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Le défi du samedi
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22 mai 2009

Je voulais participer au défi de cette semaine (Berthoise)

Je voulais participer au défi de cette semaine, c'est vrai, aujourd'hui c'est férié, je peux bien prendre un peu de temps pour écrire une bafouille. Mais, je sèche.
 
Il s'agit d'écrire la vie d'une Mireille Iks dont on apprend la mort par courrier.
 
J'ai essayé d'imaginer une vie palpitante, émouvante, déroutante, étonnante. Je n'ai trouvé sur mon chemin que banalité, train-train et routine. Ne sont venus que des souvenirs d'enfance.
 
Ma Mireille à moi, je l'ai vue sous les traits de la femme de ménage qui aida maman pendant sa maladie. Une grosse femme joviale, qui avait du mal à marcher mais qui repassait et briquait les sols, choses que maman ne pouvait plus faire après son opération. Maman qui se sentait un peu coupable de laisser à quelqu'un d'autre le soin d'entretenir son logis, tricotait en contre-partie des pulls pour Mireille, puisque c'est ainsi que nous l'appellerons. Mireille avait un tour de taille impressionnant, et un giron capable de soulager tous les chagrins. Je soupçonne ma jeune maman d'avoir versé quelques larmes dans ce giron-là, malheureuse qu'elle était de se sentir diminuée et malade. Maman tricotait donc avec des aiguilles de 2 ½ et de la laine layette aux couleurs de bébé, des pulls d'une largeur sans fin, dans un joli point ajouré. Quand le pull était terminé, elle l'enveloppait dans un papier de soie et nous allions en visite  chez Mireille. Elle était veuve et vivait dans une petite maison au fond d'une cour ombragée de glycine, seringa et autres arbustes odorants. Maman et Mireille s'installaient dans la pièce à vivre, salle à manger-salon, en un mot la cuisine. Elles sirotaient un café que Mireille allongeait d'une goutte, elles papotaient, soupiraient, chuchotaient. Moi, j'avais le droit d'ouvrir un coffre aux trésors où s'entassaient des jouets, souvenirs, bricoles et babioles sans valeur qu'elle gardait pour les offrir aux enfants de passage. Je vous raconte un temps où les enfants avaient deux jouets par an, un à Noël, un autre pour leur anniversaire. Et comme Mireille me permettait de partir avec la trouvaille qui me faisait envie, je la regardais avec autant de considération que le Père Noël et son coffre me semblait une hotte merveilleuse.
 
Vous voyez, rien de drôle, rien de triste, de choquant, d'émouvant. C'est bien peu, un souvenir d'enfance, l'évocation rapide d'une dame gentille qui nous aima, ma mère et moi, dans des moments difficiles ; est-ce assez pour participer ?

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Commentaires
C
Emouvante, cette Mireille, qui clôt avec tendresse de défi.
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J
Tres beau et doux. Joli, Berthoise.
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Z
simple et adorable mireille
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C
"Rien... d'émouvant" ?<br /> Je trouve que si, une jolie évocation...
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T
Moi aussi, j'ai relu avec plaisir l'histoire de "ta" Mireille...
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V
Que de douceur dans ce souvenir...
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B
Après t'avoir lu "chez toi"... je te relis avec plaisir ici !
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V
Il est très doux ton souvenir Berthoise.<br /> Il me plait beaucoup.<br /> Merci du partage...
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J
J'aime beaucoup, Berthoise et je suis contente de la lire ici.
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M
Comme tu as bien fait de nous raconter ta Mireille à toi Berthoise en douce évocation et précieux souvenirs. Il remonte à cette occasion à ma mémoire le souvenir d'une gentille dame qui venait faire un peu de ménage à la maison : Mademoiselle André. Elle n'était pas très riche mais ne manquait pas de me donner -quand elle le pouvait-une petite pièce pour faire un tour de manège ... Et elle se réjouissait de ma joie de petite fille !!! Merci d'avoir fait remonter ce souvenir et ainsi de mettre à l'honneur ma Mireille à moi.
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P
Chère Berthoise,le facteur, qui est une factrice sonne à ma porte ce matin, il (elle) vient s'excuser, votre lettre s'est égarée au fond d'une sacoche, hier. Pas trop de mal, je l'ouvre ce matin.<br /> <br /> Donnez-nous vos souvenirs, la douceur ne peut jamais faire de mal dans un monde agité comme le nôtre. Dites, vous n'auriez pas une photo de Mme Mireille ?
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