Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 052 860
Derniers commentaires
Archives
18 juin 2009

Consigne 65 (Stipe)

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Faut dire aussi que présenté comme ça l'était, je ne me suis pas vraiment posé la réponse.

Ils m'ont proposé la chaise électrique ou ça. Encore, ils m'auraient proposé le fauteuil capitonné électrique, je dis pas que j'aurais pas poussé un peu la réflexion. Mais là non, on est mal assis, on vous fout un chapeau ridicule puis on vous regarde vomir la cervelle par les oreilles. J'ai donc opté pour le choix n°2, cobaye d'une expérience dont la teneur ne me serait révélée que plus tard. Une fois que j'aurais fait ce choix, par exemple…

 

Bon, je sentais bien se profiler l'entourloupe et je me doutais qu'on n'allait pas me demander d'aller regarder péter les poulpes ni de tester si le noir est soluble dans le ricard. Vu que je ne suis pas noir.

On m'a expliqué que je serai le premier à fouler le sol d'une planète hyper éloignée. Ah par exemple, rien que ça !

On a pris mes mesures et sur elles on m'a confectionné une combinaison en peau de titane. Avec un chapeau ridicule. Puis on m'a expliqué que d'après des analyses réalisées en soufflerie sur Wikipedia, cette planète semblait présenter des conditions de mort proche de la nôtre.

 

J'ai suivi un entraînement bidon pendant au moins plusieurs minutes puis le réveil a sonné mon glas.

Ils m'ont enfilé la combi de trucnaute, m'ont vissé le casque sur la tête tout en m'expliquant enfin ma mission, vu que toutefois je l'avais acceptée.

Je devais me poser sur la planète, faire quelques photos souvenirs, prélever des échantillons du parterre et me barrer. Ils m'ont avoué qu'ils n'étaient pas sûrs que ma fusée soit capable d'assurer les quelques siècles-lumière que compte l'aller-retour. Puis ils m'ont chanté l'hymne et m'ont conduit à mon véhicule.

 

Dès le début du voyage, j'ai déconnecté tout ce qui était susceptible de me donner la notion du temps. J'ai aussi débranché la radio qui m'assurait le contact avec la base.

J'ai dormi des tonnes de fois. Je serais bien incapable de dire combien de temps a duré le voyage, mais au bout de la dernière nuit j'ai commencé à apercevoir la planète par le hublot. Ils avaient été sympas de ne pas me prendre une place côté couloir.

 

Je me suis posé quelque part. J'ai ouvert la portière de ma fusée et ai posé le pied au sol. Dans une merde. Un petit pas pour l'homme, un grand pas d'au moins un mètre.

Le temps que je m'essuie la chaussure et que je prélève quelques photos du sol, et on m'avait piqué la fusée.

Puis un bonhomme en bleu s'approcha de moi et me demanda de lui présenter mes papiers.

 

J'avais donc pris double perpète, j'étais condamné à vie et ma sentence était sans rappel : j'allais passer le restant de ma mort à vivre sur Terre.

Publicité
Commentaires
S
désolé Tilleul, je crois que tu as raté un épisode... :p<br /> La fusée n'a fait que l'aller.
Répondre
S
désolé Tilleul, je crois que tu as raté un épisode... :p<br /> La fusée n'a fait que l'aller.
Répondre
R
"me demander d'aller regarder péter les poulpes ni de tester si le noir est soluble dans le ricard." <br /> ça c'est d'l'expérience scientifique !!!
Répondre
T
La fusée a donc tenu le coup pour l'aller et le retour!!... Ce texte est rempli d'humour, bravo!
Répondre
W
Je croyais que ça portait bonheur ! Encore une légende urbaine...
Répondre
Z
un vrai plaisir ce texte.relu plusieurs fois avec sourire presque à tous les paragraphes
Répondre
T
Comme quoi, la sagesse populaire n'a pas toujours raison : le ridicule peut tuer...
Répondre
P
Mort de rire. J'adore. Les chapeaux ridicules et récurrents y sont peut etre pour quelque chose.
Répondre
C
Bien serré le texte. J'ai adore le trucnaute et le style désinvolte pour un récit pur jus de kawa... Finalement huit clos c'était pas mal comme mort.
Répondre
M
Oui, finalement un fauteuil même avec un chapeau ridicule sur la tête c'est quand même plus vite fini !!!
Répondre
M
Noir, contrairement au personnage, mais enlevé !
Répondre
V
Finalement la chaise électrique, c'était pas mal
Répondre
V
Moi aussi j'aurais fait le même choix, sans regrets. J'aime bien ce texte, il est très agréable à lire.
Répondre
A
Cachotier(ière ?), va ! =P<br /> <br /> <br /> Au fait, qu'êtes-vous, Stipe ?
Répondre
S
je ne révèle jamais mes secrets de fabrication.<br /> <br /> mais si tu cherches de la dérision, oui, c'est possible que tu en trouves de temps en temps... :-p
Répondre
A
"Puis on m'a expliqué que d'après des analyses réalisées en soufflerie sur Wikipedia, cette planète semblait présenter des conditions de mort proche de la nôtre."<br /> <br /> Je rêve ou c'est de la dérision, ça ? Pas que ça me dérange, mais c'était plutôt drôle, vraiment... =D<br /> <br /> "Je me suis posé quelque part. J'ai ouvert la portière de ma fusée et ai posé le pied au sol. Dans une merde."<br /> <br /> LOL, je me suis dite que les derniers mots avaient un double sens. Mais "un petit pas pour l'homme, un grand pas d'au moins un mètre", pas vrai ? ;o)
Répondre
P
Un peu d'optimisme toutefois perce vers la fin ; L'homme en bleu a "demandé" les papiers : il aurait pu frapper d'abord.<br /> Dans les mêmes conditions, je faisais le même choix que votre héros.
Répondre
J
Bah, c'est vrai que l'État de Georgie aux États-Unis a commencé en colonie pénale !!<br /> <br /> J'aime ton texte, stipe, je ne sais pas quel crime a commis ton narrateur, mais il raconte bien !
Répondre
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité