Marx attacks (Virgibri)
Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs,
Nous sommes réunis en ce jour pour célébrer Dieu et tous les siens. Merci à vous tous d’être venus assister à cet office, placé sous le signe de la crise, tant économique que morale. Oui, nous découvrons ébahis une société qui se perd dans des plaisirs futiles, qui pense que ne pouvoir acheter ce qui lui plait est un réel souci*.
Non, mes frères ! Le bonheur n’est pas dans le périssable, dans le superflu, dans ce qui a un prix** ! Le bonheur, Dieu nous le donne, Dieu nous l’offre chaque jour : dans le sourire de nos enfants, dans l’amour de l’épouse, dans la bienveillance de l’époux, dans un travail gratifiant et honorable, dans un bon repas…
Mais c’est surtout l’épouse, celle qui s’occupe du foyer et de nos plaisirs quotidiens, qui est à récompenser. Je vois au premier rang de mes ouailles une délicieuse famille et de jeunes couples. Les femmes sont délicieuses, avec leurs jolies robes d’été colorées, leurs décolletés plongeants (au moins du 95C pour celle à ma droite), leurs mains fines…
Oui, mes frères, le bonheur est là ! Dans les décolletés offerts gracieusement par Dieu, dans la bouche pulpeuse de cette tentatrice (pour l’éliminer, tapez 2 sur votre clavier !***), dans ces doigts caressants…
Oui, mes sœurs ! Vous êtes Satan réincarné dans des plaisirs charnels, et je m’y vois bien, en Enfer : les flammes me chatouillent les mollets et plus encore… J’ai dû manger trop de chili con carne ce midi.
Mes frères, plongez dans vos lits et retirez vos chaussettes en fil de soie ! Honorez vos épouses des bienfaits qu’elles vous offrent ! Luttez contre le fléau du capitalisme outrancier ! Marx nous attaque ! Mars attacks too !
Satan est parmi nous, mais le pire est à venir : les merguez vont disparaître ! Luttons ensemble et veillons à ce que le pouvoir de la merguez perdure. Pour preuve de ma dévotion à la Sainte Saucisse**** Diaboliquement Piquante, j’ôte ma robe et me flagelle à coups de côtelettes d’agneau !
Le saint Agneau***** me sauvera, oui. Oh oui, la douceur des côtelettes sur ma chair piquante ! Je suis une merguez dont on doit retirer le piment ! Oh, que de saucisses érigées partout ! Je ne les avais jamais vues, sauf dans les plis de mon lit…
Ah, Marx, délivre-moi du mal !
*La notion philosophique du désir reprend bien cette question : on désire quelque chose ardemment, et une fois qu’on la possède, on n’en tire aucun plaisir car on désire alors autre chose encore.*
** Même à prix coûtant, évidemment, sinon à quoi servent donc les promotions à part nous attirer dans leurs filets ?**
*** 5€ la première minute, puis 3€ les suivantes, prix d’ami***
**** chipolatas et de Strasbourg ****
*****AOC*****