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Le défi du samedi
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19 avril 2008

Liste de courses poètique de Papistache

Je marchais dans la rue, sans but précis, juste histoire de dérouiller mes muscles jugés trop oisifs par Épouse-Sautillante quand une jeune femme, téléphone portable visé à l’oreille, me double — autrefois, personne ne parvenait à me dépasser, c’est terminé — en parlant haut.
J’allonge ma foulée et me mêle — voyeur-cavaleur-indiscret — à la conversation. Un don du ciel, Val & Janeczka accepteront-elles d'en publier la transcription, pour leur défi du samedi ?

“ Ah ! Alexandrin, mon barde chéri ! Je te rappelle que ce soir nous recevons à dîner tes amis de l‘harmonie municipale, je veux bien être votre muse et  préparer le repas, mais tu te charges des commissions. Ne me sors pas ton éternelle chansonnette, j’en ai ras la strophe du sempiternel refrain. Pour une fois, tu ne vas pas nous pondre une tragédie, sonnet quand même pas la mer à boire de faire les courses, épigramme de merde alors !

En rentrant de ta ballade, pour l’apéro, achète des vers, un litre d’oxymore, poète aussi un autre de pastorale pour les fans d‘anisette.
Je crois qu’il reste des hémistiches au frigo, tartinées sur des tranches de quatrains grillés, cela suffira, au pire on poêlera un hexamètre de boudin, coupé en rondeau et cuit à point, je te dis pas le cantique.

Pense également à commander des ritournelles fraîches au poissonnier, on fera des sushi au haïku, avec les sourates au roquefort ce sera suffisant.

On pourrait faire une fondue, j‘adore voir filer les métaphores, césure que ça va plaire. Il ne reste plus de vin blanc, prends-en une anaphore à la cave viticole.

Pour le dessert, je verrais bien une allitération au chocolat au lai ou une fable aux amandes. Surtout pas d’anacoluthe au rhum,  l’épopée de la dernière fois m’a suffi quand tes amis trouvères bon de vider la bouteille jusqu‘à la lied.

Ne dépense pas trop quand même, tu sais que satire un peu en ce moment au niveau des comptines.

Permets que je te stance un peu, ne psaume pas la moitié des courses en route, je connais la rengaine.

A ce soir, mon Alexandrin d’amour, je donne cet après-midi une aubade avec mes copines Ode Élégie mais je serai là, fraîche et prose, pour la réception.”

La jeune femme a raccroché puis elle a accéléré l‘allure ; si j’avais eu un portable, j’aurais appelé Épouse-Je-Suis-Pas-Les-Pompiers pour qu’elle vienne me chercher. Je suis rentré en claudiquant.

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Commentaires
O
Excellentes trouvailles... et une superbe façon de combler le fossé des siècles entre les vers d'hier et la technologie d'aujourd'hui!
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V
Au dîner d'Alexandrin, le Papy s'tache, tout le reste n'est que liste et rature.<br /> Sourire<br /> Vanina
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M
Mais par tous les zeugmes.... les fans de pastiche le noient dans les glaçons à laudatif...... Le prolepse, c’est le temps pour les faire. Quel chiasme, le dîner tourne à la catachrèse... Vous auriez du interrompre cette tête de litote ... Cher Papistache, hypallage pour aborder des jeunes femmes... C’est tout à fait paronomase... Vous êtes trope timide....
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K
Voilà la liste la plus littéraire, poétique et merveilleuse qui soit !!!!
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V
J'ai eu la primeur du texte hier. Grand bravo, Papistache! Partout ou votre plume passe, les lecteurs se pâmassent et on en redemandasse. <br /> <br /> Heu... par contre, je croyais les limites des departements (dans le Perche) purement administratives. Je réalise ce matin que ces frontière sont d'énormes fossés! Mouarf!
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J
C'est excellentisme et ca se savoure sans fin (faim)!<br /> Bravo pour cette premiere participation!!
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