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Le défi du samedi
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15 novembre 2008

Un signe (Papistache)

zesheep2Derrière son guichet en orme ciré, l’hôtesse doit me prendre pour un cinglé. C’est le dixième billet que je lui achète pour l’exposition temporaire “Fleurs de peaux” au musée des Beaux-Arts de la ville de Ch***.



flou2Jeudi dernier, il pleuvait, le rendez-vous avec un gros fournisseur de ma boite avait été annulé. Je suis commercial à la Solu-Paper-Tea, société spécialisée dans la fabrication des sachets solubles de thés et tisanes. J’ai déambulé dans les rues médiévales sous mon parapluie jaune et vert, à l’enseigne de la boite.



flou4L’affiche m’a attiré : “Pastels secs, Fleurs de Peaux de Zesheep”. Je suis entré... Les portes du musée s’ouvrent à neuf heures. A midi, le gardien me pousse gentiment vers la sortie. A quatorze heures, je tends ma carte bleue à l’hôtesse :
Pour l’expo “Fleurs de Peaux” ?
— What else ?


flou5Mardi, le musée ferme, j’aurais pu quitter Ch*** et appeler la boite ou Monique, j’ai rôdé dans les jardins de l’évêché qui bordent la vieille bâtisse où sommeillent les collections d’art de la ville. Je n’ai pas réussi à sortir le téléphone de la poche de mon caban.



flou6Mercredi. Je suis là, dès l’ouverture. L’hôtesse me tend un billet avec réticence. Je lis sur son front le lourd cheminement de sa pensée. Elle redoute un acte de vandalisme ou un vol spectaculaire. Elle a tort.


 


flou7Je n’en veux pas aux œuvres accrochées. Une seulement m’attire. J’ai l’impression qu’elle vit et change à chacun de mes passages.
Je quitte le musée chaque fois plus fort que lorsque que j’y suis entré. Ce regard me donne une pêche d’enfer.



flou8Hier, mercredi, j’ai cogité toute la journée. J’ai foulé chaque centimètre carré du jardin de l’évêché. Il est petit. Si ce matin, je perçois, le moindre signe, je plaque tout : boulot, épouse, appart, relations... Je fonds sur  les Marquises.



flou9
Bientôt quarante berges, je ne vais pas attendre d’être usé pour emboîter mes pas dans les traces de Gauguin. Un signe, un seul et... je m’envole.

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Commentaires
T
Difficile pour moi d'écrire après avoir lu ce texte... Je ne dirais que des choses trop personnelles... <br /> Très belle transformation de l'image.....
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M
Un bel envoûtement ...<br /> Etonnant la puissance de ce regard qui peut remettre toute une vie en question ! <br /> J'ai apprécié la transformation du tableau pour ne laisser que les yeux et à la fin uniquement les larmes, comme trois points de suspension !
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P
Tout ce que je ne sais pas faire remplirait douze volumes, tilleul.<br /> <br /> S'il n'y avait pas tant d'obstacles, Joe krapov, que d'illuminés ne se retrouveraient pas sous la pluie des Marquises (avec ou sans parapluie...)<br /> <br /> Poupoune je ne risque pas de me risquer à l'échange, en rêver suffit !<br /> <br /> J'avais envie de ne mettre que les images, aurais-je été compris, Joye ?<br /> <br /> Parfois, oui, Brigou, un signe et...<br /> <br /> Et être absorbé par la couleur, Martine27...<br /> <br /> Rsylvie, il me suffit de quitter les miennes...<br /> <br /> Je vous souhaite pareil envoutement Val, un jour...<br /> <br /> Mais Kloelle, y'avait la grève des pilotes<br /> <br /> Comme les traces du pastel sur le papier, Janeczka<br /> <br /> UN échange, Teb, un échange.<br /> <br /> Obsession, voilà, Caro, obsession...<br /> <br /> Y a-t-il de la place pour deux dans une folie XXXL, Walrus ? C'est une bonne question !
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W
Tant qu'à faire, si vous embarquez, emmenez la préposée à la vente des billets, je sens qu'elle s'ennuierait de vous au bout de tout ce temps.
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P
Mardi, le musée ferme. Etre éloigné de ce tableau qui m'obsède aurait pu me ramener à la réalité, même pas, plutôt que d'en profiter pour renouer avec la vie, j'ai erré comme une âme en peine dans les jardins de l'évêché qui jouxtent le musée des B-A.
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C
J'aime beaucoup les parallèles, peintures, visites et cette attraction envers un tableau. Sans doute parce que je peux avoir la même relation avec une peinture. Obsessionnelle.<br /> <br /> juste je n'ai pas compris "Mardi, le musée ferme, j’aurais pu quitter Ch*** et appeler la boite ou Monique, j’ai rôdé dans les jardins de l’évêché qui bordent la vieille bâtisse où sommeillent les collections d’art de la ville. "<br /> <br /> Il ya comme une coquille.
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T
Mais... Papistache... vous lui avez piqué toute sa force, à ce tableau !!!<br /> Elle avait raison de se méfier, l'hôtesse ;-))<br /> <br /> N.B ... Rendez moi mes lunettes !!!
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J
J'aime les petites touches, et la fin me rappelle 'la lune et 75 centimes' de Somerset Maugham.
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K
Et il est déjà loin....
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V
Étrange, cet envoutement.
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R
papistache, auriez-vous par erreur<br /> chaussé les lunettes de TEB ?
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M
Joli jeu avec ce tableau, particulièrement celui où les yeux ressortent le plus. C'est vrai que parfois un tableau peut nous séduire au point qu'on ai envie de le voir encore et encore
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B
Il suffirait donc d'un seul signe ? :))
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J
Oui, joli, mon premier mot aussi pour ce texte, mais encore davantage pour la métamorphose du tableau. J'aime, Papistache !
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P
Mais par pitié n'abandonnez pas pour autant la plume pour les pinceaux ;o)
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J
Pour une conversion totale, ne vaut-il pas mieux essayer le pilier de Notre-Dame de Paris comme Paul Claudel ?<br /> Peut-être y aura-t-il là-bas quelque statue qui pleure aussi ? Entre les parapluies de Ch... et les vahinés de Tah... je n'hésiterais pas, pour ma part ! ;-)
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T
Oui, c'est joli... Et cette peinture qui se transforme à chaque strophe, vous êtes doué...<br /> Encore un argument contre le téléphone portable... quand on en a besoin, on ne sait pas le sortir de la poche de son caban... :-)
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