04 septembre 2010

080808 (Vanina)

Nos horizons se sont joints à la limite où
Océan et ciel se fondent en l’éternité,
Sous le signe de l’anneau, d’une promesse d’août.

Fusion et harmonie animent nos vies,
Il est mon autre, je suis son moi insoupçonné.
Avec lui, mon double et à la fois ma moitié,
Nous irons où la vie veut bien nous porter,
Ça et là, parfois brinquebalés mais
A jamais l’un à l’autre. Heureux à l’infini,
Il est moi et je suis lui, tel un miroir qui
Lie et nous dissocie. Au-delà du reflet,
L’âme devient « nous », indissolubles, unis.
Etre deux en un, le regard vers la lumière,
Suivre la route de nos rêves, l’esprit ouvert.

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21 novembre 2009

Miroir (Moon)

miroir_entier

La photo d'origine est de Didier HEROUX

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L'heure est au bilan ... (Berthoise)

Bien, l'heure est au bilan. Elle se plante devant le miroir, bien décidée à faire un état des lieux sans concessions.

Ce qui la frappe d'abord, c'est son teint d'endive. Dit comme ça, c'est morose et pas très appétissant. Ça évoque la vieille fille, les légumes bouillis, l'amertume et le sans-sel. Mais l'endive, si on la prend autrement, si on l'accompagne d'une pomme râpée et de quelques noix, si on l'assaisonne d'un filet d'huile d'olive et d'une pincée de curry, l'endive devient beaucoup plus amusante. On dit « Oh, tiens, ça c'est une bonne idée !», on en reprend.  Un teint d'endive est un teint de fête.

En continuant de s'examiner, elle voit ses yeux, des yeux de merlan frit. Ce n'est pas qu'elle soit abattue, mais la fatigue cerne et se lit dans ses quinquets. Merlan frit : repas de cantine, un huitième de citron dans l'assiette avec les patates à l'eau. Le bruit, la bousculade et dépêchons-nous. Non, le merlan frit, ce n'est pas que la salle de repas froide et assourdissante, ça peut avoir des odeurs de fêtes foraines. Les fishs and chips des ports anglais, ce n'est pas triste. On mange dehors avec les doigts, en riant et en parlant très fort. Des yeux de merlans frits, mais c'est la fête.

Elle regarde ses cheveux. En baguettes de tambour. Raides, elle qui a toujours rêvé d'une opulente chevelure bouclée, elle doit se contenter de baguettes de tambour. Mais un tambour, c'est plein d'entrain. Ça donne de l'allant, le tambour. Il y a beaucoup d'endroits où on ne sait faire la fête sans tambour. C'est dit, elle a des cheveux de fête.

Son front n'est plus lisse, il se strie, se biffure, comme une lettre pleine de ratés, comme une plaine ravinée. Pour trouver un air de fête à un front couvert de rides, il faudrait être optimiste. Ça tombe bien, c'est ce qu'elle est. Si elle avait été scoute, elle aurait choisi comme totem la grenouille rebondissante, celle qui ne reste jamais à plat bien longtemps. Un front lisse, ça donne l'air idiot, ce n'est vraiment pas intellectuel, qu'un front rompu à la réflexion, c'est autrement plus intéressant.

Dieu merci elle n'a ni les oreilles en chou-fleur, ni le menton en gras-double.

Il y a des femmes fines et délicates, ou encore nobles et racées. Il y en a qui ont des airs de dragons, de matrones, de commères. Il y a des bombes qui font se retourner sur leur passage avec leurs atouts en avant et leur derrière prêt à tout. Et puis, il y a les autres. Pas d'extrême, juste la normalité. Ce n'est pas foie gras et Sauternes, ce n'est pas non plus cassoulet en boîte et eau plate. C'est repas quotidien avec le plat du jour, un peu de verdure et avec un «  Qu'est-ce que tu bois, un verre de vin ou une pression ? ». Des fois, elle préfère le rouge riche en tanin, d'autres fois, c'est l'amertume fraîche qui l'emporte.

L'heure est au bilan et la voilà qui s'égare dans des projets de repas.

L'heure est au bilan et elle sait qu'elle est épargnée par les épreuves. Pas de détresses insondables, pas d'ivresses enchanteresses ; le bonheur quotidien, celui qu'on tisse avec méthode en remettant sur le métier, chaque jour, son ouvrage.

L'heure est au bilan et elle ferait bien une blanquette.

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Le reflet (Brigou)

Les deux miroirs de la salle de bains se font face. Sarah s’interpose entre eux.
La lumière qui éclaire son visage est douce.

Enfant on lui a dit de ne pas se fixer trop longtemps devant la glace, qu’elle risquait d’y voir le diable. Alors elle restait là à attendre, inquiète, mais curieuse.

Plus tard, après avoir compris qu’elle n’y verrait jamais que son image, Sarah aime à se regarder.

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L'Autre reflet de moi-même (Virgibri)

virgibri

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Miroir (Teb)

Miroir,
Mon beau miroir...
Dis moi si l'âme humaine
Est le reflet des cieux...
miroir
Miroir,
Mon beau miroir...
Dis moi pourquoi, parfois...
Du tréfonds de mon âme
Surgissent des tempêtes ...
miroir_2

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REFLECTION... (Anthom)

Miroir, au haut de la tour de quel manoir, accroches-tu l'éclat de lune qui miroite à ta surface?
Quel minois y accroche son reflet que le tain renvoie à son admiration?
N'est-ce pas Vénus qui éparpilla ses multiples miroirs bleus dans le jardin ?
Ou une fée facétieuse qui parsema de délicates ocelles la queue du paon?
Quel ténébreux Narcisse se mire dans l'eau noire de l'étang, aspiré par son tremblant et mortel reflet?
Quelle angoisse plus aigüe peut étreindre la gorge de celui qui sonde d'un regard incrédule la surface aveugle du miroir vide?
Quelle hallucination spéculaire s'échappe du miroir vénitien pour affoler celui qui, dans sa folie, croit soudain voir son image renvoyée par le mur nu, dans un terrible face à face?

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psyché (Poupoune)

Je me regarde et ne te vois plus.

Mes yeux se sont éteints de ne plus s’accrocher aux tiens.
Ma peau s’est ternie de ne plus frémir sous tes caresses.
Mes lèvres ont fané de ne plus recevoir tes baisers.

Reviens-moi vite : tu me vas si bien au tain…

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'tain ! (Joe Krapov)

 

‘tain !

Le type dans le miroir
Semble de plus en plus
Etonné de me voir !

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‘tain !

Le type dans le miroir
A bien du mal à croire
Que j’ai déjà 20 ans !

 

‘tain !

Je n’ai plus le temps
D’admirer les grimaces
Qu’il me faisait enfant !

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autop7

‘tain !

Le type dans le miroir
Ca lui tire sur la mine
Que les jeux se terminent,
Qu’il faille prendre la route
Aller gagner sa croûte
Et que cela nous coûte !

 

‘tain !

Le type dans le miroir
Peut bien aller finir
Un jour dans un mouroir

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autop5

 

‘tain !

Moi je le sais très bien
Que je n’ai pas changé :

J’ai une âme d’enfant,
Je joue toujours dehors
Avec mon appareil à arrêter le temps

 

‘tain !

Le type dans le miroir
A peut-être raison
D’un certain point de vue.

C’est qu’au fil des saisons
Quelque chose évolue :
Les miroirs, maintenant,
Deviennent déformants !

‘tain !

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Zélie, Tonton André et le Grand méchant loup (Zie)

− Miroir, mon beau miroir, dis qui c’est la plus belle ? C’est moi, pas vrai ?, racontait Zélie, 4 ans et demi, en se mirant dans son miroir. Ses petits doigts encore boudinés lissant ses longs cheveux aux reflets dorés, tandis que ses pieds écrasaient prestement sa robe jaune en satin effilée. Robe un peu trop longue, que sa cousine, après bien des tergiversations, avait accepté de lui prêter, bien qu’elle ne lui aille plus depuis bien des années, contre la promesse que Zélie jouerait le chien, un peu plus tard dans la soirée. Son visage poupin se reflétait dans un splendide miroir de princesse à coquillages incrustés offert par tati Linette l’été dernier, à son retour de l’île de Ré et que son papa avait accroché religieusement, pas trop haut sur le mur de sa chambre, pour qu’elle puisse s’y admirer à loisir.

−  Non !, lui répondit sa cousine Hortense, pimbêche assumée de 7 ans à peine et qui se croyait déjà descendante des plus grandes lignées de reines du monde, toutes en même temps, s’il vous plaît, parce qu’on ne parle pas de n’importe qui, « J’ai pas envie de jouer à Blanche-Neige. C’est nul, Blanche-Neige ! Ma maman, elle dit que c’est des histoires de poul’mouillées ! Attends, on va jouer à un autre jeu. Tu as des peluches ? »

Zélie vida devant elle un grand bac de peluches et en sortit sa préférée : le grand méchant loup. Elle avait pour habitude de l’enfoncer tout au fond du bac, le soir, avant d’aller se coucher, histoire de s’assurer qu’il ne viendrait pas lui croquer les doigts de pieds pendant la nuit, comme lui avait raconté Tonton André, un jour de grande forme, voilà un bail déjà. Lui, il avait bien rigolé, persuadé qu’elle n’avait pas compris ou que la peur à cet âge-là n’existait pas. Mais il n’y connaissait rien, c’était un vieux tonton célibataire, qui préférait courir la demoiselle, jeunette, de préférence, que s’embêter avec femme et gosses. Ses neveux et nièces lui suffisaient et pour chance, il en avait une ribambelle.

Zélie qui tenait sa perle de nounours dans sa main la présenta à Hortense :

− Tu veux mon grand méchant loup ?

− Oui, bonne idée !, lui répondit Hortense, tandis qu’elle commençait à se remuer les méninges pour trouver un jeu intéressant. Sa mère ne lui lisant jamais d’histoires et la laissant la plupart du temps jouer toute seule dans sa chambre, son imagination se trouvait un peu courte et elle avait bien du mal à inventer.

Zélie, bien plus zélé qu’Hortense lui arracha la peluche des mains et recommença sur son thème chéri de Blanche-Neige. Ses parents lui avaient lu tous les contes possibles et imaginables, des vingtaines de livres ou plus. Mais Zélie ne voulait rien entendre. Seule comptait Blanche-Neige, c’est tout juste si elle n’était pas sourde aux autres histoires. Elle attrapa son méchant loup fermement par la peau du dos et se posta devant son beau miroir

− Miroir, mon beau miroir, où est la méchante reine, tu sais, la sorcière moche ! Elle a donné la pomme avec du poison qui a dormi Blanche-Neige. Il faut la punir pour la bêtise ! Zélie avait du mal à prononcer distinctement tous les mots que sa tête voulait dire tout en même temps.

C’est alors que Tonton André est entré. Il écoutait depuis un moment sa petite nièce derrière la porte. Et il se met à rire.

− Va moins vite, ma chérie, tu veux dire trop de choses à la fois et tout se mélange !

Il s’approche de Zélie qui se trouve vexée. Et regarde effarée le Grand méchant loup censé punir la sorcière de son méfait.

− C’est ça ton Grand méchant loup, ma puce ?, demande-t-il en riant, on dirait un petit chiot tout mignon ! Fais-lui plutôt un câlin ! Tu sais que c’est un petit husky, tu sais les chiens de traineau, qui vivent dans le froid, avec le Papa-Noël ?

− Non, c’est pas un chien, lui dit Zélie de plus en plus zélée, c’est un loup et c’est toi qui me l’a donné pour qu’il me croque les pieds la nuit… Alors, si c’est un loup, ça fait peur ! Tandis qu’elle dit ces mots, elle avance et manque s’entraver dans sa longue robe brillante.

− Zélie, tu devrais enlever cette robe, elle est trop grande pour toi, tu risques de tomber et de te faire mal, lui conseilla Tonton André.

− Mais moi, je veux être grande, arrête de me dire que je suis petite ! C’est pas très gentil, rétorqua la petite fille.

Tonton André se retourna. Quelle ne fut sa surprise lorsque ses yeux se posèrent sur le miroir kitchissime de tata Linette, de découvrir en lieu et place du reflet du craquant petit chiot, un loup terrible, aux babines acérées, bavant et montrant les crocs dans une grimace qui aurait effrayé l’adulte le plus incrédule qui soit prêt à lui bondir dessus. Déstabilisé, il quitta la chambre sur le champ.

Ce fut ce jour-là que Tonton André fut définitivement mouché.

Moralité : Une chambre d’enfants est un royaume aux mille surprises. Ce n’est pas là un endroit pour les grands. Des choses bien curieuses peuvent s’y dérouler. Laissez la magie opérer et affairez-vous donc à des occupations de votre âge… Il vous faut accepter qu’il y ait des choses qui ne vous regardent pas !

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