Je n'avais qu'une journée devant moi pour déménager de ma maison les quelques meubles que j'avais réussi à sauver de mon divorce. Une journée ce n'est pas beaucoup, surtout quand on est seul pour porter des meubles. Mais bon, j'avais tellement hâte d'en finir avec cette tranche de vie que l'ampleur du travail ne me paru pas insurmontable. Alors, j'ai commencé tôt, juste le temps d'aller chercher le camion de location et à 8h30, une commode démontée la veille, inaugurait une journée qui allait vite devenir galère.
Un premier camion vite rempli avec des cartons, chaises (deux), table (de jardin), casseroles (une), et plein d'objets inutiles que mon ex m'a généreusement laissé, mes affaires de sport, skis, raquettes, vélo, etc.. Et le tour était joué. Enfin presque, parce que comme je n'avais pas trouvé d'appart, je devais loger tout ça chez un pote, qui a vite regretté de m'avoir connu un jour. Le premier voyage fini, il me restait à embarqué le clou du spectacle, mon canapé convertible.
Ah voui, parce que je ne vous ai pas tout dit. Comme je n'avais pas trop de sous, ben j'avais loué un petit camion genre camionnette améliorée, histoire de ne pas trop dépenser. Mais ce que je n'avais pas mesuré dans ma tête de futur célibataire enjoué, c'était la taille du canapé.
Phase 1) Je ne sais pas par quel miracle, mais le fameux canapé ne passait plus par la porte de la pièce que j'avais aménagé sous le toit et par laquelle je l'avais rentré, le canapé.. Incroyable Ôo avait t'il gonflé en quelques mois ? Ou s'était il déformé ? Toujours est-il qu'il ne passait plus, le con. Alors, dans un élan d'incompréhension et de rage, j'ai poussé comme une grosse brute pour essayer de le faire passer de force. J'ai tellement poussé, qu'il s'est coincé. Impossible de faire marche arrière, dans tous les sens ça ne passait plus. Alors je me suis assis dessus (ce qui est sa fonction première d'ailleurs) et je me suis ouvert une bière, que j'ai bu. Mais bon, j'avais besoin de lui et l'heure du rendage de camion approchait à grandes roues. Et alors là, je sais pas trop ce qu'il c'est passé.. j'ai buggé. J'ai pris une scie à métaux, j'ai découpé le montant de la porte, fini à la masse quelques morceaux de plâtre et arraché une partie de la cloison.. Et là, ça passait bien. J'ai tout laissé comme ça et tiré le canapé vers mon camion.
Phase2) Une fois une partie du canapé dans le camion (nette) un tiers de sa longueur restait à l'extérieur. Pas moyen de revenir en arrière, l'heure tournait et je voulais être loin du carnage quand ma futur ex femme reviendrai. J'ai vaguement attaché ce que je pouvais avec ce que je pouvais, en me rendant quand même compte que l'arrière de mon canapé avait vachement morflé pendant le passage en force, une partie du tissu était arraché. Merde Ôo j'ai eu à ce moment là comme un doute sur mon état mental. Ce ne pouvait être la bière, une seule, tu penses ! Non non, j'étais en train de merder. Mais bon, je suis parti quand même, mais pas loin.. 1 km plus loin, les attaches ont lâché, et le canapé c'est barré tout seul sur la route, en faisant une jolie cascade dans le fossé. il en avait marre de moi, de mes conneries, il préférait se suicider plutôt que de vivre avec un taré de mon genre. Ce que j'accepta avec beaucoup de compréhension. Je ramassai ce qu'il restait de mon ex canapé, je mis tout en vrac dans le camion (oh ! miracle ça rentrait), et j'ai rendu le camion en laissant en passant les morceaux sur le trottoir, en face de chez mon futur ex pote.
Voilà, ceci est une histoire vraie à peine romancée.
Et, dites-moi...
Dans un piano, quelle est la note la plus lourde à déménager ?