Nous ont parlé de leur obsession (What else ?)
Laura ; Lecrilibriste ; Kate ; TOKYO ; maryline18 ;
Walrus ; Adrienne ; Joe Krapov ; joye ; bongopinot ;
Mon obsession par bongopinot
Nuit et jour ils m’obsèdent
Ils sont ici ils sont partout
Dans ma vie ils se succèdent
A gauche à droite c’est fou
Aujourd’hui tout comme hier
A chaque coin de rue
Sur des murs des barrières
Je les ai vus et bien vus
Tous les chanceux en possèdent
Et en déversent toute la journée
Parfois il arrive qu’ils les perdent
Et leur vie s’en trouve bouleversée
Obsédé je le suis je l’avoue
Mais c’est pour être meilleur
Oublier les chagrins qui secouent
Et retrouver espérance et douceur
Une obsession du lundi au dimanche
Que je dépose sur ce billet
Je vous l’offre en avalanche
Mais pas de crainte en toute amitié
Quand j’ai découvert cette abondance
Je ne me suis plus jamais sentie seule
Ils ont la force et la puissance
Ils rassemblent ils consolent
Lorsqu'ils croisent mon chemin
je les place les déplace les emboîte
Et les aligne de mes mains
Ils résonnent et ils flattent
Et bourdonnent à mes oreilles
Mes mots qui m’obsèdent
Mes mots qui me réveillent
Confectionnent des phrases qui envoûtent
Quand je pense à Fernande... (Joe Krapov)
Avez-vous remarqué ? En français on est surtout obsédé par des mots de quatre lettres :
SEXE, MORT, FRIC…
De beaux exemples nous en sont donnés par Georges Brassens dans son œuvre chansonnier.
Passons très vite sur "Mélanie", "Fernande", "La Fessée", "Le Blason", "Le Pornographe", "La Nymphomane" ou "Je suis un voyou".
Citons pour le point 2 "Le Testament", "Le Fossoyeur", "La Supplique pour être enterré sur la plage de Sète", "Les Funérailles d’antan", "La ballade des cimetières", etc.
A part "L’Assassinat", il y a peu de chansons sur le thème de l’argent mais la raison en est simple : la troisième obsession de Brassens, ce n’est pas le fric, c’est le flic !
D’où "Hécatombe", "Le Mauvais sujet repenti" et surtout celle-ci « Le Nombril des femmes d’agents » que je viens d’ajouter cette semaine dans ma guitare.
O comme obsédé! (Adrienne)
"Obsédé sexuel" disait le petit frère, qui avait le chic de rapporter de la cour de l'école - ou des réunions de louveteaux, dans ce cas-ci - les termes les plus choisis.
Parfois le père essayait mollement un "Tu sais au moins ce que ça veut dire?"
Parfois la mère s'insurgeait: "Arrête avec ça! C'est vulgaire!"
Peine perdue: il allait falloir d'autres tactiques.
Par exemple, s'attaquer au nerf de la guerre:
"Dorénavant, tu mettras un franc dans cette tirelire chaque fois que tu diras un vilain mot", dit la mère, qui avait dû trouver ce conseil dans son magazine féminin.
Mais au bout de quelques jours, quand il disait une grossièreté, la mère faisait la sourde oreille et le père continuait de lire son journal.
Peut-être que si on ne réagit plus, ça s'arrêtera tout seul? ont-ils dû penser.
Coîncidence (Walrus)
Comme d'ordinaire, je maudis mon côté impulsif qui me fait choisir des mots biscornus dont je n'ai pas moi-même la moindre idée de comment je vais bien pouvoir les utiliser.
C'est vrai quoi, est-ce que j'ai une tête d'obsédé ? (ou une gueule d'atmosphère ?)
Quoi, "Encore que..." ?
Toujours est-il que la recherche d'une idée commence à tourner à l'obsession.
Et tandis que j'échafaude des scenarii plus abscons les uns que les autres, je parcours mon courrier et je tombe sur quoi, je vous le donne en mille ?
Un lien vers un message du nouveau CEO de mon ancien employeur. Je clique distraitement et qu'est-ce qui apparaît sous mes yeux exorbités ?
Moi, la satisfaction du client seize ans après avoir quitté l'entreprise, ça commence tout doucement à quitter le champ de mes préoccupations majeures.
Par contre, pourquoi est-ce qu'ils ont attendu que je ne sois plus là pour mettre enfin à la tête du groupe autre chose qu'un vieux schnock revèche ?
Voilà, la question commence déjà à m'obséder !
Moins quand même que l'image de la nouvelle CEO...
Le cerf-volant, (maryline18)
Des cris me réveillent. Des bruits me font sursauter. Je devine très vite ce qui se passe dans la chambre d'à côté. J'ai peur. Je pourrais aller chercher de l'aide, comme l'autre jour, quand je suis arrivée chez la voisine, affolée, mais ça ne servirait à rien, elle me l'a bien dit : " On ne peut rien faire d'autre qu'attendre... attendre qu'il se calme". Je me cache sous la couverture mais rien n'y fait, sa voix , les cris de maman, les gros mots, j'entends encore tout. Mon coeur cogne fort dans ma poitrine et j'ai froid. Je pleure le nez écrasé dans l'oreiller et puis je respire un grand coup et je me lève. Mes jambes tremblent comme si j'avais bu.
J'ai trop peur pour allumer la lampe alors je marche comme si j'étais aveugle, avec les mains en avant. Voilà la porte de l'amoire. Je l'ouvre. Je cherche des vêtements secs. Maman a raison, je suis une salle fille. Quand elle découvrira mes draps elle sera furieuse et prendra le martinet. J'ai honte. Le soir, avant de m'endormir, je demande au p'tit Jésus de m'aider mais il ne m'entend pas, il ne m'entend jamais... poutant je le supplie de faire quelque chose pour que papa ne soit plus méchant.
Maman est toujours fatiguée et ne range plus le linge. Je ne trouve rien à me mettre. Je déscends l'escalier sur la pointe des pieds. Les doubles rideaux laissent entrer assez de lumière pour y voir clair. Je suis enfin dans le salon. Je fouille dans le tas d'habits jetés sur le canapé. Je prends ce que je trouve : un slip de bain à mon frère et un pyjamma trop grand. Je l'enfile et replie les bords. Je ne veux pas remonter dans mon lit mouillé alors je me recroqueville sur le divan et me couvre avec le linge.
Dehors, les arbres sont secoués par le vent, ça fait du bruit. Leur branches, jouent à cache-cache avec les lampes et jettent des ombres montrueuses dans la pièce. Ici, un tigre, là un montre, plus loin, un loup ! Je ferme très fort les yeux pour les faire disparaître. Je me réchauffe peu à peu et m'endors. Tout-à-coup, j'entends les pleurs d'un bébé. J'ouvre les yeux et m'assieds pour mieux entendre et je l'entends encore . Ni une, ni deux, je me lève d'un bon ! Je ne peux pas laisser un bébé tout seul dehors ! Il a certainement été abandonné, peut-être que sa mère en a eu assez de ses pipis au lit ! J'enfile mon manteau, glisse pieds nus dans mes bottes et tourne doucement la clé dans la serrure de la porte d'entrée.
Il pleut. Je mets ma capuche toute entourée de fourrure et répète tout bas : "Je n'ai pas peur, je n'ai pas peur..." Je serre les poings dans mes poches, très fort, et je marche droit devant. Je saurai le soigner, j'ai l'habitude avec mon baigneur, celui que j'ai eu au Père Noël ! Alors que je pensais le découvrir près du petit bois, deux chats bondissent en miaulant très fort. Il m'ont fait peur ! Je m'enfonce un peu plus dans le bois. La lune éclaire le sentier. Il ne doit plus être loin, je n'ai tout de même pas rêvé !... Quoique...
Les arbres me saluent comme on salue les rois et les chouettes me serrent la main, alors je serre leurs pattes et ça me fait rire... les hautes herbes plongent au sol et s'étalent en un tapis d'un beau vert foncé, comme le vert de mon manteau, devant mon passage. Il ne pleut plus, les animaux se réveillent. Les oiseaux viennent tout près de moi.
_" Bonjour les oiseaux ! vous avez bien dormi ?"
Les grands arbres aussi se réveillent et déplient leurs branches pour laisser entrer le soleil.
_" Allons, debout, bande de paresseux !" Je poursuis mon chemin.
Derrière le petit bois, se trouve le champ. Je n'entends plus le bébé pleurer, il s'est peut-être endormi ! Il faut que je le trouve ! Des belettes, en grande conversation, font rouler des ballots de paille et des corneilles me donnent la main pour traverser sans salir mes nouvelles bottes que maman m'a achetées pour la rentrée des classes.
-"Merci Mesdames, bien aimable à vous !"
Le champ sent très mauvais, je me pince le nez. Je relève la tête vers le ciel. Tout là bas, le soleil troue les nuages blancs. J'aime bien regarder les nuages avancer.
_"Ailleeeee ! " quelque chose se cogne sur moi, par derrière. Je me retourne. Oh ! C'est un papillon géant. Comme il est grand !
( Quand même, une pensée me trotte dans la tête : depuis cette nuit, je ne suis plus obsédée par la peur de me perdre et ça c'est plus que bizarre...) Alors que je suis dans les nuages, le papillon s'envole plus haut en laissant un long fil vert traîner sur la vilaine terre .
_"Mais c'est un cerf-volant ! C'est drôle, le vent lui fait faire des bonds et il déplie ses ailes, comme un vrai !
Il est tout sale tout-au-tour mais magnifique à l'intérieur !
Il a dû retomber sur terre plusieurs fois après avoir touché le ciel...
J'ai trop envie de le retenir et de lui enlever toutes ces saletés qui cachent sa vraie couleur... Ensuite, J'enroulerai la ficelle autour de ma main et je courrai si vite qu'il pourra monter tout en haut, s'assoir sur les nuages et même parler aux oiseaux, et puis voler un peu de chaleur au soleil pour me l'apporter...
Emerveillée, j'en oublie de regarder où je mets les pieds et en tentant d'attraper sa ficelle, je tombe à plat ventre dans le lisier. Beurk ! Je suis couverte de cette terre puante du haut en bas ! Mon manteau est foutu !
_"Qu'est-ce-que tu fais là, t'es tombé du lit ? " me lance maman, toute décoiffée et l'oeil gauche tout bleu !
-"Hein ? rien m'man, j'étais réveillée, c'est tout !" ( Ouf, c'était un rêve, mais il était quand même beau... )
Vous dis-je !! (TOKYO)
Ne m’appelez plus l’OBESE.
J’ai gagné ma rédemption depuis l’anneau gastrite. Ce qualificatif d’obèse ainsi ne me colle plus à la peau.
Plus jamais ces faims rebelles, maintenant je l’avoue je me sens plutôt bien. Je peux enfin dormir dehors avec mon thermos et un sac couchage.
Je ne me suis jamais aussi sentie bien. Mais voilà tout s’est déglingué après avoir tiré le fou aux jeux de tarot.
Devant mon congélateur de célibataire je rêve d’un sourire libidineux ça devient une obsession.
Cette pensée que je cherche à dissimuler et qui me fait monter le rouge aux joues. provoque chez moi des rêves . je rêve d’un homme qui ait l’odeur d’une macédoine de fruit ça devient obsessionnel .
Au fond de moi je vois la petite flamme de la compassion qui tremblote mais elle est vite noyée. Dire qu’’il y en a qui ont fondé une religion là-dessus.
Je deviens un détecteur de grivoiserie.
C’est quand même mieux que les visions du passé quand engoncé dans ma graisse abdominale je voyais des musaraignes, des mulots envahir mon appartement.
Cette obsession me délivre enfin et montent en moi les secrétions hormonales de mon futur amant .. Je suis prise d’une cadence syncopée. Il y a des choses dans notre intérieur disait ma psy qu’il faut mieux ignorer.
C‘est comme ça d’ailleurs qu’à force de jouer avec une trompette bouchée je ne suis jamais arrivée à l’instrument traditionnel le sexe !!
Quand je me balade dans la ville ; voir ces immeubles érigés vers le ciel je ne peux pas m’empêcher de voir des érections.
Comment faire toute sa vie pour ne jamais avoir rencontré cela. Le premier regard libidineux qu’on me lance et qui fait se décoller le papier mural de ma vertu je laisse tomber mon atelier de fabrication de marionnette en papier d’emballage.
Maintenant je marche en silence le long de la grande avenue. Ça y est !! je le vois, l’incarnation de mon obsession pareille à un étalon arabe rentrant langoureusement à l’écurie après une saillie.
Je sens mon anneau gastrite remontait dans ma gorge. Mon système central reste bloqué sur ses tatouages et ses bottes en serpent. Ma silhouette toute neuve va -t-elle encourager enfin ses instincts de prédateur. Je ne suis plus hostile à une pincée de perversion me dis -je .
Puis il passe devant moi sans me voir. Je tente de me réconforter, c’était peut-être un tueur en série .je n’y crois pas cette obsession m’à fait croire que j’étais une de ses filles avec une choucroute sur la tête endommageant mon potentiel et mon QI.
Mais voilà sous ma jupe c’est toujours MIAMI. !!
Obsédée par mes obsessions (Kate)
Obsédée par mes obsessions
Excédée par mes excès
Exaspérée
Par mes exaspérations
Perturbée
Par mes perturbations
Hallucinée
Par mes hallucinations
Déboussolée
Par la perte de certains boulons
Alors
J'écris
Pour nier mes obsessions
"Alors On Danse" - Stromae (D6bels)
Je danse
Pour alléger mes tensions
J'écoute des chansons
Pour obtenir quelque satisfaction
Je lis
Pour me glacer les sangs pour de bon
Je me balade
Pour respirer l'air s'il est bon
Je joue
En évitant d'en faire une OBSESSION !
« Aie confiance crois en moi » (Lecrilibriste)
« Aie confiance crois en moi
Fais un somme sans méfiance
Je suis làààààààààààààààà… »
Sur ! C'est Kaa … Qui sssussssurre tout bas !
Médusée par ces cercles concentriques
qui se succèdent sans fin et qui plongent
qui plongent, qui plongent, qui plongent
je plonge dans un vide extatique
Hallucinée par ce vertige
Yeux papillotants sous l'emprise
Est-ce un galet qui fait des ondes
dans une mer du bout du monde ?
Est-ce une illusion vagabonde
Ou une béance immonde
Qui m'avale pour m'engloutir
Est-ce un « trou noir » de fin d'un monde ?
Comme ce rêve berezina
où je tombais la tête en bas
en spirale, tournant dans le noir
sans fin dans un vaste entonnoir !
Non ! Le bosssss s'est pris pour Kaa
Et je l'entend d'ici, rire : Ah ! Ah ! Ah !
Ils veulent un défi le ssssam'di ? En voilà !
Après leurs écrits poétiques
Essayons l' illusion d'optique
Pour voir ss'ils sssssuivront jusque là !