Regard (Thetis)
Je te vois, cachée dans les hautes herbes de ma vallée.
Je sais que tu es là, tigresse meurtrie à la crinière
affadie,
Tu me guettes, blessée, apeurée, solitaire…
Tes doux yeux s’embrument et se resserrent,
Témoins malgré toi de ta douleur vive…
Ne t’enfuis pas mon Amazone infidèle !
Tes griffes acérées caresseront ma peau
Et je succomberai à tes charmes
Quand ,toi, tu cèderas au monde que tu hais…
Viens à moi, ma belle !
Je regrette ma fougue, trop humain…
Mais espère, malgré tout, ton contact apaisant
Pour une union improbable au comble du désir…
Oh et puis non… attends…
Ne crains plus mon regard, Artémis farouche !
Je ferme mes yeux et te lâche….
Tu es libre, enfant capricieuse,
De fuir ton désir ou d’affronter ta peur…
Je reste là, immobile,
Et attends dans mon sommeil
Ta décision fragile…