Discours, sinon davantage (Joye)
Madame la Vis présidente, Mètre Walrus, chers Demis Oiseau et Demi Oiselles d’honneur, et tous les gentils membres des Défiants samediens, merci pour cet accueil chalumeau…euh…chaleureux.
Je suis fort heureux de vous parler ce soir d’un sujet qui m’est important – tellement important que je vais le dire même en anglais afin que certains parmi vous comprennent à tel point équerre. Équerre à lotte.
Car, voyez-vous, chers amis, je vais vous parler un peu de l’espèce qui est la mienne : je suis moi-même un de ces rara avis, oui, je suis un Outiboeurde.
Je suis né à Écouvillon-sur-Merle, un jour où il pleuvait des cordes. Mon père était un quincaillier et ma mère une poinçonneuse. Nous étions tellement pauvres que nous dormions à tête-bêche dans l’atelier de mon père, où il travaillait pour des clous.
Depuis ma plus jeune enfance, je savais que j’étais un drôle d’oiseau. Les autres me taquinaient cruellement. Eux, ils avaient des plumes, moi, des enclumes. Les oies, elles se moquaient de mes faucilles. Tout le monde me martelait à la récré. Ils étaient vraiment des rabot-joie, mais j’essayais de rester poulie. Souvent, pour me donner du courage, je fredonnais, tout seul dans mon coin, « Ça plane pour moi » - récemment devenue lime nationale de mon espèce.
Mais diable ! Ça volait bien bas ! Oh, oui, j’avais un ami, mais lorsque mes relations avec Guillaume des Feuillères ont dérâpé, j’étais complètement scié. Je pleurais « Aïe ! Aïe ! Aïe ! Aïe ! Aïe ! Aïe ! » Oui, six aïes misérables !
Et, soudain, j’ai entendu une voix doucine, et devant moi se trouvait mon diamant, jolie comme une fraise, la fille qui m’a sauvé de mon désespoir - mon diamant, ma douille chérie- qui me murmurait :
- Ah non, non, ne pleure pas, mon pince-sans-rire, je suis là.
C’était elle ! Épuisette Laconsigne, elle qui a fait de moi un Outiboeurde connu et qui m’a donné la possibilité de joindre l’outil à l’agréable, qui m’a mis au bouleau, à voyager autour du monde pour vous parler de mon roman-à-clef, l’histoire de ma vie d’Outiboeurde.
Et tout le reste, comme a dit Verlaine, est littérature. Très prochainement disponible en librairie.
Merci sincèrement à tous et à toutes.
Bonsoir.