Extrait des petits papiers d’une institutrice de campagne (rsylvie)
« extrait des petits papiers d’une institutrice de campagne » classe de mer CM1-CM2, à Pirou Plage / Cotentin 2ème jour ... les bobos de l’âme …."je n'ai pas pied" ! hurlait-elle. Alors suivre Mélanie et Tristan par delà les vaguelettes du rivage, pas question ! Du
haut de ses 7ans1/2 la petite, faisant face à ses aînés, se campa sur
ses 2 pieds et ne bougea plus, que mademoiselle Coulicou n’arrive.
Pendant
plus d’une heure, elle expliqua à la petite qu’il existait des méthodes
très fiables pour apprendre à nager. Qu’il y avait même des moyens
artificiels pour garder l’équilibre et que de toute façon, il n’était
pas envisageable qu’un enfant se baigne sans bouée de sauvetage et
brassards. Mais rien n’y faisait. Pour qui ne connaissait pas l’histoire que je vais vous conter par la suite, malgré toutes les blablat’ries
enseignées en école préparatoire au métier d’enseignant, il était
impossible de se douter, que ce qui pouvait passer pour de
l'entêtement, ne l’était pas.
Marine, avait à peine dépassé l’âge des premiers PAPA ..MAMAN, qu’elle connaissait déjà tout de la vie de nos côtes normandes. Des gliglis
qui chatouillent entre les doigts de pieds quand on court de dune en
dune, aux petits grains qui se faufilent au travers du maillot de bain,
pour retomber en pluie fine sur le parquet de la salle de bain avant la
toilette du soir. Du sable chaud que le soleil brûle de ses rayons
ardents, au sablon humide dont on fait de jolis châteaux, que la mer
engloutit à chaque marée. De
la vague qui vous lèche les mollets aux clapotis de l’eau sur les
rochers. Du limon qui abrite crabes et crevettes, aux bois flottants
qui font de jolis radeaux fiables et bien solides. Le nom de tous les oiseaux qui survolent le rivage, de la mouette criarde, au froufrou silencieux d’un fou de Bassan , en passant par l’amusant déhanchement d’un albatros, au vol majestueux d’un goéland… De la cloche du village, tintinabulant
le retour des bateaux partis pour la pêche, au tocsin qui sonna si
longtemps ce soir là. Qu’il résonne encore dans la tête de l’enfant. Rappelant une a une, les vagues martelant le bateau disparu corps et biens dans la tourmente. Les années ont passé, tapissant d’amertume le cœur triste de la petite orpheline qui du jour au lendemain, avait pris le premier train pour ailleurs. -« n’importe où, avait pleuré sa mère, pourvu qu’il n’y ai plus d’eau alentour » ! Ainsi débarquaient à Briouze, par un triste soir d’hiver,
Inquiète
et très intriguée par le comportement de la fillette habituellement si
sage, la jeune maîtresse se dit que ce n’était pas ce qu’elle avait
fait de mieux, en acceptant au pied levé de remplacer mademoiselle la
directrice adjointe pour cette classe verte. Et puis qu’elle idée
aussi, afin de rentabiliser au maximum la sortie pédagogique, d’avoir
demandé aux plus petits de venir compléter les places laissées
vacantes. On ne peut de la sorte, proposer à des enfants de 7 à 12 ans
et demi les mêmes activités.
d’un très vieux tchouchou vert de gris en provenance de Granville,
quai 1 voie B, madame veuve Martin, tenant en sa main droite
celle d’une petite fille à peine âgée de 4 ans et dans l’autre, une valise ficelée à la hâte.