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Le défi du samedi
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9 janvier 2010

et toujours vert ! (Poupoune)

Je ne sais pas combien de temps encore tout ça aurait pu durer. Je ne sais pas combien de temps encore j’aurais pu endurer ça. Il fallait que ça cesse.

Les nuits sans sommeil à guetter le moindre bruit indiquant sa venue, la terreur et le dégoût de le savoir dans les parages, mais aussi cette angoisse paradoxale qu’il ne revienne plus et que tout s’arrête ici, lentement, dans l’oubli et la folie derrière cette porte close…

Quel genre de vieux pervers faut-il être pour vouloir se prouver ainsi qu’on est toujours vert ? En quoi aurait-ce été si différent qu’il se paie une pute ? Il lui fallait en plus se prouver qu’il était bien le mâle dominant ? Et pourquoi moi ? Pourquoi ? J’ai été gentille, merde ! Je venais toutes les semaines prendre de ses nouvelles, m’assurer qu’il ne manquait de rien, lui faire un brin de causette. Il avait déjà survécu à la canicule, j’aurais dû me douter que cette vieille carne n’était pas si fragile ! Comment ai-je pu être aussi naïve ? Un homme reste un homme, même cacochyme. Putain de campagne de sensibilisation, tiens ! Et vas-y que je te culpabilise les jeunes qui laissent crever leurs vieux… moi je marche à fond dans ces conneries. C’est même pas mon vieux, ce vieux dégueulasse ! C’est le vieux de personne, d’ailleurs, c’est pour ça que j’ai commencé à venir le voir, ce putain de pauvre vieux tout seul si c’est pas malheureux quand même… j’t’en foutrais !

Sous ses airs de vieille loque tremblotante, je ne me suis pas méfiée, forcément ! Comment il a réussi à me traîner jusque là, ça, ça reste un mystère. Mais ce qui est sûr c’est qu’il ne s’est pas passé une journée depuis sans que ce vieux débris puant vienne s’astiquer et me tripoter et me… Oh ! je vais encore gerber !

Et il me laissait là, dans et le froid et l’humidité, à poil, attachée à ce tuyau, dans ma pisse, ma merde et ma gerbe. Tout fier de lui, content d’avoir réussi une fois de plus à faire sa petite affaire. Vieux salopard ! Pour le nouvel an, il s’est pointé avec une bouteille, le con ! Je préfère essayer de ne jamais repenser à ce qu’il m’a fait avec… Mais au moins a-t-il eu la prétention de croire qu’il m’avait trop épuisée pour craindre quoi que ce soit. Il m’a détaché une main pour trinquer « à nous ». Vieux porc dégénéré. Je n’ai pas réfléchi une seconde, j’ai chopé la bouteille et la lui ai fracassée sur le crâne.

Pas si gaillard le vieux libidineux, finalement : il est mort sur le coup. Cette fois, il devient vert pour de bon. Je le vois même déjà tourner au noir par endroit. Mais j’aurais peut-être dû réfléchir une seconde… Cette vieille ordure est crevée, la porte est grande ouverte, mais je ne sais pas où est passée la clef de ces putain de menottes.

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Commentaires
T
t'es sûre d'avoir tout bien regarder partout ?<br /> <br /> parce que moi, j'ai bien fouillé ce texte dépouillé... j'y ai trouvé une clé !<br /> (avec cet avantage, il est vrai, que j'en connais la porte ; hé hé)
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P
Ben oui, fallait réfléchir.
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Z
bouge pas poupoune garde la pose j'arrive !<br /> ok je sors <br /> bravo poupoune
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C
Bon je viens de finir du brigitte aubert, en gros j'ai changé de crèmerie en fait.<br /> <br /> Bon à quand l'épais best seller que tu nous fasse triper qq heures durant.
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B
Quand je commence à te lire, je sais que tu vas encore m'emmener dans une histoire terrible... mais à chaque fois je dis bravo pour ton écriture Poupoune !
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S
Voilà qui semble "vert-rouillé"...
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A
Voilà quelqu'un qui me surprend ... je ne connais pas du tout poupoune, je vous découvre aujourd'hui.... je suis toute retournée de cette façon d'écrire si profonde et loude de sensations... je me sent à à sa place et cela me donne envie d'hurler de dégoût ! Pas détourner certaines réalités répugnantes me fait mieux profiter des simples moments si positifs.... alors merci poupoune !
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J
Euh... On peut le faire jusque fin janvier, paraît-il. Alors j'en profite : Bonne année, Poupoune !
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M
risque d'attendre jusqu'au facteur qui viendra chercher ses étrennes...<br /> avec sa voiture jaune<br /> ou les pompiers avec leur camion rouge...<br /> horrible et réjouissant !
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M
Vert ??? Plutôt noir de chez NOIR !!!! Ouh là là !!!
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V
Ah, ça, c'est du grand Poupoune!<br /> Je crois que je suis fan. je me demande à chaque fois jusqu'où tu vas aller, mais il me semble que tu n'as pas de limites. <br /> J'adore!!! C'est degueu, mais j'adore!
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W
Langue verte et noirs desseins !<br /> C'est le titre d'un bouquin d'Audiard, non ?<br /> Si ! Je l'ai ou en tout cas, je l'ai eu, avec ce foutu déménagement, je ne retrouve plus rien, bordel ! (ce dernier mot pour rester dans la ligne du texte de Poupoune)<br /> <br /> Ah, Poupoune ! Si on ne vous avait pas, on n'oserait même pas vous inventer...
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C
Un vert noir de noir...<br /> Je me demande chaque fois comment peut-on écrire si noir ? Avec tant d'habileté...
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P
La lecture de vos textes,peu à peu, me désespère du genre humain, Poupoune. Vous conjuguez l'espérance au négatif décomposé.
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J
Vertigineux !<br /> <br /> (comme d'habitude)
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