L'horreur à la clef (Walrus)
Moi, quand on me montre un trou de serrure, je pense "clef".
C'est que je ne suis pas voyeur, je suis logique.
D'autant que ça fait une paie que, grâce à Yale et ses imitateurs, il n'y a plus rien à voir dans un trou de serrure : c'est fou ce que nous sommes devenus jaloux de notre intimité.
Donc, je pense "clef" et pensant à la fois "clef" et "serrure" me revient un conte fantastique de Jean Ray intitulé "Storchaus" où une maison de Hanovre habitée par un esprit maléfique parle à un certain Bill Cockspur en lui suggérant des images mentales issues de son enfance.
Ainsi, pour l'obliger à ouvrir la porte dissimulant l'horreur contenue dans l'édifice, elle lui rappelle une chanson grivoise soulignant l'adéquation de taille qui doit relier la serrure à sa clef.
"Petite serrure demande petite clef,
Grosse serrure..."
Et je suis sûr de ce que j'avance, j'ai vérifié : je reviens de chez mon fils à qui j'ai transmis toute ma collection d'histoires fantastiques de Poe à Seignolle et de Ray à Owen, sans oublier les de Ghelderode et de Quincey.
Non, je ne vous raconte pas l'histoire. Il faut de l'estomac pour l'encaisser !