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Le défi du samedi
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21 mai 2022

Le grigou (Lecrilibriste)

 

Il y a grigou et grigou

Il a l’air de rien et de tout

Jeune ou vieux c’est le même roué

Mais avec, quand même des degrés

çui qui paye jamais sa tournée

Car il a un serpent dans la poche

çui qui met de l’eau dans le lait

pour augmenter sa quantité

çui qui vendait au marché noir

sans état d’âme

quand tout le monde tirait la langue

pour becqueter

En calcul mental Il est le plus fort

Il n’y a rien à dire,  ça ! il sait compter !

Et puis y a l’affreux grigou,

La langue perfide et jaloux de tout

Avec les coups qu’il fait par-dessous

Le cœur raccourci et la bouche amère

Il choisit son monde, çui qui a du pèze

Les sous l’attirent comme l’abeille sur le miel 

il les sent, il les prend, il les respire

 c’est son élixir de jeunesse, sa raison de vivre

Des groupies font cercle autour de lui

ce ne sont jamais des amis

Vaut mieux être son copain que déclaré l’ennemi

Car sa langue acérée sait vous dessouder

Juste trouver le truc qui va vous tuer

Mais si vous avez des sous, Il sait vous entortiller

De l’or, de l’or, il lui faut de l’or pour tout

En bitcoins, en actions, en lingots

Toujours de l’or pour être le plus fort

Pour ne pas manquer, pour se sentir exister

Pour combler son grand vide intime

Pour vous écraser de sa financière supériorité
 

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14 mai 2022

Foutu téléphone ! (Lecrilibriste)

 

Fulgurance d’un appel téléphonique

Qui plaque ses griffes acérées

Sur mon sommeil

Non !!!  Ne pas lâcher ce rêve

Où le sable coule entre mes doigts

Je viens de tracer un chemin de sable

Est-il assez large pour passer

Autour de cet espace rempli

De je ne sais quoi ?

De l’autre côté une avenue borde l’espace

Ce serait plus pratique pour circuler

Mais c’est le chemin qui me préoccupe

Et voilà que Nadine débouche en vélo

Pédalant comme une folle elle crie

C’est bon, regarde je passe !

C’est vrai que c’est assez large

Pour circuler à vélo

je la vois déjà au bout du chemin

Qui lève les deux jambes

Comme lorsque nous étions enfants

Quelle pêche !

Mais il faut laisser Nadine pédaler

Et se lever pour répondre à l’intrus

C’est déjà l’aube

La lumière joue dans le trou du volet

A lancer un rayon où dansent des poussières

Je décroche au moment où la sonnerie stoppe

j’oublie mon rêve  et me lève pour de bon

il est parti et ne reviendra plus.

 

7 mai 2022

Le printemps des poètes (Lecrilibriste)


Un piano en ébullition
et l’extase d’un mot soleil
en ton oreille ce tourbillon
garde le dans ton escarcelle

Mots transparents collent à ta peau
espoir, étoile ou éphémère
ils escamotent les ergots
Des guerres et des surenchères

Les injustices et les sanglots
Comme un corset t’entourloupettent
Devant un champ de coquelicots
prennent la poudre d’escampette

La pluie érode le pisé
Mais crée des abris aux moineaux
Sourire et solidarité
résonnent aux notes d’un banjo

Allegretto et poésie
Il nous faut grimper à l’échelle
Chercher des mots dont l’alchimie
nous font rêver de l’éternel

Habiter le monde en poète
Pour exprimer ce qui est beau
Il nous faut en faire la quête
Pour s’extirper du chaos

Amour Infini liberté
Font de nous des êtres nouveaux
les accrocher à nos pensées
Se les répéter en credo

Et se dire
Que Le printemps des poètes
C’est pas une entourloupette
Mais chaque année un renouveau
Pour cultiver sa poésie
En un joyeux charivari


30 avril 2022

Orphéons et fanfares (Lecrilibriste)

 

Cithares, timbales et bassons
D’un boogie décochent les croches
Carnaval rit, mains dans les poches
Et swingue au rythme des flocons
Des sambas et des orphéons

Crac ! Un couac syncopé s’accroche
Le bémol à la clé ricoche
Le chef n’est plus au diapason!

Mais faut s’colleter la partition
Pour le journal trouver l’accroche
Funk et jazz band plein la caboche
Des rhapsodies dans mes sacoches
Le temps dure et la nuit s’effiloche
                                                 Si tard !

 

23 avril 2022

Ah la coloc ! (Lecrilibriste)

 
A l’instar de l’Auberge Espagnole
et sa folle jeunesse aux 400 coups
Oh ! Vivre ce temps un peu loufoque
cette parenthèse enchantée
d’un printemps avant l’été
de l’âge adulte et ses électrochocs
pour trouver sa place et la garder
Oui ! J’aurais aimé vivre en « coloc »
Et sortir des sentiers battus

Mais la coloc, il faut l’avoir vécue
Pas toujours en compromis, en  dialogues
Elle accueille parfois de tristes sires
Cultivant le sarcasme et la méchante humeur
qui fuient les corvées de serpillère et de balai
qui sifflent la bière que tu as mise au frais
Qui créent un vrai foutoir dans la pièce de vie
Quand tu viens de déployer toute ton énergie
A nettoyer et à ranger jusqu’au pébroc
Et qui se vautrent sur le canapé en loques
trop fatigués par l’ épuisante journée

Mais il y a les joyeux moments
Les journées loufoques
Les discussions animées
Pour se libérer des clichés
Et refaire le monde à notre époque
Apprendre à se débrouiller
Les recettes à se refiler
Les résultats des exams à souhaiter
tous autour d’une grande tablée
un plat de spaghetti improvisé
Par l’italien de service
du conservatoire de musique
accompagné de ses vocalises
dignes d’un gondolier de Venise
Avec des fous rire contagieux
La coloc, ça peut être fabuleux

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16 avril 2022

Le Bar à Tin (Lecrilibriste)

 

Le « Bar à Tin » était au cœur du village, juste en face de l’église au fond de la place de l’église. Le dimanche, en attendant les femmes et les enfants qui assistaient à la messe, les hommes se rassemblaient chez le « Tin » pour trinquer au dimanche, s’enquérir des derniers potins du village et échanger avec passion sur le baratin de la politique .  Et pour les enterrements, ils attendaient que le cercueil sorte de l’église pour quitter le café, se joindre au cortège pour l’accompagner jusqu’au cimetière et revenir ensuite boire un coup pour noyer l’émotion et se prouver qu’ils étaient encore bien vivants, eux..

Chez le « Tin »,  Celestin de son nom de baptême, s’il y avait quelque chose de céleste, c’était bien  l’ambiance. Avec un sourire qui lui fendait le visage, il avait toujours une blague à raconter, un trait d’humour sur quelque chose et un rire tellement communiquant que c’était par plaisir que l’on entrait lui dire un petit bonjour. On lui apportait un lièvre tué à la chasse à cuisiner, une fricassée de morilles, et même le ramasseur de vipères avec sa cage grouillante dans sa remorque derrière le vélo s’arrêtait pour se faire payer un canon et donner l’étrenne pour le service qu’il rendait à la population. Quand on pénétrait dans le café un subtil parfum de pastis, de bière et de tabac froid vous envahissait. L’odeur avait tout imprégné…. Les tables en noyer toujours bien cirées, les murs, les lattes du plancher gris à force d’avoir été mouillées avec un entonnoir et balayées avec énergie,  les affiches de l’équipe de foot et des boulistes avec sur deux étagères, les fanions et coupes respectives, gagnées lors de concours émérites dont on se racontait encore les exploits.

Quand il faisait beau, les hommes restaient sous la tonnelle ombragée d’une vigne vierge filtrant le soleil cuisant de l’été qui fondait le goudron de la route. C’est chez le Tin  que l’humour d’un vieux paysan -  le Glaudius, un commis de ferme qui avait fini par épouser sa patronne -  se déployait, loin de sa bougresse de femme qui l’épiait comme le lait sur le feu car il avait une légère tendance à rentrer pompette le dimanche et après, eh bien … il fallait quand même bien traire les vaches !

Quand il y avait un enterrement, ce personnage- aux allures d’un Louis de Funès qu’il n’avait jamais connu - envoyait ses boutades  « j’peux plus regarder en haut, j’peux plus regarder en bas, y’a qu’la table qui est à ma mesure «   et « tu vois mon Tin, je souhaite du mal à personne mais Ah ! si au moins  y avait plus souvent un enterrement !

 Et tout le monde riait dans le bar à Tin. Et tout le monde revenait le dimanche suivant !

 

2 avril 2022

La bière zinjanthropique (Lecrilibriste)

 

Pour se recycler, au lieu de faire le zèbre comme un zazou  en zozotant pour se faire remarquer ,  un zinjanthrope zélé  pourvu par la nature d’une crinière zain s’initiait à l’art de la zythologie pour devenir le meilleur zythologue de sa zad avant de créer pour sa postérité un zaibatsu d’envergure en Zambie et au Zaïre  pour donner à ses frères le zakat qui leur permettrait enfin de se nourrir de quelque zampone ou quelque zakousky , voire de zarzuela et de se régaler des zezettes de Sète et cela  chaque jour  dans leur gamelle de zamak.

Hélas, il avait zappé la recette des zezettes  parfumées au zerumbet et zigouillé le pâtissier, un drôle de zigoteau, complètement zarbi  qui, imprégné de zidovudine avait tellement zezayé en lui dictant la recette  qu’il en avait augmenté les proportions  d’une façon exagérée à chaque zezaiement d’émotion . C’était lors d’une embuscade qui n’avait rien de zen avec son ami Zelinsky. Du coup, le zythologue  zigonnait, ne sachant plus si  c’était un zeste de citron  qui était nécessaire dans les zezettes ou dans la bière..

A force de zoner en zigzags  croisés sur Internet, il découvrit une page de e-commerce ziguinchorois, où, à défaut de la recette des zezettes, il trouva une idée zéniale  pour réaliser une bière zinjanthropique  qui ne ressemblait à aucune autre. Il devint un zythologue renommé en Zambie, au Zaïre et même au-delà des frontière jusque dans la perfide Albion .

 

26 mars 2022

Le vent soufflera (Lecrilibriste)

 

Epuisé des journées fades

Quand le cœur lourd est si las

Que tout est noir autour de toi

Sur ton youyou de fortune

Voyageur du clair de lune

dans tes nuits, prends la mer

glisse sur la crête des vagues

Et fuis l’heure moribonde

Vers l’île des étonnements

Où la vie grouille féconde

D’idées soufflées par le vent

Pincées de sel dans ta vie

Rame ! Rame, ne t’arrête pas

Chaque nuit le vent soufflera

 

19 mars 2022

L’X (Lecrilibriste)


L’x est une croix
Croix de fer, croix de bois
ou croix polytechnique
un signe d’inconnu
Qui reste à découvrir
Qui reste à s’accomplir

Le bal de l’x
L’x à la boutonnière
où cavaliers et cavalières
se retrouvent pour danser
le quadrille des lanciers
à l’opéra Garnier

L’x, signe qui multiplie
Qui amplifie
Qui prend ses ailes
XL, XXL,
Qui s’ouvre aux quatre coins
Du monde de demain

L’x, mauvaise direction
Sur les chemins balisés
De nos cantons
Signe d’interdit
De défendu
Sur les flacons de poison

L’x de l’homme de Vitruve
Où Léonard de Vinci
Pour définir le nombre d’or
Dans la perfection d’un corps
Mesure les proportions
pour notre incarnation

12 mars 2022

Work in wok (Lecrilibriste)

 

Dans ma pochette à mots fous
Où je mets mes mots chouchous
J’ajoute ce mot d’époque
Le wok 

Work in wok
Wok in work
ça bat un peu la breloque
En bloc, les mots s’entrechoquent
Dans ma pochette à mots fous

Sur le  wik
J’ai cherché  wok
Pour être sans équivoque
Mais y’avait rien d’anarchique
Un wok, c’est un wok
Pragmatique et stratégique
Et Toc !

Dans mon wok
J’ai fait sauter des salicoques
Et des cuisses de nandou
Pour nourrir mes carcajous

Work in wok
Wok in work
ça bat un peu la breloque
En bloc, les mots s’entrechoquent
Dans ma pochette à mots fous

 

5 mars 2022

Les vampires (Lecrilibriste)

 

Pire que le vent

le grand vent des ouragans

qui arrache les toits

déracine les arbres

balayant tout sur son passage

les vampires attaquent

ivres de puissance et de sang

et des rues désertes se figent

sur des cendres de  désolation

qui semblaient aujourd’hui d’un autre âge

Des  cohortes d’exil se pressent

aux frontières de liberté

dans les bras de sa mère

un petit enfant

embrasse son visage inondé de larmes

pour la consoler

morte est la poésie

sous le vol lourd des chauve souris

qui sillonnent la nuit

dans la ville assiégée

 

26 février 2022

Il aurait fallu (Lecrilibriste)


« il aurait fallu »
presque rien peut-être »
un mot pour lui dire, qui lui dise bien
que tout peut s’apprendre
quand on a l’envie
et quand vous susurre la vie
que cela vous plairait bien

Il aurait fallu
Qu’on n’lui ne dise pas
Mais coudre un bouton, tu ne sais même pas
pour être styliste, il faut savoir coudre
ton coup de crayon ne suffirait pas

Il aurait fallu
S’ajuster des lunettes roses
être sure de  croire en soi
Dev’nir un peu plus rebelle
Rencontrer Coco Chanel
pour choisir sa voie
Car on a un peu le choix de possibles existences
qui ne tiennent qu’à un fil ou plutôt à un faufil
jusqu’à ce qu’en folle conscience
on choisisse ce chemin là
Allez donc savoir pourquoi

19 février 2022

Sieur printemps (Lecrilibriste)

 

Sieur Printemps s’apprête

il met son habit de gala

Sieur Printemps est enfin là

D’un coup de baguette démiurge

Cet incroyable thaumaturge

Habille le triste hiver en vert

Ressuscite le ciel et la terre

Eclaire les jours de lumière

Délie les trilles des oiseaux

Et brode les branches du pommier

De petits points tout anisés

Il grimpe le long des sentiers

Et fait fleurir les primevères

Qui sortent la tête du talus

Timidement pour être sûres

que de se réveiller c’est l’heure

Il constelle les prés jaunis de fleurs

En même temps qu’il enflamme les cœurs

 

12 février 2022

Schibboleth ou ciboulette ? (Lecrilibriste)

 

Toi qui fais partie des êtres

Qui ont un « ceveu » sur la langue

le vertige te gagne, pensant au Schibboleth

à l’abîme qui t’eut attendu naguère

en prononçant le mot de passe

si tu avais vécu en ces temps mortifères,

Si ta langue fourchait

Sans autre forme de procès

Avec un coup de schibboleth

Tu passais de vie à trépas, Aïe !

 

Alors tu préfères et de loin

plutôt qu’un coup de schibboleth

qui d’un seul coup t’estourbirais

un beau bouquet de ciboulette

cueilli au soleil du matin

C’est une partition magique

qui chante l’été et le soleil

œuf dur, tomate et ciboulette

palette lumineuse et chouette

quand le rouge se pare du vert

avec un peu d’œufs mimosa

 

 Oui !  Fustigeons le Schibboleth

Et acclamons la ciboulette

Alléluia !

 

5 février 2022

Les robots (Lecrilibriste)

 

Regardez-les agir, les robots

Ces automates, ces marionnettes

Ce monde à qui un génie a prêté vie

Pour faciliter la vie des êtres

Ils n’ont pas d’yeux, mais avancent sans hésiter

Ils te parlent,  mais ne t’entendent pas

Ils obéissent électriques et réagissent automatiques

selon la fonction éclectique que la conscience inspirée

d’un cerveau en ébullition a tenté de leur inculquer.

Il a fallu pour cela

Imaginer, dépasser ce qui existe, créer

Car Imagination et création sont illimitées

Il a fallu observer, cogiter, rêver

essayer, échouer, recommencer

partant parfois d’une intuition

jusqu’à ce que  naisse l’éclair de génie

qui va simplifier votre vie

C’est ainsi qu’on se voit dotés

D’aspirateurs, de robots, de batteurs

D’élévateurs, de moteurs à explosion

d’ordinateurs et de télévisions

Qui agrémentent les conditions

On leur attribue même des fonctions humaines

Mais ils n’ont pas d’âme et pas de sentiment

L’intelligence artificielle poussée à son paroxysme

Jusqu’où ira-t-elle ?

Car ils ne sont que robots obéissant à un cerveau

Pourtant

Des esprits maléfiques détournent leur action

En destinations perverses

Mais chaque création a sa part d’ombre

Et l’ombre et la lumière toujours se combattront

Jusqu’à la fin des mondes

 

29 janvier 2022

La tarte aux quetsches (Lecrilibriste)

 

La tarte aux quetsches de mémé

Les dimanches de fin d’été

C’est une médecine suprême

Un vrai tonus pour les cœurs

Un réveil tout en douceur

Une sonate de saveurs

Qui vous entraine dans le pré

cueillir les prunes sur le prunier

au passage, en croquer quelques-unes

Elle sont là , c’est pas pour des prunes

C’est un bouclier contre la morosité

C’est l’atout qu’elle a su trouver

 contre le stress de la rentrée

Certes, elle possède la recette

Mais son inspiration fait le reste

Elle sait le pouvoir des fleurs et des fruits

Du bon vin rouge, de la cannelle et du coulis

De framboise, de fraise ou de myrtille

Ou d’un beau bâton de vanille

Pour tout vous dire, en vérité

c’est la reine des pâtissière, Mémé !

Avec moi, soyez donc de mèche

Pour célébrer sa tarte aux quetsches !

 

22 janvier 2022

Le bal des polochons (Lecrilibriste)

 

Allez viens !

Je t’invite au bal des polochons

Qui se joue en soirée,  juste avant le coucher

On peut y rajouter aussi les oreillers

Les doudous, les coussins de toute la maison

Que tu pourras trouver pour faire un arsenal

Qui tienne plus d’un quart d’heure, c’est déjà pas si mal !

Pas besoin de chanson, les rires sont de saison

Et les gnons qu’on se fout ne font vraiment pas mal

Car Mars a enfilé ses gants d’ boxe en coton

Comme la plume au vent les projectiles volent

Et ne t’avise pas de rentrer dans l’instant

Pour calmer les ardeurs de tes petits enfants

trois lurons déchaînés t’attendent au tournant

Et en ouvrant la porte tu reçois l’oreiller

Destiné à celui qui s’est juste baissé

Pour éviter un coup d’polochon sur le nez

Parfois ça se finit en s’tirant le chignon

mais la soirée d’après c’est à recommencer

S’il y a des champions au bal des polochons

 ce sont bien mes fameux, mes drôles de lurons

quand ils sont déchaînés aux vacances d’été

 

15 janvier 2022

Elixir de plaisir (Lecrilibriste)

 

Un gobelet laid, dont le rôle sur terre était de faire gober le lait aux marmots ou encore de faire avaler quelque tisane infâme au Grand-Père pour calmer ses ardeurs … Un gobelet laid rêvait d’une autre vie.
Il aurait vécu mille morts pour se remplir, un jour, un seul jour dans sa vie, de ce mélange odorant fleurant bon la vanille et le gingembre… l’anis des prés et la coriandre … ou peut-être bien le rhum blanc de la Martinique que concoctait le père chartreux de la Silve Bénite.
Un soir, frémissant sur le feu de bois, notre gobelet laid entendit une nouvelle fois la casserole rubiconde bouillonner de plaisir.
Le chartreux de la Silve, ce mélangeur d’herbes aphrodisiaques, ce goûteur de potions magiques, ce pilier d’alambic, chantonnait des onomatopées, incompréhensibles devant son chaudron de cuivre, tel un ogre bavant de plaisir avant de croquer sept marmots.
Il inventait un breuvage pour la nuit de Noël.

Un arôme entêtant fleurant l’écorce de cannelle, le sucre candi et l’orange amère s’échappait de la casserole éthylique.

Allait-il mourir sans connaître ce plaisir ? Sans se remplir de ce breuvage d’ange qui rendait les gens si gais ?

La recette accrochée au mur dans un cadre de bois de rose clignotait doucement dans la cuisine au-dessus du gobelet laid, éclairée par une luciole joliment enrobée, ramassée fortuitement avec une feuille de tanaisie.
Le chartreux jeta un œil distrait sur le clignotement inhabituel de sa recette.

-      Mazette ! Fulmina-t-il soudain, J’ai oublié le clou de girofle !

Mais le clou de girofle badinait gentiment avec dame Luciole qui n’en pouvait plus de dodeliner du clignotant.

Le Chartreux voulut l’attraper ! Mal lui en prit !
Au moment où il l’atteignait du bout des doigts, il roula sur une noix muscade, s’étrangla d’une praline, s’accrocha à la recette qui valdingua sur le sol avec la luciole, qui brisa le pot de porcelaine, qui renversa le gobelet laid plein de lait.
Il rebondit, se retrouva sur son séant pour accueillir au vol le contenu de la casserole éthylique toute rubiconde remplie du nectar précieux où plongea sans hésiter le clou de girofle pour rattraper la luciole un peu pompette.

Tout ce beau monde se retrouva nageant et soufflant dans le précieux liquide répandu et c’est ainsi que le gobelet laid s’emplit du fameux nectar, le Père Chartreux s’en emplit la panse, tel un ogre croquant sept marmots et savoura, sans l’once d’un péché, même véniel,  la félicité enivrante du breuvage des dieux.  

                                  

8 janvier 2022

Rêve éveillé (Lecrilibriste)

 

Un beau matin

Je partirai sur les routes nomades

Sans savoir où mes pas vont me porter

Semée de doutes, l’âme tourmentée

Mais décidée à ne pas renoncer

À l’aventure, Je partirai

Oubliant la géométrie des tours

et l’univers obscur de l’ailleurs

de ces coins de terre que j’ignore

La mue déjà craquelle la peau

De la fin de ce monde fracturé

Un loup dort encore, prêt à mordre

Dans la profondeur des steppes

Mais l’enfant élu

Caresse les branches du pommier en fleurs

Loin de la démesure humaine

Loin de la toute puissance

Loin des jeux pervertis du monde

Son regard se perd vers un horizon neuf

Au-delà du ressac des illusions figées

Sa vague de jeunesse balayera le monde

Alors je partirai rassurée

 

18 décembre 2021

Litanies (Lecrilibriste)

 

 Pour qu’un défi culturel soit nickel

Aujourd’hui, il me faut une kyrielle

Une kirielle de rimes en elle

Vous !  Ô Kyrielle d’el ou d’ailes

Cantabo nobis

 

Opinel, essentiel passionnel

Airelle mirabelle citronnelle

Gamelle, gargamelle haridelle

Cantabo nobis

 

Rimmel demoiselle dentelle

Sauterelle, coccinelle anophèle

Bretelle filoselle flanelle

Cantabo nobis

 

Carroussel caramel et ciel

Pastourelle pimprenelle ménestrel

Fraternel et providentiel

Cantabo nobis

                                     Amen !

 

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