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Le défi du samedi
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11 septembre 2010

Romarin (Vegas sur sarthe)

Un soudain coup de vent venu d'un ciel d'encre aux étoiles éteintes ouvrit brusquement le gros dictionnaire rescapé du cataclysme.
Hugo souffla sur la relique aux pages noircies de cendres et lut au hasard:

Pa...tri...moine : Ensemble des biens hérités des parents, des biens d'une communauté, d'une collectivité.
Il avait eu du mal à lire après le mot parents, sans doute à cause de cette larme suspendue aux cils et qui brouillait tout. Alors le vent l'avait séchée avant de tomber, laissant place à ce calme pesant auquel il s'était pourtant habitué; bien protégé sous un cône de papier translucide, le petit pot de terre n'avait pas souffert de la risée et il n'osait regarder de trop près son brin aux feuilles verdâtres qu'il avait baptisé Romarin, de peur qu'il ne s'étiole rien qu'en l'observant.
Il l'avait cueilli entre deux grosses pierres de lave comme on recueille un trésor inestimable dont le parfum entêtant lui faisait oublier l'odeur acide des vieilles conserves.
Il avait fait le plein des gourdes et calculé qu'il y en aurait assez pour Persil et lui pendant leur long périple.
Du haut de ses sept ans il contempla l'horizon obscurci, ferma la lourde porte de bois derrière lui et chargé de son précieux chargement, il prit la route.
"En route Romarin, on a du boulot"    

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11 septembre 2010

Patrimoine (32Octobre))

PATRIMOINE

Et le mot se décompose automatiquement dans ma tête en deux mots

PATRIE – MOINE

 

Peut-être à cause de l’actualité,

Peut-être avoir entendu l’interview de Lambert Wilson et cru voir son sourire

Peut-être après avoir lu de nombreuses critiques sur le film de Xavier Beauvois
«
Des hommes et des Dieux »

Peut-être que j'ai trop peur de gaspiller ce qui m’a été légué à ma naissance,

Peut-être que je n’ai pas tout compris…

 

11 septembre 2010

Une retraite (à 62 ans ?) à Solesmes (Joe Krapov)

Solesmes_1Allons, enfant de la patrie
Tirer parti du patrimoine !

Porte tes pas, minot,
Vers l’abbaye pointue
Qui se mire dans l’eau.

Le moine t’y accueille
Avec sa bonne poire,
Son air de timonier,
Ses nippes de pirate
Et intime silence
A tout ce qui se trame au plus profond de toi :



- Le moment est venuSolesmes_2
De respecter le rite,
De passer à la trappe
La peine qui ramone
Ton âme en peine,
Ton cœur qui trime,
Tes tripes moites de trop plein.

Sois donc pour un petit temps
Le fidèle témoin
Et dis honnêtement
La part que t’ont laissée
Les pères précédents.
Montre-nous que tu sais
Faire le tri parfois. »


Solesmes_3- Ils m’ont donné les mots,
Le statut de poète
Et le goût pour la rime
Plus que pour la raison.

Ils m’ont transmis le rire
Et l’amour des chansons,
L’envie de plaisanter,
Le plaisir des satires.

Et puis, mine de rien,
Ont montré le chemin,
Les routes de la vie.

Alors je suis parti
Chercher Cléo,
Faire le pâtre ;
Faire le pitre,
Faire la pâte du pain pita
Et j’ai suivi la pente
Qui mène à l’amitié
Et aux affinités.


Et même su, peut-être,Solesmes_4
Par manipe ou sagesse,
Tripoter l’émotion
Jusqu’à, modérément,
Supporter leur pure perte.

Voici, bons pères, mon patrimoine
Mais…

Mais j’ai toujours en moi
L’amour des abbayes
Où se retirent du monde
Celles et ceux qui prient pour lui
Avec des mots et des poèmes
Comme celui-ci auquel
Je suis forcé de mettre
Un point final. (1)


Solesmes_5

(1) En effet j'avais utilisé toute la liste des mots composés avec les lettres de "patrimoine" !
(2) Les aquarelles datent du temps déjà ancien où j'habitais dans le même coin que Végas-sur-Sarthe !

11 septembre 2010

P comme Patrimoine, pourquoi pas ? (Kate)

Patrimoine ! Pour une rentrée, voilà du "lourd", j'irai cependant en rétropédalage vers le mois de juillet et vous emmènerai non pas au bout de la Terre (comme le chante Aznavour) mais dans un coin de France magique !IMGP3015

Patrimoine : trop de choses à dire sur ce mot, bien sûr, je vous laisse apporter, chers amis défiants, chacun votre "pierre" que je lirai et j'ai retenu deux approches un peu paresseuses puisqu'elles s'appuient (elles devaient être fatiguées) sur des photos prises par moi ("ma pomme" pour continuer l'allitération en "p" qui s'est abattue sur moi, peste !)

Première version : "foncière" et seconde version : "festivalière", pourquoi pas ?

Version foncière :

Paternité

Antériorité

Terre

Richesse

Immobilité

Maturité

Obligation

Immobilier

Naissance

Emanation

IMGP3004

Version festivalière :

Pétillance

Amusement

Tendance

Rire

Immédiateté

Modernité

On off

Innovation

Nonsense

Emerveillement

IMGP3015

11 septembre 2010

PATRIMOINE (Adrienne)

Ce matin-là, ils avaient décidé de faire une randonnée vers les hauteurs. Un joli sentier partait du hameau, traversait des forêts et des alpages. Tout était beau, lumineux, frais, parfumé, tranquille.

Le sentier grimpait. Ils ne rencontraient personne et marchaient pourtant depuis quelques heures.

Au détour du chemin, tout à coup, une grosse cabane. Une sorte d’étable sur pilotis. Quelques vaches aux alentours, qui en broutant faisaient tinter doucement la cloche accrochée autour de leur cou. Il y avait différentes notes qui faisaient penser aux premières mesures du Pierrot lunaire.

Un homme est sorti de l’étable et s’est avancé vers eux. Il parlait un dialecte  à consonance germanique qu’ils ne comprenaient pas très bien et lui ne comprenait aucune autre langue que celle-là. Pourtant, ils se sont compris. Il les a invités à l’intérieur. Ils l’ont suivi. Ils sentaient bien que refuser, ce serait lui faire un affront.

Il leur a fait signe de s’asseoir. Ils ont deviné à son geste qu’il s’excusait pour le désordre. Il n’y avait pas de véritable désordre, juste un intérieur sombre, très rustique, d’un homme vivant seul et qui ne reçoit jamais de visites. Il y avait une table en bois grossier, et deux banquettes. Ils se sont installés. Au travers des fentes dans le plancher, ils pouvaient voir les litières des vaches. L’homme a disparu dans un appentis.

Quand il est revenu, quelques minutes plus tard, il a déposé devant eux deux grands bols de faïence remplis de lait. Puis il est reparti dans les profondeurs de l’étable. Elle a jeté un regard désolé vers son compagnon : du lait, un bol plein de lait, elle à qui la moindre gorgée, l’odeur même du lait donne des nausées...

Revoilà l’homme. Avec un bloc de fromage, une motte de beurre et un grand pain gris déjà bien entamé. Son pain de la semaine, ont-ils compris par la suite, que quelqu’un du village venait lui apporter le samedi. Lui ne redescendrait qu’à l’automne. Là-haut, tout là-haut, il restait seul tout l’été, avec ses vaches, leur lait, le beurre et le fromage qu’il faisait lui-même. Dans sa cabane-étable tout en bois sur pilotis.

Il les incitait à boire, à manger. Elle a précautionneusement posé les lèvres contre le bord du bol de lait : il avait le parfum et le goût de toutes les fleurs de la montagne. Jamais au grand jamais elle n’a bu un lait comme celui-là, ni avant ni après ce jour.

Il y a trente ans de cela. Aujourd’hui, il n’est plus permis de conserver du lait, d’en faire du beurre ou du fromage, si le local n’est pas carrelé du haut en bas, nettoyé au jet d’eau, désinfecté, stérilisé.

Dommage pour les jeunes qui prendront le sentier de la montagne.

Maintenant, « nous sommes tous président ».

 

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11 septembre 2010

Gêne et tics (Walrus)

ADNVoici un relevé détaillé du seul patrimoine qui me reste.

Que mes héritiers restent Zen, inutile d'ester, chacun a déjà reçu sa part et aucun tribunal n'en modifiera la distribution.

11 septembre 2010

Patrimoine (rsylvie)

Prudemment (bien - substantif)

Acquisition (possession – nom)

Transmission (héritage – appellation)

Risque (fortune – dénomination)

Intégralement (bien – désignation)

Malchance (fortune – homonyme)

Oui (bien – pseudonyme)

Immeubles (fortune – patronyme)

Nettement (bien – marque)

Enclos (domaine – sobriquet)

Après avoir refermé délicatement le livre des synonymes, Pierre se lève pour l’aller ranger dans la bibliothèque, sur la 3ème étagère. Celle entre l’encyclopédie Larousse et les GEO magazines, précieusement disposés les uns à coté des autres. De retour à la table de cuisine, le vieil homme s’assoit et passe son doigt sur l’extrémité de son oreille. Il n’est pas plus avancé que l’avant-veille, jour de parution de la consigne du SamediDEFI. Ce qui le contrarie d’autant plus, qu'il s’est mis en tête d’aller cet après midi, visiter son cousin Henri pour une énième revanche à la belotte.

« A vous d'en tirer la "substantifique moelle" ...

Facile à dire quand vous avez tout le système olfactif envahit des douces odeurs du pot au feu d’Alice, son épouse, qui s’affère devant le fourneau. Inconsciemment Pierre se gratte à nouveau l’oreille droite. Signe d’une extrême contrariété, d’avoir tant de difficulté à noircir la page blanche. Dehors le vent de septembre commence à geindre la triste mélodie des jours d’automne, tandis que la petite chatte Grisette gratte au carreau, que quelqu’un veuille bien lui ouvrir.


Pierre n’aime pas les chats, ni les chiens d’ailleurs. Enfin ce n’est pas qu’il ne les aime pas, mais il ne peut concevoir de les voir dans une maison. Pour lui, les animaux se doivent d’être libres. Alors dans sa maison ! Vous imaginez sa tête, quant Alice, il y a déjà bien des années de ça, lui avait présenté Gribouille, un tas de poil mal léché, qu’elle venait de trouver dans le talus en revenant d'une visite quotidienne, à Emma sa voisine. Les années ont passé, les chats défilés… sont devenus de moins en moins sauvages ou le maître de maison, de plus en plus docile. Toujours est-il, que Pierre se lève pour ouvrir la fenêtre et laisse entrer Grisette. Qui, sans plus d’attention à mon père, traverse la pièce pour se diriger fièrement vers sa gamelle.

De nouveau à sa place habituelle, les yeux fixés sur l’heureux animal, papa s’empare de Ouest France, qu’il ouvre à la page des mots croisés et interpelle maman.

Alice ! en 10 lettres, commençant par un P …tranche de vie…. Succession » ?

PATRIMOINE  répond ma mère », jetant un regard complice vers celui qui partage sa vie depuis plus de 50 ans.

11 septembre 2010

Faut-il sauver le patrimoine de l'humanité ? (Tiphaine)

Un grand bocal vide, posé sur la table. Une pile d'étiquettes. Un stylo. Un sablier.

Il s'approche de moi, il ouvre la bouche, il dit :

- Je suis le grand effaceur , le bouffe-mémoire !

Je ne dis rien. Qu'est-ce que je pourrais dire ?

- Je vais retourner ce sablier dans un instant. A partir de ce moment, tu auras exactement trois minutes pour noter ce que tu souhaites garder du patrimoine de l'humanité. Quand les trois minutes seront écoulées, je partirai avec ce bocal et les étiquettes que tu y auras déposées. Tu ne me reverras pas. Tu ne te souviendras pas de moi.

- Pourquoi moi ? Je ne sais pas moi, monsieur, ce qu'il faut garder !

- Pourquoi pas toi…

Il retourne le sablier.

Trois minutes…

- Les îles, toutes les îles…

- La Sainte Chapelle et les rayons de soleil à travers les vitraux.

- Les toiles de Chagall dans lesquelles on voit des amants qui volent en se tenant par la main.

- Le cloître de l'abbaye du mont saint Michel.

- La bibliothèque de Coimbra.

- L'église de Loc-Envel.

- La mosquée bleue d'Istambul et la basilique citerne.

- Le cimetière de Prague.

- Le requiem de Mozart.

- L'orient express.

- La tour Eiffel.

- Le tumulus de Gavrinis.

- Les temples d'Angkor.

- Les salins de … je sais plus…

- La cathédrale d'Albi.

- Mystras…

- Le Taj Mahal, la grande muraille de Chine, Jérusalem, Florence, Rome, Venise, Volubilis, Fès, Uxmal, la chaussée des géants, la vieille ville de Zanzibar, Sana'a…

 

Je n'y arriverai jamais…

Tant d'œuvres, de monuments, de livres, de films, de mots, de notes…

Le sablier file…

Je ne peux pas tout sauver, et chacun de ces éléments, pris tout seul, ne veut rien dire, dit si peu de l'histoire des hommes, des femmes…

 

- Léa, deux ans, vient de faire caca dans son pot pour la première fois. Ses parents sont heureux, on dirait que c'est le plus beau cadeau qu'ils aient reçu de leur vie.

- Monsieur Kleinman habitait rue des anges, il jouait du violon pour ses voisins.

- Un baiser sur mon cou, si doux…

- Les mains de Fatima quand elle roule les graines de couscous.

- Une tartine de confiture de figues, le matin, trempée dans un bol fumant, et le soleil qui passe à travers le carreau de la fenêtre.

- Le premier cri de Thomas.

- Les larmes de Simon.

- L'odeur de la terre mouillée, après l'orage…

 

Je n'y arriverai pas.

C'est trop difficile.

Je reprends toutes les étiquettes jetées trop rapidement dans le bocal en verre.

Il reste encore quelques grains dans le sablier.

Une seule étiquette.

J'écris :

- "L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche", Miguel de Cervantes.

Une seule étiquette dans le bocal.

Le sablier a fini de s'écouler.

Je vais oublier.

Et si…

… Si je n'avais rien mis dans le bocal, aurions-nous refait les mêmes erreurs ?

A quoi sert le patrimoine, s'il n'est que décoration ?

Je veux oublier.

Pourquoi est-ce qu'on parle de patrimoine d'abord, pourquoi ce mot, l'héritage du père ?… Et les mères alors ? Le matrimoine, on en parle ? Est-ce que l'histoire n'a été faite que par des hommes ? Est-ce que seul l'héritage de nos pères est digne d'être préservé ?

Faut-il seulement le préserver ?

Fallait-il seulement le préserver…

Je veux oublier.

 

 

11 septembre 2010

Patrimoine (Captaine Lili)

- un nom italien qui n’en a pas l’air
- des yeux bleus grands-parents
- une bergère ottomane retapissée
- le manque de confiance
- l’amour des collections
- des livres d’enfants du temps ancien
- le plaisir d’imaginer
- une cavernomatose
- des coins d’ailleurs visités
- des nœuds familiaux
- la joie de rire
- le goût des gâteaux faits maison
Entre autres…

11 septembre 2010

Nettoyage de printemps (Jo Centrifuge)

L'ennui avec le patrimoine d'exception, c'est qu'il réside très souvent en altitude. C'est bien entendu le cas à Saint Jean Baptiste, pour le plus grand malheur de frère Paul, novice de son état.  Le frère principal était entré fulminant dans le réfectoire avec des airs de sergent lors d'une revue de paquetage. Après qu'il annonça une visite éclair de Monseigneur pour le lendemain, tout le monastère flaira l'embrouille. Une main charitable propulsa vivement Paul sur le devant de la cène. Le frère principal accueillit son dévouement involontaire par un vibrant « merci », les bras grand ouverts, tenant dans ses mains un chiffon et un bidon de Mirror.

On l'accompagna jusqu'au portail occidental de la cathédrale, puis on osa rompre le silence votif pour murmurer craintivement  : « la couronne » en désignant la vierge Marie qui trônait tout sourire sur la coupole de l'édifice, là haut, le cuivre de sa saint coiffe chatouillant les nuages et les longs courriers.

Paul eut à peine le temps de réaliser qu'on l'empoignait fraternellement, mais néanmoins fermement, pour le porter par des escaliers de pierre labyrinthiques, de plus en plus étroits, jusqu'à ressortir à l'air libre sur un petit cheminement qui courait à la coupole. L'assemblée attendait là, les bras croisés, barrant l'unique issue à cette folie. Paul n'avait plus qu'à prendre courage. Les mains moites cramponnées à son nécessaire à reluire, il entreprit  son ascension sous les yeux effarés de quelques pigeons qui s'en arrêtèrent de souiller les gargouilles pour lui emboîter le pas, étonnés par tant d'inconscience.

« Mais qu'est-ce que je fous là? » se dit Paul alors que ses pieds se battaient avec sa robe de bure en escaladant les premiers barreaux de l'échelle rudimentaire de la coupole. Au gré de sa progression, un air vif semblait vouloir le happer, forcissant avec l'altitude, et le poussant par rafale vers le vide vertigineux qui l'entourait à présent qu'il atteignait le socle de la Vierge.

A partir de là c'étaient de simples tiges métalliques qu'il fallait emprunter pour enfin atteindre la couronne de la statue. Paul frissonnait alors qu'il escaladait les jambes de la Dame. Il se figea à la hauteur des hanches, suspendu dans le vide, il avait le tournis. En bas, ses camarades ne trouvèrent rien de mieux que d'entonner un psaume. Il voulut hurler un grand « Vos gueules » mais il ne  réussit qu'à pousser un minuscule râle pathétique, ce qui lui valut les caquetages moqueurs de quelques canards qui passaient par là.

Mais comme il est déjà minuit, il faudra que je finisse la fin de cette histoire au prochain défi. Toute suggestion est d'ailleurs la bienvenue.

11 septembre 2010

Patrimoine (Violette)

J'ai pas Trimoine en moi
J'ai pas Trimoine pour moi et même pas contre
J'ai pas Trimoine sur moi et même pas sous
J'ai pas Trimoine chez moi et même pas en face de chez moi et ni en haut et ni en bas
J'en suis pas tristemoine mais quand même si quelqu'un a pour moi unmoine et même deuxmoines
c'est mieux pour moi que pas Trimoine
Je sais pas à qui d'autres le dire que là...........Merci

11 septembre 2010

JE M’ETRANGLE ! QU’A-T-ON FAIT DE MON PATRIMOINE ? (Cédille)

 Il n’est pire eau que l’eau qui dort, et je sens que les festivités sont ouvertes pensa Roselita en entendant un crissement de freins devant le perron. Elle avait reconnu le bruit incomparable de la Bugatti de Mademoiselle Anne-Charlotte, le modèle Type 101 sorti en 1951 mais si beau dans sa carrosserie rouge cramoisi ! Lorsque Mademoiselle Anne-Charlotte arrivait Roselita savait qu'elle bouleverserait l'ordinaire !

Elle se précipita pour l’accueillir, en bonne gouvernante qu’elle était. C’est que, dame, Mademoiselle Anne-Charlotte était la seule à se montrer généreuse et elle ne comptait pas ses largesses envers la gouvernante qui faisait aussi office de femme de chambre et de cuisinière au château. Grâce à Anne-Charlotte, Roselita pouvait se pavaner lorsque, profitant d’une journée de congé, elle se rendait en ville. Quelquefois malgré tout elle avait hésité avant de mettre telle ou telle robe, des vêtements de prix certes mais qui ne cachaient quasiment rien de ce qu’ils étaient censés cacher …

Précédée, suivie, enveloppée d’effluves d’un parfum capiteux (Roselita avait reconnu Chouchou de Cherlin) Anne-Charlotte avait éparpillé ses nombreuses valises dans le grand hall, jeté ses gants sur la bergère Louis XV et s’était affalée sans élégance sur la Chaise de la Reine, judicieuse petite merveille d’époque percée d’un trou circulaire sous lequel, à l’origine, était placé un seau très utilitaire ! Cette chaise faisait l’objet d’une dévotion particulière de toute la famille : La reine Marie-Antoinette y avait paraît-il posé son séant !

Anne-Charlotte n’eut pas le temps de se détendre. Une voix à l’accent pointu avait retenti :

- Aaaahhh ! Vous voilà enfin ma fille !... Mais, ne vous jetez donc pas ainsi sur LA chaise !

Anne-Charlotte soupira et se dit que les amabilités étaient lancées !

- Bonjour Mère s’entendit-elle répondre la tête ailleurs. Comment  vont vos jambes ?

- Vous vous faites si rare ma chère, ne me dites pas que vous vous en souciez ! Ma sciatique résiste à tous les traitements  et le docteur MEUSIER est au-dessous de tout, d’ailleurs je l’ai remercié et j’ai changé de médecin !

En geignant elle donna quelques ordres à Roselita qui ne perdait pas une miette de la joute qu’elle sentait naître, puis le silence se fit. Mère et fille n’avaient déjà plus rien à se dire même si elles ne s’étaient pas vues depuis presque une année.

Anne-Charlotte sortit une Gauloise sans filtre de son étui en or et lui ajouta un chewing-gum Hollywood qu’elle se mit à mâcher bruyamment et avec toute la conscience dont elle était capable. Madame Mère haussa les sourcils puis hoqueta. Ses yeux avaient pris une teinte d’orage !

- Mais !... Vous n’y pensez pas ma fille !  Votre comportement laisse de plus en plus à désirer ! Non seulement vous vous affalez cuisses ouvertes sur la chaise de la reine mais voilà que vous fumez, vous mâchez ! C’est d’un commun ! De la tenue que diable ! Franchement ma chère, vous faites  peuple !

- C’est mieux que d’se payer une bonne bourre répondit Anne-Charlotte s’oubliant totalement ! C’est moi qui banque, pas besoin de gueuler comme un chabannais. Si ça démarre comme ça je mets les bouts,  je me casse à Chicoutimi ou à Dunkerque ! Peuple ? Vous avez dit Peuple ? ! Mais qu’est-ce que j’en ai à battre moi, que ça fasse peuple ! J'ai quand même le droit de me payer une bouiffe et je sais encore que mon derrière m’appartient, non mais des fois… !

Madame Mère, au bord de l’étranglement, et à la limite extrême de la crise de nerfs, s’effondra en pleurs  non sans avoir montré d’un doigt impérial, la porte à Anne-Charlotte !

- Mais où avez-vous donc appris ce langage ? Vous parlez comme une charretière… Que dis-je… une fille à soldats ! Qu’ai-je fait pour mériter une chose pareille ? Vous avez été éduquée comme il se doit, j’en connais encore le prix gémit elle, oubliant que dans la noblesse parler d’argent est inconvenant ! Je parie que vous ne savez même plus comment se mangent les asperges !

Anne-Charlotte failli briser ses dents et eut un hoquet. Manquerait plus qu’ça pensa-t-elle. La vieille se douterait-elle de quelque chose, sinon pourquoi aurait-elle parlé d’asperges ?

- Dans l’aristocratie on ne parie pas non plus rétorqua Anne-Charlotte, puis elle se dirigea vers les jardins après avoir calmé ses nerfs sur la superbe porte d’entrée dont les vitres volèrent en éclat ! Cet effondrement fracassant acheva Madame Mère !

- Je l’avais prédit, pleurnichait Roselita, et elle s’apprêtait à remettre les choses en état lorsqu’un cri de stupéfaction se fit entendre !

- Le bassin à la française ! Qu’a-t-on fait du bassin à la française ? Roselita, viens ici, explique !

Devant Anne-Charlotte ce qui avait été un bassin dessiné par LE NÔTRE n’était plus qu’un vulgaire trou d’eau boueuse.  Amas de terre et tuyauteries en tous genres s’étalaient sur les rosiers et un plongeoir dormait sur la petite haie de buis !

- Calmez-vous ! Mais calmez-vous donc Mademoiselle supplia Roselita… C’est que votre mère a décidé de transformer le bassin en piscine… Un coup d’jeune qu’elle a dit. D’ailleurs, vous le verrez, tout ou presque a été transformé ici. Autant que vous le sachiez les haras servent à présent de salle à manger,  Madame a exigé un bar  (chic et de bonne tenue cela va sans dire) et il y aura des douches dans les communs.

- J’ai plus qu’à me foutre une cartouche dans la cafetière hurla Anne-Charlotte ! Et dire que je m’encagasse sans arrêt avec ce domaine ! J'turbine moi, pour payer les factures ! C'est la mort de mon patrimoine historique ! C’est la fin des haricots !... Gaffe se dit-elle, je m’oublie, ici je suis Anne-Charlotte DE L---, je sens que je vais devoir être sur mes gardes…

-… Et attendez… C’est pas tout dit Roselita ravie de voir se déliter la Mademoiselle !... Le château… Ben c’est plus vraiment un château, mais moi j’dis rien hein ! D’ailleurs j’sais presque rien sauf que les grandes chambres de l’étage ont été divisées pour faire plein de petites. Madame a fait mettre aussi des bougeoirs en bronze sur toute la longueur de l’escalier d’honneur, elle dit que c’est pour impressionner les clients !

- Les clients ? Mais quels clients ? Les clients de qui ?

- Ben, mais les clients de l’hôtel Mademoiselle ! C’est un hôtel maintenant, depuis une saison déjà ! D’ailleurs voici l’un de nos meilleurs pensionnaires ! Bonjour Monsieur BERNARD minauda t-elle ! Bonne promenade ?

Devant Anne-Charlotte se tenait un costaud au regard de braise,  large sourire, dents  carnassières en or, borsalino  voilant la braise des yeux. Un air de « me touche pas de trop près ou je t’en colle une ». Un gourmand de première classe, ça se voyait à l’œil nu ! L’odeur d’un cigare enveloppait le tout comme un paquet cadeau.

- ça c’est un Cohiba pensa Anne-Charlotte…. Et celui qui mord le cigare c’est… Oh my God, mais c’est… ! Se fut sa dernière pensée, ses yeux roulèrent et elle eut l’impression fugitive des nuages qui fondaient sur elle plus vite que le son… Elle venait de perdre connaissance.

Cris de Madame Mère, gémissements de Roselita, lorsque Anne-Charlotte revint à elle, elle vit ces deux-là, inquiètes au-dessus d’elle, comme des poules en recherche de couvée. Mais il y avait aussi Monsieur BERNARD !  On le vit sourire de tout l’or de ses dents et avaler en un baiser goulu les lèvres d'Anne-Charlotte ! Surprises, ces lèvres-là n’hésitèrent pas longtemps entre bienséance et gourmandise. Monsieur BERNARD fut dégusté comme une fraise juteuse !

Au bout d’un temps qui avait laissé Mère et gouvernante à l’état de statues de sel, Monsieur BERNARD se redressa et l’on entendit sa voix de basse murmurer :

- Alors comme ça Gina on prend des vacances chez les Aristos ? J’suis bien content de te retrouver ici. La cambrousse ça ne me va qu’un temps mais j’ai dû me mettre au vert et décambuter de Paname quelques temps ; j’ai esbigné comme dirait ton Marcel (Madame Mère n’en perdait pas une !)…Ah tu sais (soupirs) j’en ai payé des douloureuses, j’ai fait le con, j’ai trop éclusé… Finalement je me suis fait coincer par GARLON (c’est un commissaire, ajouta BERNARD à l’intention de Madame Mère). Deux ans au trou, j’ai supporté mais j’ai voulu voir du pays alors j’ai monté une affaire à Caracas… J’étais pas à plaindre là-bas, y a des filles autant que t’en veux, question nibards c’était chouette… Mais pas tant qu’toi  Gina ! Question santé ça va, j'me maintiens, même si j'ai eu un temps la panique... J'ai eu peur d'avoir attrapé la chtrouille, ça m'a emberlingué longtemps, j'avais des fraises pas tagada sur mon ensemble trois pièces mais t'inquiète pas, ça brille comme avant et c'est tout neuf ! Oh puis tiens, j'ai comme un besoin là, urgent qu'il est Pépette, un tite bourrée exotique d'une heure pour pas cher, ça te dirait ?

Madame Mère était au bord de l’apoplexie !

- Dis ! T’as pas augmenté tes tarifs quand même ! Pour moi ce sera les mêmes gourmandises qu’autrefois ! Je m’en souviens comme tu les faisais bien !

Se redressant comme une paonne javanaise, Anne-Charlotte alias Gina, retrouvant comme par miracle son accent des faubourgs, lança à sa comtesse de mère :

- Eh bien voui ! Voyez-vous mère, je suis comme qui dirait dans les asperges ! Autrement dit je suis une fille, une vraie, une rabatteuse, une qu’a pas peur des heures sup ! Au turbin j'suis Gina ! Vous faut-il un dessin ou ça va comme ça ? Pas la peine de faire votre tête de Gauloise, c'est tel que j'vous l'dis, j'prends cher, pas moins de 400,00 euros la moitié d'une heure, j'ai un statut et j'y tiens, pas question de mandaver ! Et j'entretiens tout ça croyez-le bien mère, j'ai une bien belle minche (que je tiens de vous d'ailleurs) et je la soigne ! Traduis Roselita et dit à la patronne, pour faire simple, que sa fille racole !

… Et c’est ainsi que Madame Eléonore DE L---, comtesse de son état, découvrit que sa chère fille Anne-Charlotte, celle en qui elle mettait il y a peu tous ses espoirs, vivait de ses charmes (qu’elle avait nombreux) sur les boulevards mal famés de la capitale !


Madame Mère se dégonfla et s'effondra comme un soufflé  raté…  On a la noblesse qu’on peut !

   

11 septembre 2010

Une bâtisse idoine au patrimoine (trainmusical)

Dans un champ d’avoine

Avec des pivoines

Et des aigremoines

Butinées par des cétoines

Se dresse un couvent de chanoines

Une bâtisse idoine

Au patrimoine.

 

Les murs sont ornés de stramoines

Avec des meubles en Amboine

Décorés de calcédoine

Une gravure sur sardoine.

 

Dans les jardins tenus par les moines

On y trouve aussi de la bétoine

Toutefois pas d’antimoine.

 

Dégustons de la Tête de Moine,

Ça appartient autant au patrimoine.


11 septembre 2010

PATRIMOINE (Lorraine)

J’ai reçu en héritage
Un ruban pour mes cheveux
Pas d’argent, pas d’avantages
Mais un petit cœur joyeux 

J’ai reçu en héritage
De la gaîté quand il pleut
La tête dans les nuages
Et de très beaux rêves bleus 

J’ai reçu en héritage
Un crayon, oui c’est très peu
Mais écrire des jambages
Mène très loin si on veut

J’ai reçu en héritage
La promesse de tes yeux
Le bonheur en mariage
Le désespoir de l’adieu 

Il me reste l’ héritage
De souvenirs douloureux
Et parfois, comme un voyage
Je nous revois tous les deux


11 septembre 2010

Patrimoine (Sebarjo)

Le Beaubourg des enfants

Partie moindre du Patrimoine ?

Beaubourg_fontaine_recadre




Dans le hall du centre Georges Pompidou, si vous tournez tourner à gauche,vous trouverez une zone qui se cache dans l’ombre et qui a été oubliée par le fléchage alentour. On peut la repérer, si l’on a l’ouïe fine, grâce à des cris d’enfants qui éclatent de joie ou de pleurs. C’est le Beaubourg des enfants, un endroit dans lequel sont conçues des expositions rien que pour eux. Les parents ne sont plus dès lors que de simples accompagnateurs et ne participent aux activités proposées que s’ils ont gardé en eux, une part d’enfance suffisante. Je me souviens qu'on pouvait y voir et toucher quelque chose qui résonnait comme un écho ludique à la grande rétrospective comparative Matisse-Picasso.

Un dimanche, nous avons parcouru cette ludothèque de Musée, avec notre fils alors âgé de seize mois. Dans la première partie, des enfants plus grands essayaient de croquer des éléments picturaux figurant dans différentes toiles de Matisse ou Beaubourg_serpent_recadrePicasso. Mais le meilleur venait après. Il s’agissait de ce renfoncement au plancher en pente, où les plus petits pouvaient se trouver à leur aise. Mon fils s’en donna à cœur joie. En cette antre éduco-culturelle, il fallait composer son propre tableau, en déposant sur une surface en peinture métallique, des aimants représentant des motifs figuratifs extirpés des œuvres des deux artistes. Arthur allait et venait, de la réserve d’images magiques à son cadre en construction, et plaçait des éléments en les superposant. L’ensemble finit par avoir l’allure d’un collage cubiste. Toutefois, ce qui lui plut le plus furent ces miroirs situés aux extrémités de cette salle, derrière les choses tactiles et visibles. Il ne se lassait pas de s’y mirer, s’admirant et approchant de son reflet jusqu’à effleurer le tain, pour finalement l’embrasser avec contentement. Un petit Narcisse rieur naissait au pays de l’art. Ce qu’il ne savait pas c’est qu’il n’en avait pas fini avec le jeu des transparences et des rutilances plus ou moins intenses.

En effet, après être sorti de ce salon d’exposition, il déambula dans le hall, et après avoir effectué des zigzags aléatoires et ondulatoires, il courut comme pour en sortir. Il fonça droit dans une vitre trop propre qui donnait sur ce grand espace piétonnier et souvent animé, faisant front à Beaubourg et à sa gigantesqueBeaubourg_elephant_recadre tuyauterie, qui est comme une plage pavée au cœur de Paris. Il tomba à la renverse, pleurant à cause d’un mal certain, d’une surprise entraînant la peur et de l’incompréhension d’un tel phénomène. Il y avait pourtant un point jaune peint sur cette large baie vitrée pour indiquer aux distraits que, là n’était pas la sortie. Hélas ce soleil opaque et naïf, surgissant de l’invisible, était dessiné trop en hauteur pour notre petit bonhomme de soixante-dix-huit centimètres. Mon fils avait une lèvre qui saignait mais après avoir subi un rinçage à l’eau froide de cette labiale rougie, il se consola bien vite en suçotant des quartiers de mandarines. Il s’était bien amusé malgré cette chute malheureuse. En rentrant, il put contempler avec nous, une une envolée de pigeons sous le soleil couchant et le ciel flamboyant sur la tour Saint-Jacques. Une mélodie poétique chantait dans nos cœurs, chassant l’orage d’une musique vrombissante et à la rythmique sourde.


11 septembre 2010

Visite (MAP)

NICHE

11 septembre 2010

Patrimoine (Venise)

DSCF8342

Ça ne tient à rien quand on sait que tout s’use à l’épreuve du temps.
Elle est donc là toute ma richesse.

À l’endroit où ils sont nés, et où se trouve le patrimoine de ma mémoire, entre les Balkans et la Grèce antique.
Dans les champs d’asphodèles, j’entends encore l’accordéon où ces chants venaient s’éteindre à la tombée de la nuit. On se bricolait des chaumières voutées. Personne ne nous suspectait dans les miroirs de leur conscience.

C’est toujours embarrassant de dire que notre patrimoine est notre mémoire, que le temps ne nous a rien laissé d’autre. Mais ce lopin de mémoire comme une terre en friche a été conquise sur la vie.

Je savoure la lointaine langue de mes aïeux faite de recueillement et de prières.
C’est un patrimoine rugueux et chaud à la fois comme la tendresse des ânes.

J’avance le cœur léger dans la ville. Je ne dessine pas sur les murs. J’appartiens à une terre qui ne m’a rien laissé.
Je n’éclate pas en sanglots. Je suis animée d’une passion pour mes racines qui conduisent mes pas ici, où tout n’est que broussailles. A défaut d’or massif, je n’ouvre la bouche que pour entonner ce chant que nous reprenions ensemble au pied d’arbres centenaires.

Dans ma mémoire, un bruit me suit. En remontant aux sources, je reviens aux origines même de ma naissance.
Je n’invente pas un patrimoine. Je possède le chemin. Si tout a disparu et que souvent on se perd sur des fausses pistes ou de grandes déceptions, en moi se loge ce qui ne disparaîtra jamais, la mémoire des miens.

Dans un monde sans horaire, sans distance, balayé par les vents de la mondialisation, je m’enracine immobile.
Il faut du courage pour être soi-même, pour parler une vielle langue et ne rien renier de ses origines.

A travers la fenêtre d’un train, je regarde au loin les grandes cathédrales.
C’est un peu comme cela que ma mémoire domine ma vie.

11 septembre 2010

le patrimoine de katyL

Pa , papa , pas à pas .....le petit avance , vers quoi ?pourquoi ?
Patrie , pour son drapeau, son pays...ses frères .....
Moi , le "moi" 1ère personne du singulier " bien singulière", personne humaine qui a conscience d'elle-même , le "moi" qui se distingue du "surmoi" et du "ça", pour maintenir l'unité de la personnalité qui doit s'adapter à la vie sociale ............ça  tombe bien
NE négation de trop plein de "moi" car je serais haïssable...alors,
moi je veux , pas à pas comme me l'a dit mon papa aimer ma patrie et conserver son patrimoine.
PATRIMOINE : lequel ????le bien hérité de mon père ....le bien commun à la patrie, transmis par les ancêtres...le patrimoine     de l'HUMANITE , la terre et tout son contenu....le patrimoine mondial convention adoptée par l'UNESCO en 1972 ....
La journée du patrimoine enfin on peut TOUT visiter , d'habitude seuls quelques privilégiés y ont droit et encore on ne nous montre pas tout, les tiroirs, les arrières boutiques, les pièces dérobées, les caches, les coffres....ce patrimoine est verrouillé .. il appartient à l'humanité, mais on ne peut pas le voir.
je vous adresse donc ce que je possède qui me tient le plus à cœur dans mon patrimoine

   

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Il y a dedans les conseils des anciens par livres et conseils interposés, leur savoir-faire qui fait partie du patrimoine , il y a     là l'amour des jardins ( celui-ci est imaginaire), mais l'imaginaire est peut-être le fruit "des imaginaires" de nos anciens qui nous ont transmis ce patrimoine..
Il y a aussi l'origine de tout patrimoine , puisqu'il contient la lumière du créateur, qui est la source de tout patrimoine en un seul atome.
Vous voyez bien que conserver le patrimoine est vraiment une chose essentielle, car chaque œuvre bâtie, chaque œuvre peinte, composée, sculptée, écrite.../....relève de tant d'efforts collectif, de tant de talents, de courage parfois, et, ces œuvres sont le reflet même de notre humanité.   

11 septembre 2010

magie désarmée (Zigmund)

 

    Tôt le matin, le site était déjà noir de monde. Dans ma tête tournait ce conseil : "arrange toi pour oublier la foule et ne pense qu’à regarder ! "  

    La traversée de l’esplanade écrasée de soleil fut éprouvante, ce matin là, je faisais une overdose de chinois,(suite à une arnaque qui m’avait mis de fort méchante humeur) et j’avais décrété qu’aucun vendeur de souvenirs ne m’approcherait .  

   Nous sommes entrés dans le bâtiment, et là, ce fut un choc...  

 Surgis des fosses, par centaines, en rangs serrés, ils se tenaient debout  et regardaient droit devant eux. Autour de nous, les chinois bruyants se massaient sur les balcons  surplombant l’armée de l’Empereur ; nous, les rares « longs nez », noyés  dans la masse, étions  bien faciles à repérer.

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  J’ai  passé les jumelles  à Gabrielle, aussi émue que moi par  cette rencontre, pour qu’elle puisse détailler chaque visage, tout en marchant lentement le long de  la balustrade. Quant à moi, pour mieux m’isoler et admirer, j’ai  mis les écouteurs de mon baladeur (les MP3 n’existaient pas) et j’ai balancé le Messie de Haendel qui mettait parfaitement en valeur la beauté de cette armée de pierre. Alors ces  soldats se sont mis à vivre que pour nous, tandis que la foule avait disparu  à nos yeux et nos oreilles.

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   Peut être pour protéger les statues d’argile, il était interdit de prendre des photos , (l’armée des vendeurs de cartes postales se massait  à la sortie) ; néanmoins, des flashs resquilleurs crépitaient parfois furtivement …de temps à autre, Gabrielle et moi échangions les jumelles et le baladeur pour mieux nous concentrer sur les héros de terre cuite. Nous avions conscience des regards de nos voisins chinois enviant nos jumelles puis nous replongions mentalement dans la fosse parmi les fiers soldats. Tous différents, prêts au combat, bien que désarmés, ils incarnaient une force et une sérénité impressionnantes.  

    Nous avons ainsi cheminé au dessus d’eux, détaillant chaque visage, chaque vêtement. Vers le fond du hangar, des soldats moins bien conservés, masse informe érodée, n’intéressaient que nous qui essayions de reconstituer leurs traits.Désarticulés, ou décapités, prêts à retourner au néant d’où ils avaient été tirés, ils avaient quelque chose de pathétique voire d’attendrissant.

zig3  

    Il a fallu toute la persuasion des autres membres du groupe pour nous faire sortir du lieu. Gabrielle murmurait « c’est fou ! je viens de tomber amoureuse de toute une armée ! ».  

   Dans le hall c’était la ruée sur les souvenirs et cartes postales ; assis à une table, un vieux chinois (peut être le paysan qui avait mis à jour l’armée par un coup de pioche) signait des autographes contre quelques kuai.La masse des acheteurs m’a empêché de régler le prix de mon paquet de cartes postales…(petite revanche sur l’arnaque dont j’avais été victime le matin)  

   Les autres  membres du groupe n’avaient pas été séduits par la visite, et l’un d’eux a osé le «ouais, bof ! ». Je n’ai même pas tenté de discuter ou de convaincre, déjà, dans le bus du retour, je n’avais qu’une idée  en quittant Xi’an : revenir "les" voir.  

   Je suis revenu parmi eux avec mes fils, trois ans après, mais j’ai commis l’erreur d’accepter une visite guidée. La foule était toujours là, bruyante, insupportable, la guide bavarde ne nous quittait pas d'une semelle, rendant le recueillement  impossible. Nous avons pu voir les autres salles que Gabrielle et moi  avions ignorées, elles contenaient  de belles sculptures, des chevaux, un chariot, quelques armes…  

   Mais la magie de cette première rencontre s’était envolée, peut être à tout jamais.  

     
 

4 septembre 2010

Défi #114

Après ces semaines d'été

enrichies de vos nombreuses participations

laissées à votre choix

-et ce fut un vrai plaisir de les recevoir et de les lire -

nous revenons à présent

au cours normal de nos défis du samedi.

Pour ce défi #114 un mot vous est proposé ...

A vous d'en tirer la "substantifique moelle" ...

Ce mot est :

PATRIMOINE

Vaste programme ! Vous nous enverrez vos trouvailles

à l'adresse habituelle

samedidefi@hotmail.fr

A très bientôt donc ...

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Le défi du samedi
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