Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 052 860
Derniers commentaires
Archives
2 octobre 2010

Guillaume et Elisabeth (Pivoine)

Dehors, le verger, le cerisier, la ferme, le château, la villa, le pays, les champs et les forêts, le vallon sauvage, le labeur de tous les jours, la rivière blanche, l'Abbaye ouvrière. Parfums et saveurs acides des poissons d'eau douce, du vinaigre et du vin, bouillonnement des cuves, cuivre des cuves. Le halètement d'un train.

L'écriture. Le pays aimé.       

Dedans, une chambre de jeune homme, une chambre de jeune-fille, au choix, des meubles, des livres, des couleurs, des parfums, lavande, bois de rose et santal, des cours profondément dans des armoires, le souvenir des heures d'étude, celui des longs jours de l'enfance, des voiles bleus, la trace des peintures renouvelées, la maison, le home, la chaleur.

L'amour. L'intimité.

Et eux. Lui, elle. Petite fille jadis, capricieuse et curieuse, adolescente hier, visage menu, longues tresses de velours, rubans mordorés, robes et tabliers rouges, chaussures usagées, des rires dans la campagne, lectures de quinze ans, révolution pop, Pink Floyd à Pompéi, et puis un jour, la transformation.

L'âge. La liberté.

La jeune fille, la femme, un coin coquin, une coquetterie éclatante, un soleil dans tout le visage, une gorge comme le roucoulement des tourterelles. Et lui, le piège, l'amitié la métamorphose, les sentiments confus, la violence intérieure, l'expérience des années, le contact avec la terre, la vie là-bas, ici, le blé, un domaine, une propriété. Lui, elle, au centre de tout cela, main dans la main. Murmure de conversations. Poignets nus l'un contre l'autre, émouvants, membrane de douceur, approche timide, éternelle jeunesse.

La sensualité. Le partage. 

L'homme, attentif. Regard d'émeraude, dans la lumière et la chaleur de dix-sept heures. Avant le vacarme de la fin de journée, heure de sieste bénie. Douceur. Moiteur. Percale ivoire et lisse du drap. Moelleux de la couette indienne. Soupirs après l'amour. Brûlure. Vacillement du coeur, orages de l'esprit, attachement de tout le corps, quête des parfums obscurs. Le vertige de la passion. Le rêve dans les cendres. Danger.

La confusion. L'engagement irrémédiable.


Publicité
Commentaires
T
Juste. Tellement juste !
Répondre
C
Très belle narration poétique... avec une chute brûlante comme une blessure...
Répondre
J
Quelle habilité à lier sans un verbe ces mots pour nous dépeindre, comme un impressioniste, petite touche par petite touche, une histoire.
Répondre
P
Oh! Merci... Je les aime tellement ces deux personnages o;))) - Depuis le temps qu'ils m'accompagnent !!! Merci pour vos commentaires très encourageants.
Répondre
Z
beau tout simplement ! à lire et relire avec plaisir<br /> bravo !
Répondre
J
L'enfer pour les écrivains serait le savoir que c'est rare qu'on puisse atteindre les battements d'ailes d'un ange...tu nous mets tous à l'enfer, Pivoine, et l'on brûle d'impatience à lire encore et encore et encore.
Répondre
C
J'ai aimé la douceur de tes mots, j'aimerais rester en enfance, si délicat. La chute est abyssale en tout cas une déchirure, enfin c'est ce que je ressens.
Répondre
V
Bonjour, Pivoine.<br /> <br /> Je crois que, quelque part, nous avons: soit les mêmes références, soit le même imaginaire. Ou bien alors, un peu des deux. <br /> J'aurais aimé écrire ce texte. Mais j'aime le lire tout autant.
Répondre
K
Superbe atmosphère.....
Répondre
B
Un texte très beau, tendre, doux !<br /> L'écriture est fluide, agréable.. un régal de lecture .
Répondre
V
Une vie sans verbe mais pleine de beauté et de douceur!<br /> Encore un très beau texte<br /> Sourire<br /> Vanina
Répondre
J
Attention : écouter "Pink Floyd à Pompéï" nuit gravement à l'utilisation des verbes dans ses phrases et peut vous faire passer pour un(e) baba qui plane !<br /> Signé : the piper at the gates of dawn<br /> <br /> Mais qu'est-ce que c'est beau tout ça ! Et comme on se sent bien après ça !
Répondre
M
Comme c'est joli, doux et tendre ...<br /> Des mots choisis poétiquement ! <br /> Une narration qui coule comme de l'eau de source !<br /> On se passe très bien de verbes ...
Répondre
S
Oui très poétique. j'aime beaucoup "le rêve dans les cendres", très joli.
Répondre
W
Quel travail !<br /> Toujours aussi inspirée, Pivoine.<br /> Je vois que j'ai laissé passer quelques blancs, je vais essayer d'arranger ça.
Répondre
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité