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Le défi du samedi
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20 février 2021

Ah vraiment quel beau métier ! (Yvanne)


- Salut Michou ! Tu t'es fait chic aujourd'hui. T'es allé aux filles ?
- Pfff. Te fous pas de moi Max.
- Mais non. T'es allé en ville ?
- J'étais à la Mairie.
- Ah ! Il fallait se mettre sur son trente et un pour voir le maire ?
- Tu comprends rien. Et tu m'agaces avec tes questions. Si tu veux savoir, je suis allé me présenter pour faire l'entretien.  
- L'entretien de quoi ?
- De la commune pardi. Tu te rends compte si je suis pris ?  ( Michou se frotte les mains. Il en rêve d'être cantonnier ) A la place de ce pauvre Jeannot qui peut plus soulever un outil tellement les douleurs le bouffent.
- Tu vois ce qui t'attend... Et le Jeannot, il s'en est pas beaucoup servi de sa pelle. Ah si, le plus souvent pour s'appuyer dessus. Il a plutôt la maladie du renard oui !
- Mauvaise langue. En plus, le malheureux, il paraît qu'il a attrapé la prostate.  Et puis, tu vas pas comparer ? T'as vu comme je suis costaud.
- Et alors, c'est le maire qui t'as reçu ? Il te connaît bien et il préfère sûrement que tu te lèves le matin pour aller bosser un peu, plutôt que  te planquer sous les fenêtres de la Marie-Jo toutes les nuits. Pour essayer de la voir à poil. Tu l'auras le poste, je te le dis.
- Si tu continues à raconter des racontars de merde, je te fous mon poing dans la figure.
- Allez, te fâche pas.
- Bon. Il était pas tout seul le maire. Y avait un type qui rigolait tout le temps comme si on le chatouillait et une nana qui me regardait de travers,  une grosse qui montrait ses seins.
- T'as pas dû t'ennuyer alors !  Ils t'ont posé beaucoup de questions ? T'es embauché ou quoi  ?
- Doucement pas si vite. Faut que j'y revienne. J'avais pas fait mon spéculum vité.
- Hihihi.
- Qu'est ce que t'as à te foutre de ma gueule ? Tu te crois intelligent ?
- Te fâche pas. T'as pas bien compris je crois.  Le truc dont tu parles c'est les toubibs des femmes qui l'utilisent. Ça servirait à rien que je t 'explique puisque t'as pas de femme. Les autres, là, à la Mairie, ils veulent voir ton curriculum vitae. C'est du latin. Tu sais bien que maintenant ces gens-là peuvent pas parler comme tout le monde. Ça veut dire qu'il faut que tu écrives sur un papier tout ce que tu as fait jusqu'à présent et tout ce que tu sais faire.
- Ah bon ?  Il faut tout ça pour être cantonnier ? Tu pourras m'aider toi ?  T'es plus instruit que moi. Je te paierai un canon, tiens.
- Si tu veux. Pour ce qui est de ce que tu as fait jusqu'à présent, ça ira vite.
- Comment ça ?
- Ben dis-donc Michou, avoue quand même qu'à part glander et te balader sur ton pétarou...
- Oh ça va hein !  Mais j'y pense : ils m'ont demandé si je savais conduire une balayeuse. Tu crois pas qu'ils sont maboules ? Faut pas savoir conduire pour pousser un balai tout de même. Et puis ils veulent pas que je dise « cantonnier ». Ils parlent  d'employé de la voierie. Quelle voierie ? Ils savent même pas qu'on a depuis longtemps fait sauter les rails du transcailladou. Et ils se croient malins ces deux gougnafiers. Je parle pas du maire : bouche cousue. J'avais beau le regarder pour qu'il dise deux mots. Rien. Pourra toujours courir pour que je lui apporte des truites, et des cèpes celui-là !
- A mon avis, tu devrais bien pourtant. A la fin, c'est lui qui décide.
- Tu crois ?
- J'en suis sûr. Tu vas réfléchir pour tes compétences et  ce que tu espères comme paie. On se voit demain.
- Hé Max,  les compé...comme tu dis : pas de problème, ils peuvent compter sur moi. Pour l'argent, ils me donneront ce qu'ils voudront. Pourvu que je puisse payer mes pipes et mettre de l'essence dans ma bécane, moi, ça me va. Mais faudra pas oublier de préciser qu'il me faut mon transistor pour travailler. Et aussi ma mobylette. A demain chez la Jeanne. Tu auras ton verre de blanc servi. Même qu'on demandera la bouteille si tu veux.

Ah ! Ce brave Michou. Le cœur sur la main. Toujours prêt à rendre service. Ce travail lui conviendra j'en suis sûr.  Si on sait le prendre on en fait ce qu'on veut. Il mérite la place allez. C'est pas de sa faute si  les crapauds n'ont pas de queue tout de même !

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20 février 2021

Curriculum (Pascal)

 

L’usine « Magie et Alchimie » cherche un veilleur de nuit pour surveiller ses locaux ; aussi, de ma plus belle plume, la plus ailée, j’ai aligné sur ma feuille un curriculum vitae digne des contes des… mille et une nuits…  

Origine : Fils de Aline Éha-Larousse, goûteuse chef à la Pie qui Chante, et de Petit Robert, inventeur de l’accent aigu sur Kréma (ils travaillaient dans la même usine de bonbons), je sollicite auprès de votre entreprise le poste de veilleur de nuit. Insomniaque, je pense avoir toutes les compétences nécessaires pour satisfaire aux conditions d’embauche à l’emploi que vous proposez.

Études : maternelle sup, troisième cycle, dont trottinette et cheval à roulettes, premier en balançoire et médaille d’or à chat perché, bac à sable, option château fort, math soupe de poireau pomme de terre, math spé-léologie, entre Pi et Phi, et sciences pot.  

Autodidacte, je suis l’inventeur de la camisole de farce, de l’ampoule dans la lampe à frotter, le fil à couper la peur, de la confiture d’arnica, de la cintreuse de bananes, du papier hygiénique à double face, des confettis en trois dimensions, de la baguette magique rétractable.
Je suis dresseur d’escargots de Bourgogne, dompteur de cerfs-volants, testeur de boules de cristal, confesseur de gorgones, toiletteur de licornes, promeneur de dragons ; je saurai changer l’eau des sirènes sans me laisser charmer par leurs chansons. Occasionnellement, je suis souffleur de vers au théâtre, balayeur de fausses notes au kiosque à musique. À ce jour, je suis bonimenteur, option vaisselle cassée, sur le marché du vendredi.

Emplois précédents : Douze métiers, treize mystères, j’ai été vendeur de strapontins devant le cimetière du Père-Lachaise, de parapluies à Cherbourg, de robinets à Vannes, arlequin à Tolède, calibreur de petits pois chez D’Aucy, montreur d’ours en peluche aux établissements King Jouet, videur de boîtes de conserve, gardien de plein phare chez Cibié, doublure de Rocco Siffredi dans « L’Éjaculateur Précoce » et dans « La Chatte Épilée » des films Miaou, capitaine de gondole, conducteur de trains électriques chez Jouef, accordeur de scies musicales, soldat de réserve dans l’Armée du Salut, jockey sur chevaux de bois, prêteur sans gage, essayeur de matelas chez Dunlopillo, traducteur de ragots de sorcières, matador chez Taureau Ailé, trafiquant de larmes en Afrique et de pastachuta au Surinam, gardien des vêtements dans un club de naturistes, testeur d’airbags chez Lolo Ferrari (paix à son âme), vendeur de graines de choux à la crème, coupeur de citrons à la mi-temps d’un jeu de baby-foot, Père Noël chez Mammouth, accordeur de serpents à sonnette, émondeur d’épines de roses, tasteur de vains mots, diapason pour oiseaux lyres, chauffeur nuiteux chez Lustucru avec du vermicelle de contrebande dans la remorque, tendeur d’arcs-en-ciel, distributeur de flocons de neige et d’avoine, fabricant de gants de boxe pour la traite des puces, ressemeleur de bottes de sept lieues, oreiller à mémoire de méforme pour femmes infidèles, chorégraphe pour ombres chinoises, placier en chaussures de verre, dynamiteur d’aqueducs, chers à Bashung, compteur de vagues à l’âme à marée larmoyante, réparateur de plancher des vaches, ajusteur chez Metallica, cueilleur de trèfles à quatre feuilles, excuse dans jeu de tarot en rodage, pilote des c chez Cédille Sport, traducteur de la bible en langue de bois, aiguiseur de plumes de poète, figaro pour femmes à barbe, juré aux Assises dans le cas Lembredaine, goûteur de déclin ordinaire, serveur de bières chez Roblot, semeur de fleurs en plastique et graveur d’épitaphes en lettres d’or…    

Sports pratiqués : La Game boy, option Tetris ; les yeux fermés, le tir aux pigeons avec fléchette-ventouse-salive ; les exploits inutiles en tous genres dont escalade d’immeubles de vingt étages par la face nord et par les escaliers, la conduite en état d’allégresse forcenée, le saut à l’élastique sans élastique (au pantalon) ; la peinture sur girafes au galop, la traversée du désert (en mode expert).    

Hobbies : Collectionneur de poussière d’étoiles filantes, de sable d’îles désertes, de cigarettes en chocolat, de chapeaux chinois, d’estampes d’Étampes, de petits cailloux blancs, de bouteilles de sirop typhon, de feuilles mortes de San Francisco, de cartes postales de Mars, de larmes de crocodile, de médailles en toc, de billets de trains jamais compostés et de sourires périmés…  

Rêves : Rencontrer Bob Dylan et Hattie Carroll ou Stephan Eicher, et déjeuner en paix, ressusciter Marie Laforêt pour continuer les vendanges de l’Amour, chanter a cappella chez Capello, retrouver Manureva et son skipper, tricoter les nuages en pull-over pour les miséreux, les essorer pour les assoiffés, les écarter pour les vacanciers, passerla tondeuse dans les Verts Pâturages…  

J’espère que ma candidature retiendra toute votre attention. Salutations respectueuses.

 

20 février 2021

Un ti-curry réunionnais (Ilonat)

 

Chèr missier Direktèr le « Rèstoran Zoreil »

Un « curry kylom vit’fé », kom ou l’a di o téléfone, mi koné pa

Romark ! Si ou pensé un ti curry la case, cari poulet, cari zourite ou cari
                boucané, un ti-curry vréman

Réunionnais, sa ! mi koné par kér. I fo ziste trouvé les

Ingrédians nana bezoin pou fèr la sos : tomates, zonions, é surtou les zépices

Coriandre, cumin é curcuma pou la koulèr

Un ti bout de zinzembre, un bonpé de pimans

Lé bon ! La sos pou le cari, sé le plus importan

Un vré cari réunioné i fo prandre son tan, é lésé

Mizoter, lontan, lontan….

 

Vi d’mande a moin un lètr spésial, tapé a la masine, pou travay avek zot !

Invit pluto a moin un zour dan zot kwizine

Trouve pou moin toutes les sozes nana bezoin, ek un ti-punch pou bwar ensam

Alors,  mi fèr a ou un cari du tonèr, un vré cari réunioné, m’an dira dé nouvèl !

Ek vot réspé, missier le Directèr, pas bizoin de CV

 

20 février 2021

CURRICULUM, QUID EST ? (Walrus)

 
Avant d'aller plus loin, je vais vous faire lire une petite histoire (c'est pratique pour les feignants de mon espèce d'avoir un blog où puiser des anecdotes).

Vous comprendrez donc que, mon unique employeur étant venu me recruter sur place, l'utilité du fameux curriculum me passe par dessus la tête.

Alors, j'ai essayé d'en savoir plus long en me plongeant dans le Gaffiot (un dico que j'ai découvert dans mes vieux jours parce que quand j'ai tenté d'apprendre, avec un succès mitigé, le latin dans mon jeune âge à l'Athénée de Mons, nous utilisions un autre dictionnaire). J'aime bien creuser un peu voir ce qui se cache derrière les mots, particulièrement quand on nous les sert sous leur forme latine, bruts de décoffrage.

Si j'en crois le dico, curriculum concerne le déroulé de votre existence et pas seulement ce qui dans celle-ci intéresse votre supposé ou espéré futur employeur. Je trouve donc que ça fait un peu snob de dire curriculum plutôt qu'expérience acquise par exemple.

Et savez-vous que cursus veut dire exactement la même chose ? Je laisse ça à votre réflexion.

20 février 2021

« Qui pense peu se trompe beaucoup » (Vegas sur sarthe)


« Alors, nous avons parcouru laborieusement les douze pages de votre curriculum vitae Monsieur … Monsieur … peu importe pour l'instant.
C'est très conséquent mais notre premier souci c'est qu'on n'y comprend rien, c'est un vrai torchon et même douze torchons »
« Ah … désolé, j'ai la manie des gauchers, celle d'écrire de droite à gauche mais je peux vous traduire sans difficulté »
« Ça ne sera pas la peine. Résumez-le très succinctement de vive voix mais à l'endroit s'il vous plaît »
« D'accord. Je suis donc né en Toscane et j'ai commencé à gribouiller des choses à Milan et puis à Rome, à Bologne, à Venise, à ... »
« Je vous arrête, des ritals qui croquent le marmot il y en a plein la place du Tertre à Montmartre et sur la place Saint Marc … vous avez fait quoi d'autre ?  »
« J'ai joué un peu avec des grues puis des métiers à tisser »
« Hum ... »
« De là j'ai imaginé une machine à faire les spaghetti»
« Ça coule de source … et puis ?»
« J'ai conçu des scaphandres, des roulements à bille et des machines de guerre, des sous-marins, des chars d'assaut, des hélicoptères, des mitrailleuses... »
« Des mitrailleuses, ça c'est très intéressant ! Vous êtes comme le type qui a inventé la Kalachnikov ? »
«Ce type c'est Kalachnikov »
« Que voulez-vous dire ? »
« Je dis que c'est Kalachnikov qui a créé la Kalachnikov »
« Ah bon ? »
« Oui, c'est en kalachnikovant qu'il est devenu son inventeur … tout comme c'est en sciant que Léonard devint scie, comprenez-vous ? »
« Non »
« C'est dommage car vous auriez eu une bonne image de ma personnalité» 
« En tout cas vous pourriez intégrer notre programme de recherche de Force Spatiale Opérationnelle et ... »
« Je vous demande pardon mais je suis lassé de ces engins de mort, moi ce que j'aimerais c'est peindre une femme qui sourit »
« Une femme qui quoi ? »
« Quelque chose d'iconique, d'énigmatique, une oeuvre qui suscite l'émotion »
« L'émotion ? Ça ne marche pas et ça ne rapportera jamais rien. Dites nous quand même, tous ces signes bizarres à la dernière page ça veut dire quoi ? »
« C'est juste un code »
«Comme un code secret ? Vous êtes également cryptographe ? »
« Euh … non. J'ai fait ça pour le fun sans savoir si ça servira un jour, je l'ai appelé le code De Vinci »
« Bon et bien tout ça est intéressant mais plutôt décousu et assez farfelu … Si vous pouviez réécrire votre curriculum vitae à l'endroit, on vous rappellera plus tard »
« Plus tard ? C'est que je n'ai plus beaucoup de temps car je voudrais profiter de ce parachute pyramidal doré que je viens d'inventer »
« Un parachute doré dites vous ? Attendez une petite minute Monsieur … Monsieur comment déjà ? »

(Soupir)

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20 février 2021

Curriculum vitae (Lecrilibriste)

 

Mettre en avant ses compétences

Cibler des bribes de sa vie

Qui collent avec les exigences

De l’offre d’emploi repérée

Plan d’action, à la carte,

parfaitement élaboré

en petits morceaux bien ciblés

d’après les mots dépistés

Et dont il faut trouver la clé

Le sésame de Baba Ali

Qui peut changer ta vie

Gymnastique de l’esprit

Ne pas trop s’étaler

Mais ne rien oublier

Réussir son plaidoyer

Orthographe bien corrigée

Curriculum vitae ! C’est parti

Il  t’ouvrirait, c’est sûr

…  ou peut-être pas sûr …

Ce n’est pas la carte du tendre

Seul’ment un morceau de la vie

Mais pour toi  aujourd’hui

Décrocher ce gros lot

Serait voir se lever le rideau

vers ce paradis espéré… travailler !

et tu te prends à rêver

en attendant le verdict

qui viendra, ou ne viendra pas.

Curriculum, nous voilà !

 

20 février 2021

C'est parti, mon Kiki ! (Joe Krapov)

  

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Duplicata de CV

pour dossier

n° 1920-PRI-01

 

Alice Christine PRIN 

née le : 2 octobre 1901 à Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or) 

Adresse actuelle : Brasserie La Rotonde, 105 boulevard du Montparnasse 75 Paname (demander Kiki) 

Tél : épris Kiki croyez prendre !

Email : dentaire, comme tout le monde ! Blanc et brillant !

DDS 651 Kiki

FORMATION


LANGUES

De velours, palais d’amour, corps diplomatique, paluches baladeuses et tout le reste, bonne poire, à l’avenant

 


Châtillon-sur-Seine
1901-1913


BA BA de la cambrousse bourguignonne chez Mamie Renée (avec initiation aux galipettes par la grâce du cousin Roger dit «L’as Vegas surpatte»).

Paname-sur-Seine

1913-1914

 

Apprentissage de la lecture à l’Ecole communale de la rue de Vaugirard

LOGICIELS

Plastique. 2.0 ; Khol 8 ; Rouge à lèvres Rouge vif 31 ; Coiffure Qu’au bol 10

Paris

1914-1915

Diplôme de Démerde-toi ma grande sur le trottoir de la rue Dulac (sans tomber dans la galanterie non plus, nonméo ! C'est pas mon genre !)

EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE

Paris 1915

Maison d’édition Raoul Soulmanteau

Brocheuse de Kamasutra

Paris 1915

Interflorus

Livreuse de bouquets de violettes

Paris 1915

Latécoère

Visseuse d’ailes d’avion (poste de haut vol)

Paris 1915

Félix Potin

Laveuse de bouteilles (ben quoi ? Y’en a bien d’autres qu’elles essuyent les verres au fond des cafés !)

Paris 1916

Boulangerie Thénardier

Vendeuse surexploitée

Paris 1916

X (Désolée, j’ai oublié son blase au vioque à qui j’ai montré ma boutique pour la première fois !)

Modèle pour sculpteur

Paris 1917-1920

Maisons Soutine S.A., Mendjizki Ltd, Societa Modigliani, Foujita Sushishop

Modèle pour peintre

Paris 1918-1920

Auto entrepreneuse (start-up La Femme libérée)

Portraitiste talentueuse de bidasses heureux d’être sortis des tranchées

Paris 1920

 Chez Papa Libion, piège à touristes amerloques

Pilière (ça se dit ?)  de bar puis agent d’ambiance à La Rotonde

CENTRES D’INTÉRÊT

 


La chanson de salle de garde, l’amour des hommes, le dessin, la diplomatie de charme. Mais surtout l’espionnage et le service de la France. J’aimerais bien être Mata-Hari mais pour le compte de Marianne et qu’on ne me fusille pas sur la fin.

20 février 2021

lettrée et motivée (joye)

Champfleury, le 19 février 2021

Monsieur, Madame :

Je me permets de vous envoyer cette participation en réponse à la consigne CURRICULUM.

Depuis longtemps, j’ai été prof, au collège, au lycée et finalement à une fac ici en Iowa.

Mes responsabilités à la fac étaient nombreuses. J’ai développé et publié un cursus de français et aussi en anglais deuxième langue, et j’ai enseigné plusieurs cours, y compris l’espagnol et des cours de recyclage pour les anglophones.

La partie la plus facile de ces derniers cours était d’apprendre aux étudiants comment écrire un CV.  Je dis que c’était facile parce que j’avais déjà enseigné cela à mes lycéens en troisième. Alors, rien de plus facile, et pourtant, il faut souvent beaucoup de talent créatif, sinon une maîtrise de fiction,  à résumer une formation et des compétences quand on n’en a pas, ou pas beaucoup…d’où mon exercice de cette semaine.

Je reste à votre disposition pour des commentaires généreux à votre convenance éventuelle.

Veuillez donc agréer, Mesdames, Messieurs et Mesdemoiselles les Défiant·e·s, l’expression de mes sentiments les plus distingués.

petite signature

 PJ : CV 

cleaned up

20 février 2021

CURRY CUL HUM (L'homme parenthèse)


Bonsoir,

C'est avec soing (dit avec l'accent de ma fille qui traine à l'école occitang) que je vous adresse ma lettre de motivation Mr Walrus (ovation du clavier)

Tout d'abord permettez moi piedestalement de vous saluer de m'avoir fait entrer dans les 1ers rangs du classement ATP des Samedidéfi'Heing (peuple relativement âgé et légèrement érudit qui hante votre forêt de MotRWOODs)

Je vois bien derrière moi toutes les sarbacannes de stylos pleines de jurons machés prêt à me mitrailler mon arrière train capillaire

Mais Queue-nini Chèr gentilhomme, point la peine de lever votre b(r)aguette en fer ou de virguler les doigts de ces pleutres pleurnicheurs du Dimanche
Une araignée m'a piquée hier soir et je suis tout AWARE à éviter ces mauvaises blagues de cancres et cancrelettes (cf spiderman)
Et à la récré je vous montrerai quelques manchettes mains propres et le calembours coup de tête appris sur le tôt avec JCVD (par tuto évidement)

Bref,

Ce n'est pas la Joye ces Samedi Défi mais bon faut rien lâcher on est Tiniak ou on ne l'est pas
Sur cette île de la tentation Vanina en à perdu les bretelles de son Chapeau ah oh

De par la présente je vous adresse ma Complainte Velour cher érudit de la trouvaille du mot qui compte sextuple, qui conte à quiconque ouvre sa conque et BANCO (bis)

Je suis l'homme parenthèse perché sur son tabouret et je vous lèche mon timbre tout net cette semaine Z'encore
Je vise entre les poteaux à la Serge BLANCO (bis)

...

Je ne sais plus quoi dire en fait

Je meuble j'avoue les amiches du vendredi qui s'égrenne

Je parle sans réfléchir comme certaing l'ont devinés

Je porte la capuche de fils en père hésitant entre le saint, le sein et le côté obscure

Je n'ai pas fait de Curcuma au Veau depuis si longtemps que je me sens Coi

Aujourd'hui je peux vous dire que j'ai vu un escargot, trois canards, un héron et une mamie chien
Mais je sens que ça ne suffit pas pour vous distraire

Et quand je dis cultuRHUMvitae je ne peux pas m'enpêcher de penser à ma bouteille arrangée qui se trouve sur l'étagère de ma Dominaciliatrice et à mon intermittence de Maison (1 an offert) vidée au goulot de la biocop ainsi que chez tampographe

Je cuve mon envie de traire ses lèvres pulpeuses (à qui ? La caissière, Germaine ou directement à la charette)
Et que la fiction dépasse mon iréalitée

Au vu des différents éléments requis contre moi je vous serai gré d'accepter ma Démistification

Merci de respecter mes Connes de Volontées et ne point larmoyer face à cette perte qui laissera à jamais une faille incommensurable dans ton coeur et autres appendices qui palpitent encore chez toi Warlrus de la nuit, innuit de l'ennuie, semeur de pitance...

L'homme parenthèse (ex fan de JCVD
qui à dit "J'aime bien les nains qui savent bien peindre")


20 février 2021

Le CV de la revanche (TOKYO)

v1

 

 

1784 / accusé d’insurrection.

1785/ emprisonné pour cinq ans.

1787 / Accusé d’être l’instigateur d’un coup de force pour faire tomber le ROI.

1789/ libéré.

 

1790. / apprenti boulanger.

1792. Boulanger.

1793/ pris en otage par les sans culotte incendie de la boulangerie.

 

1795. Départ de paris pour la province.

1796/ ouvrier dans la savonnerie de Marseille

1797/ Peste à Marseille. .

1797/ employé à la vielle charité comme infirmier stagiaire.

1798 / entrée à l’école de médecine.

1803. interne des hôpitaux Ambroise Pare à paris.

1813 / officier de l’armée de terre médecin des armées.

1816/ médaillé de la bataille de Leipzig.

1820 : Candidat aux élections de la Mairie de Paris.

1821 : Elu Maire de paris.

1823 / publication des mémoires de guerre.

v2

1824 / Prix Nobel de la paix.

1825 /    Elu sénateur de la seine maritime.

1830/ retraite.

1832 / rencontre honoré Balzac et fonde les éditions ‘du raz de marais.’

1834 / Elu président de la république.

 

 Toute ressemblance avec un personnage existant n’est que pure coïncidence ou pas !

20 février 2021

Son chemin de vie par bongopinot

b


Il écrit sur un cahier
Son chemin de vie
L’école en dents de scie
Il doit trouver un métier

Il travaille comme jardinier
Puis sur le chalut « le sans peur »
Il est marin pêcheur
Puis il fait les marchés

Il trouve un stage pratique
Pour devenir soudeur
Il aime cette rigueur
La précision il s’applique

Il est embauché à un poste de nuit
Il met du ballast sous les voies ferrées
Il voyage pendant quelques années
Et rongé par l’ennui

Il revient en Normandie
Occasion d’aller à la pêche à pied
Sous le soleil de février
Une passion depuis tout petit

Oreille de mer ou ormeau
Pendant les grandes marrées
Abalone dans le panier
Attention à la montée des eaux

Il note sur son cahier
Les métiers et les années
Pour faire son curriculum vitae
Pour pouvoir retravailler

13 février 2021

Défi #651

 
Initialement, j'avais opté pour Colostrum
mais L'homme parenthèse m'a coupé l'herbe sous le pied
Pour rester dans le C...um, je choisis donc...

Curriculum

6511

 

13 février 2021

Ont purgé leurs ballasts

13 février 2021

Toi qui aimais tant les trains (Laura)

 

Toi qui aimais tant les trains

Tu es parti en train

Pour ton dernier voyage

Et je t’ai rejoint en train

Pour te dire adieu : ton train

Miniature t’a accueilli et ma main

Ne touche plus qu’un froid écrin.

 

Tu m'as donné cette passion

Du ballast, qui est aussi un recueil[1]

De poésie, poésie que je t'ai fait découvrir

Echange de passions

Vocabulaire du chemin de fer

Chemin de vie

Paysages de gares

 

Toi qui aimais tant les trains

Ta mort a fait dérailler mon quotidien

Qui ne tourne plus autour de tes reins

Mais de ton absence, en vain

Je te cherche dans ton train

D’où tu m’as  quitté un matin

 


[1] http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Poesie-Gallimard/Ballast

13 février 2021

Le Fou de Bergerac (Joe Krapov)

Tintin Macron

Heureusement, à l’endroit où Emmanuel est tombé du train, le ballast est du genre sablonneux. Il s’est quand même chopé des égratignures et de vilaines écorchures mais apparemment, quand il se relève et se tâte les côtes, nulle douleur ne le lance. Il voit juste un peu de sang sur ses mains et sur son pyjama.

Maintenant, pour juger de son état, il n’est pas le mieux placé. Pour lutter contre ses insomnies et ses angoisses il avait pris la veille un médoc appelé Elpénor. Géant ! Il s’était endormi d’un coup mais deux heures après il s’est réveillé dans le wagon surchauffé avec une sensation d’étouffement et des vertiges inimaginables. Il n’a trouvé ni la lumière ni la porte alors il s’est dirigé vers ce carré plus lumineux. A tâtons il a trouvé deux poignées qu’il a abaissées. L’air frais de la nuit s’est engouffré. Il s’est penché au dehors car il n’était pas en état de se souvenir des recommandations de son docteur, Bernard Hinaus-Le Nen.

- Méfiez-vous des nuit d’orages et de la foudre de Jupiter !

Boum ! Boum ! Badaboum ! Bonjour M. Ballast dur ! Eh, le train je vous demande de vous arrêter !

Emmanuel, une fois relevé, a retrouvé un peu de ses esprits.

Le voilà en pyjama, le long d’une voie ferrée française, dans les bois, quelque part dans le Sud-Ouest, sans téléphone portable pour joindre son chef de cabinet resté à bord de Rail-Force One.

Pour le discours d’inauguration de la place des Chrysanthèmes à Biarritz et l’hommage à Jean Borotra, c’est bien évidemment râpé. Il ne reste plus qu’à se mettre en route vers un monde plus civilisé que cette forêt inquiétante traversée par des rails.

Casting Tintin 02Un kilomètre à pied, ça use les souliers et encore plus la plante des pieds nus. Deux kilomètres à pied… Un point de lumière apparaît. Il presse le pas, appelle.

- Monsieur ! Monsieur ! Mon cher compatriote !

En arrivant près du chantier il a un mouvement de recul. Le travailleur de nuit porte un gilet jaune !

- Qu’est-ce qui vous arrive ? demande l’homme, un barbu à casquette à l’air méfiant. Qu’est-ce que vous foutez-là en pyjama ? Et puis d’abord qui êtes-vous ?

- Je suis Emmanuel Macron, le président de la République. Je suis tombé du train deux kilomètres plus haut !

- C’est celaaaaa, oui ! Je veux bien vous croire vu que moi-même je suis le pape ! Mais peu importe il faut soigner vos blessures. La maison de la garde-barrière est juste après le virage. Suivez-moi, on va s’occuper de votre cas !

- Vous n’avez pas un téléphone portable ? Il faut que je prévienne mon chef de cabinet.

- Un téléphone portable ? Vous êtes vraiment tombé sur la tête, mon pauvre garçon !

***

Casting Tintin 17La garde barrière ressemble à cette cantatrice dont Emmanuel, dans son état pitoyable, n’arrive pas à se rappeler le nom. Le rossignol dylanesque ou quelque chose comme ça, enfin ça c’est son surnom.

Elle a désinfecté à la hussarde les écorchures et Manu a hurlé :

- Ça pique !

- Vous pouvez gueuler tout ce que vous pouvez ! Faut que ça se fasse ! Moi je suis vaccinée ! J’étais infirmière pendant la guerre. J’en ai entendu des malades qui hurlaient et ils avaient autre chose que vos petits bobos. Voilà c’est terminé. Vous allez finir la nuit dans mon lit. J’ai changé les draps mais ne rêvez pas que je vous y rejoigne ! Bas les pattes ! Je dormirai dans la pièce à côté. C’est un grand honneur pour moi d’héberger le président de la République mais je ne voudrais pas abuser de la situation !

Le cheminot à gilet jaune et la garde-gestes-barrières se marrent comme des brochets maousses vu qu’on ne trouve pas vraiment de baleines dans la Dordogne.

***

Une fois que l’homme a été remis au lit Clémentine a fermé la porte de la chambre à clé. Elle a servi un coup de rouge à Méluchon. Celui-ci lui a dit :

- Garde ton fusil à proximité. Il a l’air inoffensif mais c’est peut-être lui l’assassin. Je vais prévenir les gendarmes. D’ici une heure ils viendront le capturer pour l’emmener à Bergerac.

***

Casting Tintin 13- Mais puisque je vous dis que je suis le président de la République ! Emmanuel Macron ! Vous me reconnaissez, quand même ? Mon portrait est dans toutes les mairies !

- Mais oui, mais oui ! Vous aussi vous êtes sorti de la cuisse de Jupiter ! Macron ? Inconnu au bataillon ! Si vous êtes le président de la République, moi je suis Napoléon !

Le commissaire Siraneau jubile. Mettre la main sur un coupable ce n’est rien, il est habitué. Mais surtout faire la nique à ce commissaire Maigret qui est venu de Paris, qui enquête depuis son lit où il est allongé après blessure dans l’hôtel d’Angleterre, et qui sème la pagaille dans toutes la ville en soudoyant les administrés pour qu’ils viennent témoigner contre les notables, ça restera un des grand plaisirs de sa vie !

Nul doute que la confrontation entre Maigret et Macron - les « tombés du train » comme il les surnomme en son for intérieur - mettra un terme à l’affaire du « fou de Bergerac ».

***

- Commissaire Maigret, cet homme ressemble-t-il à celui que vous avez suivi il y a une semaine en vous jetant en marche du train de Bordeaux ? Dans la couchette au-dessus de la vôtre il soupirait, toussait et vous empêchait de dormir puis il s’est levé, est allé au bout du couloir et, à un endroit où le train ralentissait, il a sauté. Vous avez sauté vous aussi à sa suite et l’homme mystérieux, se voyant filé, vous a tiré dessus. Eh bien figurez-vous qu’il vient de récidiver exactement au même endroit. Un signe, non ?

- Je suis le président de la République, merde ! Enlevez-moi ces menottes !

- Je ne peux pas l’affirmer vraiment, commissaire Siraneau. Il faudrait qu’il cesse de fulminer et qu’il tousse un peu à la place.

- Je suis le président de la République ! Vous allez le payer cher, votre cirque ! Je vais vous faire traverser la rue vite fait, bande de mariolles ! Gaulois réfractaires !

- Docteur Rivaud, faites tousser l’inculpé !

Pendant que les gendarmes maintiennent vigoureusement Emmanuel le docteur lui enfonce un bâton d’esquimau bien profond dans la cavité buccale. Macron tousse.

- Je pense que c’est bien lui, affirme Maigret. Fais les valises, Liliane ! On va rentrer à Paris, l’affaire est close.

- Je suis le président de la République !

Emmanuel s’effondre en larmes, complètement épuisé.

Siraneau conclut l’affaire avec ce qu’il croit être une marque de panache :

- Monsieur, nous sommes en 1920. Le président de la République s’appelle Paul Deschanel. Jamais il ne serait assez stupide pour tomber d’un train de nuit en pyjama ! Vous imaginez le ridicule de la situation ? Et le bonheur, en apprenant cela, des plumitifs de tout poil ?
 



N.B. Les illustrations "Tintinesques" sont l'oeuvre de Ludo D. Rodriguez.
Merci à L'Adrienne de me les avoir fait découvrir.

Les paroles, la musique et l'interprétation de
"Le pyjama présidentiel" sont signées de Lucien Boyer.

13 février 2021

Sarah raille (Kate)

 

Ma chère Marianne,

Un rêve ! Tu vis un rêve, un homme en or, ce Nestor !

Il te fait la cour, comme on disait il y a bien longtemps. Tu ne le vois pas ?

S'il n'est pas allé jusqu'à préparer une flambée dans la cheminée pour te faire transpirer et succomber comme par magie sur la peau de bête préposée à cet effet, comme J.J. le vétérinaire contrôlé par le fisc affublé non pas d'un expert-comptable, comme il le croyait, mais d'un "expert en comptabilité", c'est plutôt une bonne chose pour lui ! Comme on avait pu rire ! Vois sur quels terrains tu m'amènes...

Plus sérieusement, il sait mettre tous tes sens en éveil sinon en émoi : la vue (livre, coquillage, fumée...), le goût (thé au jasmin), l'odorat (jasmin, encens), le toucher (livre, tasse), l'ouïe (bossa, silence...) et l'esprit aussi, allez avoue ! La bonne idée de t'avoir emmenée passer cette journée dans la nature.

Tu n'es pas convaincue ou plutôt tu es prudente, de plus en plus, je le comprends. Tous les débuts ne sont pas des débuts, tous les débuts sont différents, ouais. Il faut faire connaissance, établir un lien, une confiance, réfléchir, avoir envie, etc... et tomber amoureuse ! Cela fait beaucoup et trop vite mais cette belle journée sans fausse note t'appartient, elle est à toi. On sait bien que rien ne presse jamais et c'est moi qui me suis toujours précipitée qui te dis ça, qui à la moindre palpitation, n'écoutant que mon envie de plaire, élaborait déjà tout un scénario qui ne marchait pas, bien sûr... C'est moi qui te dis ça, avec quelques années de plus, ma natte jusqu'aux fesses en moins (elle m'encombrait plus qu'autre chose et ne me rajeunissait pas franchement, mais j'ai fini par comprendre) !

Pour l'heure je reviens d'une semaine de travail à Paris et comme je ne pouvais pas y aller en moto, j'ai pris le train. Surprise, je me suis retrouvée à l'aller assise non loin de Damien, le frère de Pacôme (enfin, Côme de son vrai nom, tu sais bien). C'est lui qui m'a reconnue et nous avons lié conversation, enfin lui, plutôt. Il est pharmacien, comme son père l'avait espéré pour ses jumeaux prénommés Damien et Côme (mais Pacôme est avocat comme son père Yves et non médecin). Damien se rendait à Paris pour quelques jours et m'a aimablement fait la conversation, enfin il a parlé :  en effet, je n'ai pu lire mais tout le trajet ferroviaire (et au-delà) m'a été dûment expliqué dans les moindres détails par un spécialiste non seulement de ce parcours mais par un passionné de "La Vie du Rail" dont il est d'ailleurs un grand contributeur, tant au niveau photographique que technique (sic).

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Le moindre signal, le plus anodin croisement, la plus banale bifurcation... Il connaît tout, de chaque horaire à chaque numéro de train. Il s'est même dépêché à sa montée, juste après le passage du contrôleur qu'il avait guetté, d'aller ouvrir un boîtier dans le couloir pour relever je ne sais quel numéro sur son carnet, ce qui est, bien sûr, rigoureusement interdit ! Je l'ai vu faire et j'en ai eu le souffle coupé d'autant plus que le contrôleur revenait justement vers nous.

Tout, tout, tout... vous saurez tout sur les trains non seulement de France mais d'Europe et lors d'un précédent voyage il a pu, en compagnie d'autres passionnés absolus, voir des merveilles ferroviaires de Moscou à Pékin avec son sac à dos rempli d'appareils photos... J'ai évoqué un train touristique des Alpes et il m'en a déroulé tout le parcours, l'historique, les péripéties : toute l'histoire du train et même tout ce qui touche aux travaux l'intéresse, que dis-je, le passionne ! Même la construction du tramway de Clermont n'a aucun secret pour lui, il l'a suivie de bout en bout (et ça a été long, tu t'en souviens !) et auparavant il se rendait régulièrement à Lyon pour voir les travaux du tram (quels beaux week ends !). J'ai tenté de le rejoindre sur ce terrain car la construction du tramway de Lyon a permis des découvertes archéologiques... mais il dévié tout de suite, si j'ose dire !

Il m'a expliqué qu'il habite un immeuble qui surplombe une gare (non, tu n'hallucines pas !), ce qui lui permet de voir en permanence ce qui s'y passe... Pour ma part, c'est plutôt le problème des retards incessants, de plus en plus longs et de plus en plus inexplicables sur la ligne de Paris qui me dérangent et même m'inquiètent mais, tu t'en doutes, pas Damien ! Les retards ? Oui, ça arrive a été sa seule réponse accompagnée d'un sourire.

Par bonheur, j'ai eu quelques moments de répit quand il est parti photographier je ne sais quel poteau ou panneau et j'ai juste fermé les yeux... M'est apparu l'immense Jean Gabin dans "La Bête humaine" et l'instant d'après se superposait la scène où Jean Poiret explique à Michel Serrault comment il doit tenir sa biscotte en prenant exemple sur ce cheminot descendant de sa loco pour aller boire son thé à la cantine... 

J'ai souri et je m'apprêtais à sortir enfin un livre de mon sac ("Le roman de Bergen") quand il est revenu vers moi avec son appareil photo : "Tu ne devineras pas ce que j'ai vu sur le ballast juste après Nevers !"

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Il m'a montré cette photo numérique et malgré toutes ses explications, mon esprit divaguant ailleurs, je ne te dirai pas quelle particularité géniale a été capturée, tu ne m'en voudras pas...

Voilà un trajet avec une heure de retard seulement mais en inoubliable compagnie !

Bises à toi,

Ta cousine Sarah

13 février 2021

Un temps de vie (Vanina)

 

C’est l’âge, à ne pas douter, qui la fait plonger dans ses souvenirs d’enfance, comme si c’était hier. Un bruit, une odeur, tout est objet de mémoire. Elle se plaît à espérer que sa jeunesse ayant été merveilleuse, ce retour à l’enfance, que l’on observe chez les anciens, sera heureux. Elle y pense parfois, inquiète, lorsqu’elle revoit son père, sur son dernier lit, revivre sa douloureuse jeunesse : le camp d’affamement où il fut interné.

Ce soir-là, en ouvrant un tiroir à fouillis, elle retrouve un caillou oublié, du granite aux éclats brillants, évadé du ballast, trouvé sur un quai de gare lorsqu’elle était enfant.
Paris-Montparnasse/Les Sables d’Olonne: elle se revoit dans le train qui la menait en vacances au bord de la mer, avec ses parents, ses cinq frères et sœurs, le chat et le perroquet. Comme ils étaient nombreux, ils avaient pour eux seuls tout un compartiment. Une fois la porte fermée, chat et perroquet étaient sortis de leur cage, remis en liberté. Cinq heures de train -avec changement à Nantes- pour rejoindre l’océan : livres, chansons, jeux divers, sandwich, tout était bon pour faire passer le temps.
Elle est debout, dans le couloir, le front collé à la vitre, bercée par les vibrations au rythme des traverses : toudoum-toudoum, toudoum-toudoum, toudoum-toudoum, ... Le paysage qui défile a un effet hypnotique.
Cette rêverie la détend, elle entre dans une douce torpeur. Ce voyage ferroviaire a un charme bien particulier qui lui fait oublier le temps.

Est-ce l’âge qui fait que le temps passe plus vite aujourd’hui qu’hier ?

 

13 février 2021

Locomotives (Lecrilibriste)

 

La petite gare désaffectée

où nul train plus ne passait

était le rendez-vous notoire

d’après-midi jubilatoires

où notre grand-mère l’été

parce qu’on la suppliait

emmenait nos sept ans

et deux gamins  du quartier

l’après-midi pour jouer

 

Là, on partait à l’aventure

avec des règles à la mesure

de nos délires de démesure

Fallait sauter sur les traverses

sans sur le sol poser un pied

le ballast était prohibé

Attention, fallait pas rater

Sinon, tout pouvait arriver !

Nos locomotives lancées

vers un ailleurs on s’évadait

dans des pays inexplorés

en Papouasie, au Zimbabwe

ces mots qui nous faisaient rêver

en sautant sur la voie ferrée

 

Entre les rails un peu rouillés

sur le ballast tout enherbé

les traverses imprégnées encore

de l’ineffaçable odeur

d’effluves incrustées de goudron

qui se mêlait obstinément

aux haies du sureau entêtant

proliférant en rangs serrés

le long de la voie ferrée

Gaiement les rails reprenaient vie

quand nos locomotives à vapeur

carburaient à 100 à l’heure

dans cet été des beaux jeudis

 

13 février 2021

Rêverie solitaire (Pascal)


Gare de Toulon. « Les voyageurs en direction de Grenoble et Genève attention au départ !... Prenez garde à la fermeture automatique des portières… »  

Ha, les voyages en train, ces départs en perm… Du fond de ma banquette, secoué par les aiguillages incessants, comateux et frileux, je regarde l’éphémère paysage qui passe ; il confond le temps avec des subterfuges de lumières éblouissantes, si bien que les minutes et les heures sont des champs, des prés, des bocages, des forêts, des villes enfumées, des ponts verdoyants et des montagnes suspendues…
Derrière la fenêtre et le « Pericoloso sporgersi », le long de la voie, intermittentes du spectacle, il y a ces petites fleurs casanières ; pourtant, on dirait des fragiles spectatrices regardant passer les voyageurs entassés dans les compartiments. Ces roseaux d’allégeance, ces dociles enracinées, je les regarde avec la suffisance d’un jeune chêne que rien ne peut empêcher de grandir. Grégaires, rampantes, graciles, sauvages, sous le joug des trains, elles tremblent et s’agitent, se penchent et se renversent en révérences vassales sous leurs souffles puissants. Elles ont le parfum des traverses graisseuses brunies par le soleil, la couleur délavée des jours d’orage, la délicatesse de la fragilité solitaire. Panneaux d’indication de mes divagations rêveuses du moment, la nature les a plantées là pour que je les peigne avec mes impressions d’aventurier sans terre…  

Avez-vous remarqué ? Il y a quelque chose d’inquiétant quand on regarde ces ballasts jusqu’à perte de voie ; on dirait des tombes fleuries par ces improbables chimères batifolant le long de l’horizon brûlant. Qui est enterré sous ces tas de caillasses ? Et si c’était nous, pauvres voyageurs empressés d’ignorance, fonçant désespérément après notre destin ?... La nuit, dans l’éclairement des voitures, on peut voir nos fantômes équilibristes courir sur les ballasts ! Entre les pierres entassées, ombres et lumières, ils nous font des signes ! Ils nous appellent ! Ils nous attendent ! Ils nous suivent ! Ils nous poursuivent ! Ils sont le reflet obstiné de notre fuite en avant, et les petites vivaces applaudissent !...

« Billets !... S’il vous plaît !... »
 
Même concassé, même réduit au calibre de l’utilité précaire d’un remblai, il y a des fois où je voudrais être un simple caillou de ballast pour être caressé par une de ces fleurs farouches ; enfin reposé, je vivrais sous l’ombre gracieuse de ses pétales, mon hymne serait ses parfums délicats. En permission de vieux mataf, je vois déjà mon épitaphe… « Au cimetière de la voie, ci-gît feu Pierre Granite, né dans une ballastière au siècle dernier… » J’aurais pour elle des conversations d’amant, celles qui parlent du feu et de la flamme dans le même foyer, des chansons de promenade aux paysages musicaux, à perte de vue. De la pluie, dans le creux de ma pierre, je garderais son eau ; dans la galerie de ses racines, je maintiendrais des courants d’air. Au désordre des trains, je la retiendrais sur sa tige comme un tuteur souterrain.
Au bord du rail, on aurait des amis lézards, des collègues escargots, des oiseaux mélomanes pour compagnie et, accompagnateurs, des troupes d’insectes butineurs et autres rampants voyageurs. Et les crépitements des essieux, le tambourinement des bogies ; les bluettes de ferraille seraient nos feux d’artifice ; et les journées sans soleil seraient comme des amusements de tableau noir où l’on mélangerait nos inventions en couleur de passion ; et pendant l’hiver glacial, toute irisée de cristaux de froid, je saurais la réchauffer aux étincelles de mon silex ; et dans le silence de la nuit, petits bouts de ballasts sidéraux, on regarderait filer les étoiles dans les voies du ciel…

« Valence !... Valence !... Quatre minutes d’arrêt !... »

On peut faire le tour du monde en ballasts ; il suffit de fermer les yeux et on voit Rome, Bruxelles, Istanbul, Madrid, Vienne !... On saura tout des horaires du Irun-Berlin, du Catalan, de l’Orient-Express, du Mistral ! Et si elle se penche assez sur ma joue la plus lisse, on ira visiter les oncles d’Amérique, on rencontrera les cousins soviétiques, on empruntera le tunnel sous la Manche ! On saluera les britanniques ! Chemins de prières, on peut même ballaster les voies du Seigneur !...

Ha, ha !... Et si on inversait les rôles ?... Et si tous les voyageurs prenaient la place des ballasts ?... Ces cailloux rouillés, à force de chemin de fer, seraient-ils plus lourds à supporter que ces humains, toujours en partance à la guerre ?...  Le vrai voyage, c’est celui de l’intérieur ; chacune des pierres du ballast est une impression, une couleur, un parfum, un sentiment, un clin d’œil, un baiser, une caresse, un frisson, une émotion. La petite fleur, l’enjôleuse, la capricieuse, la moqueuse, c’est la cerise sur le bateau, dans le perpétuel roulis des changements de voies.
Bien en vue, même roussâtre, même usée, même friable, on devrait tous avoir une petite pierre de ballast sur une étagère, sur le rebord de la cheminée. Rêverie solitaire, elle serait comme une amulette, une échappatoire, une issue de secours, un billet de sortie à la factualité maussade. Souvenir d’un fabuleux tour du monde ou première pierre du chemin de l’évasion, elle nous réchaufferait les mains ; elle aurait quelques brillances mystérieuses, elle porterait en elle… un univers extraordinaire…  

« Romans !... Romans !... Une minute d’arrêt… »


13 février 2021

Hash Tag 650" (comme on glisse sur les BALLAluSTradEs) L'homme parenthèse


Je mets mon casque
La visière est encore levée
Il fait doux
Je pourrai me passer de mon ensemble cuir (Mercury goosecraft)
Rouler (plus) légér
Mais
...
J'ai prévu d'ouvrir les vannes (ce soir)
...

C'est la nuit, l'extérieur est calme, le silence m'acclame
Les lampadaires contiennent la lumière
La route contient les failles
La circulation s'auto contient, se confine même

UN
Je suis sur le projet Voyage Lynchéen
Objectif ligne droite sur ligne blanche, slalom sur pointillé
Je roule dos à l'étoile qui Mord la poussière

DEUX
Fumer le réservoir
Faire le vide
Compléte expiration des cylindres
Au bout du bout, émousser chaque recoin du réservoir
Jusqu'à la dernière goutte, prosit

Puis Voir...sentir, goûter qu'est ce que ça fait d'être loin, seul, Ballaster

Ma Honda CBR 650 Sportive m'attend docilement
Le garage est ouvert (comme toujours)
Je couine jusqu'à elle (ambiance cuir)
Je soulève mon mollet droit et les parties qui le juxtapose
Sans y toucher, je malaxe mes roubignolles pour éviter toutes soufrances inutiles
Tout est en place
Le chien du voisin renifle derrière notre palissade commune
Il s'appelle Stupide

10
9
8
7
Je craque l'alumette dans le combustible (à la Bukowski amateur lui de Kawazaki)
5
J'accélère (deux doigts sur l'embrayage), rien ne bouge (même pas mon mono sourcil Frida Kalo)
3
Bang
1
Bang


 L'homme parenthaise (burning man)

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Le défi du samedi
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