils du cochon :-)
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C
La condamnation des cheminées en ville, est une triste réalité... <br /> <br /> Merci pour ces anecdotes Flo. <br /> <br /> Sourire<br /> <br /> Vanina
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V
Expériences heureuses ou malheureuses, l'homme a toujours été fasciné par le feu... Merci pour ces souvenirs cocasses
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S
Prométhée enchainé, condamné à souffrir par le feu et ses bienfaits...
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