Sont allés au charbon
(comme mon épouse qui est allée chercher ce morceau
à - 700m à Zolder )
Laura ; Walrus ; maryline18 ; Lecrilibriste ; Vegas
sur sarthe ; JAK ; Kate ; joye ; Adrienne ;
bongopinot ; Vanina ; Ilonat ; petitmoulin ; Joe
Trou noir - tiniak (tiniak)
Tout va bien
Tout va bien…
Le doux printemps s’en vient fendre ce bel oignon
C’est quoi déjà son nom ?
Tout va bien
Tout va bien…
La rage fait son trou dans un poitrail exsangue
C’est quoi, le prochain angle ?
Tout va bien
Tout va bien…
La lune est allumée, quand meurent les étoiles
C’est d’amener la voile ?
Tout va bien
Tout va bien…
Le socle expire enfin, et remonte au charbon
loupiote-gaz au front
Tout va bien
Tout va bien…
La cage a fait son œuvre et patiente à son tour
un grisou dans le four
Tout va bien
T’ ...!!
“M’amour…”
Au charbon, Joe Krapov ! (Joe Krapov)
Je suis prescient ou quoi ? Dans mon insomnie du 19 mars, vers les 4 heures ou 6 heures du matin, j’ai écrit cette krapoverie-ci, qui peut se chanter sur l’air de cette publicité :
L’HOMME D’AUJOURD’HUI, CE RENÉGAT !
On oublie vite comme hier
On vécut d’industrie charbonnière
On a oublié pour de bon
Qu’il y eut une bataille du charbon
On passe le chiffon du malheur
Sur le destin de Jean l’mineur
Qui descendait chaque jour au fond
Pour qu’vous vous chauffassiez au charbon
Songez-y donc la prochaine fois
Que vous irez au cinéma !
Le lendemain, sur le Défi du samedi, qu’est-ce qui sort du dictionnaire Walrussien ? «Houille» !
Une occasion en or de rendre hommage à mes ancêtres mineurs avec cette chanson accentuée «comme là-bas, dis !».
Le ciel peut bien s'ouvrir (petitmoulin)
Le ciel peut bien s'ouvrir
à la lumière du jour
ou se blesser au tranchant
de la mélancolie
L'oiseau peut bien chanter
et la fontaine se taire
Dans ton caveau de houille
au fond de la terre
un pic fait des trous
dans tes pensées
la lueur d'une torche
joue avec l'ombre
de ta peur
Couvert de suie
tu meurs de trop de nuit
qui coule dans tes veines
Des crassiers recyclés ! (Ilonat)
Aïe, houille ! Déjà vendredi soir
Et pas écrit un mot sur cette histoire de charbon
Que même un gars du Nord en avait fait une chanson
Il parlait des crassiers
Il parlait des corons
Avec ses gueules noires
Qui descendaient au fond
Avec la peur au ventre par ces petits matins glacés
Pour ne rentrer qu’au soir cassés et harassés
Et sans même entrevoir sans même imaginer
Une autre vie un autre ailleurs
Ensoleillé
Ouille ! Ça fait froid dans le dos
La vie de ces gens là
Ces paysages là
Les terrils, les corons
Avec ce ciel si bas si lourd
En guise d’horizon
Mais les mines ont fermé
Laissant nos gueules noires
Sur le carreau d’un désespoir
Entouré de crassiers !
Youpi ! Heureusement que les temps changent !
Et voilà nos terrils reconvertis en sites touristiques
Classés Numéro 3 au Palmarès
Des 20 destinations recommandées par un célèbre quotidien du soir :
« Vestiges d’une épopée industrielle révolue, ces pyramides noires renaissent à la vie ! Sous les rayons d’un soleil d’automne, de grands aplats de vert viennent se détacher sur le noir du carbone… sur leurs pentes, le pavot cornu pointe encore ses petites fleurs jaunes. Au printemps, l’épervier picorelle, l’œillet, l’églantier ou le prunellier prolifèrent à loisir. … trois cents espèces de plantes, d’oiseaux, de lézards et de batraciens… »
Un parcours idéal pour randonner, courir ou pratiquer la marche nordique…
Allons, séchez vos pleurs
Gueules cassées et gueules noires
Vos crassiers de misère sont devenus terrains de jeux
Terri- loisirs et terrils de mémoire
Tant qu’il y a de la vie
Il y a quand même un peu d’espoir
Un torrent d'émotion par bongopinot
J’admire ce cours d’eau
Et son chant d’émotion
Une cascade de mots
M'arrive comme une vision
Je sors donc ma plume
Et note tous ces trésors
Qui déferlent et écument
Dans un torrent de lettres
Une étincelle de tendresse
Une vague de richesse
Me plonge dans ma rêverie
Et dans un élan de vie
Je puise mon énergie
Dans cette houille blanche
W comme wallon (Adrienne)
Ce devait être au début des années septante quand le téléphone a été installé: les nouveaux voisins ne s'appelaient plus Albert et Julia et ils n'avaient pas le téléphone.
Généalogix (Kate)
Dans les Combrailles (comme ailleurs*) depuis le Moyen-Âge (voire avant), on fabriquait du charbon de bois pour aller le vendre dans la plaine de Limagne.
On vivait de peu : quelques légumes, quelques poules, quelques lapins, quelques vaches... J'ai des souvenirs durables du début des années 70 ("Seventies") où des cousins vivaient dans une pièce unique dans une masure au sol en terre battue, où le lit tutoyait la table et où je disais que je n'avais pas soif pour ne pas boire de l'eau dans un verre aussi culotté, gens humbles et chaleureux que mon père aimait.
Mon arrière-grand-mère Anne descendue au marché de la petite ville vendre le contenu de son panier y est restée. La vie y était rude aussi : le froid, le travail, la pauvreté. Les hommes voulaient partir : à l'armée, aux colonies ou finissaient par arriver à Paris au départ de Pont-du-Château avec les bateliers de l'Allier puis de la Loire et souvent restaient à la capitale où Dame Misère les attendait aussi.
Ils ont fait porteurs d'eau pour les bourgeois : eau froide, eau chaude... Et puis le métier s'est éteint. Ils ont porté des sacs, roulé des tonneaux sur les quais de Bercy : du bois, du charbon, du pinard, du sable, du bois... Certains ont pu accéder à un petit commerce "Bois, charbons" et d'autres travailleurs venus du Massif Central et d'ailleurs ont grossi leurs rangs.
Les bougnats, comme on les a surnommés. Ils étaient plutôt les "Auvergnats de Paris" mais "bougnat", c'est plus court. S'ils ont transporté de tout, certains, plus entreprenants, ont monté des bistrots dans le sud de Paris : 11ème, 12ème, et même le Flore au Quartier Latin et tant d'autres...
À la fin du 19ème siècle, les "filles-mères" n'avaient souvent d'autre recours que d'abandonner leur enfant non désiré. Ma grand-mère est née ainsi à Paris 14ème de père inconnu et a été mise directement à l'Assistance Publique par sa mère Claudine. Comme le décrit si bien Ivan Jablonka dans "Ni père, ni mère", elle a, comme tant d'autres été placée dans une ferme loin de Paris où l'on travaillait plus qu'on ne mangeait, comme il se doit...
Comment a-t-elle pu rencontrer mon grand-père en ville ? Par le bal, par hasard... Je ne sais. Mon père, qui aimait bien tout savoir (et aimait raconter), ne l'a jamais su : on était plutôt du genre "taiseux" sur ces choses-là. D'une servitude à l'autre, ils se sont mariés et le chef de cette famille était Anne. Veuve prématurément, elle allait monter un café pour gagner des sous... Pas grand chose : ma grand-mère malheureuse, mon grand-père sombrant dans l'alcoolisme, deux de leurs trois enfants aux destins tragiques.
Parmi tous les monuments de Paris que mon père aimait, du Père Lachaise à Montmartre, des Champs Elysées au Louvre, des quais à Saint Michel, j'ai mis longtemps à comprendre pourquoi le Lion de Denfert figurait sur la liste : les branches cassées de ses origines maternelles, peut-être...
(*) et encore dans la forêt anglaise au XXIème siècle évoquée dans l'épisode de "Inspecteur Barnaby" (dont je ne retrouve pas le titre) où Joyce va chercher du charbon de bois pour organiser un barbecue pour l'anniversaire de John et se retrouve nez à nez avec des crânes humains...
(**) dont ma première rencontre en 2018, suite à La Grande Librairie, avait été "En camping car"...