Histoire pour adultes ronchons (Camille)
Elle a 25 ans. 25 ans qu'elle
fête ces nouvelles années qui tournent inexorablement. Les toutes
premières, évidemment, elle ne s'en souvient pas. Quoique... il y a
bien cette photo d'elle, où elle a un an, un soir de réveillon, un
chapeau rouge à élastique rouge qui lui cisaille la gorge. Déjà à cette
époque là, ça n'avait pas l'air d'être la joie.
Et puis toutes
les autres années, ça n'avait fait qu'empirer. Le nouvel an la faisait
sentir seule. L'année dernière, elle s'était même couchée avant minuit.
Elle entendait dans sa tête tous ces "bonne année, bonne santé et
blablabla" et l'année n'avait pas débuté dans le bonheur le plus
total. Et c'était toujours comme ça. Elle s'ennuyait, pleurait,
rageait, finissait par maudire le monde entier et encore plus ce
présage de nouvelle année qui commençait le nez bien bas. Le plus
énervant, c'est que quand elle faisait le récapitulatif de ces années,
elle ne pouvait jamais dire "quelle mauvaise année, vivement qu'elle se
termine". Non la plupart du temps, elle avait accompli un petit chemin
et ça lui suffisait. Quelques cata, par ci par là. On s'en remet.
Mais
ces réveillons, quel enfer !! Non, cette année, il fallait qu'elle
fasse quelque chose pour que ça change. A quoi cela servait-il de
changer d'année ? Rien. Aux bonnes résolutions ? C'est une bonne
blague. Elle, elle se les faisait 5 fois l'année ses bonnes
résolutions. Une liste dans sa tête, hop, on passe à autre chose. Non
vraiment cette année, ça allait autre chose, elle se l'était promis.
Cette
année, on ne passerait pas à 2009. 2008, c'est bien comme chiffre. Et
puis ça ne changera rien à la crise, ou encore au nombre effarant
d'acteurs morts tragiquement. (Oui, cette fille est d'un égoïsme
insurmontable). Et ce que vous ne savez pas, vous, adultes broyant du
noir, parce que tous les ans, c'est le même bazar, on se résout à ça,
puis ça et finalement, rien, nada, on change rien. Ce que vous ne savez
pas, c'est que cette fille de 25 ans est en fait une princesse-sorcière
(catégorie à part des espèces magiques et très rare en plus).
Et
voilà, la jeune princesse-sorcière arrêta le temps au mercredi 31
décembre 2008 à 23h59. Ce qu'elle n'avait pas prévu, parce qu'elle
inconsciente et aussi très égoïste (je l'ai déjà dit, mais quand même),
c'est que tout s'arrêta autour d'elle. Les gens aussi avaient arrêté de
vivre. Sur pause. Plus de bruits, plus d'odeurs, plus de sensations.
Juste ses émotions à elle, qui tourneboulaient dans tous les sens...
Elle qui ne voulait pas de solitude, elle se mit dans une colère noire,
alors qu'elle ne voulait pas de colère, ce qui l'enragea encore plus,
et elle se rendit compte qu'elle ne voulait pas non plus de rage, et
alors elle se sentit très triste, de plus en triste et se dit que ça
non plus, ce n'est pas sur la liste des émotions autorisées pour le
nouvel an. Finalement, elle pleura et se fut le bouquet final.
Et
puis il se passa quelque chose de très étrange. Elle n'avait plus
personne à maudire. Elle était réellement seule. Ce n'était plus juste
un sentiment de petite fille gâtée, c'était la réalité. Et pour la
première fois depuis 25 ans, elle se mit à se maudire, elle. Elle toute
seule et sa bêtise. Son égoïsme si superbe, qui la mettait au dessus
des gens. Elle se sentit toute petite et surtout, toute ridicule, parce
que si elle se souvenait lucidement, elle avait toujours passée ces
fins d'années avec les gens qu'elle aimait. Et que tout ça avait
disparu... Par un coup de baguette de caprice magique.
Alors la
princesse-sorcière qui était égoïste, inconsciente, seule, gâtée et
ridicule, mais aussi un peu débrouillarde (un peu) décida d'être encore
plus égoïste et de redémarrer le temps, pour les gens qu'elle aimait,
c'est à dire pour elle.
Il était 23h59. Bientôt, il fut minuit.
Elle ouvrit grandes toutes ses fenêtres qui donnaient sur les quais,
éteignit les lumières. Elle attendit quelques secondes. Les cris, les
acclamations ne tardèrent pas à fuser. Elle s'assit dans son grand
fauteuil et écouta tout ces bruits. Elle était toujours seule. Mais
dehors, le monde était plein de monde. Elle n'était donc pas seule.
Bientôt, son amoureux rentrerait et la vie continuerait. Demain, elle
ne prendra pas tout de suite de bonnes résolutions.
Elle venait
d'en prendre une bonne et cela suffisait. Les fins d'années seraient
maintenant comme les autres jours, c'est à dire différents et jamais
comme on les attend. Mais ce n'est toujours que la suite des choses,
car en réalité le temps ne s'arrête jamais....
L’homme de l’ombre (Tiphaine)
Pol Onbreuz est un nom qui ne vous dit rien. C’est normal. Vous ne le connaissez pas. C’est un homme de l’ombre.
C’est l’ombre que vous croisez sans y prendre garde au soleil de midi, c’est le vent de la nuit, la rosée du matin et le sifflement du train ce soir dans le lointain…
Pol Onbreuz a un autre nom, un autre métier. C’est un homme seul, divorcé, deux enfants grands déjà. Vous l’avez peut-être croisé déjà, peut-être l’avez-vous déjà appelé au cœur d’une nuit fébrile. Vous avez lu sur sa petite carte professionnelle un autre nom et il vous a suffi. Peu importe le nom, que l’enfant guérisse c’est tout ce qui comptait. Vous avez observé ses gestes, noté la douceur de son regard et remercié le ciel qu’il y ait encore des médecins de garde dans notre si beau pays. Vous avez pris l’ordonnance, serré la main tendue et ce n’est que quand les phares de sa voiture ont disparu au bout de la route que vous avez ajouté : « ils ne se font pas chier quand même, nous faire payer le tarif de nuit pour un rhume… ». Et vous êtes retourné vous coucher, rassuré.
Pol Onbreuz est un nom qui ne vous dit rien. C’est normal. Vous ne le connaissez pas. C’est un homme de l’ombre.
C’est la voix qui apaise, la main posée sur le ventre noué, les pieds trempés, le dos courbé parfois aussi…
Pol Onbreuz a un autre nom, un autre âge. Vous avez lu sur sa carte qu’il était né en 46, vous en avez logiquement conclu qu’il a 52 ans. Il n’a pas 52 ans. Il n’a pas d’âge. Il a eu celui d’être enfant, celui d’aimer et celui d’enfanter, celui des illusions et des désillusions, celui de la raison plutôt que la folie. L’âge du consultant d’habitudes, l’âge de raison… C’est ce que vous croyez sans même avoir eu à le formuler. Mais un homme de l’ombre ne peut pas avoir d’âge, on croit le tenir entre ses doigts, il n’est déjà plus là.
Pol Onbreuz est un nom qui ne vous dit rien. C’est normal. Vous ne le connaissez pas. C’est un homme de l’ombre.
C’est le téléphone soudain muet, la lettre retournée à son expéditeur, la plaque déboulonnée et l’écho qui ne revient pas.
Pol Onbreuz a un autre nom, un autre visage. Vous croyez vous souvenir qu’il porte des lunettes et des vêtements sombres, des cheveux bruns, peut-être quelques cheveux blancs. Quelle est la couleur de ses yeux ? Vous ne le savez pas. Il porte des lunettes, il a l’air sérieux. C’est tout ce qui vous importe.
Pol Onbreuz est un nom qui ne vous dit rien. C’est normal. Vous ne le connaissez pas. C’est un homme de l’ombre.
C’est le soupir des anémones, le doux parfum sans nom, les empreintes de l’écureuil dans la neige et la tendresse des pierres précieuses.
Pol Onbreuz a un autre nom, un ailleurs. Il n’a pas de maison, pas de village, pas de ville, pas de pays. Un ailleurs qu’il ne sait pas toujours retrouver. Des kilomètres avalés, de la musique dans une auto, la terrasse d’un café et le souvenir des pavés. Vous avez sans doute lu une adresse dans l’annuaire et vous vous en êtes contenté. Il ne s’en contente pas. Pour seul véritable bagage une photo scotchée sur un mur. Un homme qui joue du piano…
Un danseur de paso-doble dans un monde de karaoke.
Pol Onbreuz est un nom qui ne vous dit rien. C’est normal. Vous ne le connaissez pas. C’est un homme de l’ombre.
C’est une heure figée au cadran de votre horloge. 23 h 59.
Vous avez appelé, il vous a dit qu’il arrivait, il viendra. Vous pensez que peut-être il était avec des amis, lui aussi faisait le compte à rebours, lui aussi attendait la nouvelle année. Mais vous vous trompez.
Vous ne le connaissez pas.
Vos mains sont glacées, vous avez du mal à respirer et ce cœur qui s’emballe… Ce serait trop con de partir avant d’avoir connu au moins une fois le goût de la vie. Elle repasse devant vos yeux, ce cadran comme bloqué, cette minute qui vous semble durer une éternité… Mais que fait-il ce connard de médecin ?
Vous guettez chaque bruit mais vous n’entendez plus que votre cœur qui n’en fait qu’à sa tête. Un cœur peut-il avoir une tête ? Vous délirez sans doute, jamais vous ne vous êtes posé ce genre de questions idiotes…
Vous vous allongez, vous ne pouvez plus tenir debout. Vous sentez chaque détail du lit comme si vous étiez vous-même ce lit. Vous ne pouvez pas vous empêcher de penser que c’est peut-être votre lit de mort. Vous avez peur.
Vous avez été prudent toute votre vie et vous commencez à douter. Une vie courte et courageuse vaut-elle plus qu’une vie longue et prudente ? Et qu’est-ce que c’est d’abord que le courage ? écoute ton cœur dit une petite voix dans votre tête folle…
Un cœur peut-il avoir une voix ? Vous délirez sans doute, jamais vous ne vous êtes posé ce genre de questions idiotes…
23H59.
L’homme de l’ombre arrive enfin.
Une nouvelle année pointe le bout de son nez. Une nouvelle année peut-elle avoir un nez ? Vous vous sentez ridicule avec vos questions stupides. Vous fermez les yeux.
L’homme de l’ombre fait les gestes qui sauvent. Vous ne le connaissez toujours pas.
Juste après son départ, vous avez presque l’intention de courir après pour lui dire que c’est un brave homme mais tout de même, vous pensez qu’il aurait pu arriver plus tôt. Vous n’avez même pas eu le temps de le remercier. Ce n’est pas si grave, après tout, c’est pour ça qu’il est payé. Et plutôt bien, même…
De toutes façons, il s’est sauvé.
N’arrête pas qui veut le vent de la nuit, la rosée du matin, le sifflement du train ce soir dans le lointain…
…et les feuilles qui se détachent tendrement de l’arbre.
Comme ca, comme ci - violette7
Elle pouvait toujours faire un défa avec ci.......euh un défi avec ça.......L'idée lui avait été suggérée par un défi du samedi........euh un défi de samedi........samedi 27........Ce sameda li........samedi là, ça lui i dat........a dit........Violette était en plein débordement........de tout........de tout ceça et tout celi....euh tout ceci et tout celà..........Elle s'était dit que le journaliste qu'elle connaissait bien, s'amuserait de jouer à ça et ceci......euh ça et ceci.........Là!!!!
Le journaliste, affible.......affable, avait
dit oua, li........oui là! Et c'est exactement comme celi........cela
que tout commenci.......commença.......
li, là, y'a la photo................
Au moins le Juri.......Jura était prévenu.......Il suffisait juste d'avoir une bonne raison qui fut celle ci.......celle là, largement expliquée en page 7 : le fameux réchauffement de la planète ne permettri.......pis.......permettra pas la pissige, le passage à l'an 2009 à temps!!!........Pour se remettre à l'heure , la grande et universelle horloge, retardée par le réchauffement clamitaque.......climatique , l'effet de serres, la fonte des neiges , la montée des océans , la pollution , la disparition des ours et de la banquase .......banquise et le crish.......crash des binques....... banques et la pinne de la michane........la panne de la machine à liver....... à laver de Violette.......et tout ça et tout ci........ tout ça et tout ci, la grande horloge universellle, donc, ne passerait au nouvel an qu'en rattrapant son petat .......petit mois de retird....... retard.......Suffirait donc de se ciler.......caler à 23h59 ce 31......sur 23h59 un soir de novembre........ Elle, Violette, qui rêvait d'être une qui serait deux pour tout abittre......abattre.......aurait deux fois un mois de décembre dans son année deux mille watt........deux mille huit .......clisse!!.......classe!!!
C'était sans compter sans les autres qui ne s'en laissaient pas conter.......La laberté.......liberté de chacun s'arrêti........s'arrêta li........là ou commenci.......commença celle-li, celle là des autres. Ci ne se put pi.......ça ne se put pas.......Chez les septaça.......sept ici on n'y crut pis.......pas et même dans tout le juri.......Jura........Ci suffat pis ci........ça suffit pas ça!!!!!!!
Violette mon petat....... mon petit, le monde ne tourne pis....... pas autour de toi.
Violette, ne mets pi....... pas ta michane....... machine à liver....... laver à tourner à l'heure creuse, tiraf.......tarif réduit de 0 heure 5O de la nouvelle innée.......année.......Violette, le monde tourne (oui, je sais pas ta michane.......machine) sans toi, avec une horloge qu'on dirait que jamais elle s'arrêtri.......s'arrêtera.......Tac-Tic.....TIC-TAC.......
Pour vous mettre à l'heure, c'est aca....... ici
Dramatique interruption (Cartoonita)
Minuit moins une. Tout le monde s’apprête à « fêter » la nouvelle année. Le contremaître vient de terminer son bref discours. Tous les yeux sont rivés sur l’immense pendule accrochée au mur de l’entrée. Il commence le décompte : « 10, 9, 8, 7, 6, 5. » Et s’interrompt.. La pendule s’est arrêtée dans un grincement sinistre.
Minuit moins cinq. Tout le monde retient son souffle, les yeux braqués fixement sur la pendule arrêtée. Les corps décharnés tremblent. « Comment est-ce possible ? » aboie le chef au préposé au temps. Un sabre siffle dans les airs. Le préposé ne répond pas, sa tête n’est plus là pour répondre. Une porte qui s’ouvre. Un coup de pied du contremaître et roule la tête jusqu’à la gueule du tigre du Bengale qui s’en empare, son menu préféré, et retourne roder autour du bâtiment.
Minuit moins une âme. Tout le monde attend avec angoisse. Droits comme des « i », debout face aux machines. Un homme est désigné pour réparer la bête de métal. Et s’exécute précipitamment pour échapper à une nouvelle exécution sommaire.
Minuit moins que rien. Tout le monde reprend son souffle souffreteux : la pendule est réparée. Les choses sont revenues à la normale. Le décompte peut reprendre : « 4, 3, 2, 1, 0. Bonne année ! »
Reveillon - Janeczka
La foule l'entoure. Elle se sent bien, comme dans une
couverture ou un bon bain chaud.
Tous ces inconnus qui, l'espace d'un temps très
court, ne forment qu'une masse de coeurs battants à l'unison, sont réunis pour une seule et même chose: l'arrivée du Nouvel-An.
Le compte à rebours défile sur l'écran;
tout le monde, en choeur: dix, neuf, huit... plus que quelques secondes...
quatre, trois, deux, un!!!
Mais en lieu et place de la liesse annuelle, rien. Les écrans se sont éteints,
la foule s'est tue.
Elle se retrouve seule dans ce qui semble être
une pièce noire. Un malaise
l'envahit, contre-coup après
l'excitation recente qui la pousse au bord de la nausée.
Elle se met a crier. Des cris sourds et aphones, puisqu'elle même ne les entend pas. Puis elle sent qu'on
la secoue... elle entend une voix familière.
- Yanetchka! ça va? tu criais...
- Mmmm... Cauchemar... Pas grave... Beaux nénés, ma chérie...
- Hein?...
Mais déjà, l'intéressée était retournée
dans les bras de Morphée.
L’histoire bégaie (Joe Krapov)
Tout le monde était tombé d’accord. A commencer par le Président tournant de l’Europe qui, en 2009, aurait dû laisser sa place à son homologue Tchèque.
- C’est pas pour dire, avait-il commenté avec son langage de charretier ignorant qu’il fallait mettre un « ne » avant les « pas », mais je vois pas pourquoi je devrais laisser ma place à un Tchèque ! Voilà des gens, M’ame Chabot, que y’a vingt ans encore ils étaient pour ainsi dire sans provisions. Alors oui, si on me propose de recommencer 2008, je dis oui tout de suite. Casse-toi, 2009 ! Pauvre conglomérat de journées qui pourront qu’être pires ! ».
Recommencer 2008 au lieu de passer en 2009 ! Même au père Noël ça lui avait plu cette idée ! Lui était en pleine lune de miel avec le clone de Miss Mamie Fontenay-le-Comte. Contrairement à ce qu’affirmaient les médisantes de droite et de gauche, cette dame-là, c’était la perle rare. Bonne cuisinière, gentille, cultivée, pas feignante au lit, expérimentée voire experte en tout, elle ne ressemblait en rien aux clones de mijaurées dont Mister Coke l’avait gratifié jusqu’à présent en échange de son job d’emballeur-chauffeur-livreur aux couleurs de sa limonade. Pour eux deux, c’était simple. Soit on les laissait revivre 2008 en boucle, soit il rendait son tablier rouge et son pompon et il partait s’installer avec sa Dulcinée au Puy-du-Fou pour y vendre des kebabs !
L’oncle Camille, lui, riche de ses deux bistrots rennais et de son amour exclusif pour la reine de Bogota, son épouse Agata, s’était tenu ce raisonnement très syllogique : « En 2008, j’ai perdu 8 kilos. En 2009 je vais en perdre 9. Puis 10 en 2010. A ce rythme-là, dans six ans il ne reste plus rien de moi ! Alors oui, quitte à revivre ma crise du mois de juillet, je préfère quand même recommencer 2008 ! ».
Ces trois-là étaient des bienheureux qui étaient arrivés au sommet et craignaient de redescendre. Mais ceux qui avaient touché le fond, par peur que tout ne devînt pire, étaient partants eux aussi.
George W. Bush s’imaginait en 2009 transformé en pyramide de chaussures façon Handicap international. Jérôme Kerviel, enfoncé par Robert Madoff dans l’ascension du Tourmalet-diction puis ridiculisé dans le col de l’Aubisque-bisque-rage se voyait effacé du livre des records avant même d’y être entré puis ensuite oublié de toutes les mémoires, banni de l’histoire du cyclisme financier par la cruelle roue de l’infortune.
Le mollah Omar trouverait-il encore un mobylette en 2009 ? Michel Houellebecq qui ne pouvait déjà plus s’habiller à la CAMIF et BHL qui se demandait s’il ne devait pas se mettre au col en dentelle trouveraient-ils encore des lecteurs pour leurs jérémiades ? Chrysler trouverait-il un repreneur ? Le Général Motors prendrait-il du galon à l’Armée du salut ?
La gardienne des sceaux en disgrâce conserverait-elle son poste ? Une fois qu’elle serait sortie du gouvernement, quel journaliste du plus bas (ca)niveau s’intéresserait encore à son histoire d’Immaculée conception en robe de chez Dior ?
Maintenant qu’on offrait une prime à la casse, combien de lycéens descendraient dans la rue ? Ils se mettaient à pousser comme des champignons : à la Grecque ! A l’allure similaire où l’on supprimait les postes d’enseignants, ne valait-il pas mieux déjà, dès janvier, mettre les cahiers au feu et la maîtresse au milieu, étendre Paris-plage par-dessus les pavés pour que tout le monde soit sur le sable et faire travailler jusqu’à 90 ans, y compris le dimanche et les jours fériés, ceux qui avaient encore la « chance » d’avoir un boulot pénible ?
L’initiative « salvatrice » était venue de l’Université de Rennes 3, bien involontairement, du reste. Il y avait eu des fuites dans la presse à propos du projet Tornado. On avait même publié des photos de cette machine au nom d’aspirateur qui permettait de se déplacer dans le temps et le buzz avait circulé sur Internet : si on fabriquait en série un modèle gratuit qui remmènerait tout le monde au 1er janvier 2008 ?
Car 2008, au fond, c’était une année neutre ! Revivre une année de transition, ça évitait de s’enfoncer plus avant dans la crise et les déceptions à venir. C’était prolonger l’état de grâce de Barack Obama, c’était éviter de vieillir, appliquer cette consigne forcément nouvelle : « Aujourd’hui, la grande faucheuse est morte ! ».
Tout le monde était tombé d’accord et ce 31 décembre 2008 on attendait que le Président de l’Université de Rennes 3 vienne dire sur le petit écran ou le home cinéma s’il acceptait la mise à la disposition de tous de sa machine à retourner là où ce serait mieux : hier.
Finalement, une jeune femme à l’air timide était apparue sur les écrans. Elle avait une robe rose, des fleurs dans les cheveux et ceux-ci étaient relevés en macarons qui la faisaient plus ressembler à la Sheila de « L’école est finie » qu’à la princesse Leia de « La Guerre des étoiles ». Isaure Chassériau, car c’était elle, avait déclaré ceci :
- On ne peut pas ! On ne peut pas rester dans l’expectative. Ce n’est pas courageux, ce n’est pas généreux. Retourner un an en arrière, c’est certes intéressant car ça nous permet de rester en terrain connu voire archi-connu. Mais c’est priver les enfants nés cette année des joies leur enfance et des saveurs de leur vie à venir, c’est retirer aux malades tout espoir de guérison, enlever aux nations en guerre toute perspective de trouver un jour la paix, c’est condamner les imbéciles à ne jamais changer d’avis. Et surtout, par-dessus tout, si nous refusons de passer en 2009, NOUS NE CONNAÎTRONS PAS LA SUITE DU FEUILLETON DE POUPOUNE ! »
Comment avait-on pu faire l’impasse là-dessus ? L’histoire de ce monsieur qui fréquentait la maison close de madame Suzanne pendant que son épouse attendait un bébé, son pseudo-enlèvement qui tournait mal, John Mac Dermott qui enquêtait dans ce milieu enjuponné et canaille au rythme lent de la fusion de son glaçon dans le whisky, Fanfan, Lulu, Gégé…Ce serait effectivement trop concon qu’on ne connaisse pas la suite.
Ce dernier argument avait tapé juste. Tous les amateurs et mateuses de feuilletons s’étaient rappelé à temps leur addiction à la loi des séries. Rater « Pirates des Caraïbes 4 », « Shrek 15 » et « Marie-Antoinette 2 : la reine perd la tête » de Sofia Coppola, c’était tout simplement impensable. Tout était rentré aussitôt dans l’ordre.
***
- Il suffit qu’on leur raconte des histoires et les hommes se jettent en avant sans aucun problème ! La goule enfarinée et la fleur au fusil !
- Mais enfin, Isaure, tout à l’heure à la télé, tu as dit toi-même…
- Moi, si tu veux savoir, si tu veux bien aujourd’hui que je ne te raconte pas d’histoires, je revis en boucle au Musée quelques journées de l’an 1838. J’ai vingt ans éternellement et je pose pour mon oncle le peintre Eugène Amaury-Duval. Quel intérêt ça a cette stagnation dans le temps ? Mais à côté, à quoi rime ce Massacre des innocents ? Alors tu vois, Joe Krapov, ça ne me coûte rien de dire tout et son contraire.
- Je ne sais pas si toi ou moi on comprendra quelque chose au bout du conte ou au bout du compte, mais je suis au moins d’accord avec ce que tu as déclaré tout à l’heure pour terminer : « Bonne et heureuse année 2009 à toutes et à tous ! ».
2008 : Année encore plus longue que l’agonie d’un fumeur (Val)
Voici plusieurs semaines qu’elle l’avait annoncé. Sobrement, mais fermement. Cette année, une fois n’est pas coutume, elle avait une résolution. Lorsque le trente-et-un décembre, à minuit, le monde basculerait dans la nouvelle année, elle, elle basculerait, en une fraction de seconde, du clan des fumeurs à la secte des non-fumeurs. C’était écrit. Les jeux étaient fait.
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Elle, elle ne revenait jamais sur sa parole, c’était ainsi. Tout le monde le savait. Ce qui sortait de sa bouche était évidence. Elle l’avait dit, elle le ferait. Pas de retour en arrière possible.
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Il était vingt trois heures cinquante neuf lorsqu’elle porta frénétiquement à sa bouche la dernière cigarette de l’année, et, si vous suivez, de sa vie.
Il était vingt trois heures cinquante neuf, et elle avait affirmé qu’elle n’absorberait aucune fumée toxique en 2009. Seulement, fumer une cigarette lui prenait cinq bonnes minutes au minimum…
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Que ferait-elle ? L’éteindrait-elle quand sonneraient les douze coups de minuit ? C’était fort possible ! Rappelez-vous, elle n’avait jamais trahi l’une de ses propres promesses.
La terminerait-elle, en débordant de quelques minutes sur l’année sans tabac ? C’était peu probable. Elle ? Rompre un engagement qu’elle avait pris devant témoin ? Ne serait-ce que de quelques minutes ? Personne n’y croyait !
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Vous me croirez si vous voulez…
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Il était vingt-trois heures passées de cinquante neuf secondes, et elle fumait depuis plusieurs minutes déjà. Et pourtant, l’horloge affirmait que seules cinquante neuf secondes s’étaient écoulées depuis qu’elle avait allumé sa cigarette.
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Elle tenait toujours ses engagements. Elle avait assuré qu’elle serait non-fumeuse en 2009. Il était tellement improbable qu’elle revienne sur sa parole, qu’elle ne soit pas capable de tenir sa résolution que, contre toute attente, le monde ne bascula pas dans la nouvelle année à l’heure prévue.
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CQFD
Elle avait dit qu’elle serait non fumeuse en 2009.
Elle ne revenait jamais sur ces résolutions.
Elle fumait.
Nous étions encore en 2008.
Point !
Logique implacable !
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Depuis, plusieurs semaines se sont peut-être écoulées. Qui sait exactement depuis combien de temps nous aurions dû passer en 2009 ? Elle n’a pas arrêté de fumer. Le monde a stagné en 2008.
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Les incidences collatérales sont énormes et planétaires.
Combien d’enfants, qui étaient prévus pour janvier 2009, auront une date de naissance erronée ? L’Etat civil indiquera qu’ils sont nés (tous !) le trente et un décembre 2008 à vingt-trois heures cinquante neuf !
Combien de semaines encore le nouveau président des Etats-Unis d’Amérique devra-t-il attendre la passation de pouvoir ?
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Ses proches, pressés de trinquer à la nouvelle année, ont tout essayé. En vain.
Trop jeune sans doute, trop candide, un peu, trop confiante, aussi, elle voit le cancer des poumons, celui de la gorge, les infarctus, l’obstruction des artères et autres dangers comme des menaces très abstraites.
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Le fait de payer (cher !) pour prendre des risques graves, qui mettent sa vie en danger, à long terme, à échéance trop lointaine pour qu’elle en ait pleine conscience, ne lui fait aucun effet. L’abscons, pour elle, c’est le risque imminent, c’est la folie de celui qui paye une fortune pour un saut à l’élastique. Payer pour risquer sa vie, elle aussi, elle s’adonne à cette folie qui dépasse l’entendement avec zèle, mais d’une manière plus sournoise, et de plus longue haleine. Elle ne le réalise pas vraiment. Pas aussi nettement que lorsqu’elle les aperçoit tomber du pont…
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Les répercussions à court terme, en revanche, elle les connaît plutôt bien. Les crises de migraines répétées, les cernes, la couleur du teint, les dents qui jaunissent, les rides précoces, l’odeur de tabac froid qu’elle imagine dans son sillage, les bronchites chroniques, les semonces des proches…
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Les dégâts se consument et deviennent cendres qui s’envolent au gré du vent.
Les évidences sont mégots qu’elle écrase et jette.
Nous sommes le trente et un décembre. Il est vingt trois heures et cinquante neuf minutes. Nous devrions être en février 2009, presque…
Elle n’a pas cessé de fumer. Le temps s’est arrêté.
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Qui sauvera le monde de cette torpeur ? Qui viendra à bout de cette paralysie temporelle ? Qui mettra fin à cette immobilité absurde et dramatique ?
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Elle le sait : seule, elle ne pourra pas…
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Papa Sun (Papistache)
— "Mercure ! Voilà Ta Mère Juchée Sur Un Nuage Pourri.
— Quoi ? Retire c’qu’tu viens d’dire sur ma mère ! Et d’abord, le nuage y peut pas êt’e pourri, parce que Pluton, grosse naze, e’fait pl’us l’poids. Pluton, c’est plus un’ planèt’. C’est un vulgaire caillou. Oooh ! Pluton !"
Les enfants, soyez sages, continuez la ronde autour de papa Sun.
— "Méchante ! Vivement Tu Meures ! Je Suis Une Nouvelle Planète.
— Oh ! L’aut'e’. Un' nouvelle planète ? Un caillou perdu au fond d’l’espace. Va soigner ton acné, eh Pluton, t’as des furonc’s et tu pues du bec ! Dégag', t’es pas d’not’ mond' ! Minuss' !"
Les enfants, soyez sages, continuez la ronde autour de papa Sun.
Eh, oui, frères humains, qui par nous vivez, les astres au cours immuable se chamaillent et se taquinent. Quatre milliards et demi d’années : L’univers est un gamin !
— "Minab'e Vieille Terre ! Mauvaise Joueuse, Sors Une Nouvelle Provocation !
— Oh ! L’aut’ ! On peut jamais rigoler ! E’s fout en rogne. C’est Neptune qui t’a passé ses gaz. Pète un coup, t’es toute pâle !"
Les enfants, soyez sages, continuez la ronde autour de papa Sun.
Eh, oui, frères humains qui par nous viviez, les astres au cours immuable se chamaillent et se taquinent. Quatre milliards et demi d’années : l’univers est un gamin.
Pluton s’est fâchée. Elle a tiré la Terre par les couettes. Oh ! Trois fois rien, un quart de demi-seconde. Une si faible rupture dans la révolution. Seulement la Lune... la Lune, astre des poètes, jamais au courant, n’a pas senti l’hésitation dans la course de la Terre. La Lune a quitté son orbite. Désemparée, elle est allée percuter Mars qui, déjà passablement échauffée et rougeaude, (c’est une sanguine la Mars) a pété un câble. Jupiter, qui retenait ses gaz depuis trop longtemps s’est esclaffée et s’est atomisée en éjectant Saturne hors du système solaire. Trop légère la Saturne, trop coquette, avec ses bracelets scintillants. Zouuuuu ! Exit Saturne. Du coup, Uranus et Neptune, planètes gazeuses s’il en est, décident de prendre la place vacante. Quelques centaines de millions de kilomètres plus près de papa Sun, c’est une occasion qui ne se renouvèlera pas avant quatre milliards et demi d’années peut-être. Seulement, emportées par leur élan (véloce, Janeczka ? je ne sais pas !) elles s’approchent trop près de papa Sun et c’est l’embrassade. Ni la Terre, ni Vénus ni Mercure n’ont voulu demeurer en reste :
Bonne année papa Sun !
Bonne année !
Tous nos vœux de bonheur !
Et la santé surtout !
La santé !
Les enfants, vous êtes gentils, mais, la ronde ? Qui va continuer la ronde ?
— "Oh ! Mais y’a Pluton, là-haut, qui boud' encor'. E’ va la continuer la rond', l’aut’, là-haut, avec ses furonc’s et sa peau crevassée. Eh ! Caillass' !"
Eh ! oui, frères humains, qui par nous avez vécu, Pluton poursuit sa rotation. Seulement, Pluton, sa rotation autour de papa Sun, c’est en 248 années 31 jours et 7 heures terrestres qu’elle l’effectue. Alors ... la nouvelle année, ben... c’est pas encore pour demain !
Minuit suspendu (Poupoune)
Comme tous les trente et un décembre depuis un petit paquet d’années déjà, j’étais vautrée sur mon canapé avec mes huit tranches de saumon fumé et mon pain de mie pour moi toute seule, me faisant un devoir de ne pas me coucher avant minuit pour une raison qui m’échappe encore… Je m’envoyais ma surdose de saumon en prêtant une oreille et un œil distraits à la télévision qui déversait son habituel flot de mélodies ringardes avant d’avoir été à la mode, quand on sonna à ma porte.
J’étais pas exactement en tenue de fête alors j’ai vite enfilé un jean avant d’aller voir qui c’était, et j’avais pas entrouvert ma porte qu’une furie est entrée en trombe et a investi mon salon sans vraiment y être invitée…
- Bon, qu’est-ce que vous foutez ? qu’elle a fait, comme ça, en me regardant, pas bonjour, rien…
- Excusez-moi, mais si je peux me permettre, qu’est-ce que VOUS foutez ? j’ai fait, bien droite dans mon jean.
- Alors ça, si vous y voyez pas d’inconvénient, on verra plus tard. Y a plus urgent dans l’immédiat !
- Et je peux savoir…
- Oui ! Oui ! J’y viens ! Vous énervez pas… Je vous explique.
Et elle m’a expliqué. Une histoire à dormir debout… mais elle y mettait tellement de passion et de conviction que j’ai pas eu le cœur à l’interrompre… Soit disant que minuit n’arriverait pas et que la nouvelle année ne pourrait pas commencer tant que je n’aurais pas respecté une bonne résolution que j’avais prise un an plus tôt. J’étais toujours un peu agacée mais aussi de plus en plus amusée… Miss Foldingue en personne dans mon salon.
Quand elle a eu fini son baratin, elle s’est tue et m’a regardée. Je voyais pas bien quoi lui dire… On s’est regardé comme ça un moment, et puis elle a fini par me dire :
- Faudrait pas trop traîner quand même, ça risque de créer des désordres cosmiques.
Alors là je me suis marrée. Elle était bonne celle-là ! Elle a eu l’air un peu déçue et m’a demandé :
- Vous me croyez pas, c’est ça ?
- Bingo !
- Bien… Il était quelle heure quand je suis arrivée ?
- Euh… Pas loin de minuit. Pourquoi ?
- Parce que dans ce cas minuit devrait être passé, ça fait un petit moment qu’on papote, n’est-ce pas ?
- Euh… oui.
- Bien ! elle a fait avec un petit air triomphant. Alors dites-moi, c’est toujours aussi calme, ici, à minuit le 31 décembre ? Pas une clameur, pas un coup de klaxon, rien ? Et à la télé ils ne font plus tout un tas de tralalas à minuit ?
Elle avait raison… C’était flippant. A la télé, sur toutes chaînes, l’image était comme figée. J’ai ouvert la fenêtre et j’avais l’impression d’habiter une ville fantôme… Et c’est une impression qui n’existe absolument jamais, chez moi. Même le dimanche à l’aube. Jamais. J’hésitais encore à la croire, la brindezingue, mais elle offrait quand même une alternative moins flippante que la fin du monde…
Alors je lui ai demandé, incrédule :
- Mais c’est toutes les résolutions de tout le monde qui doivent être respectées ?
Là c’est elle qui s’est marrée :
- Si on devait s’occuper de toutes les mémères qu’ont promis de maigrir et de tous les fumeurs qu’ont juré d’arrêter, on serait encore à l’âge de pierre ! Non… On ne fait respecter que les résolutions importantes.
- Importantes ?
- Oui, importantes. Pour l’humanité, ou pour la planète, pour l’univers…
- Et moi j’ai pris une résolution importante comme ça ? Vous me faites marcher ?!
- J’ai malheureusement pas que ça à faire…
- Ah… Et c’est quoi cette résolution ?
- Ça ! Pas à moi de vous le dire… Moi je suis là pour vous secouer un peu, mais je peux rien faire de plus…
- OK… Je suppose que c’est pas mon histoire de régime ? Parce qu’en fait après le saumon j’étais bien décidée à…
- Non, non, évidemment !
- Ouais… Bien sûr. La cigarette non plus, donc ?
- Vous fumez ?
- Ah ouais. Non.
- Allez ! Faites un effort ! Vous en avez pris beaucoup des résolutions l’année dernière ?
- Ben je me souviens pas trop bien, en fait…
- Bon : on est entre nous, faites pas votre timide, allez-y, bon sang !
- Ben… j’avais aussi décidé de… euh… enfin… de m’inscrire sur un site de rencontres…
- Et vous l’avez pas fait ?
- Non.
- Pourquoi ?
- C’est ça, ma résolution importante pour…
- Non non, je suis curieuse, c’est tout. Bon, une autre !
- Euh…
- Allez !
- Ben…
- Oui ?
- J’avais dit que j’arrêterais d’écrire dans mon coin et que j’essaierais de… faire lire un peu mes… mes trucs.
- Et ?
- Rien.
- Rien ?
- Non, je l’ai pas fait.
- Et ben au boulot !
Elle disparut sur ces mots, me laissant perplexe et toujours bloquée au seuil de l’année nouvelle… J’hésitais entre appeler les urgences psychiatriques ou me mettre à mon ordinateur pour scribouiller un peu au cas où et je finis par opter pour cette seconde option… Je ne sais pas exactement à quel moment ça s’est produit mais la nouvelle année est finalement arrivée.
Ailleurs, devant un autre écran, un homme a lu cette nouvelle plume hésitante. Il l’a aimée. Il l’a louée. Elle lui a inspiré des poèmes et des textes de toute beauté qui donnèrent un souffle nouveau à la littérature, révolutionnant la poésie, l’art et l’amour.