La balançoire (Lilou)
Quand je revois cette balançoire ; il me revient les jours d’enfance où tu me poussais doucement pour ne pas me faire tomber ; J’avais cinq ans et toi quinze. Tu était mon presque frère ; nous n’avions ni père ni mère en commun, c’est si compliqué les familles recomposée et tu vivais loin, chez ta mère que tu détestais. Tu disais qu’elle était mondaine. Tu venais pour les vacances et là c’était un grand bonheur.
Je ne suis pas revenue dans la maison depuis le jour au nos parents sont morts.
Aujourd’hui, cette maison nous appartient en commun. Nous avons rendez-vous et je suis arrivée la première.
Cette balançoire recouverte de neige, je ne pensais pas qu’elle était encore là. Probablement que les locataires avaient des enfants. Quelque animal a sauté sur la planche, la neige est un peu tassée par endroit, un écureuil peut-être ou une pie comme le tableau éponyme de Claude Monet que tu m’as fais découvrir, un soir où nous regardions le catalogue de l’exposition que tu avais visitée à Paris. Tu m’avais promis de m’y emmener un jour…
Quand je revois cette balançoire, j’ai envie de revenir vivre ici… Je suis impatiente de te revoir… La vie nous a meurtris tous les deux mais qui sait si nous n’avons pas un avenir commun après tout cette maison nous appartient.
Tu arrives avec un sourire aux lèvres, toi aussi tu regardes cette balançoire … J’espère.