La Chanson du va-nu-pieds (Face B) (Sebarjo)
Comme un voyageur à pied,
J'empreinte les grands chemins.
Je vous fait des pieds de nez
Avec mon poil dans la main.
Les crampons au pied levé,
Et les jambes à mon cou,
Avançant d'arrache-pied,
Je glisse dans la gadoue.
Refrain
Pour enfiler leurs chaussures,
Mes pieds attendront deux mains !
Les sandales du futur,
Je n'en aurai pas besoin.
Même faites sur mesure,
Ne seront que bottes de foin.
Qui ménage sa pointure,
Pourra voyager plus loin !
Comme des pointes en peau d'âne
Faisant leur tête de mule,
En douze travaux profanes,
Voulant avancer, Hercule !
Comme l'étalon d'Achille,
Les godillots au galop
Qui S'enfoncent dans l'argile,
Finissent par prendre l'eau.
Refrain
Pour enfiler leurs chaussures,
Mes pieds attendront deux mains !
Les sandales du futur,
Je n'en aurai pas besoin.
Même faites sur mesure,
Ne seront que bottes de foin.
Qui ménage sa pointure,
Pourra voyager plus loin.
Comme un boxeur en savates,
Je n'ai pas de pied-à-terre.
Mais quand mes tatanes cravatent,
Je papillonne dans l'air.
Comme La Croisière s'amuse,
Je n'ai pas le pied marin,
J'ai les pénich's qui éclusent
L'écume des jours crétins.
Refrain final
Pour enfiler leurs chaussures,
Mes pieds attendront deux mains !
Pas de risque de césure,
Sachant que Tout est cri vain.
Jamais je ne pourrais mettre
Des pieds à l'alexandrin,
Sans prendre au pied de la lettre
Le pied-de-mouche à la fin.