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Le défi du samedi
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30 août 2014

Participation de Nhand

ESCAPADE AMOUREUSE

 

 

Laissons les brumes de Paname
Manger les tours de Notre-dame !

Fuyons Saint-Michel, Saint-Germain,
Pour deux jours ; donne-moi la main !

Laissons la pluie à Croulebarbe,
Et la Muette dans sa barbe !

Fuyons Saint-Lambert, Saint-Merri,
Où le mois d'août finit marri !

Laissons croupir l'or à Vendôme,
Et le Louvre avec son fantôme !

Fuyons Saint-Michel, Saint-Germain,
N'y revenons qu'après-demain !

Je connais un coin de campagne
Loin des grimaces du métro
Et des parlottes du bistro,
Où la douceur est la compagne
D'un Phébus enivré de vert,
Où l'air à l'azur est ouvert...

Là-bas, nous attend une chambre
Nichée au secret d'un château
D'où notre amour, allégretto,
Passera le pont de septembre.

Et si malgré tout il y pleut,
Comme sur les toits de Vivienne,
Nous recréerons, quoi qu'il advienne,
Sur la mer de draps un ciel bleu.

 

 

LOGO NH-PF

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23 août 2014

Participation de Nhand

SI TU VEUX TE PROMENER 

 

 

Dans la jungle urbaine,
L'automobiliste est roi ;
Dans la jungle urbaine,
Gare au piéton maladroit !

Les grandes artères
Filent toujours sans te voir ;
Les grandes artères
Ont tout pour te décevoir.

Viens, je suis ton guide,
Si tu veux te promener.
Viens, je suis ton guide,
Je t'emmène, allons flâner...

Il est des ruelles
Où le temps n'existe pas ;
Il est des ruelles
Qui s'explorent pas à pas.

Oui, des voleurs à la tire
Y font leur sale devoir,
Mais est-ce à moi de te dire
Qu'on ne peut pas tout avoir ?

 

 

LOGO NH-PF

16 août 2014

Participation de Nhand

LA COMPLAINTE DE LA BOÎTE AUX LETTRES

 

97857987

 

Il fut un temps,
J'étais l'amie incontournable
Du timide qui n'osait point
De vive voix conter fleurette...

Il fut un temps,
J'étais propice et profitable
Au cœur qui devait battre loin
De son élu, de sa conquête...

Il fut un temps,
J'étais utile, indispensable,
Quand les je t'aime avaient besoin
D'atteindre un bout de la planète...

Il fut un temps,
J'étais encore inébranlable
Quand le téléphone, avec soin,
S'en vint me voler la vedette...

Il fut un temps,
Je n'étais pas si négligeable.
Je me sens seule dans mon coin,
Sans chaleur, futile, obsolète.

Car, voyez-vous, les mots d'amour
Ne voyagent plus par la poste ;
Si j'en meurs un peu chaque jour,
A quoi bon lancer la riposte ?
Ecrans et claviers, désormais,
Ont pris la relève et complotent
Pour m'évincer plus que jamais ;
Les amants modernes textotent.

 

Texto d'amour

LOGO NH-PF

9 août 2014

Participation de Nhand

IL PLEUT SUR METZ

 

 

Chez Mise au Green,
Mortes de spleen,
Trois vaches broutent
Leur déroute...

Triste fatum,
Quand, chez Quantum,
Les soldes fêtent
Leur défaite...

Le vilain vent
Squatte devant
La Carterie
Ahurie...

Dessange a froid
Mais reste droit ;
Son shampooing bulle,
Incrédule...

La Poste, au fond,
Qui se morfond,
Ouverte à l'heure
Pour du beurre...

Passant fissa
Chez C com ça,
Une cliente
Peu riante...

La pluie attaque assidûment
Depuis tant de jours la Lorraine ;
Metz a sombré dans le tourment
Et le commerce est à la traîne.

Mais si la pierre est par ici,
Plus qu'ailleurs, hardie et vaillante,
Ma petite rue, elle aussi,
Saura survivre à l'assaillante !

 

 

Nhand

2 août 2014

Participation de Nhand

AU VOLEUR !

 

C'était devenu le sujet favori des villageois, on ne parlait plus que de ça au bistro, à la boulangerie, au terrain de pétanque ; monsieur le curé en avait perdu l'appétit, son gros bidon gavé de vin messe fondait à vue d’œil.

Mais où diable étaient passées les chaises de l'église ? Qui aurait pu être assez fou pour les subtiliser, et pour en faire quoi au juste ? D'accord, elles valaient leur pesant de velours pourpre et de bois doré. Chacun le savait bien, puisque tout le monde – ou presque – avait généreusement lâché les cordons de sa bourse pour contribuer au remplacement des vieux bancs mités, érodés par au moins sept générations de culs de grenouilles de bénitier, qui les avaient précédées.

Le mystère demeurait entier. Dédé, le menuisier, avait bien sa petite idée sur la question.

« A tous les coups, c'est les gitans, fulmina-t-il.
- Mais oui que c'est eux, rétorqua Yvette, la femme de Gilou le bistrotier. Qui veux-tu que ce soit d'autre ?
- Z'ont pas fait une descente au campement ces branquignoles de gendarmes ?
- Tu parles, s'exclama Gilou. A part organiser des tournantes à la caserne avec les putes de la belge ou chercher des poux aux gens honnêtes, i' sont bons à quoi ?
- Quand j' pense au nombre d'heures qu' j'ai grillées pour les fabriquer... J'ai jamais compté les nuits blanches mais y en a eu un paquet !
- Ah ça, c'est sur...
- Y a qu'à les éradiquer de la surface de la terre, ces cafards, j' comprends même pas qu' l'autre con les laisse en liberté.
- Qui ça ?
- Scooterman, tu sais bien, qui squatte l'Elysée à nos frais.
- Ouais, ça s' voit qu'i' sait pas c' que c'est d'avoir sa baraque vidée par les voleurs, lui.
- Penses-tu ! L'est bien trop occupé à forniquer à gauche, et même à droite.
- Et avec ça, c'est nous qu'on lui paie son caviar, qu'i' s'étouffe avec !
- Ou alors, c'est les routiers, s'en mêla Denis, le charcutier.
- Les routiers...
- Qu'ont piqué les chaises !
- C'est pas bête, ça...
- Moi, j' l'ai dit hein, j'étais sûr qu'en construisant cette aire de repos à l'entrée du village on allait avoir des embrouilles !
- En plus, i' sont tous louches, ces zigotos-là.
- Ouais, des arabes, des albanais, des kosovars, des machins qu'on sait même pas d'où ça sort.
- Et c'est facile pour eux, i' s'y mettent à plusieurs, i' fracassent la porte de l'église en pleine nuit, i' chapardent les chaises, i' les mettent dans leurs camions... Ensuite, i' r'partent... Ni vu, ni connu !
- Vivement 2017, qu' la Marine nous débarrasse de tous les profiteurs ! »

Dédé eut à peine le temps de terminer sa phrase que des visiteurs inattendus firent irruption dans le bistro et s'approchèrent du comptoir : le maréchal des logis chef Bouzon en personne, escorté des brigadiers Comard et Miteau.

« Monsieur Mollard ?
- Oui, qu'est-ce qu'i' y a, demanda Dédé.
- Veuillez nous suivre, s'il vous plaît, nous avons quelques questions à vous poser.
- Bah, posez-les, y a qu' des potes ici, j'ai rien à cacher, moi !
- Permettez-nous d'en douter, monsieur.
- Occupez-vous plutôt d' trouver qui c'est qu'a vidé l'église au lieu d' venir m'emmerder...
- Ne nous obligez pas à vous menotter !
- J' suis coupable de quoi, d'abord ?
- Nous en discuterons au calme, suivez-nous sans faire d'histoires.
- Quoi encore, un excès de vitesse ? Z'êtes venus me r'tirer mon p'tit pap'lard rose ? Tenez, cadeau ! »

Dédé tira son portefeuille du fond de la poche arrière de son pantalon, en délogea son permis de conduire qu'il jeta avec force sur le comptoir. Comme il continua à vociférer, arrosant copieusement les fonctionnaires de tous les noms de volatiles, Comard et Miteau le plaquèrent contre le mur, lui enfilèrent les menottes et le prirent par le col pour l'emmener jusqu'au fourgon.

Il s'avéra que le menuisier était l'auteur du vol dont tout le monde parlait. Sa propre épouse, voulant en finir avec lui, le dénonça.

Devant le capitaine Martinet, il reconnut son geste, le justifiant ainsi : puisque le paiement total qu'il devait percevoir pour la conception des chaises tardait à lui parvenir, il eut l'idée de les subtiliser pour les revendre au noir, à des particuliers du département voisin. Il trouva par ailleurs là une occasion d'incriminer les gitans, dont la présence dans les environs lui donnait des boutons.

 

Nhand

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26 juillet 2014

Participation de Nhand

BREDOUILLE

 

 

Chantait à cappella
La brise volubile ;

Vaincu, déchu, fila
Le gris vers outre-Manche ;

D'azur étaient gavés
Les dessus de la ville ;

Vibraient sur les pavés
Les deux roues du dimanche...

Aux abords du marché planait une douceur
Fleurant la mirabelle et le miel de lavande ;
A l'ombre des remparts, venu pour sa provende,
Flânait le matinal quand rentrait le noceur...

A l'anglaise, l'orage,
Vaincu, déchu, fila ;

Les contours de la plage
D'azur étaient gavés ;

Un merle et sa merlette
Chantaient à cappella ;

Ta vieille bicyclette
Vibrait sur les pavés...

Dérailla brusquement, sous tes coups de pédales,
Sa chaîne, et te voilà coupée en plein élan !
Par bonheur, une enseigne au logo très parlant
Se trouvait à côté d'un marchand de sandales ;

On y réparait là
Les vélos en souffrance.

Et pourtant s'étiola
Ton début d'espérance...

Car un petit panneau sur le rideau baissé
Annonçait clairement : « fermeture annuelle »
Tu rebroussas chemin, de ruelle en ruelle,
Tirant par le guidon ton compagnon cassé.

Les regards, par centaines,
D'azur étaient gavés ;

Les bouches des fontaines
Chantaient à cappella ;

Des patins à roulettes
Vibraient sur les pavés ;

Mais ton projet d'emplettes,
Vaincu, déchu, fila.

 

 

Nhand

12 juillet 2014

Participation de Nhand

LE JEU DES SEPT PAYS

 

Jean s'en revint affolé de la boîte aux lettres, tenant dans une main un énième de ces clichés énigmatiques régulièrement reçus depuis plusieurs semaines, et dans l'autre, l'enveloppe qui l'avait contenu, ouverte sur le dessus.

- Ça continue !
- Quoi donc ?
- Regarde !
- Ah... Quel pays, cette fois ?
- Suisse.
- Amusant...
- Inquiétant, tu veux dire !
- Oh, te mets pas dans des états pareils, c'est jamais qu'une photo...

Colette, assise au coin du feu, ponctua sa phrase d'un ricanement avant de se replonger dans ses côtes piquées – elle confectionnait un gilet pour le futur bébé de leur cadette, dont la naissance était imminente.

- Evidemment, tu t'en contrefous...
- Qu'est-ce que tu veux, porter plainte pour harcèlement photographique ? Vas-y, si tu as du temps à gaspiller, la gendarmerie est au bout de la rue !

Passablement irrité par l'attitude de son épouse blasée, Jean tourna les talons en direction du bureau, une pièce en vérité fourre-tout attenant à la salle à manger, sur un pan de mur de laquelle il avait punaisé les six précédentes cartes postales de ce genre particulier.

Il ne s'agissait pas à proprement parler de cartes postales au sens classique du terme. Elles en présentaient quelques caractéristiques mais nul besoin de se nommer Castle pour deviner que toutes étaient sorties d'une imprimante domestique : chacune montrait une image sur le recto d'un morceau de vulgaire papier découpé aux ciseaux, avec inscrit dessus un indice se rapportant à un pays, rien au verso, et, chose étrange, elles avaient toutes été expédiées depuis Chatou, en région parisienne – le cachet de la poste faisant foi ; après l'Albanie, le Monténégro, la Bosnie, la Croatie, la Slovénie, l'Autriche, voici donc venir le tour de la Suisse, sous la forme d'une charrette transformée en jardinière, montée sur la devanture d'un chalet.

 

Défi#306


Jean eut beau fouiller dans sa mémoire, il ne connaissait personne à Chatou. Qui pouvait bien se cacher derrière cette farce ? Quel en était le but ? Certain qu'il ne trouverait pas la réponse aussi facilement, il se contenta d'accrocher cette septième illustration à côté des autres et retourna vaquer à ses occupations.

 

Dix-sept jours plus tard...

 

En ce dimanche de février, Jean et Colette recevaient à déjeuner leurs trois filles, leurs trois gendres, leur cinq petits-enfants – dont Jules, qui venait d'agrandir la famille –, une vieille cousine, la voisine et son mari ainsi que deux couples d'amis, à l'occasion de leur anniversaire de mariage.
Entre le fromage et le dessert, l'époux de leur aînée se leva de sa chaise, réclama le silence en faisant tinter sa coupe en cristal sous quelques coups de petite cuillère et se lança dans un discours :

- Jean, Colette, on est heureux de partager aujourd'hui avec vous ce délicieux et copieux repas célébrant votre quarante-neuvième année de mariage. Quand je pense que je n'en suis qu'à onze et demie, ça laisse rêveur...
- On te souhaite d'atteindre les noces de chêne, Christophe !
- C'est gentil, mais avec tous les excès que j'inflige à mon organisme, je crains de tirer ma révérence bien avant.
- Tu as arrêté de fumer, c'est un bon début...
- Certes. Mais on est pas là pour parler de moi. Je referme donc la parenthèse. Si on évoquait plutôt les choses sérieuses...
- Oh la la, attention !
- Colette, j'ai ouï-dire que tu avais souhaité remplacer ton antique machine à coudre, qui date de l'entre-deux-guerres, par un exemplaire dernier cri...
- Tu as été correctement renseigné !
- Et toi, Jean, que tu fantasmais sur une certaine tondeuse à gazon...
- L'autoportée à éjection arrière McCulloch Crossmower M105-77XC.
- Pas la moins chère, en plus !
- Oh non, en matière de camelote, j'ai assez donné...
- Eh bien... Vous voilà récompensés !
- C'est vrai ? Il ne fallait pas, c'est de la folie.
- Tu as raison, Colette, c'était tellement de la folie, qu'on a laissé tomber. On s'est rabattu sur un modeste petit chèque.
- Il n'y a pas de petit cadeau, si c'est offert avec le cœur.

Christophe tira de la poche de son pantalon une enveloppe, qu'il tendit à sa belle-mère.

- Je précise que c'est pas un chèque en blanc...
- Oh, c'est déjà beaucoup, merci à tous.
- Ouvre d'abord, avant de nous remercier.
- Je suis sûre que vous nous avez trop gâtés...
- Toutes les personnes ici présentes ont participé et fait de leur mieux pour que le montant total ne soit pas trop ridicule.

Colette décacheta l'enveloppe avec soin et doigté. Elle jeta un œil à l'intérieur, puis, visa son gendre avec amusement...

- Tu es certain d'avoir dit la vérité, Christophe ?
- Ah, pourquoi ce doute ?
- Ça n'a pas vraiment l'air d'être un chèque...

Elle déplia une feuille de papier A4. Son sourire se figea. Son regard perplexe croisa celui de Jean, tandis qu'elle lui tendait la chose. A son tour, ce dernier, éberlué, marqua un silence éloquent. L'un et l'autre reconnurent instantanément, imprimées sur cette feuille, les sept mêmes images qu'ils avaient progressivement reçues par courrier.

- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Vous aimez jouer, d'habitude. Alors, vous avez trouvé la solution ?
- Vous étiez tous de mèche, derrière tout ça ?
- Affirmatif. Mais maintenant, il s'agit de décrypter le message.

Jean et Colette se regardèrent à nouveau. Ils n'osaient pas formuler ce que leurs imaginations respectives venaient de leur souffler.

- Allez, je vous donne un indice : sept fois sept font quarante-neuf.
- C'est pas un voyage, quand même !
- Eh bien... Bravo, Colette, en plein dans le mille, félicitations et joyeux anniversaire !

Le couple de septuagénaires, incrédule, oscillant entre larmes de joie et confusion, n'aurait jamais pu espérer meilleur cadeau – original, audacieux et onéreux de surcroît – de la part de ses proches. Albanie, Monténégro, Bosnie, Croatie, Slovénie, Autriche, Suisse, telles étaient donc les sept étapes du périple qui l'attendait. Une escale d'une semaine à chaque fois, pour un total de quarante-neuf jours, voilà une bien jolie façon de fêter l'événement et rattraper la lune de miel qu'il n'avait pas pu se payer en mille-neuf-cent-soixante-cinq.

- C'est plus que de la folie, c'est trop, vous êtes des malades !
- L'un de vous a gagné à l'Euromillions ou quoi !
- On aurait aimé, on serait parti tous ensemble...

Jean, soucieux de tout comprendre des dessous de la surprise, posa une ultime question :

- Qui s'est déplacé exprès jusqu'à Chatou pour nous envoyer ces photos ?
- Personne.
- Non mais sérieusement ?
- En fait, je les postais à l'un de mes amis qui y vit, il se chargeait de les glisser dans des nouvelles enveloppes avant de les réexpédier à votre adresse, tout simplement...
- Bande de malins que vous êtes !
- Ah ça, vous nous avez eus...
- Il fallait bien brouiller les pistes, pour que le jeu soit plus piquant.
- Vous savez que Jean était à deux doigt de la crise de nerfs ? Un peu plus, et il allait trouver les gendarmes !

Un fou rire général fit tressaillir le petit Jules, qui, lové dans les bras de sa mère, prenait sa tétée.

Le repas se poursuivit tard dans l'après-midi. Les fauteuils furent déplacés pour un bal improvisé au cœur du salon.
Jean et Colette n'oublieraient pas de sitôt les émotions de cette journée mémorable ; pour la première fois de toute leur vie commune, ils s'aventureraient hors des frontières de l'hexagone.

 

Nhand

5 juillet 2014

Participation de Nhand

MON PREMIER SOIR AU DSS

 

La direction du cours de théâtre auquel je m'étais inscrit cette année-là proposait également de suivre le DSS – comprenez : le Défi Scénique du Samedi.
Il n'y avait bien sûr aucune obligation, c'était optionnel. Et puisqu'il fallait s'acquitter de la somme de cent francs mensuel en plus des deux-mille-deux-cents à payer chaque trimestre, j'hésitai longuement avant de me décider – c'est bien connu, les étudiants n'ont pas de gros moyens.
Au-delà de l'aspect purement financier, cependant, je me sentais surtout incapable de faire ce qu'on y demandait. En effet, chaque samedi soir, les participants devaient, par binôme, investir la scène et improviser un mini-dialogue à partir d'un thème tiré au sort. Autant dire qu'une telle perspective m'effrayait un peu. Malgré tout, deux de mes acolytes parvinrent à me convaincre de tenter l'aventure.

Nous arrivâmes pile à l'heure, ce samedi de novembre. Cédric et Solène étaient tout excités. Moi, j'étais mort de trac, j'avais les mains moites, la gorge nouée et une boule au ventre qui enflait à mesure que se rapprochait le moment redouté de se jeter à l'eau.
M'exprimer devant un public ? J'en avais plutôt l'habitude. Mémoriser une pièce entière ? C'était parfaitement dans mes cordes. Mais l'improvisation...

Le professeur entra. Il se délesta de sa gabardine sur le dossier d'une chaise, posa une espèce de corbeille à pain sur le bureau, chaussa ses loupes sur le bout du nez puis se retroussa les manches. J'eus envie de me sauver. Trop tard, ils nous avait repérés – Cédric, Solène et moi. Après nous avoir souhaité la bienvenue au DSS, il nous fit savoir que nous n'étions pas obligés de participer, puisque c'était notre première fois. Je poussai intérieurement un immense ouf de soulagement. Détendu, je me calai confortablement au fond du fauteuil et me tint prêt à profiter du spectacle.

Une brune et sa copine blonde se portèrent volontaires. L'une et l'autre, visiblement aguerries à ce type d'exercice, se précipitèrent sur l'estrade avec enthousiasme. Pour elles, c'était devenu un véritable jeu.
La brune plongea sa main dans la corbeille et en retira un morceau de papier qu'elle déplia aussitôt. Le sujet du défi qu'elles avaient à remplir fut le suivant : points noirs, avec pour contrainte d'insérer une fois le mot point, au singulier ou au pluriel, dans chacune de leur répliques.
Elles se concertèrent quelques secondes en se chuchotant quelques idées à l'oreille, puis se lancèrent :

- L'Eau Précieuse, tu connais ? Contre les points noirs, c'est radical, tu devrais essayer !
- Je ne crois point aux vertus de ces soi-disant solutions miracle.
- Tu as tort ! A ta place, je mettrais un point d'honneur à soigner mon apparence, surtout avec le métier que tu exerces.
- Un point noir par-ci, par-là... Je ne vais pas en mourir !
- Par-ci, par-là ? Ta trombine ressemble en tout point à une galette saupoudrée de graines de nigelle...
- Mettons les points sur les i une bonne fois pour toutes : ça me regarde !
- Tu les considères comme des points de repère, peut-être ? Là, c'est clair, tu es très repérable, impossible de te confondre avec une autre blonde !
- Va donc tournicoter autour du rond-point pour voir si j'y suis !
- Ah, tu te braques, j'ai touché un point sensible.
- Que nenni... Est-ce que j'ai l'air d'être sur le point de craquer ? Je suis très calme !
- C'est un point de vue...
- Je l'admets, parfois, tu as le don de m'irriter au plus haut point.
- Chouette, j'ai marqué un point !
- Tu mériterais que je te décalque au tire-point.
- A ce point ?
- Tu feras moins ta maligne après, quand tu seras criblée de points de suture.
- Tu gagnerais beaucoup à suivre mon conseil, un point c'est tout !
- Mets ton moteur au point mort, s'il te plaît, tu me fatigues !
- Je te le dis, moi : pour nous, les filles, sans produits de beauté, point de salut !
- Mais pour qui tu te prends ! Pour la Valérie Damido des ravalements corporels qui tomberait à point nommé ?
- Point trop n'en faut ! Encore que...
- A t'écouter, je suis mal en point !
- Tu comptes te présenter au Point-Virgule dans cet état ?
- Inutile de te servir de mon spectacle comme d'un point d'appui à tes arguments, c'est bas !
- Un one-woman-show bien au point, c'est aussi une comédienne visuellement impeccable !
- Pas de panique, le maquillage est à l'artiste ce que le cache-point est à la couture...
- Tu en as tellement de ces machins disgracieux qu'aucun fond de teint n'en viendrait à bout. Au concours de Miss Points Noirs, tu gagnerais haut la main.
- Arrête de m'angoisser avec ça, tu vas finir par me filer un point de côté !
- Non mais sérieusement, arrange-toi, ou tu atteindras vite le point de non-retour, et là...
- Bon, stop, point final, j'en ai assez entendu pour aujourd'hui.

L'assistance applaudit. Quel talent, quel souffle, quelle prouesse ! Je me doutais bien qu'en matière d'impro certains savaient se surpasser, être réactifs, trouver les mots, faire preuve d'imagination, construire de but en blanc un vrai dialogue qui tienne la route, qui donne l'impression que c'est complètement naturel et spontané, mais là, c'était tout juste bluffant, voire décourageant. Presque aucune hésitation, quasiment pas de blancs, et, de surcroît, les consignes imposées furent rigoureusement respectées... A croire qu'elles étaient de mèche avec le professeur, que ce dernier leur avait soufflé les thèmes à l'avance et qu'elles y avaient travaillé.

Les binômes suivants ne déméritèrent pas non plus leurs titres de champions de l'impro. Tous se montrèrent à la hauteur, vifs et inventifs, à tel point que je finis par me demander si j'allais continuer...

Alors, à votre avis, suis-je ou non revenu au DSS ?

 

Nhand

28 juin 2014

Participation de Nhand

LA NESSIE DE PAPA

 

Elle était belle ! Tu t'en souviens, comme elle était belle ? Avec sa chevelure rousse toute en volume qui aurait fait de l'ombre aux bimbos shampooinées des publicités pour L'Oréal ; avec sa taille de guêpe un peu folle sur les côtés, un brin coincée au milieu ; avec son mètre soixante-dix-huit qu'étiraient davantage encore ses escarpins Charles Jourdan ; avec ses dents si blanches que maman, verte de rage et de jalousie, la surnommait Denivit ; avec ses yeux si clairs qu'on aurait dit qu'elle les avait beaucoup trop souvent nettoyés à l'eau de chagrin... Ah non, c'est vrai, parfois c'était aussi à l'eau de joie, à l'eau de rire. Surtout quand elle avait forcé sur l'eau-de-vie.

Elle était belle ! Elle était grande, élancée ! Elle était classe, élégante, chic ! Une vraie hôtesse de l'air au bras de papa qui, du coup, se prenait pour un commandant de bord alors qu'il ne savait commander rien d'autre que sa bande des sept clampins à l'usine, et, le dimanche midi, son habituelle assiette de raviolis maison chez le rital. D'ailleurs, je me demandais ce qu'une prout-prout de la Rive Gauche avait pu trouver à un père de famille plan-plan du quatre-vingt-douze, qui se calait un rendez-vous avec son autorité le lundi à huit heures pour se décommander à huit-heures et quart. Tu te souviens, on grimpait à tous les rideaux, parce qu'on savait que les menaces de papa n'iraient jamais plus loin que le bout de sa moustache. Et elle, ça la faisait glousser comme une poule de Bresse cinq étoiles.

Elle était rayonnante, solaire, même que ses lunettes noires Christian « Dehors » peinaient à évincer l'éclat de son regard lumineux.

Elle était raffinée, intelligente, érudite, savante, elle employait des mots tarabiscotés, des substantifs, des verbes, des adjectifs, des adverbes, tirés d'on ne sait quel dictionnaire, fabriqués avec ces consonnes et ces voyelles surcotées qui rapportent gros au Scrabble. Elle lisait Sartre et Beauvoir comme maman se piquousait à Stone et Charden. Elle parlait de Sand et Chopin comme maman découpait des photos de J.R. et Sue Ellen dans Télé-star. Elle s'habillait en Balmain comme maman portait les vieilles blouses héritées de sa mère.

Il en était dingue, papa, mordu jusqu'à l'échine qu'il courbait sans demander son reste. C'est que ça le changeait de la Folcoche acariâtre qu'était déjà devenue bobonne à quarante piges. Tu te souviens qu'il était fier comme un pigeon gonflant son jabot le jour où il l'avait emmenée au bal des soixante ans de Paulette ? Les René, Raymond, Roger, Norbert et autre Marcel n'en pouvaient plus de baver comme des stylos bic en fin de vie. Ah, il l'aimait, Ness ! De toutes ses dulcinées passagères, elle était de loin la plus aznavouresque des Vartan farmerisées – c'est incroyable qu'il n'ait honoré que des rouquines à part maman –, toujours la plus belle pour aller danser. Pour aller n'importe où, en réalité. Y compris pour aller dormir. Il l'aimait ! Ah ça, il l'aimait ! Bien plus que ses trois maisons, ses trois enfants, ses trois gros chats, ses trois gros chiens réunis de Cadet Rousselle de la banlieue sud ! Bien plus que son Ricard du soir ou sa collection de nymphalidae naturalisés, c'est dire ! Il lui aurait décroché la lune, dégazé Jupiter, ramené les anneaux de Saturne sur un coussin de velours pourpre, sauf que ça ne l'a pas intéressée, elle, de se démademoiselliser pour un petit contremaître en plaqué or...

Elle ne se sera pas enracinée longtemps aux fourneaux de la cuisine Cagivo – euh, Vogica, pardon – flambant neuf que papa avait fait installer spécialement pour elle dans la maison de Bourg-la-Reine. Non, la pouliche a finalement choisi le roi du faste, un étalon périmé, lourd et bedonnant de lingots, qui lui a proposé de venir poser sa selle chez lui, à Saint-Cloud. Tu t'en souviens ? C'est ainsi que s'était refermée la parenthèse enchantée.

Pourquoi te raconter tout ça et revenir trente ans en arrière ? Parce que je l'ai revue, Ness, figure-toi. Oui, oui, pas plus tard qu'il y a deux jours, alors que je traînais ma carcasse de vélibeur du week-end sur les quais de Seine. Entre un manège blindé de bruyants chérubins et un kiosque à souvenirs pour touristes en Birkenstock, se dressait une camionnette ambulante devant laquelle des grignoteurs de l'après-midi faisaient la queue pour une cannette à trois euros cinquante, un cornet de glace chargée en colorants chimiques ou une crêpe caoutchouteuse dégoulinant de Nutella. C'est à sa voix – non à son apparence – que j'ai reconnu la marchande... Le choc ! Je me suis rapproché, l'air de rien, afin de vérifier que mes tympans n'étaient pas si emmiellés. Mais oui, c'était bien elle, la Nessie de papa ! Dieu qu'elle a morflé... Bardot a carrément mieux traversé le temps qu'elle ! Par ailleurs, quel laisser-aller ! Plus de chevelure rousse toute en volume mais à la place une tignasse hirsute, blondasse et grasse, que même Birkin aurait reniée ; la taille de guêpe d'autrefois n'était plus qu'un ventre d'éléphante qu'accentuait mal un affreux tablier grisâtre ; le sourire, jauni par trois décennies de tabagisme, donnait l'impression qu'elle avait depuis des lustres troqué le Denivit contre la moutarde Marque Repère ; les lunettes noires ressemblaient à ces contrefaçons vendues à la sauvette aux abords de certaines bouches de métro et ne laissaient désormais rien paraître de son charisme perdu. Je crois que son mètre soixante-dix-huit a dû en prendre un sacré coup également, à en juger par son dos voûté, ses épaules affaissées, son cou triplement ratatiné. De là où je me tenais, aucune possibilité d'entrevoir ses chaussures, mais il ne devait plus être question d'escarpins prestigieux – j'imaginais plutôt des espadrilles grossièrement tissées, dénichées chez Babou.

Si papa l'avait vue, la malheureuse... Direct la civière, l'ambulance, la Pitié-Salpêtrière... Puis le cercueil, le corbillard et le Père-Lachaise ! Ou alors, grognant dans sa barbe – c'est comme si je l'entendais –, il aurait lâché sur un ton dégoûté, écœuré, malgré son sourire de gentil niais : « maintenant, j'en ai la preuve, Nessie est bel et bien le surnom d'un monstre, qu'on n'essaie plus de me persuader que ce monstre n'existe pas ! »...

Elle était belle, pourtant ! Tu t'en souviens, comme elle était belle ?

Comment ? Non, elle ne m'a pas reconnu. Mais ça, c'est uniquement parce que je n'avais que neuf ans la dernière fois qu'elle avait eu affaire à moi !

 

Nhand

21 juin 2014

Participation de Nhand

MALHEUREUX AUX JEUX...

 

 

J'ai ce mot
Sur le bout de la langue...


Comment ! Comment ! Pas un seul E ?
Voyelle ô combien répandue,
Pourtant !
Je tente une autre lettre.


J, F, C, B, H, L... Au feu !
N, S, idem – énigme ardue !
Pourtant,
Je suis censé connaître.


J'ai ce mot
Sur le bout de la langue...


Crotte de flûte ! Et ce crayon
Trop bien taillé, pointe aiguisée,
Qui rit,
Qui construit la potence...


Sa mine est comme un aiguillon ;
J'en ai l'âme terrorisée,
L'esprit
Redoutant la sentence !


J'ai ce mot
Sur le bout de la langue...


Pour tête un A, pour queue un R...
Mais qu'a-t-il en guise de ventre ?
P ? T ?
Là, mon bourreau s'agace :


« Vraiment tu ne manques pas d'air ;
M, O, U... Bien sûr que ça rentre ! »
Maté,
Je suis pendu sur place !


Je l'avais
Sur le bout de la langue,
Je l'avais !
Aux jeux, souvent, je tangue
Tel un navire en perdition ;
Toutefois, je précise
Avec force et franchise :
Quelle heureuse malédiction !

 

 

Nhand

14 juin 2014

Participation de Nhand

HORS-SUJET

 

N’ayant comme vous abusé
Des paradis artificiels,
Je me pensais assez rusé
Pour trouver dans les logiciels
De ma lente imagination
Les mots qui vous auraient narré
Une belle hallucination,
Et me voici désemparé ;

Les muses que j’ai rencontrées
Me parlaient de tout autre chose,
De situations empêtrées
(Loin d’agir pour la bonne cause)
Dans un réel trop terre-à-terre
Et ne suggéraient à ma plume
Que de refaire l’inventaire
D’un monde enclin à l’amertume.

Alors, navré de vous servir
Ces quelques rimes hors-sujet
Qui me vont peut-être à ravir
Mais qui n’ont pour unique objet
Que d’offrir une explication
A mon défaut d’inspiration.

 

Nhand

 

PS : si vous estimez, ami(e)s défiant(e)s, que vous avez perdu votre temps à lire cette non-hallucination, autorisez-vous à me tirer les cheveux (qui me font, eux aussi, de plus en plus défaut).

Note à l'intention des maîtresses : je refuse, cependant, de recopier 500 fois Je me dois de traiter le sujet demandé, de n'en dévier sous aucun prétexte.

Je préfère encore aller au piquet.

Et si je suis privé de récréation, pourrai-je quand même manger mon pain au chocolat dans la salle de classe ?

7 juin 2014

Participation de Nhand

Participation de Nhand (défi#301)

31 mai 2014

Participation de Nhand

Participation de Nhand (défi#300)

24 mai 2014

Participation de Nhand

Participation de Nhand (défi#299)(1)

17 mai 2014

Participation de Nhand

Nh01

3 mai 2014

Participation de Nhand

na01

26 avril 2014

Mon petit oiseau (Nhand)

Mon petit oiseau
Dépourvu de toute plume
A la forme d’un légume
Plus long qu’arrondi,
A ce qu’on m’a dit…
Mon petit oiseau,
A défaut d’avoir des ailes,
Se coltine deux donzelles
Soir, matin, midi,
A ce qu’on m’a dit…
Mon petit oiseau,
Puisqu’il faut qu’il se soulage,
Sans voler, se fait volage,
Va, vient, s’ébaudit
(A ce qu’on m’a dit)
Dans des grottes broussailleuses
Aux promesses merveilleuses ;
Mon petit oiseau
Boit du miel, broute de l’herbe,
Sait assumer sa superbe
Quand il s’enhardit,
A ce qu’on m’a dit…
Mon petit oiseau,
S’il ne chante ni ne siffle,
Vise droit comme le riffle
D’un leste bandit,
A ce qu’on m’a dit…
Mon petit oiseau,
Pour beaucoup, c’est indéniable,
Ressemble à la queue du diable ;
Ce fin dégourdi
(A ce qu’on m’a dit)
Passe pour un excentrique
Dès qu’il se déguise en trique !
19 avril 2014

Participation de Nhand

Espèce de vaurien
Ta grande taille,
Tes gros sabots
Et ta carrure de futaille,
Nous font passer pour des nabots.
Ton arrogance,
Ton air narquois,
Ta souveraine extravagance
Et les flèches de ton carquois,
Nous empoisonnent l’existence
Avec ardeur et persistance !
Comme tu crois qu’évidemment
Nul ne t’arrive à la cheville,
Tu te prends pour tout ce qui brille…
Mais tu le sais pertinemment :
Ce qui te fonde s’articule
Autour d’un vide consternant ;
Sous ton masque de dominant
Se terre un vaurien ridicule
A la valeur bien minuscule.
12 avril 2014

La colère de Petra (Nhand)

Les vents, menaçants de colère,
Déforment la ligne des eaux ;
La houle s’enfle et s’accélère,
Les vagues deviennent ciseaux.
Au port, les bateaux s’entrechoquent,
Dansent la valse des courants
Et même, parfois, se disloquent,
Finissent en débris errants.
L’océan vient à la conquête
Des lieux qui furent nos abris,
Le littoral se déchiquète
Sous des embruns toujours plus gris.
Qu’adviendra-t-il de notre plage ?
Petra s’en moque éperdument,
Comme à force de dessablage
La dune tombe doucement.
Le beau tableau se défigure
Tout autour du môle blessé
Et l’oiseau de mauvais augure
Annonce un été cabossé.
Quelle triste métamorphose,
Tant de stigmates sont parlants !
Résigné, le géographe ose
Penser à corriger ses plans.
5 avril 2014

SOUS MON CHAPEAU, LE CIEL... (Nhand)

Puisqu’il est impossible

– A cause de mon cou

Qui n’est pas extensible

Et se tasse beaucoup –

D’atteindre les nuages

Sans prendre des avions,

Je me fais des voyages

A renfort d’illusions.

 

Puisqu’il est impensable

Que j’attrape le ciel

Qui n’est point abaissable,

Son double artificiel

En version miniature

Est là, sous mon chapeau,

De bien belle facture…

Ce n’est pas du pipeau !

J’ai toute une volière

Que j’emporte partout…

Non, pas en bandoulière

Comme un sac fourre-tout !

 

Ainsi, je peux garder les pieds rivés sur terre,

Tout en allant voler avec les goélands…

Mais ne le criez pas trop fort, quitte à vous taire ;

Si le vent l’apprenait, ses souffles insolents,

Bons pour les girouettes

Jalouses des mouettes,

Ne viseraient que moi ; j’en perdrais mon chapeau,

Mon ciel et mes oiseaux… Ce n’est pas du pipeau !

 

Si tout cela s’achève

Je m’en sentirai mal ;

Pensez-vous que je rêve

D’être un homme normal ?

 

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