14 août 2010

Défi 109 (Venise)

venise871
venise872

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Il était un grand ROI (défi #109) (MAP)

Comptine issue d'une collection de rimes en "terre" ... (Y'en a comme ça qui ont de ces idées, quand même !!!)

Il était un grand Roi

-sa barbe touchait terre-


Il avait une fille

aux yeux pleins de mystère.



Elle aimait en secret

un homme de la terre


Mais elle dut hélas

a tout jamais se taire


Car son père voulait

pour elle un dignitaire


Désirant pour beau-fils

un Prince d'Angleterre

La belle, un beau matin

s'en alla, solitaire


Emportant son chagrin

tout autour de la terre.


Plus jamais ne revit

son père autoritaire.

* * *

Princesse

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07 août 2010

Colle & Question (Tiniak)

- Tu écris comme ça tous les jours ?
- Ben oui.
- Parce que tu t'ennuies ?
- Non, au contraire.
- Parce que quoi, alors ?
- Parce que sinon, je suis mort.
- Tu veux dire que tu en vis ? d'écrire comme ça ?
- Euh, oui. J'en vis. C'est exactement ça, oui.
- Tu en vis bien alors, au moins ?
- J'en vis... des vertes et des pas mûres... et ça me fait des confitures.
- Ah, bon ? Tu les manges ?
- Un peu, je les donne à goûter aussi.
- À qui ? Je ne vois jamais personne, ici.
- À qui passe au moment propice... ou par hasard - ce qui revient au même. Le plus souvent sans laisser de traces, juste un regard, du bout de la langue.
- Elles ont quel goût, tes confitures ?
- J'en ai au goudron ramolli
  d'autres aux puissantes saumures
  J'en ai avec des grains de rire
  d'autres au goût de déjà vu
  J'en ai des sucrées d'insouciance
  d'autres moisissent lentement
  J'en ai même d'inadvertance
  (mes préférées, bon an, mal an)
  J'en ai faites de branches d'arbres
  pleines d'oiseaux et d'écureuils
  J'en ai aux langoureux palabres
  à la cire, à la larme, à l'œil...
- À l'œil ? Bah ! Tu les manges avec quoi ?
- C'est vrai, j'en mange un petit peu
  avec une tisane à l'ombre
  avec un sandwich audacieux
  cuisse ferme et concombre...
J'en prends si m'en prennent l'envie, l'humeur
  parfois sur des tartines au beurre
  quelque fois même pour mon bain
(j'y trempe mon savon hautain, pour l'adoucir)
...mai, si tu veux savoir, je vais te dire :
je commence une collection qui sera d'une autre nature.
- Donc, tu arrêtes l'écriture ?
- Non pas, les confitures, oui.
- Et alors, quoi ?
- Je collectionne les mots dits.

- ... Fiou ! Eh ben, t'es pas couché !
- Non, mais toi, oui; bonne nuit.

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31 juillet 2010

Participation à la consigne 109 (32Octobre)

venise31

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De passage (Papistache)

Monsieur Courlis collectionnait les buvards publicitaires. Des milliers, des dizaines de milliers de buvards, tantôt rangés dans des classeurs, tantôt dans de grandes boites rectangulaires, occupaient le moindre espace disponible de sa grande maison cévenole. Monsieur Courlis avait même fait ajouter une aile à l’imposante bâtisse pour stocker le fruit exponentiel de ses inlassables recherches.

Petites annonces, vide-greniers, brocantes, revues spécialisées — il était même abonné à deux magazines, l’un russe et l’autre japonais, dont il ne parlait pas la langue — et, depuis l’avènement de l’ère informatique, forums, sites et blogs, rien n’échappait à sa fièvre. Monsieur Courlis était LA référence internationale en matière de buvards publicitaires.

La nuit du 27 août 2009, un orage d’une ampleur exceptionnelle, creva dans les montagnes qui surplombaient son village ; une masse de plusieurs millions de m³ d’eau engorgea le lit du torrent qui traversait la bourgade.

Au petit matin, les secours dénombrèrent trois-cent-vingt-sept victimes. Monsieur Courlis était du nombre.

Quoi « les buvards  » ?
Ne me dites pas que vous avez cru que j’allais vous promener dans un conte de fées ?
Si ?
Vraiment ! Que lèvent le doigt tous ceux qui ont pensé que le Papistache oserait se fendre d’une histoire où une collection de buvards, même de référence, endiguerait la crue d’un torrent cévenole.

Non, je suis désolé de vous décevoir, mais un auteur est responsable de ses personnages (voyez combien nombre d’entre nous répugnent à faire souffrir leurs protagonistes), si j’avais laissé survivre Monsieur Courlis à la destruction de sa collection (fût-ce pour sauver la vie de ses concitoyens) je m’en serais profondément voulu, l’accablement dans lequel je l’aurais plongé m’aurait ôté le sommeil.

Certes, j’aurais pu vous bercer d’illusions en développant l’idée que Monsieur Courlis, pour avoir tant d’années accumulé ces milliers de buvards, aurait lui-même développé une faculté d’absorption phénoménale et je vous aurais dit comment, pour sauver sa collection, il aurait tant gonflé qu’il aurait obstrué la vallée et qu’incidemment, bien qu’égoïstement devenu hydrophile, il serait devenu le héros du Languedoc-Roussillon, que la population reconnaissante lui aurait élevé une statue de cellulose au sommet de l’Espinouse et que... pffff ! Comment voudriez-vous que j’aie eu ne serait-ce que le dixième de l’inspiration nécessaire à ce puéril fatras ?
Hum ?

Non, croyez-moi, la réalité, pour dure qu’elle soit — pour dure qu’elle est — en imposera toujours aux calembredaines. Ah ! Monsieur Courlis se fût nommé Perdreau, il eût collectionné les bouchons de liège, je ne dis pas, que peut-être, profitant de l’étranglement du vieux pont romain situé en amont de la première maison du bourg, un barrage se serait formé et que... mais il aurait fallu que, circonstance toute littéraire, la maison de monsieur Perdreau fût bâtie en dehors du bourg et précisément entre le sommet de l’Espinouse et le resserrement du pont romain, c’était solliciter de trop nombreux artifices et jamais l’idée ne m’en serait venue.

Non, tant pis. Monsieur Courlis est mort. C’est la vie !

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Psychanalyse sauvage de la collectionnite aigüe (Captaine Lili)

« J’aurais pu vous parler des miniatures de ma mère, ce plus petit possible qui se montre en vitrine le long des murs. Ou de ses cartes anciennes qui montre l’ancien village, glissées dans un classeur. Je pourrais vous décrire les voitures de collection – Porsche, Ferrari, etc. – qui remplissent la bibliothèque de mon petit frère pendant qu’il rêve d’une grande, une vraie. Tiens, les BD aussi, c’est une collection, non ? Elle regroupe le père et les enfants, selon les choix de chacun.

- Le père… hum…

 Et puisqu’on en est au père, je pourrais vous confier qu’il voudrait un château, et une pièce pour chaque collection. Il faut dire qu’il y a ses maquettes d’avions militaires, ses timbres (mine de rien, ces petits bouts de papier, ça envahit l’espace !), et tout ce qu’il ne collectionne pas, faute d’argent et de rangement. Mais si je m’épanchais ainsi, vous en sauriez beaucoup sur ma famille…

- N’est-ce pas ?

Je pourrais aussi bien vous dire que je ne collectionne ni les amants, ni les amoureux, et même pas les chaussures… Oserais-je vous avouer que j’aimerais avoir dans mes bagages tous les Puck* et tous les bisounours ? Je pourrais rajouter que je suis fan des boites, et que j’ai abandonné dans la chambre de mon enfance un bel ensemble de petites poupées régionales. Mais tout ça ne vous dirait rien sur mes fleurs, mes fruits, mes arbres et mes champignons !

- ah, là, vous m’intriguez…

Cela a commencé quand j’étais petite. Mon père nous ramenait une série de timbres lorsqu’il allait au marché. J’ai choisi le végétal, c’est devenu ma thématique.

- Mathématiques ? Le marché ?

Ce sont quelques bonhommes dans le coin d’une grande place, sous des marronniers. La plupart ne posent même pas de tréteaux, ils vendent directement du coffre de la voiture. Ca parle fric, transactions, bénéfices, cotations, achat, vente et revente. Des mots gris qui n’ont rien à voir avec moi !

- Alors, vous ?

Moi je dénote. Une fille, une jeune ! Avec une thématique qui ne vaut pas grand-chose en dehors du plaisir… Mais je vais chez le marchand souriant qui propose aux détails des timbres à 0.10 cent. Ils sont en vrac dans des boites ou des albums : il faut fouiller, vérifier - ma mémoire ne suffit plus, j’ai deux catalogues pour m’aider.

- Et ensuite ?

Ensuite, il faut parfois passer les timbres au lavage-décollage mais ça, c’est le boulot de mon père. Moi, je les trie, je les classe, et chaque fois que je complète une série, je souris ! C’est une chasse aux trésors, sauf que mes trésors sont des bouts de papier fleuris, ou fruités, ou…

- Des bouts de papier…

Oui, j’aime le papier ! Il y a aussi les livres, et les cartes que je reçois. En somme, je garde tout.

- 

Monsieur ?

- Zzzzz…

Comment ? C’est tout ce que vous inspire ma collectionnite aigüe ? Freud en aurait dit plus… Surtout que je ne vous ai pas encore expliqué pour les vaches…

*Puck est un gamine futée dans un pensionnat danois, imaginée par l’auteure Lisbeth Werner, dans la collection Rouge et Or.

 

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La collectionneuse / The Collector (Adrienne)

Elle a commencé très jeune. Dès le berceau, en fait. Avec un sténose du pylore* à l’âge de trois semaines. « J’aurais préféré couper dans votre ventre à vous » a dit l’homme de l’art à la mère du bébé en sortant de la salle d’opération. Le pauvre n’avait encore jamais utilisé ses scalpels pour un nouveau-né.

Elle est donc passée entre les mains de chirurgiens, y laissant chaque fois un petit quelque chose. Ses amygdales, par exemple. Ou l'appendice iléo-cæcal. Une première collection qui est à la source de toutes les autres.

Car cette première collection a ouvert la voie à une seconde, celle des mots. Les beaux, les longs, les difficiles. « Sténose du pylore », elle a dû apprendre le terme très vite, puisqu’à chaque visite médicale, piscine ou plage il se trouvait bien quelqu’un pour pointer le doigt vers la cicatrice sur son ventre et demander : « C’est quoi, ça ? »

Depuis, les mots, tous les mots, les savants, les étrangers, les argotiques, roulent dans sa gorge** et dans sa tête avec délectation.

Après les mots, les phrases. Jolie collection aussi que celle-là : les citations. Après la petite phrase du chirurgien, il y a eu celle du grand-père qui avait déjà vu mourir sa femme et ses deux petites filles : « Nous dans la famille, on ne peut pas avoir de filles ».
Et celle de sa mère qui lui répétait : « Moi j’aurais préféré avoir un fils ».

Alors, vers l’âge de cinq ans, elle s’est mise à collectionner les sentiments de culpabilité. Sûrement, les autres enfants rendaient leur mère heureuse dès leur naissance et ne lui jouaient pas de pareils tours. Sûrement les autres enfants étaient toujours bien portants et ne collectionnaient pas ainsi toutes les maladies infantiles.
Ils ne ramassaient pas chaque rhume qui passe.

Et ils ne refusaient pas une glace à la vanille sous prétexte qu’on leur avait coupé les amygdales !

Ils n’usaient pas leurs chaussures.

 

« Soyez heureuse », me dit un jour le cordonnier, trente ans plus tard, chez qui j’allais – presque en m’excusant – avec la troisième paire la même semaine, « que votre mari use ses chaussures. Vous verrez que le problème sera bien pire le jour où il ne les usera plus. »

 

* http://www.pediatric-surgery.org/stenose-hypertrophique-du-pylore

** Gorge où, grâce à l’ablation des amygdales, il y a d’autant plus de place pour laisser rouler les mots sourire12

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Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse (Tiphaine)

Elle vit dans une bulle.
A l'abri du monde, depuis si longtemps que je ne m'en souviens plus.
La vérité, c'est que je ne veux surtout pas m'en souvenir.
Quand je vais la voir, je dois me désinfecter entièrement et revêtir ma tenue de "cosmopote".
Je n'oublie jamais mon masque de Zorro, ça pourrait la tuer si je n'y pensais pas.
J'entre enfin dans la bulle transparente et stérile; elle dit la phrase rituelle :
- Papa, qu'est-ce que tu as emmené aujourd'hui pour ma collection ?
Mon ange collectionne la vie qu'elle n'a pas eue…
Dans le tiroir de sa table de nuit, juste à côté de la camisole chimique, elle entrepose les preuves d'une autre réalité.
Celle dont elle rêve.
Celle qu'elle attend de toute son âme.
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, les lacs de sel, les dragons fabuleux, les oiseaux bleus, une maman toute douce, une cabane en bois, des montagnes enneigées, des toilettes roses avec des pois jaunes, un lit douillet, un ami brun, un ami blond, un ami roux…
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, les gâteaux savoureux d'une grand-mère, les parties de pêche, les roulades dans l'herbe, les vacances à la mer et les coquillages ramassés, le parfum des fraises des bois, le bruit de la neige sous les pas, les nuits à la belle étoile, les bureaux de l'école et le tableau noir du maître, les pains au chocolat du dimanche matin, le rire de la marchande de bonbons…
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, un monde en miniature.
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, un arc-en-ciel de vie.
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse…

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Une collection de gazouillidiots (Joe Krapov)

Quand on a décidé qu’on ne s’interdisait rien, on peut entreprendre, à n’importe quel âge, une collection de gazouillidiots.

Le gazouillidiot est né chez Twitter. Les 140 caractères qu’on y produit s’appellent un « tweet » (gazouillis). Quasi-gnorant de la shakespearienne langue ainsi que du québécois courant, j’ai écrit cela « twit ». Joye m’a dit que ça voulait dire « imbécile » ou « minable ». Depuis je collectionne les « tweet-twits » (gazouillidiots) que je produis :


Il ne faut pas confondre Vezin-le-Coquet et Vezet-le-Coquin !

Participer à un monde sans folie en s'abstenant d'y amener sa propre folie, ce serait de la folie !

Les ajoncs poussent en avril et les genêts plus tard. Il suffit donc de venir en Bretagne uniquement en avril si vous voulez, ainsi que moi, distinguer les ajêts des genoncs. Non ? Ce moyen mnémotechnique ne marche pas non plus ?

Est-ce que le ministre de l’immigration a un directeur de niqabinet ?

Comment appelle-ton un voile intégral dont on a élargi la fente des yeux en vue de n’être pas gêné au volant ?
-Un niqabriolet.

Est-ce que Dark Vador était polygame ?

Ce n’est qu’en affirmant sa singularité qu’on peut appartenir à la communauté des citoyens du monde.

Dans l’opéra-bouffe, parfois, il y a à boire et à manger !

Ah flûte ! J'ai encore oublié le nom de cet objet qui sert à amarrer les bateaux !

Demain le temps sera pluvieux de 24 heures par rapport à hier.

Se peut-il que Sapho mente ? Un qu’on pelote à posé cette question.

De la même manière qu’une tartine de confiture tombe toujours face tartinée contre le sol, un chat qui souhaite bronzer des coussinets arrières retombe toujours sur celles de ses pattes qui sont beurrées de crème solaire.

Si on pense, comme M. D.S.K que chacun de nous va vivre cent ans et qu’il convient en conséquence de reculer l’âge du départ en retraite, on peut aussi réclamer le rallongement de l’âge de sortie de l’enfance et de l’adolescence afin que les jeunes d’aujourd’hui profitent mieux de leur jeunesse. Pourquoi pas d’ailleurs ne rien faire de 0 à 50 ans et travailler de 51 à 100 ?

Patrick Modiano écrit tellement sur rien et sur des univers disparus qu’on se demande même s’il existe ou s’il fait partie du même monde que nous. D’ailleurs, une fois sorti de l’écriture, il a un mal fou à aligner deux mots !

M. et Mme Bruti ont prénommé leur fille Carla. Ils sont vraiment cons, eux, hein !

« Un conte de Noël » d’Arnaud Depléchin, c’est un peu la version édulcorée de « Bienvenue chez les Ch’tis », non ?

OK, Lequesnoy plutôt que Groseille !

De l’obligation de posséder un gilet fluo en voiture ou à vélo : tout le monde est maillot jaune mais personne n’a droit à la bise de Miss Aquitaine (ni au QI de Miss Limousin).

Le cinéma, c’est chouette ! En plus du pop-corn et du Coca, ils te projettent des images sur l’écran !

« La femme coupée en deux », de Chabrol, c’est pas la moitié d’un navet !

Il y a pire que le péremptoire : la mère Emptoire !

Twitter, finalement, est-ce qu’il ne faudrait pas appeler ça plutôt « la cage aux serins » ? Ben non, ils vont en liberté !

On peut dire tout ce qu’on veut sur les imbéciles. Il n’empêche, certains sont heureux !

On jouait au jeu des Mille bornes. La Mort m'a posé une "crevaison". Manque de bol pour elle, j'avais la carte "increvable" !

Vous pouvez commencer votre propre collection mais je vous préviens : c'est aphorismes et périls !

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