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Le défi du samedi
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28 mai 2011

停止發痒我 (Joye)

Tout le monde sait qu’on peut très bien communiquer sans mots, mais la Chine fut le premier pays que j’ai visité où je me sentais vraiment à l’étranger. À part « Ni hao », « Bu hao » et « Xie-xie », je ne savais absolument rien de la langue, et jusqu’aujourd’hui, c’est encore le cas. Qui plus est, mon mari se moque de moi lorsque nous regardons un film chinois et je lui demande de hausser le son afin que j’entende, sans piger un seul mot.

Mais pour le voyage, je n’étais pas inquiète, je faisais partie d’un groupe d’Américains, je savais que je n’avais qu’à suivre le guide, que tout se passerait bien, et que j’apprendrais beaucoup. En partant de Détroit, j’ai eu ma première leçon de culture : quand on a annoncé l’intention de commencer l’embarquement, trois cents personnes dans la salle d’attente se sont levés en même temps, et tout le monde se bousculait pour entrer par la petite porte. C’était un peu comme un vieux film des frères Marx : quatre et cinq personnes s’entassaient coude-à-coude à l’enceinte et alors, personne ne pouvait y entrer jusqu’à ce que quelqu’un décidât de céder sa place. Plus tard, à l’aéroport de Pékin et puis à celui de Xi’an, même histoire. À chaque annonce, bong ! tout le monde se levait en masse et bagarrait pour être le premier à embarquer, comme si l’avion allait repartir avec des passagers encore sur les ailes ou accrochés à la dérive de l’avion.

Tout le voyage était un exercice de culture et de communication. On « parlait » aux chauffeurs de taxi avec des livres multilingues, trouvant la phrase nécessaire en anglais qui était traduite vers le chinois que le chauffeur lisait pour comprendre notre demande. J’ai eu une longue « conversation » avec une cordonnière au marché de Xi’an pour lui demander si je pouvais la photographier. Sa réponse était un « non » très clair. Au Square Tianmen, les deux blondes aux yeux bleus d’Amérique ont compris les demandes polies et se sont laissé photographier avec des soldats chinois, qui allaient sans doute envoyer les photos chez eux comme preuve de leurs « conquêtes » à la capitale. À la Grand Muraille, les vendeurs en bas parlaient toutes les langues, et ils ne se trompaient jamais : « One dollah » criaient-ils quand passaient les Américains ; « Ein Mark » pour les Allemands ; « Cinq francs » pour les Français. Et ils ne se trompaient jamais.

Le Jour de l’An, après avoir dansé toute la nuit à la discothèque de l’hôtel avec des représentants coréens – « On danse ? » étant une invitation qui se comprend universellement, ainsi que le sourire qui dit « Oui » – ma copine et moi nous promenions dans la rue. Croisant un jeune couple et leur gamin qui savait à peine marcher, nous avons dit « Ni hao ». Les parents ont répondu « Ni hao ». L’enfant, nous regardant et comprenant tout de suite, a répondu « Hello ».

Mais le meilleur exemple était lors de la visite au village hutong à Pékin. Notre groupe a eu le privilège d’entrer dans une maison et de serrer la main aux habitants : le Papy, la Mamy, le fils et la belle-fille, les petits enfants, et même les poules de la basse-cour au milieu.

Dans notre groupe, il y avait une famille de cinq New Yorkais, un couple et leurs trois grands fils.

Papy Hutong était impressionné.

- Trois fils ! s’est-il exclamé avec ses yeux et ses mains.

- Oui, a dit leur père, hochant la tête, tout fier.

- Vous êtes d’une virilité ! a crié Papy, tapant le monsieur sur l’épaule.

- Eh oui ! souriait le papa.

Puis Papy s’est retourné aux deux blondes derrière le papa qui rougissait du compliment. Le regard du vieillard était limpide. Il nous a dit, avec un haussement d’épaules et une moue dédaigneuse :

- Lui ?!?  Ben, qui l’eût cru ?

Ma copine et moi étions mortes de rire.

Heureux de son succès auprès des Américaines, Papy Hutong s’est proposé pour une photo.

J’ai fait la photo de lui et ma copine, clic-clac, pas de problème.

Mais elle ne savait pas faire avec mon appareil, cela lui a pris un long moment.

Jusqu’aujourd’hui, on voit sur le diapo que je souriais très, très grand.

monsieur_Hutang__pince_sans_rire

C’est parce que ce grand fourbe de Papy, avec les doigts de sa main gauche, me faisait comprendre que lui, c'était un homme universellement compréhensif !

monsieur_Hutang

 停止發痒我 = Arrêtez de me faire des chatouilles !

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Commentaires
J
@ Droufn : Pour que cela soit pareil, il faudrait que cela soit toi qui faisais les guilli-guilli. Le guide a dit que la famille était payée, et bon, le papy s'est payé une prime, c'est tout.<br /> Merci pour le com', DR Fun. ;-)
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D
Aaaarf! j'imagine des chinois entrer chez moi pour nous prendre en photo et nous tripoter les bourrelets... chui pas sûr que ça me plaise ;)<br /> <br /> joli voyage M"dame sinon
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J
@ MAP : Merci beaucoup. ♥<br /> <br /> @ venise : J'adore L'Exilée, je l'ai relu avec beaucoup de plaisir l'année dernière.
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V
je ne connais la chine qu'à travers les romans de pearl burck il était temps de réactualiser!!!
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M
En voilà de bons souvenirs de voyage chère Joye !!! Cela fait grand plaisir de les lire !!!<br /> Ahhh les chatouilles !!! :-)
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J
@ Berthoise : C'était lors des vacances de Noël, et il faisait froid dans les rues !<br /> <br /> @ Joe : C'est dingue comme c'est international, ça ! ;o)<br /> <br /> @ Adrienne : C'est une bonne expérience.<br /> <br /> @ zig : Ah oui, ces hutongs n'existent presque plus, ai-je lu.<br /> <br /> @ Walrus : Un Tom-Two-Thousand-Hands comme nous les appelions quand j'étais à l'université ! ;-)<br /> <br /> Merci à vous qui avez laissé un commentaire.
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W
Un papy papouilles somme toute...
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Z
c'est la même Chine que toi, que nous avons visitée (sauf pour l'éclipse de 2009 à Shanghai)<br /> celle des hutongs où se trouvait notre hôtel, celle de Xi'An .Il est vrai que la présence d'un traducteur aide aux rencontres (mon chinois était encore correct en 1999) et lors du premier voyage nous avions dans le groupe une amie qui parlait couramment . le manque de fair play des chinois, les bousculades nous avaient bp agacés,ils sont intéressés et pas très polis, et pourtant je suis attaché à ce pays et à ces gens depuis très longtemps.
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A
ah c'est intéressant! je suis très embêtée quand je suis dans un pays dont je ne connais pas la langue, c'est vraiment handicapant...<br /> pas chaud, la Chine, lors de ton passage!
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J
Parler avec les mains n'est pas réservé qu'aux (chauds) latins !<br /> <br /> Bien ri aussi, Donna mobile !
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B
Il ne faisait pas bien chaud.<br /> Quel sourire !
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J
@ katyL : Et surtout ses chatouilles !
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K
quel beau sourire Joye, le salut de la main du papy est universel , le sourire aussi, le regard aussi.<br /> je suis partie avec toi dans cet avion bondé Joye<br /> sous les ailes .<br /> salut je tombe de sommeil<br /> katyL
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