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Le défi du samedi
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25 octobre 2008

Instant de délectation (rsylvie)

Ce matin je suis guillerette, comme si… tout allait bien. Je suis zen…

Je prends le chemin de Saint Georges des Groseillers. Oui, j’ai changé de salon de coiffure.
L’autre était trop bruyant, et puis nouvelle tête, nouvelles têtes !

Je franchis le seuil du salon de coiffure de la place rose. Un p’tit tintement de carillon m’accueille.

 

-« Bonjour madame….venez prendre place au bac ».

 

Une jeune apprentie (si si, apprentie cela se voit, se ressent, tant elle est hésitante. Mais il faut bien commencer. Et de toute façon aujourd’hui je me sens l’âme à tout excuser). Je m’installe. Le fauteuil n’est pas très confortable mais ce n’est pas grave, car j’ai à peine le temps d’y penser qu’il faut enlever les lunettes. (Tiens je les avais oubliées celles-là !)

 

Le visage légèrement incliné, je m’abandonne aux deux mains qui s’emparent de ma tête avec grande délicatesse. L’une passe sur la nuque et rabat les quelques petits cheveux rebelles. L’autre emprisonne habilement les derniers récalcitrants et me voilà prête pour recevoir l’eau que j’ai entendu couler de la pomme de douche. La température ni trop chaude ni trop froide, est tout de suite agréable, ce qui amplifie mon sentiment de bien être. Un parfum de pomme verte s’évapore d’une bouteille de shampoing, pour venir avec gourmandise se déposer sur ma chevelure. Je ressens la douce pénétration du produit, subtilement guidé, par les doigts habiles de la coiffeuses. Et commence la ronde des petites mains sur ma tête. Doucement, puis avec une fermeté tonique, que seule possèdent ces mains là. Je me laisse envahir par la délectation du moment.

Quand soudain, la douceur fait place à une danse endiablée, où courent une dizaine de petits doigts, gesticulant dans tous les sens. Et je monte et je descends, et je remonte, et je redescends… pendant 2, 3 minutes qui me semblent une éternité tant je suis si bien.

Je plane, je flotte, le bruissement d’un ruisseau m’inonde de bonheur, quand un nouveau coup de vent balaie tout sur son passage. Senteur de printemps, je suis dans le verger du voisin. Je cours entre les pommiers. Je me cache. Ils me cherchent. J’ai 1O ans, et des rires d’enfants m’accompagnent. C’est à peine l’automne. Il fait encore beau, mais déjà novembre approche, et nos jeux interdits fâchent nos mères qui n’aiment pas savoir leurs petits dehors à la nuit tombée. Je rentre, ils ne m’ont pas trouvée. Dedans, il fait bon. Le fourneau inonde la pièce d’une douce chaleur. Maman m’accueille d’un sourire. Sa main posée sur ma joue. Douce caresse de l’enfance. Tendre complicité maternelle.

 

-« Madame Roulleaux, nous allons passer au salon. »

Bienheureuse, j’ouvre doucement les yeux,

et suis mon interlocutrice.

 

-« Voyez vous, mesdames Djanezcka et Val, voici les raisons qui m’ont fait mettre au point cette machine, qui en quelques coups de tourne visse, va s’adapter à votre robinetterie et faire que chez vous, il vous sera possible à tout moment de la journée de vous procurer, les bienfaits d’une shampouineuse à domicile » !

Bien que dubitatif, Papistache tourne et retourne l’offre publicitaire.

-« C’est vrai que pour 25 Euros » dit-il

 -« ce qui n’est même pas le prix d’une coupe+brushing » s’exclame Val

-« Allé adjugé, vous m’en installé 3….et, nous vous donnerons notre jugement définitif d’ici quelques jours, quand à notre décision de vous soutenir dans la commercialisation de votre invention ».

3395 caractères

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Commentaires
M
Très sympa comme invention ! J'y penserai en me lavant les cheveux !
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P
25 €, 25 € !<br /> Pour un chauve, cela reste une dépense difficile à rentabiliser.<br /> Cependant, votre évocation de l'enfance retrouvée est si douce que je tenterais bien de me laisser repousser quelques cheveux pour franchir (ce que je n'ai pas fait depuis plus de dix ans) la porte d'un salon de coiffure.
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C
J'ai tout vu. La shampouineuse a déplacé son massage plus bas qu'il n'est décent pour tenter d'influencer le jury ! ;-)<br /> <br /> Moi qui n'aime pourtant pas les salons de coiffure cette description donne envie ! :-)
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J
J'adore cette description de salon de coiffure qui fait retourner en enfance. Mais je n'achèterai pas ton invention, ni ne la subventionnerai. A mon avis, cet instant délicieux du passage chez le coiffeur ne prend tout son sel que grâce à la présence de la shampooineuse - même un shampooineur fait l'affaire ! - à qui on s'abandonne tout entier. S'abandonner à un robinet, c'est pas top ! Ou alors j'ai pas tout compris à ton invention. Je vais acheter d'abord celle de Tilleul, finalement ! ;-)
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A
Décoiffante invention !
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T
Si j'ai bien compris, c'est la douchette qui conduit aux rêves... J'en veux bien une aussi! (Val n'a pas à se tracasser pour les coiffeuses, elles seront encore nécessaires pour les coupes...)
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R
merci de votre passage....<br /> douce soirée à vous.
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R
-tiphaine, val... comme le monde est petit.<br /> tu tapes quelque mots sur le net,<br /> et tu te retrouves avec des copines<br /> coiffées de jolies couettes...<br /> à st georges des groseillers<br /> <br /> c'est amusant, non ?
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J
C'est vrai que ca fait envie!!!
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J
Tiens, oui, mais la dernière fois que je suis sortie de chez la coiffeuse, mes cheveux sentaient les violettes. Alors, j'en prends, mais aux violettes, s'il vous plaît.<br /> <br /> Ton texte est élégant et lyrique, surtout au début, rsylvie. Chapeau bas (mieux pour sentir le parfum de mes tifs).
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V
Moi un été j'ai fait un camp d'ados à Saint-Georges des Groseillers :) . <br /> <br /> Mais, et les coiffeuses, Sylvie? Elles perdront leur emploi! Les pauvres...
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T
ça alors! Figure-toi que j'ai été baptisée dans l'église de Saint-Georges des Groseillers, j'y ai plein de souvenirs et j'aime à lire les tiens!
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R
vous je sais pas, mais moi je pense que cela devrait être remboursé par la sécurité sociale
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R
de mon passage chez le coup'tiff<br /> passer faire un tour sur mon blog.<br /> en toute simplicité. rsylvie
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P
Hummmm, ça donne envie ;-)
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C
Oh, j'achète. Mais il y a effluves marines?
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S
Je vois là une douce tentative "d'endormir" le jury en lui appliquant de ces massages capillaires qui ôtent tout volonté et tout jugement.<br /> <br /> Le texte est bien réussi : on ressent les bienfaits du shampoing à en glisser de son siège...
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W
Ça ne gratouille ni ne chatouille, ça papouille !
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K
Voilà une invention que j'utiliserais avec plaisir !
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