Ça tombe bien ! (Walrus)
... et je rappelle que je ne suis pour rien dans le choix des consignes. Pour les réclamations à ce sujet, adressez-vous à MAP.
Ça tombe bien, disais-je donc, car je rentre justement de vacances.
Soyons précis : je rentre justement d'avoir accompagné mon épouse en vacances. Car pour ma part, je n'éprouve aucunement cette étrange nécessité de décompresser, me déconnecter, me dépayser et autres verbes en "dé" généralement utilisés pour justifier l'irrépressible besoin de vacances que semblent partager la majorité de mes contemporains, faut pas déconner.
Pour rester honnête, en plus d'être précis, je dois avouer qu'une fois que j'y suis, je m'y fais très bien : je bénéficie d'étonnantes facultés d'adaptation.
Mais je m'écarte du sujet (tu m'étonnes !) puisqu'au bout de quatre paragraphes je n'ai toujours pas évoqué le moindre souvenir.
Allons-y ! Je ne vais pas vous parler de ma destination, ce serait une redite. Je vais donc vous relater un fait survenu lors d'une étape intermédaire :
Alors que j'achevais de ranger ma voiture dans l'un des emplacements exigus du garage au sous-sol d'un hôtel de Salamanque (que diable allait-il faire dans cette galère, vous interrogez-vous. Et vous n'êtes pas le seul, je puis vous l'assurer), surgit de la rampe d'accès un véhicule que son conducteur s'efforce de ranger à côté du mien, avec encore plus de difficultés car si son somptueux 4x4 est plus large que ma voiture, l'emplacement où il l'insinue n'est pas plus large que le mien.
Quelques instants plus tard, m'étant enregistré à la réception, je redescends dans le garage récupérer l'appareil photo qui m'attendait sagement sous mon siège. Je jette en passant un œil distrait sur le mastodonte cachant ma modeste tire et c'est là que j'ai vu !
Le machin est immatriculé au Royaume-Uni (donc pas en Belgique : le royaume désuni) et porte la plaquette publicitaire d'un garage du Devonshire.
C'est alors que me sont revenus les souvenirs des plus merveilleuses vacances où m'ait entraîné ma tendre épouse : ce petit vent du large vous soufflant au visage un crachin tonique et vivifiant sur les collines du Devon... que du bonheur !
Je ne vois qu'une explication à la présence incongrue de ces Anglais à Salamanque : ils viennent s'y convaincre, par contraste, de l'inestimable, l'inégalable bonheur qu'ils ont de vivre toute l'année dans la plus saine région du monde.