Français, je (ne ) vous ai (pas) compris ! (Adrienne)
Louis XIV n’a jamais dit : « L’Etat, c’est moi. »
Je suis également désolée de devoir vous avouer que mon ami Voltaire n’a dit ni écrit nulle part : "Je ne partage pas vos idées, mais je suis prêt à donner ma vie pour que vous puissiez les défendre". C’est bien dommage, mais je dois à la vérité de vous le dire.
Oubliez aussi tout ce que vous croyiez savoir sur Jules César, Tu quoque, fili mi, Marie-Antoinette et ses brioches qu’il faut manger si on n’a plus de pain, Napoléon et ses quarante siècles qui vous contemplent du haut de ces pyramides.
Alors voilà, mais celle-là vous la sentez venir, n’est-ce pas ? (enfin, sentir… si j’ose dire) Alors voilà, disais-je, Cambronne, oui Cambronne lui-même, n’a pas dit merde aux Anglais. N’est-ce pas terrible, cette nouvelle ?
Je vous le répète pour que vous puissiez bien vous en imprégner : Cambronne n’a pas dit merde aux Anglais. Je ne pourrai donc plus apprendre « le mot de Cambronne » à mes élèves, toujours avides de connaissances, comme Djodjo dans le petit Nicolas, quand il s’agit de ce genre de vocabulaire.
Par contre, Bruno, le copain de mon frère (du temps où il avait des cheveux et se laissait pousser une moustache à la Patrick Dewaere, dont il était fan), Bruno donc a bien dit, un jour qu’il était venu manger chez nous et que mon père avait mis les petits plats dans les grands :
Et bien, c’était pas trop dégueulasse !
Tout en repoussant sa chaise en arrière et en posant sa serviette d’un air satisfait.
Et bien je vous le dis, Bruno, pour avoir proféré cette belle appréciation des talents culinaires de mon père, a été fort mal compris (oui, ça de Gaulle l’a bien dit) :
Ce Bruno, a dit mon père, il ne doit plus jamais venir manger ici.