Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 052 600
Derniers commentaires
Archives
31 janvier 2009

rosa, rosam, rosae, rosas, rosarum, rosis (Papistache)

m. césar marivaux                                                                        un soir
mme viviane marivaux
un, rue sonneur aux âmes neuves
roncevaux (navarre)

à m. romain camus
un, rue véronèse
mons (var)
monsieur camus


avec mon amie viviane, nous avons vu, sur une revue, une annonce :
monsieur camus monnaie ses rosiers rose saumoné “reine sissi” à six euros.

six euros un rosier ancien ! immense sourire, en ces années où une économie, sans communisme aucun, use sou à sou nos économies.
six euros un rosier à racines nues !

nous vous écrivons, car nous rêvons à ce rosier saumoné, ainsi nous vous versons une somme nécessaire à ce commerce.

césar marivaux avec viviane

***



m. romain camus                          un soir aussi
un, rue véronèse
mons (var)

à m. césar marivaux
mme viviane marivaux
un, rue sonneur aux âmes neuves
roncevaux (navarre)

m. marivaux, mme,

mon annonce vous a ravis, ainsi vous comme moi serions ravis.
néanmoins, nous n’avons aucun rosier ancien “reine sissi” à commercer,
nous en avions ! oui, nous en avions !
un nouveau virus, mauvaise virose carcassonnaise ou saxonne, a massacré, en un soir, nos roseraies.
aucun semis n’a survécu ! aucun rosier, même écussonné, n’a  conservé sa vie sous nos ennemis.
voir ainsi mourir ses semis, nos œuvres,  nous a menés comme vers un mur.
nous sommes ruinés, mieux, nous renonçons à vivre, nous mourons, monsieur.
nous mourrons avec nos roses carminées ou saumonées, roses sans sève !

une vie à semer mes roses !
ô mauvaise vie !
ô misère noire !
ô inouïs virus assassins !

nous nous excusons encore
monsieur camus

***



m. césar marivaux                                                           un soir encore
mme viviane marivaux
un, rue sonneur aux âmes neuves
roncevaux (navarre)

à m. romain camus
un, rue véronèse
mons (var)




monsieur camus, ami ruiné,



si nous osions, mon amie viviane avec moi, ce courrier-ci vous sera un secours :
voici six mois, nous avions mis en réserve, en mai, en nos serres, ici, sous nos marines, nos roses mauves anciennes “mme carina”. nous avons creusé, nous-mêmes, avec nos mains, six creux où masser nos rosiers.
rosiers sains si suaves aussi.

monsieur, avec ces rosiers, sains, sans cancer, créons une union sans scoumoune.
nous vous en assurons une vraie sinécure.
avec vos œuvres, une croissance sera assurée à nos roses mauves.
nous vous réservons ces rosiers.
en avion, nous vous servirons.


césar, viviane, amis à vie

***




m. romain camus                       un soir sans cesse
un, rue véronèse
mons (var)

à m. césar marivaux
mme viviane marivaux
un, rue sonneur aux âmes neuves
roncevaux (navarre)

viviane, césar,

ma maison vous envoie ses mercis en avance, vrai, six rosiers “mme carina”, ma vie à nouveau s’anime ! ivresse vraie ! rires en essaims !
nous recevrons ces six rosiers, nous creuserons nous-mêmes six creux (un à un ) nous saurons aimer ces roses !
mon commerce à nouveau vivra, ce sera un immense succès !

amis nouveaux,  ma vie, consacrée aux roses, vous concerne comme si nous vivions unis sans concurrence aucune.

césar merci, merci, merci.
mon souvenir à mme viviane


un ami à vie :
romain camus à mons (var)


***

m. romain camus                          un soir à nouveau
un, rue véronèse
mons (var)

à m. césar marivaux
mme viviane marivaux
un, rue sonneur aux âmes neuves
roncevaux (navarre)



césar, viviane,

ma roseraie recommence son ascension.
nous avons reçu vos rosiers, accourci racines, écorcés ces rameaux, mis en nourrice ces six “mme carina” mauves.

nous avons mis sur vos rosiers une essence américaine : aucune virose ne massacrera ceux-ci, ni ne s’immiscera en nos serres. vaccinés vos rosiers !

en un an (voire moins) nous aurons vaincu ce marasme.

vous, moi, avons rassis mon commerce.

nous vous murmurons encore nos mercis amicaux à vous, viviane, à vous, césar, mes amis.

romain


m. césar marivaux                                                                        en soirée
mme viviane marivaux
un, rue sonneur aux âmes neuves
roncevaux (navarre)

à m. romain camus
un, rue véronèse
mons (var)


ami varois,

nous sommes, sans nuances ni mi-mesure, émus comme nourrissons au sein.

nous couinons, sans ironie, à voir vos ennuis comme essorés.

nous irons à mons (var), nous verrons nos (vos) roses orner vos serres.

nous nous remémorerons ces mauvais souvenirs, vivrons aussi, avec vous, une romance non commune.



ami, nous venons vous voir, nous sucerons, au verre, vos vieux vins rosés si sucrés mûris en cuves immenses.


viviane, césar

Publicité
Commentaires
L
Je ne trouve pas de qualificatif à la hauteur de l'admiration que j'ai pour le brio avec lequel le défi est relevé !
Répondre
A
A haute voix, je pense que ma fourche aurait languer plus d'une fois... Mais bravo tout de même à vous Papistache
Répondre
C
Impressionnant ! Un bouquet de roses pour l'auteur.<br /> <br /> PS : J'espère que l'essence américaine est bien iowanienne... et pas du round-up ;-)
Répondre
F
je vous le dis, là, il y a du boulot!<br /> Combien de nuits blanches Papistache, pour aligner ces mots choisis avec soin?<br /> <br /> Bravo!!!
Répondre
V
Une belle histoire, s'il en est, servie par une consigne pourtant bien contraignante.<br /> Bravo<br /> Sourire<br /> Vanina
Répondre
P
Ouaaah... suis impressionnée, là !
Répondre
M
Champion toutes catégories, il y en a drôlement plus qu'on pourrait le penser des mots sans trucs qui dépassent
Répondre
J
oui !
Répondre
T
ô, comme vous êtes immense ! ;-) (oh que c'est difficile les commentaires qui respectent aussi la consigne)
Répondre
V
Oui, c'est impressionnant. Beau travail, vraiment!
Répondre
B
Une jolie histoire... de jolis mots.... <br /> Bravo Papistache !!
Répondre
M
J'en suis bouche bée d'admiration, chapeau bas Monsieur!
Répondre
T
Belle histoire, je crois que vous seriez capable de faire ça !!!<br /> Ouaisss, chapeau !
Répondre
J
Si tous les rosiers de France et de Navarre pouvait se donner la ronce...
Répondre
T
Ca ne semble pas vous déranger d'écrire sans les lettres interdites... C'est excellent!
Répondre
M
Quelle maestria Papistache !!! Je suis plus qu'admirative !! C'est excellent de chez Excellent !!!
Répondre
J
Madame de Sévigné est enfoncée ! Cette époustouflante correspondance en langage fleuri ne souffre que d'une seule petite imprécision : l'essence américaine pour les roses est bien sûr une essence iowanienne !<br /> <br /> Sur ce, non sans saluer tous ces bons jardiniers amoureux, tel un bon rosier, je me taille.
Répondre
B
Cette histoire de roses et d'amitié m'a passionnée.<br /> Bravo.
Répondre
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité