PETITES ANNONCES (Lorraine)
Les petites annonces, c’est utile. Quelquefois. Quand vous recherchez par exemple un “Hom. aim. gr. Frt, élég. Doux, pr acc. Dame et + si affinités”. Je l’avais insérée dans une revue spécialisée et je reçus une douzaine de photographies de mâles sous toutes les coutures . Pardon, je rectifie, dans toutes les positions: de face, de profil, de trois quarts, habillés (à peine), biceps gonflés, estomac rentré, muscles du poitrail accueillants, mollets de coureur, sourire carnassier. Vous voyez d’ici?
Ils n’avaient pas besoin de X. (je tais la marque, on pourrait me poursuivre pour publicité illicite ou, au contraire, pour dérision portant atteinte au produit). Si je vous en parle, c’est qu’une erreur de mail (cela arrive!) m’avait malencontreusement prise pour un homme. Je fus inondée d’offres alléchantes, genre: “Effet immédiat et de longue durée, dynamisme, jeunesse retrouvée sans effet secondaire, bonheur de vivre, etc. Etc.). Ces propositions me laissèrent de glace mais je compris mieux toute l’angoisse masculine quand survient le blocage. Je transmets donc amicalement à ceux qui le souhaitent les coordonnées de ce produit miracle.
Mais revenons à mes athlètes. J’hésitai longtemps. Comment faire un choix? Une amie m’avait vanté les services des escort-boys (on peut aussi les appeler “gigolos”). Mais comme tout est une question de peau, je risquais de me tromper: l’apparence ne garantit pas le frisson. Il fallait essayer. Le cinquième fut le bon. Voilà un an qu’il m’est fidèle. Fidèle? Soit, n’ergotons pas sur les mots. Un an qu’il vient fidèlement à mon coup de téléphone.
Je vais bien, très bien même. Vous dites?...Volontiers, je vous refile l’adesse.