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28 mars 2009

Les Deux enfants (Virgibri)


En 1996, je suis allée à la fête de la musique, seule, dans Paris. Je me suis promenée du côté des Tuileries, alors qu’il existait déjà cette petite fête foraine dans le parc.

J’avais bêtement tué des ballons au plomb, et remporté une peluche que je brandissais naïvement, comme un trophée de voyage en solitaire.

En arrivant sous les arcades du Louvre, j’ai écouté un saxophoniste, je crois. A côté de moi, une femme tenait dans ses bras sa petite fille. J’ai entendu son prénom : nous portions le même.

Trois jours plus tard, le 24 juin 1996 donc, j’écrivis ce texte au lycée, que j’intitulai Les Deux enfants

« Sans le savoir, elle portait votre nom. Une enfant de nulle part, derrière des lunettes trop épaisses pour des yeux d’innocence, dans les bras de sa mère. Un sourire exquis comme un fruit, qu’une voix de princesse recouvre joyeusement. La peluche que vous lui avez offerte n’a pas de nom. Sur le moment, vous n’en aviez pas trouvé. Un petit chien fripé, perdu dans vos mains de jeune fille lointaine, que l’enfant faisait danser sous vos yeux scintillants. C’était du bonheur pur. Un moment tout présent, que rien n’aurait osé altérer : ni vos souvenirs gangrénés par la solitude, ni vos doutes sur ce qu’il adviendra de vos amours multiples et unes. L’enfant et la mère souriaient. Devant ce chien sans nom, peluche douce de certitudes, des larmes ont perlé au fond de vous-même. L’enfant et la mère se sont éloignées. Les deux petites filles au même prénom se sont fait signe au revoir ; l’une tenant un petit chien marron fripé dans sa main toute ronde ; l‘autre tenant la fin de son enfance au fond de son regard, en faisant l’impossible –ne pas pleurer- pour qu’elle lui échappe définitivement. »

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Commentaires
V
Une grande et belle émotion Virgibri! Bienvenue à toi
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J
Il est tres beau, ce texte, en effet.<br /> Un beau debut!!
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K
Oh oui, c'est beau...
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A
Magnifique...
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W
Expatriée, donc. Aux yeux de Saint-Exupéry en tout cas, lequel écrivait : "Je suis de mon enfance, comme d'un pays".
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M
Bonjour Virgibri ! Bienvenue à toi !<br /> Un texte doux comme un calin ! <br /> Une belle émotion qui se dégage ....
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V
Ouhlalala, tant de flatteries me gênent... Euh, je trouvais ce texte très faiblard, en fait, comparé à ce que vous faites tous depuis si longtemps déjà...<br /> @ Joye : Alors oui, j'ai écrit cela j'allais sur mes 21 ans mais j'étais en Prépa, donc au lycée. ;-) <br /> @ Papistache : L'héroïne, c'est moi... Et j'ai bien envie de rester au chaud ici assez longtemps, oui...<br /> @ Tiphaine : et moi qui me sens si petite en te lisant...<br /> @ tous : merci pour votre accueil.
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T
Garde toujours dans ta main la main de l'enfant que tu as été... <br /> Belle écriture, bravo...
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C
Un beau souvenir et une belle plume
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P
Une bien jolie émotion...
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T
C'est très beau...
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C
Pourvoir dire que l'enfance est partie, c'est que l'on croit. Mais est-ce bien vrai? <br /> <br /> Bienvenue pour un texte tout en douceur
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J
Tu as écrit ça lorsque tu étais encore lycéenne ?<br /> <br /> Mazette !<br /> <br /> Quel talent !!<br /> <br /> Bravo !!!
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J
Oh ben alors ! C'est elle qui arrive et c'est elle qui nous fait un magnifique cadeau de bienvenue !<br /> Faisons lui bonne figure pour qu'elle revienne nous enchanter longtemps avec d'aussi beaux textes.<br /> Bravo et merci encore, Virgibri !
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V
Bienvenue Virgibri.<br /> C'est un très joli texte.
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T
Vigibri, ce texte me fait dresser les poils sur les bras, et ça, c'est un signe qui ne trompe pas !<br /> Merci à toi, je suis heureuse de te trouver ici, surtout avec un début aussi beau.
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P
Il est rare Virgibri qu'on ait conscience d'une rupture au moment même où elle se tient.<br /> Votre héroïne a bien de la chance de pouvoir situer l'instant où elle a quitté son enfance. C'est plus facile quand on se retourne pour mesurer le chemin parcouru.<br /> <br /> Bienvenue ici... installez-vous... mettez-vous à votre aise... c'est aujourd'hui... pour longtemps ?
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