Vue imprenable sur le cimetière de la pensée confuse du sieur P (apistache)
Samedi 23 janvier 2010
P. était né dans un cimetière. Enfin, pas tout à fait, mais de violentes contractions avaient jeté sa mère au sol pendant une cérémonie funèbre. Un parent que famille et amis conduisaient à ce que, par euphémisme, on nomme sa dernière demeure...
P. posa sa plume... malade, il se savait condamné ; il se demanda s’il fallait vraiment consacrer le peu d’énergie qu’il lui restait (ou qui lui restait : les deux se disent) à raconter ce qui tenait entre deux parenthèses : (il était né dans un cimetière, il y retournait... les contractions de sa mère, les douleurs du crabe...)
Arrête, tu vas faire pleurer,
va plutôt laver la voiture, elle en a bien besoin...
Dimanche 24 janvier 2010
Cimetière
Sim t’y erres.
Cimt’ hier.
Scie meuti Hyères.
six m’tiers
6 m’tiers
merci m’tiers
6 m’/tiers
Simplifions.
6 par trois, deux
3 par 3, un
6 m’/tiers = 3 m’
3 m minute = 3 m/min
3 x 60= 180 3m/min = 180 m/h
Pi-toi-iable !
Lundi 25 janvier 2010
Chanson :
«J'suis l'fossoyeur des Lilas
Le gars qui creuse et qu'on n' regarde pas
Y a pas d'soleil sous la terre
Drôle de croisière...»
A cet instant, P. se dit qu’un cimetière qui porterait le nom d’une fleur lui serait agréable qu'il lui serait doux de creuser son emplacement de louer sa dernière demeure au
- Cimetière des Ancolies edelweiss edelweiss
- Cimetière Magnolia for ever
Cimetière des Chrysanthèmes, non, trop téléphoné, plutôt :- Cimetière de la Dame de Onze Heures***
De nouvelles idées lui vinrent : établir un annuaire des meilleurs cimetières avec un système de notation inspiré des guides touristiques, organiser des excursions de reconnaissance pour
Creux !
Mardi 26 janvier 2010
La lourde porte du cimetière s’ouvrit. La porte du cimetière, lourde, s’ouvrit.Lourde, la porte du cimetière s’ouvrit.Le vent ouvrit la porte du cimetière.Le vent ouvrit la lourde porte du cimetière de Lourdes.Le cimetière n’avait pas de porte. On y entrait comme dans un moulin, sauf qu’il n’y avait pas d’ailes, c’est pourquoi une porte suffisait, parce que dans un moulin on trouve deux portes et pas parce qu’il y en une pour entrer et l’autre pour sortir.Le cimetière avait poussé sur la colline, personne n’avait eu le temps de bâtir un enclos ; les morts, de toutes façons, ne risquaient pas de s’échapper. Pour mener ses vaches à la pâture communale, la Mère Françoise allait au plus court. Le plus court nécessitait de traverser le cimetière. Les remontrances du maire n’y changeaient rien ; la Françoise allait aux communaux.Le conseil débattit. Nos morts ne supporteront pas d’être enfermés...
Pppppp ! Je ne vais pas refaire Clochemerle....
Mercredi 27 janvier 2010
Jane ouvrit démesurément les yeux. Le spectacle était grandiose : au bas de la falaise, une forêt d’ossements et d’ivoire, dans la lueur du soleil couchant, dessinait des ombres inquiétantes.
Tarzan pas tressaillir. Tarzan pas avoir appris montrer émotions. Lui reconnaître odeur vieille éléphante avoir enseigné lui barrir. Pluie couler des yeux de Jane. Tarzan aimer goût du sel. Sel bon pour faire pousser longues défenses. Tarzan lécher sel.
à biffer
Jeudi 28 janvier 2010
Mesdames, messieurs et les petits enfants,
approchez, approchez, venez découvrir, pour la modique somme de quinze euros, l’unique, l’extraordinaire, l’excellente, la pharaonique, que dis-je la pharaonique, la sarkonique reconstitution du plus grand cimetière de nains de jardin jamais découvert sur les hauts plateaux javanais. La précision est fabuleuse, l’émotion palpable...
Demi-tarif pour les militaires et les bonnes d’enfants, entrez, entrez... en avant-première mondiale dans la salle des fêtes de votre commune, entrez et emportez le souv
N'importe quoi !
Vendredi 29 janvier 2010
— Aaaaah !
Épouse-Arrachée-Au-Sommeil pose une main sur sa poitrine :
— Amour-Benêt-De-Ma-Vie, que t‘arrive-t-il ?
Le vieux P., en sueur, peine à reprendre sa respiration. Il pantèle :
— Mowgli, notre Mowgli, mon Mowgli, notre petit-fils entre les petits-fils, l’enfant blond aux boucles torsadées, Mowgli venait d’achever de graver mon épitaphe sur une pierre molle au-dessus de ma sépulture...
Épouse-Rassérénée embrasse le front — qu’il a large et bien dégagé — de son époux transpirant :
— Eh, quoi, c’est le destin, tu ne voudrais pas qu’il disparaisse avant nous. Rendors-toi !
Le docile vieillard repose la tête sur l’oreiller. Il ferme les yeux ; l’enfant blond s’éloigne, marteau dans une main et burin dans l’autre :
Içi J-P.
1 maniac
2 l’orthographe
Qu’il repôse en P
Tant pis, je fais l'impasse...
je leur dirai que j'ai essayé...
ils comprendront...
ou pas...