La balançoire (Mamido)
La balançoire, l’escarpolette … Mots au parfum d’enfance, réminiscence de sensations éminemment vertigineuses, premiers émois du corps et du cœur…
La sensualité est au cœur de ces objets où l’on retrouve la sensation du bercement maternel, où l’on éprouve pour la première fois une griserie et un vertige équivalent à celui du sentiment amoureux ou de la liberté.
Cette impression que l’on va s’envoler, que le cœur va s’échapper de notre cage thoracique ! Le premier des manèges, le plus primitif et le plus merveilleux …
Le romantisme au jardin dans le plus agréable des accessoires pour courtiser :
« Poussons, poussons l’escarpolette
Poussez pour mieux me balancer… »
C’est ce que déclare la belle dans l’opérette « Véronique ».
Tandis que dans la chanson de Montand, « une demoiselle sur une balançoire se balance à la fête un dimanche… » et ses « jambes blanches sous son jupon noir » affolent le garçon qui croit qu’elle a des ailes et désire l’épouser.
Mais finalement, dans l’opérette comme dans la chanson, ce que semblent préférer à la perspective de l’amour les deux jeunes filles c’est le plaisir quasi hypnotique de se balancer…
« Si ça me fait tourner un peu la tête
Tant pis ! Je veux recommencer. » déclare l’une.
Tandis que l’autre ne fait que répondre aux proposition de l’amoureux transi : « J’vous remercie mais j’préfère retourner là-bas » insensible aux cadeaux, aux compliments, aux baisers et même à la demande en mariage !
… Est-ce que de nos jours, à l’heure d’internet et de facebook, il est possible d’imaginer que l’on puisse encore draguer sur les balançoires ?!