Libre air (Kate)
Libre air
Ne serait-ce pas Adam Black ?
B comme Black
Blackbird
Oiseau
À ma fenêtre
Bourrée en mi mineur de
Bicorne empanaché
Du général Desaix (*)
Sur lequel des pigeons
S'apprêtent à nicher
Après mûre réflexion...
Non, je n'allais pas oublier
De louer
Ce libre air
Écossais
Et du libraire
Au liber
Remercier le hêtre
Le bouleau
Pour le cahier
Pour le papier
Du rouleau
Au parchemin
Au velin
Au livre
Aux livres !
(*) prononciation : "deuzé"
729 avant JC (ou presque) (Nana Fafo)
Une petite histoire de merde.
ou le déroulement d'une construction "intérieure"
En voyant ce promeneur d'aplomb,
Ronchonchon se demanda si il était en plomb.
Il semblait rester de marbre,
à l'idée d'aller là où il allait... (lui et le promeneur !)
Vers lui-même ? luisant au loin, dans l'épais brouillard
que la vie met sur notre chemin ?
Même la mouette posée nonchalamment sur sa tête,
le rendait stoïque, tel Zénon (le philosophe, pas le guitariste !).
Allait-elle couler un bronze, la garce ?
Sur un gars en bronze, c'est pas banal !
Surtout qu'il ne peut même pas "se chier dessus", quel vulgaire !
Il peut juste se "faire" chier dessus...
un petit mot qui fait toute la différence,
entre avoir peur et se faire "emmerder" par les autres.
Encore que, et sans vulgarité, du 2e peut naître le 1er,
vice et versa.
La fiente au coeur de ses interrogations,
Ronchonchon ne peut s'empêcher, quand il s'agit de caca
de penser à se rouler dans la gadoue.
Il espère qu'il ne sera pas traîner dans la boue
avec cette petite histoire de merde, le bougre !
Cette activité commode de roulage,
contribue au bonheur de Ronchonchon, vous savez ?
N'y voyez aucune pelle, mes cochons !
Ici, on parle de bouse
et non de se rouler des galoches.
C'est aux commodités, qu'une réponse est apparue.
Christophe André le dit dans son livre "La vie intérieure"
Chapitre 15 "Le petit coin - voie d'accès à sa vie intérieure"
"... tout ce dont la vie intérieure a besoin s'y trouve :
le calme et la solitude, la possibilité de recueillement
et l'absence de sollicitations extérieures..."
Vous pensez que la mouette le savait
en se posant sur ce goguenot géant pour oiseau ?
Quelle goguenarde !
Merde alors !
Si les mouettes commencent à faire du développement personnel
on va pas s'en sortir...
Belle lecture créative.
Ré/création (Zigmund)
Dans un coin isolé du parc trônent presque côte à côte 2 statues fort peu vêtues : l'une représente un jeune garçon, et l'autre une jeune fille.
Et voici qu'un ange apparait et leur déclare : " nous vous observons depuis quelques siècles et nous avons constaté que vous avez eu jusque là une conduite exemplaire". Aussi avons-nous décidé de vous faire un cadeau, une récréation en quelque sorte : pendant 2 heures vous allez prendre vie et serez libres de faire ce que vous voulez. Go and enjoy !
Les 2 statues s'animent, se regardent, sourient et foncent vers les fourrés proches, et dans leur course abandonnent les quelques voiles qui cachaient leur intimité.
Peu de temps après, on voit les buissons qui s'agitent drôlement, on entend des cris, des hurlements non humains, des rires, on voit des objets divers voler ... on imagine facilement le film classé X.
Nul besoin de jouer les voyeurs : on entend le garçon dire à la jeune fille : "ça suffit ! maintenant c'est mon tour ! c'est à toi de tenir le pigeon et c'est à moi de lui chier dessus !"
PS. j'ignore si cette blague qui est une de mes préférées est connue ou non. Je profite de ce post pour signaler que toutes idées de nuisance (hors armes à feu) vis à vis de ces volatiles seront bienvenues ils se sont un peu trop servis dans notre cerisier cette année !
De la notoriété (Emma)
Autrefois le plus humble mort était quelqu'un, il comptait dans le village : on lui mettait son costume de mariage trop étroit, on drapait sa porte de tentures noir et argent, le bedeau sonnait le glas ; tous les valides, et même les boiteux suivaient son corbillard en petits pas courbés, casquette à la main, en parlant de l'orage qui avait abîmé les récoltes.
C'était au temps des chevaux et des curés.
Qui donc ici-bas, même le plus liké, laisse un trou dans l'eau ?
Pour certains, une vaguelette, un entrefilet dans le canard local : notre ami, président du club de ceci… de la société de cela… a fait partie de la fanfare… dans les années soixante.
Peu s'en souviennent, qui s'en soucie, en vérité ?
Quelques-uns méritent une entrée dans le dictionnaire, avant que leur notoriété passagère, comme celle du mot biloute, soit balayée par une nouvelle promotion de morts médiatiques.
Plus rares encore, les éminents, qui ont porté bicorne, képi étoilé, montre à gousset et souvent noble barbe ont parfois leur buste dans un square, sur lequel fientent les pigeons.
Pour de bonnes ou de mauvaises raisons, alors que tant de belles âmes restent inconnues à jamais, une poignée flamboie çà et là dans nos mythologies, Ramsès2, Vinci, Colomb, Landru… et nos grands hommes, à qui la patrie reconnaissante dédie des flonflons chaque fois qu'il est nécessaire de requinquer ou recadrer le peuple indiscipliné, mais que parfois on déboulonne quand le politiquement correct d'une époque découvre quelque crapotage dans leur biographie.
- eh, m'sieur Victor, un selfie ?
Ben oui, j'vous ai r'connu, à votre costume de pingouin comme à la télé. Mais dans la rue, j'en avais jamais vu, un costard pareil ! C'est chic, et ça colle pile poil avec votre barbe.
Ah ! ah ! pile poil, la barbe…
Laissez tomber.
Prenez pas cet air "penseur de Rodin", comme si votre tête était trop lourde pour tenir toute seule. Ah ? Elle est si lourde que ça ? Mince alors !
Mais c'est pas comme ça qu'on fait un selfie, rapprochez votre tête de la mienne, voilà ! Neymar, y fait ça tous les jours.
Neymar. !
Laissez tomber.
Un truc à chier (Walrus)
Et c'est parti pour les noms d'oiseaux !
Le volatile le plus réputé pour le conchiage (voyez le Gargantua de Rabelais qui était "prodigieusement flegmatique des fesses") des façades et autres statues de personnages posant pour l'immortalité (limitée, y a parfois des campagnes de déboulonnage), c'est... le pigeon !
Le spécimen photographié ici n'en est manifestement pas un, les pigeons, c'est comme ça :
La statue qui nous occupe se trouvant à Edinburgh qui elle-même se situe sur l'estuaire de la Forth (en anglais "Firth of Forth", ils sont fous ces Anglais!) et le Firth of Forth étant renommé pour sa richesse en oiseaux marins, il y a gros à parier (si bien sûr j'avais des sous) que l'animal au vu de son apparence générale appartient à la famille des Laridae et plus précisément à la sous-famille des Larinae. Bref (si j'ose dire) un truc du genre mouette ou goéland.
Ce n'est jamais simple avec ces bestioles de définir leur classification exacte parce que pour une seule espèce, il existe des distinctions de plumage entre les mâles et les femelles, les adultes et les juvéniles et pour certaines espèces plus vicieuses encore, entre le plumage d'été et celui d'hiver.
J'opterai néanmoins pour un goéland parce que c'est la bestiole qu'il me semble reconnaître (et Dieu sait s'il m'en ont volé des sandwiches ces infâmes volatiles) et que j'aime Jonathan Livingstone Seagull chanté par Neil Diamond. Et d'ailleurs dans cette même ville d'Edinburgh, ne trouve-t-on pas également une statue de Livingstone ?
Si c'est pas une preuve, qu'est-ce qu'il vous faut ?
Comment ?
Oui : "Vos gueules les mouettes !"
Statues et évolutions de leurs statuts (Laura)
Enfant, je ne regardais pas les choses comme maintenant.
Adolescente, Cannelle se souciait plus d'être aimé que des statues de son paysage environnant qu'elle cherchait à quitter pour plus de confort et moins d'indifférence. Alors, quand sa soeur lui donna rendez-vous un soir de 14 juillet devant la statue du jardin de la préfecture, de nuit, elle lui répondit qu'elle ne saurait plus la retrouver. Elle était passée mille fois devant mais ce jardin avait changé depuis son départ. Surtout, ces dernières années, comme on la recevait peu (et mal), elle ne venait plus que rarement dans son paysage d'adolescence.
Enfant, je regardais comme mes parents. Grâce à Nerval, je me pris de passion pour ses paysages puis le paysage et comme je suis insatiablement curieuse, j'élargissais (trop) mon sujet de recherche à la peinture de paysage. Je regardais aussi les portraits et tout ce qui faisait le paysage comme l'architecture et les sculptures.
Si j'avais l'occasion d'aller voir les statues de Cannelle avec elle, elle les regarderait sûrement autrement avec moi.
En attendant, je regardais seule les statues depuis que j'ai le statut de veuve. J'ai notamment admiré en juillet ces Atlantes de Puget.
Autres rivages, partie sept (joye)
Il y aura toujours quelqu’un qui te chiera dessus.
Celui à qui je pense ne mérite pas plus de mots que cela, mais je demande pardon aux pigeons qui ne le font pas exprès.
Cela les distingue d’un certain trouduc que j’ai connu.
SA GRANDEUR HUMILIÉE (François)
Drapé dans sa grandeur,
Il est, cet homme de pouvoir.
Ils connaissent le malheur,
Ceux qui cherchent à le décevoir.
Il ne supporte aucune offense,
Encore moins une moquerie
Ses réactions sont immenses,
Parfois, entrainant une tuerie.
Mais voilà qu’un pigeon,
Dépose sa fiente céleste
Sur sa tête et lui en fit don,
Après s’y être posé en souplesse,
Le prélat humilié peste,
Le petit peuple rit de cette délicatesse.