Défi 81 (Joye)
Un miroir est un objet possédant une
surface suffisamment polie... - Wikipedia
Ah oui, moi,
je suis poli, ce sont les autres qui m'agacent. Mais je commence par la
fin, il vaudra mieux commencer par le commencement. Donc, je me présente
: Rémi Oire, votre serviteur.
Ah, vous rigolez, vous aussi !
De vous, je m'attendais à mieux. Soupirs.
Mais bon, en dépit
de tout, j'aime les gens. Ils sont impayables.
J'aime les
tout petits bébés. Ça sent bon. J'aime les ados. Ils ne se croient pas
mieux que moi. Les adultes, ça dépend. J'aime pas ceux qui affectent un
air de supériorité, qui se croient trop élégants pour vous adresser la
parole, ou qui répondent aux tutoiement en parlant de ne pas avoir gardé
des cochons ensemble. Et pourtant, je pense que cela leur ferait le plus
grand bien de voir un peu ce que c'est. Je les prends en grippe, ces
ignares d'espèce de précieux. Pouah !
Mais j'aime surtout les
scientifiques. Ils sont merveilleux. Ils me font jouer aux jeux.
Qu'est-ce qu'on se marre lorsqu'on voit débarquer les scientifiques avec
leurs manteaux blancs, leurs caméras, leurs portables. Et surtout,
surtout, leurs bottes ridicules en caoutchouc. Terrible. Ahahahaha ! Une
de mes copines - Fifine la Fine, on l'appelle - elle adore le goût de
caoutchouc neuf. Dès qu'elle en flaire, elle mord ! Vous les verriez
sauter dans l'air, ces savants, c'est à mourir de rire !
L'autre jour, on a rigolé comme pas possible. Une bande nombreuse est
arrivée avec une grande glace. Et nous, on a fait comme si nous ne
savions pas ce que c'était. François Truffo - mon meilleur copain,
on est copains comme des...on est de très bons copains - François a eu
l'idée de l'attaquer, et donc, nous nous y sommes tous mis. Terrible !
Mais bon. on s'en est fatigués, après tout, tout passe, tout lasse, tout
casse - sauf les grands miroirs des scientifiques.
On a
joué, c'était rigolo, mais après un moment, on a vu que les
scientifiques voulaient autre chose, et nous, de bonne grâce, voulions
bien jouer. On a tout de suite compris qu'ils voulaient jouer à
cache-cache avec de la nourriture. Et ils se croyaient super futés
: ils ont mis des ventilateurs pour cacher l'odorat. Terrible !
Ils ne comprenaient pas bien que nous sommes des bestiaux curieux et
hyperdoués pour l'odorat. Je n'ai pas pris le temps de leur expliquer
que mon oncle Pierre Duroc est un des meilleurs truffiers de toute la
France. Ils n'en auraient pas compris, ce sont des éthnocentristes
éhontés. Mais bon, je divague...
Alors, comme je disais, ces
scientifiques dans leurs bottes hilarantes cachaient de la bouffe, et
l'on ne pouvait pas la voir, sauf dans le miroir. Or, comme nous sommes
tous des bonnes pâtes, nous avons fait semblant de pouvoir repérer la
bouffe en la zieutant dans leur stupide miroir. Quelqu'un aurait dû
expliquer à ces érudits que l'oeil du cochon est presque de la même
construction que celui des humains. Mais non, ils semblaient penser
qu'ils avaient dégotté un truc super important, alors, on les laissait
faire. Poilant !
Mais juste pour brouiller un tout petit leur
piste, moi, j'ai décidé de faire preuve de mon intelligence supérieure.
Au lieu de me ruer sur leurs Friskies-Cochon avec mes camarades, moi,
j'ai regardé derrière la glace.
Juste au cas où. Avec
les scientifiques, on ne sait jamais.
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