Ont taillé du buis
Laura ; maryline18 ; Lecrilibriste ; Joe Krapov ;
tiniak ; Walrus ; Adrienne ; Vanina ; TOKYO ;
Vegas sur sarthe ; Kate ; Ilonat ; joye ; bongopinot ;
La petite ville de Durbuy par bongopinot
Je quitte le studio avec ma petite valise
Des au revoir et quelques bises
Je reprends mon itinéraire
Aéroport et je m’envole dans les airs
J’atterris à Bruxelles dans l’après-midi
Deux heures de bus et je suis à Durbuy
Dans une petite auberge je me pose
Un repas gastronomique et un repos s’impose
Le lendemain matin je fais mon programme
Je rejoins mon amie et son fils Sam
Visite de la petite ville et ses maisons de pierres
Chemin faisant on arrive au parc de la topiaire
Impressionnant de féérie et de beauté
Ce jardin insolite aux sculptures végétales variées
Avec des formes de personnages ou d’animaux
On déambule dans les allées on admire le château
Sur les panneaux des informations sur la faune et la flore
Et sur cette collection de buis unique en Europe
Une journée inoubliable on en a pris plein les yeux
On repart par les petites rues étroites fatigués mais heureux
2021, L'Odyssée estivale : arrêt d'écriture (joye)
Eh ben, merde
Ma rédactrice terrienne ne se porte pas bien en ce moment. Elle est peut-être allergique aux arbustes kitsch, je ne sais. Je sais que ça ne marche pas super, parce qu'elle a pris rendezvous chez sa toubibienne, et elle ne fait jamais ça. En tout cas, elle et moi ferons une pause cette semaine. En toute bonne connaissance de cause, je lui ai fait cet arrêt d’écriture estivalienne. On se reverra bientôt ! Tchao !
fin de transmission
la Belle au Buis dormant (Ilonat)
Nous n’irons plus au bois
Pierrot s’en est allé
Me laissant seule ici
Aux regards exposée
Entrez dans la danse
Mais faites silence
Riez, pouffez
Moi j’en ai le cœur brisé
Je suis la Belle au Buis dormant
Tout au bout de l’allée
Pleurant mon ami Pierre
Pour toujours en allé
Pierrot c’était ma vie
C’est lui qui m’a sculptée
Dans ce massif de buis
Tout au bout de l’allée
A l’orée du matin
Chaque jour il venait
M’appeler son aimée
En me prenant la main
Je suis née de sa main
Alanguie de bonheur
Frémissant sous sa main
Oh ! mon tendre sculpteur
Avec quelle tendresse
Il maniait ses ciseaux
Ses peignes et sa brosse
Peaufinant ma beauté
Hélas ! Un jour le Châtelain
Le maitre de ces lieux
Surprit mon amoureux
Qui m’effleurait les seins
Il cria au sandale
A l’impudicité
Un crime impardonnable
Sur sa propriété
Il le fit mettre aux fers
Et condamner à pendre
A pendre et mettre en terre
Au pied de son gibet
Et moi l’on m’étendit
Sur un lit d’infamie
Sous des regards pervers
Et une pluie de quolibets
Je suis la Belle au Buis dormant
De toute éternité
Pleurant mon ami Pierre
Pour toujours en allé
Oh ! Passants qui passez
En vous esbaudissant
Devant ma verte nudité
N’y aura-t-il personne
Pour mettre sur la tombe
De mon Pierre adoré
Une branche de buis
Qui lui rappelle son aimée
Étape 6 : la Finlande (Kate)
Oui, la Finlande
Non, je n'attendrai pas la fin
Pour parcourir cette lande
D'ailleurs j'avais trop faim
De nature
De découvertes
Plus ou moins vertes
D'ailleurs tout ce végétal
Parfois sous forme animale
Mélange
Étrange
Dans les parcs
Et jardin
On remarque
Ce travail sans fin
Tiens plus simple
Une statue
S'éveille
Nue
Dans le plus simple
Appareil
Mais plus loin
L'amour est là
Dans un coin
Un peu plus bas
Sur les parcs
Suivons Georges Charpak
Entre Tuileries
Et Montsouris
Pour revenir à notre sujet
Magnifique
Finlande fractale telle un objet
Mathématique
J'ouvre une parenthèse.
(Un auteur finlandais m'avait enchantée en cet été, même si presque toute l'action se passait à Londres mais cet autre auteur a choisi son pays pour cadre.
J'ai vécu alors au rythme du héros parcourant les rues et les bois pour trouver des champignons et les conditionner sous toutes les formes (même en tubes !) et commercer avec le marché japonais (nous y revoilà !)...
... Haletant et drôle, comme le titre le laisse penser.)
Je ferme la parenthèse.
Prochaine étape : l'Alaska ou le Kazakhstan ?
N.B. : quatre premières photos prises au Jardin Lecoq (sous la pluie) et celle des champignons au Parc Thermal, dimanche 1er août 2021
Fantaisie buissonnière (Vegas sur sarthe)
Pour quelqu'un qui ne maîtrise pas l'art des topiaires je m'étais plutôt bien débrouillé.
Ça m'avait coûté deux lames de taille-haie et quelques coupures de doigts au sécateur mais Germaine était aux anges en découvrant sa callipyge statue de buis taillé.
Après un échec cuisant de sculpture sur notre vieil érable pourri qui ressemblait plus à un mammouth antédiluvien qu'à ma Germaine, après qu'elle m'eut fait la gueule comme elle sait si bien faire pendant une semaine, j'avais eu l'idée de tailler ce grand buis près de la cabane au fond du jardin.
Inutile de faire poser mon modèle des heures entières car je connaissais son corps par cœur et notre voisin eut été trop content de se rincer l'oeil.
Le buisson alangui buissonnait joliment sous le soleil de juillet.
« C'est très ressemblant » s'exclama t-elle en me sautant au cou.
« Tu es mon Gaughin » ajouta t-elle, un peu fâchée avec les arts et les artistes.
Je ne relevai pas, Gaughin s'étant essayé à la sculpture et puis ça rimait presque avec Rodin.
Un couple de tourterelles s'envola bruyamment de sa chevelure végétale, ajoutant à la poésie de l'instant ; Germaine battait des mains comme une gamine.
Je ne l'avais pas vue aussi enthousiaste depuis que je lui avais offert ce magnifique aspirateur sans fil de chez Lidl sur lequel elle pestait chaque semaine.
Dérangé par le bruit, un écureuil roux qui passait par là – la queue en panache – s'enfouit vicieusement dans l'intimité touffue d'un endroit que la décence m'interdit de nommer mais Germaine – toute à sa joie – ne le vit pas et c'était aussi bien pour nous deux.
Déjà Germaine téléphonait à ses copines … le week-end promettait d'être riche en visites
La nuit (TOKYO)
La nuit, je respire.
Je vois l’ombre des loups, courir sur les murs
Dans ce corps de futaies, je trompe les oiseaux frôleurs de lumière.
Ils y font des nids douillets et replient en dormant leurs ailes froides.
Perdu dans le grenier des arbres, la nuit j’ai peur. J’ai peur de perdre le soleil et la lune.
Mon cœur se tait le soir , perdu dans un buisson de vagues .
La jeune source du vent colore le vert sombre de ma robe.
Je suis sans visage, sans regard , mais dans le corps de tous ces arbres à qui j’ai volé un brin d’âme je souris.
Loin de ses crayons et pinceaux, Papa sculptait (Vanina)
Lorsque j’ai vu le cliché de ce défi #675, c’est une autre photo qui m’est revenue en mémoire.
Notre ami Jean, ami de la famille, n’aurait pas manqué de vous préciser -car c’est lui qui avait eu ce bon mot-, qu’à l’époque où fut prise cette photo, j’étais Escalope! Pourquoi Escalope? Simplement parce que lorsque mes parents racontaient des anecdotes de leur vie d’artistes, parfois -trop souvent à mon goût de petite dernière d’une fratrie de six-, ils leur arrivaient de me prendre à témoin, et tout à coup cette phrase tombait comme un couperet: «Ah oui, mais toi, tu ne peux pas te souvenir, tu n’étais pas née...» vous voyez? Pas née... Escalope panée!
Bref, nous sommes à la fin des années 50, l’œuvre de mon père est exposée régulièrement chez Bernheim et à la Galerie-librairie de la Danse tenue par la critique et mécène, Gilberte Cournand. Des toiles, des dessins sont exposés, mais aussi des projets de ballets: E=MC2, Ecce Homo, etc. Certains sont achetés par le chorégraphe Joseph Lazzini. qui les mettra en scène à l’Opéra de Marseille, dans les années 60. Papa réalisera le plus souvent les décors et les costumes qui vont avec ses chorégraphies, il mettra aussi en scène des happenings. Il a même été porté en triomphe par les étudiants des Beaux-arts auxquels il avait demandé de l’aide. Mais je m’égare...
A cette époque, Papa, qui enfant rêvait de devenir danseur, est reconnu pour être un spécialiste de la danse, il illustre des articles pour La Danse, Toute la danse, Musica, etc. Il est aussi connu comme peintre de nus.
Revenons à cette photo prise pendant les vacances, car je suis comme toute ma famille parisienne. Inlassable créateur, Papa ne savait pas s’arrêter. Je vous le dis, car je vous sais capable de garder un secret, la jeune femme allongée sur cette plage vendéenne, c’est Maman.
Dikke Mathille (Adrienne)
A la veille de la guerre, Georges Grard travaille à une œuvre qu'il appellera "La Mer". Comme souvent chez lui, il s'agit d'une femme aux rondeurs voluptueuses.
Après la guerre, le casino Kursaal, détruit par les Allemands, est reconstruit. Les Ostendais demandent à Georges Grard une sculpture pour l'orner: ce sera "La Mer".
Mais on est alors au début des années cinquante et cette nudité est jugée choquante. Au même moment, d'ailleurs, l'évêque de Tournai menace et proteste contre une autre œuvre de Georges Grard, La Naïade: c'est l'évêque qui gagne la dispute et la pauvre naïade sera reléguée sous un pont où elle ne risque pas de choquer le regard du passant.
A Ostende, c'est le journal local, De Zeewacht, qui mène le combat contre "cet outrage aux bonnes mœurs" et lui donne son surnom, Dikke Mathille.
En réalité, c'est plutôt la pauvre baigneuse qui est outragée: on la peinturlure, on lui jette des pierres, on essaie de la détacher de son socle...
Elle a finalement été déplacée: les édiles ostendais ont cru qu'elle serait plus à l'abri si elle se trouvait entourée d'eau, dans le parc. Là, les "blagues" ont continué, comme par exemple jeter des kilos de poudre à lessiver dans son plan d'eau pour qu'il se transforme en bain moussant.
Ces dernières années, il est parfois question de la remettre à sa place d'origine, au-dessus de l'entrée du Kursaal: c'est l'occasion d'un nouveau débat autour de Dikke Mathille, qui fait désormais partie du folklore ostendais ;-)