Participation de Venise
Il est six heures du soir. Quand mon porte-plume Sur le rideau de peuplier passe sur ma vie passée. Dans mon sac d’avoine dort toute ma confiance, comme dorment les feuilles de chêne entremêlées. Un poisson d’avril dans mon dos fait de papier danse sous mes paupières. Je revois au fond du jardin prés de la rue de la Biche les arbrisseaux et l’écureuil et j’entends encore les roses mourir en silence. Quand je plisse les yeux comme autrefois Le soleil et les étoilent entrent en collision. Et je danse pieds nus sur les feuilles d’automne. Je revois ce vieux mur avec sa crête de gouttière que j’escaladais pour voir se déployer la fin de l’hiver avec ses jonquilles qui prenaient
Au loin leur élan
C’était mieux qu’au jardin quand petite fille encore le nez
Dans les pages du roman de grand- mère avec sa coiffure haute
Je restai la vedette des soirs d ‘Été au milieu du chèvre- feuille.
J’ai longtemps sauté dans ma robe feuilles traversée par ce sang neuf de l’enfance.