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Le défi du samedi
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12 juillet 2009

Dans le métro (Zigmund)

Heure de pointe dans le métro. Banale image de ces gens indifférents les uns aux autres, blasés, fatigués, serrés…Deux petits détails  anodins nous font  supposer une époque différente, ou une civilisation étrangère :   les lunettes noires sont l’unique vêtement de chaque passager quel  que soit son âge ou son sexe. On remarquera dans ce tableau d’une banalité affligeante, un voyageur  qui parait très excité par la lecture d’un magazine visiblement réservé aux   adultes très  avertis(à ne pas mettre entre toutes les mains…ou à lire que d’une seule ) .Il en bave d’excitation que c’en est presque indécent, mais heureusement personne ne fait attention à lui. Peut être voulez vous un extrait du texte qui met ce brave homme au bord de l’apoplexie ? OK mais éloignez les enfants…

« elle s’avança vers lui, qui n’en pouvait plus d’attendre…enfin, quand elle fut tout près, elle retira lentement.... ses... lunettes, laissant découvrir deux magnifiques  y..x, d’un bleu intense… »

 

PS je ne suis pas l’auteur de cette histoire, souvenir d’ une page  dessinée  dans Pilote il y a bien longtemps, le temps me manque pour la recherche et le scann, si l’un de vous se souvient de cette planche et de son auteur, j'essairai de m'en occuper   à mon retour)

PS j'avais trouvé un titre plus drôle et assez "innocent" pour ce texte mais quand je l'ai tapé sur google j'ai directement abouti sur un site  classé X  et je ne souhaite pas faire évoluer le rhino de mon blog dans ces eaux là..(loin des eaux loin du coeur)

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9 juillet 2009

quelques clés en vrac (Zigmund)

Sur les clefs tout fut dit ou quasi.

Joe Krapov a traité, mieux que je ne l’aurais fait, l’idée  qui me tournait dans la tête, de vous livrer les secrets de mon trousseau de clefs.

Si quelqu’un détient les clefs de l’horloge, je serais heureux d’avoir du rab de temps *pour vous écrire un défi plus digne. (mais je dois choisir entre mes préparatifs de voyage en Chine et une belle réponse au défi).

Quitte à vous livrer un défi bâclé, autant  vous le faire court.

Mes premières clefs sont des lettres, celles de l’alphabet latin puis hébraïque intégrés dans l’enfance.

P1040220

Peut être est la raison de ma fascination pour les  alphabets, la magie des  lettres elles mêmes, quelle que soit leur origine ou la langue dont ils ouvrent les portes.

Je réserve un bout de ma retraite(si j’en ai une, et si mes yeux tiennent) à la découverte de l’écriture égyptienne .

 Plus tard, mes  clefs sont  des mots : un exemple en est la préparation aux concours, qui  fait appel aux sacro saints  « mots clefs », jalons donneurs de points ;  pour répondre à la question d’examen, caser n’importe quelle ineptie était envisageable, pourvu que le correcteur pressé repère ces  marques d’un savoir artificiel. Telle était  la clé de la réussite au concours pour devenir médecin. ( les QCM d’aujourd’hui sont plus expéditifs)

La langue chinoise écrite repose également sur des clefs ou radicaux ; ceux-ci permettent quand ils sont maitrisés, de décortiquer ou de prononcer un caractère chinois inconnu.

P1040225

Avec ce qui précède le rapport est lointain, je n’ai jamais oublié la séquence des clefs du film de Gébé l’An 01 (1973) où les gens se débarrassent de toutes leurs clefs dans la rue, sur une chanson de François Béranger.

Mais voilà, chers défiants,  il me reste 9 jours pour me replonger dans la langue chinoise… reconnaissez que c’est bien peu…

(*mouvement  pour le développement du rab)

2 juillet 2009

chapitre LXVII (Zigmund)

Allegro ma non tropo


Nos deux héros, petites notes sur une portée, sont allongées, nues  à l'ombre de la clé de sol

Si bémol croche  reproche à Mimi bémol blanche de se  trainer, mais Mimi rêve d'un beau point d'orgue bien musclé et langoureux.

Alors que Si bémol souhaite des syncopes, des soupirs, et quelques pauses coquines.

Mimi aime à regarder le reste de la portée, les autres notes au loin qui attendent la fin du point d'orgue pour redémarrer. Profite  dit Mimi  ...

C'est "quand il veut le batteur  ! " répond  Si bémol

Un câlin, un sourire minaude Mimi bémol.

L'est déjà assez longue cette mesure grogne la croche, si on met une liaison entre toi et moi , çà va lasser, je te le dis...j'aimerais passer à la vitesse supérieure si tu vois ce que je veux dire.

Ce compositeur, je ne sais pas où il veut en venir, à mon avis il va lui falloir un sérieux coup demain pour terminer sa partition

on n'est pas rendu à la double barre finale c'est moi qui te le dis.

"c'est la double barre finaaale, groupons nous z'et demain, musique géniaaale pour tout le genre humain"fredonne Mimi sur un air bien connu.

Et maintenant c'est quoi ce  Fa dièze qui vient se pointer à la reprise hein ? l'a pas l'impression de mettre le souk avec  deux bémols à la clé non ?

Ben quoi , si je veux passer en sol mineur, faut bien que je le case mon fa dièze, et puis après tout c'est qui le compositeur ?

2_bemols_Armure_de_Sol_mineur_naturelle

24 juin 2009

travail en milieu hostile (zigmund)

Dans mon boulot, tous mes appareils fonctionnent à l'électricité.
-commençons par l'optotype, mais oui, c'est le mot barbare qui désigne le tableau lumineux avec des lettres,  des chiffres, des dessins ou des E tournés dans tous les sens pour les analphabètes.
le plus gros chiffre qui correspond à un vingtième de vision c'est le 3. carrément énorme, si vous ne le voyez pas, vous avez bien fait de venir me voir...(enfin quand je dis  voir...)
pour évacuer la contrainte je vous réciterais bien une partie de mon tableau par coeur(chiffres à lire séparément bien sûr)
                                          
                                          3 0 4 7

                                           4  9  2 6
                               
                                            7  2  0  9

(mine de rien, çà en ferait sept de casés ! mais ce  serait abuser...)
- on passe à l'examen des yeux, à la lampe à fente (électrique bien sûr mais sur support mécanique)là aussi, difficile de faire çà à la bougie, cependant, si la panne survient en plein jour, on ouvre  tous les rideaux pour utiliser le soleil qu'on détourne sur l'oeil, via un jeu de miroirs pifométrique, c'est galère mais le tour est joué. Avec ce stratagème et un colorant on peut même mesurer la tension de l'oeil qui normalement est inférieure à 21.
-on termine par l'examen du fond d'oeil visible par un petit appareil à piles, lequel tombe pile poil en cas de panne. 
-Depuis 25 ans que je sévis dans le secteur, j'ai  étudié les moyens de travailler en conditions "extrèmes" sans électricité en cas de grève ou de panne. Avec les quatorze mois d'attente pour  obtenir un rendez vous avec moi, pas question que je déclare forfait sous prétexte d'absence des 220 volt alimentaires(mon cher Watson). La patience des patients a des limites.
-Et l'ordi me rétorquerez vous ?  aucun problème : le vieux clou qui tourne  encore sous" fenêtres 98"(çà y est je crois que j'ai les 10 nombres) (de Guillaume Portail) n'est là que pour mon agrément perso,car je reste attaché à mes stylo plume dont  je remplis le réservoir à la seringue 20cc en me tachant les doigts. (qui a dit vieux crouton rétrograde ?) dame sécu-vitale apprécie peu, mais tant pis.
-résumé : qu'ils y viennent  avec leurs coupures de courant  ! je peux gèrer  ...
                                                      mais ...
Une seule fois, un soir d'hiver, je me trouvai pris au dépourvu, la bise venue, une grève d'édéeffe était annoncée ; croyant à ma bonne étoile, je n'avais reporté aucune consultation, et je terminais ma journée avec le dernier patient,  un gamin venu de loin quand
couic!!! noir total et intégral (et blanc dans la conversation)
ben oui, dehors faisait drolement nuit. (et mon cabinet est assez isolé).
au téléphone (ne jamais se séparer des moches téléphones avec fil)j'ai appellé une voisine à la rescousse et elle m'a apporté des bougies et 2 lampes de poche. Ce gosse a eu un examen complet
à la bougie et lampe de poche(pour éclairer les chiffres sur tableau papier) Consultation prototype ( gratuite car pas osé facturer) avec prescription de lunettes... 
C'est peu après, que Betty, une jeune paonne égarée, a demandé et obtenu asile dans notre jardin, nous permettant de ressasser le piètre calembour "on a une pa(o)nne dans le secteur..."                            


PS samedi défiants, soyez indulgents, ma seule défense pour me faire pardonner ce texte est que tout est vrai (sauf windows 98)

17 juin 2009

le rêve du Fol (Zigmund)

Il y a bien longtemps, quand le réveil a sonné, j’ai su que j’avais eu tort d’accepter ce voyage, et surtout que j’aurais du me méfier et lire soigneusement les petites lignes, avant de signer en bas du contrat.

 Me voilà donc sur la route, marchant, solitaire, sorte de troubadour triste ou de Juif errant.

 Je n’ai pas idée claire de ma destination, «droit devant» peut-être, c’est assez léger comme indication.

 Parfois les chiens me suivent, et je reste indifférent à leurs tentatives de morsures.

 Je n’ai pas de numéro, j’ai la valeur qu’on me donne, et, paisible, je n’influe pas vraiment sur le cours du jeu ; neutre ou indifférent, je traverse la vie ou la partie en cours.

Un bâton, me soutient dans ce voyage infini, et de mes poches peuvent s'échapper quelques pièces. Le matériel n’est pas vraiment mon problème.

Je suis pacifique. 

Fol ou Fou, Mat ou plus légèrement Excuse sont les noms qui me désignent.

Mais j’aimerais savoir ce qu’on attend de moi, et pourquoi j’ai accepté de voyager dans ce Tarot de Marseille en signant au bas du contrat.

J’ignore si le réveil sonnera à nouveau et si je me réjouirai de me réveiller, j’ai peut être eu tort d’accepter ce voyage, mais je crois bien qu’on ne m’a pas laissé

le_mat1

le choix. 

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6 juin 2009

Anny verse R. (Zigmund)

C’était peut être son anniversaire, impossible de le savoir avec exactitude, mais l’heure était venue pour le cadeau qu’il s’était réservé pour lui tout seul.

Depuis longtemps les saisons avaient disparu, et  les aliments déshydratés  étaient le lot de chacun. Encore heureux qu’il y aie de l’eau.

 Fébrile, il fouilla dans son coffre fort pour s’offrir un luxe inouï, impensable. La boîte était à sa place cachée là, juste derrière les lingots. L’eau  frémissait dans la bouilloire, et lui, les lunettes embuées d’émotion, humait le contenu de la boite, la dernière venue de Colombie,  achetée à prix d’or en contrebande. Sur la table, il déposa sa tasse préférée, celle qu’il ne sortait qu’une fois l’an, et la remplit du breuvage noir juste filtré. Avant de déguster, respirer encore, s’imprégner une dernière fois de cette sublime odeur. Puis savou..Dring !!!

A la porte, un importun sonna, il alla* l’éconduire rapidement…

Pas assez, malheureusement…

En son absence, Anny, sa nouvelle gouvernante, béotienne et ignare, quoique bien intentionnée, avait ajouté, ( hérésie suprème) dans le liquide sacré, « histoire de donner du gout », une  cuillérée de chicorée déshydratée…

 

Zigmund

*J’avoue avoir eu la flemme de vérifier le passé simple d’éconduire (il l’éconduisit, I presume)

3 juin 2009

Voyages à éclipses (Zigmund)

De mon enfance méditerranéenne, je me souviens de mon intérêt précoce et étrange pour le pays du Milieu.

eclipse

 Exilé sans retour possible, peu après ma première  éclipse totale de soleil inoubliable, j’ai longtemps   cherché un pays à aimer...

 Un grand morceau d’existence plus tard,  je me lance dans l’apprentissage de la langue et me voilà dans l’avion pour Pékin, avec cinq amis réunis entre autres  par la pratique du tai-chi-chuan.

 Première image désolante : le ciel est  gris : « j’aurais traversé le quart de la planète,  pour qu’il pleuve ? » mais non,  il ne pleut pas, ce n’est que la pollution, ( !) et dès la sortie, la chaleur humide étouffante m’étreint,  « jamais je ne supporterai 3 semaines comme çà ! ».

 Le choc est à la mesure de l’attente : la foule, partout, les façades grises de poussière, la foule encore, les vélos…

1996_beijing

  Choisi par notre amie traductrice, notre hôtel  est un petit bijou caché au fond d’une ruelle ancienne (çà s’appelle un hutong). A partir de ce vieux quartier insalubre mais hélas destiné aux bulldozers, nous découvrons la ville, les petites échoppes où nous faisons sensation (les longs-nez sont rares par  ici), la  librairie où je caresse chaque ouvrage sans en comprendre la signification, les coiffeurs de rue, les petits restaurants et les parcs.

 Pas terrible l’idée de visiter la cité interdite un dimanche d'été : toute la Chine est là avec la même intention ; il faut se faufiler entre les vendeurs de cartes postales, d’eau, éviter de gâcher les "photos à la chinoise " : tout le monde se groupe debout devant le monument, pose, sourit (ne me demandez pas comment on dit "ouistiti" -"sex" en chinois) et voila un beau souvenir dans la boîte.

 Non loin de la place Tian an men, se trouve le mur des minorités, c’est devant ce mur que je demande à être pris en photo en tant que minorité chinoise à moi tout seul.

 Au palais d’été, nous avons loué des pédalos pour une ballade sur le lac Kumming et attiré contre nos embarcations, des familles en mal de batailles navales clamant sans doute : « à l’attaque ! Sus aux  « lao wai » !  (=étrangers)

Bravitude requise pour escalader la grande Muraille au soleil de midi et échapper aux marchands de souvenirs.

 Peu connu,  le Ritan parc situé dans le quartier russe. Là, nous pouvons enfin nous fondre dans la foule sans être dévisagés ; là, nous essayons de déchiffrer les enseignes en cyrillique, c'est un petit coin d'"Europe" à Pékin. A l'entrée du parc, les hangars pleins des ballots de vêtements et de tissus destinés à l'Europe de l'Est sont impressionnants.

Dans le parc, c'est de nouveau la Chine, quelques pratiquants de Taiji quan, une maison de thé où on prend plaisir à s'éterniser, un bassin à poissons rouges où les enfants viennent pêcher leur futur compagnon, un kiosque à musique où un isolé étudie le saxo, des gens qui chantent, qui dansent ou qui jouent aux échecs chinois.  Il y a surtout une  grande aire centrale délimitée par un mur circulaire percé de quatre portes : là, se rencontrent les "papis cerfs-volants". Pour moi qui n'ai jamais réussi à faire voler les nombreux "inutiles pas volants" qui encombrent ma voiture, c'est fascinant, voire même un peu vexant. On pose le cerf volant contre le mur à un endroit précis on s'éloigne tranquillement en déroulant la ficelle à environ 10 mètres, on donne une micro secousse et la chose vole déjà loin par magie. Après, on s'assoit sur un pliant et on discute avec les copains en surveillant son œuvre haut dans le ciel.

 

L’achat  des billets de train met  à rude épreuve les nerfs de notre traductrice. On se heurte à un mur administratif, teinté de racisme,  pas d’explication : « mei you » : y’en a pas…admettons… mais alors pourquoi le train dans lequel nous prenons place après d’épuisantes négociations n’est il pas plein ?

L’armée enterrée de Xi'an est une merveille, pour faire abstraction de la foule bruyante, je m’étais collé le Messie de Haendel sur les oreilles, et je me suis promené virtuellement très près (se munir de jumelles+++) de ces soldats de terre cuite  loin du  monde extérieur.

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Quelques heures d’avion et nous voilà plus à l’ouest vers Xiahe et ses monastères. C’est la plus belle partie du voyage et malheureusement la plus courte, c’est aussi la plus dangereuse, elle se fait en car sur des routes approximatives, boueuses, où nous avons la sensation de risquer notre peau à chaque virage.

Pour nous donner du courage pendant le trajet, nous chantions des chansons de Brassens (les paillardes de préférence-finalement, c’est bien de parler une langue « rare ») Autour des temples, nous avons fait tourner les moulins à prières en prévision du voyage de retour.

Le retour à la civilisation( ?) est trop rapide.

A Chengdu, les filles font du shopping,  je me fais humilier dans une partie de go, je distribue des origamis, et je fais tourner mes toupies optiques dans les parcs, j’offre des graines de roses trémières (c’est peut être interdit, je l’ignorais).

1996_chengdu

Nous mangeons toujours dans des petits restaurants sympas à l’hygiène approximative. D’un de nos délicieux sandwichs à la viande se sont échappées des dents de rongeur…

Comme partout, les patrons de restaurant bombardent notre traductrice de questions indiscrètes, et rigolent de son impeccable accent taïwanais. (Imaginez un chinois parlant français avec un accent méridional). Et pendant qu’elle répond, sa soupe refroidit et sa bière se réchauffe.

 

Je suis le seul (hors la traductrice) à avoir voulu y retourner, malgré de grosses  déceptions, des petites galères mémorables, et  de temps en temps,  un trop plein de  chinois !

 Trois ans après,  j’ai refait ce voyage simplifié accompagné de mes fils,  et  là, c’était moi  le seul traducteur malgré mon chinois squelettique.

eclipse

Juste avant ce voyage  nous avions pu voir l’éclipse solaire totale de 1999, une merveille, tout simplement.

Et si je vous parle de cette éclipse c’est que la prochaine le 22 juillet 2009 a lieu en Chine entre Chengdu et Shanghai, et que depuis dix ans je me suis promis de ne pas rater ce rendez vous magique.

28 mai 2009

Traversées de déserts (Zigmund)


On commence par écouter les trois extraits de musique.

L’un m’inspire immédiatement, je la tiens mon histoire…eh non ! c’est raté, j’ai oublié de lire le titre et l’extrait choisi sera repéré dès les premiers mots.

Un autre me laisse de glace, et je le regrette, car j’imagine que Janezka qui a sélectionné ces extraits, aime ces musiques et souhaitait nous les faire découvrir.

Le dernier évoque des images contradictoires, et me permet un lien avec le premier abandonné…pas clair tout çà , et en plus va falloir transcrire…prise de tête …merci samedi défi !

Bon vous l’aurez voulu ! Je vous emmène faire un petit tour.

Cà commence, très loin, au milieu de nulle part, le bout du monde (le mien en tout cas) est par là. Notre mini bus traverse ce paysage de roches rouges, où les drapeaux à prières sont les seuls signes de présence humaine. Tout concourt au calme et à la méditation. (on fera abstraction du bruit du mini bus ! )

Z1

Maintenant pourquoi mes pensées dévient elles vers Ségolène ? A cause de la traversée du désert ?

Non ne croyez pas que je vienne ici politiser le défi (quoique…), qu’allez vous imaginer ?

Ségolène est un  poisson, plus exactement un labéo bicolore noire à queue rouge. Ce genre de poisson a la particularité d’agacer sans méchanceté les autres poissons, mais chez moi, elle évolue dans un grand aquarium de 400 litres dépeuplé, donc, elle s’ennuie un peu et je ne suis pas sûr qu’elle soit du genre contemplatif. Nous laisserons de côté les raisons de la solitude de Ségolène, seule survivante de catastrophes diverses, qui endeuillèrent l’aquarium.

Z2

De la solitude du Qinghai au dépeuplement de mon aquarium j’ai franchi le pas, en écoutant la musique.

Z3

Déconseillée aux personnes sensibles, la promenade se poursuit dans les salles de soins intensifs : ici  la même solitude, le même vide, ce faux silence des monitorings, qui réunit soignants et malades. Tout bruit cardiaque qui se fait remarquer entraine une réaction…Dans les hôpitaux,( c’est bien connu) ces salles toutes vitrées à surveillance renforcée s’apellent des aquaruims. Ecoutez cette musique, angoisse de la maladie, et espoir de survie…

Sortons d’ici sur la pointe des pieds, un petit remontant ne nous fera pas de mal, il parait que le café du défi vaut le détour .

.

20 mai 2009

Mireille en mauve (Zigmund )

 

 

Chère madame,

 

Ce sont mes parents qui m’ont présenté Mireille, qui militait à leurs côtés dans divers mouvements laïcs, roses ou rouges.

 

C’était ce qu’à l’époque on appelait une vieille fille, (effectivement déjà âgée,) je dirais une femme libre. Son grand regret était de n’avoir pas pu devenir institutrice à cause d’une tuberculose ; c’est cette maladie qui l’avait fait renoncer à l’amour de sa vie, un soldat américain rencontré à la libération. (À cette époque, on décourageait les malades d’avoir des enfants). En peu de temps elle était devenue ma copine, et je n’avais qu’à traverser  la rue entre la fac où j’étais étudiant et sa mansarde pour me faire offrir un café ou un alcool (« dis pas à ton père que je te saoule ! ».

 

Capable de distribuer des tracts ou de vendre l’huma en manteau de fourrure, ou alors entièrement habillée de violet, sa couleur préférée, elle faisait figure d’excentrique, même parmi ses amis «anarchistes ». Nous allions ensemble à l’opéra et je me souviens qu’au sortir de la belle Hélène,  nous chantions à tue tête « avouez que ces déesses ont de drôles de façons…pour enjôler les garçons ».

 

Quand elle a eu un peu de sous, elle s’est construit une jolie maison, qu’elle a nommée « guette l’ami », avec une salle de bains entièrement violette. (Nous avions mission de lui procurer le papier hygiénique mauve ce qui était rare à l’époque). 

 

Plus tard mes activités m’ont éloigné d’elle mais je ne l’ai pas oubliée.

 

Je sais que c’est elle qui a pris la décision d’entrer en maison de retraite quand elle s’est sentie trop faible. Je n’ai pas pu lui rendre visite, le peu qui lui restait de famille était plus intéressé qu’intéressant. Ces ignorants se sont probablement hâtés de brader ses livres chéris. Quant à ses amis, ils étaient  très âgés, et n’ont pu se rendre disponibles pour aller la voir.

 

Je constate avec fierté qu’elle est allée jusqu’au bout de ses convictions : je suppose que si vous étiez seule à suivre son cercueil c’est aussi parce qu’elle avait tenu bon et exigé un enterrement civil dans un environnement extrêmement calotin. Je vous joins un chèque afin que vous déposiez de temps en temps une rose rouge sur sa tombe. Merci de l’avoir accompagnée à la fin de son chemin.

16 mai 2009

Alcide (Zigmund)

Alcide était décidément une buse en orthographe. Tout le reste tenait la route honorablement, mais, malgré un entrainement intensif, il lui était impossible de descendre en dessous des cinq fautes fatidiques qui lui plomberaient sa note au brevet. C’est donc avec aigreur qu’il répétait : « las ! Si dictée n’était comptée ! »

Plus tard, nul ne sait ce qui poussa Alcide, à se lancer dans la fabrication d’un alcool à partir de sa vigne. Ceux qui avaient essayé avant lui, n’obtenaient qu’une chose innommable, imbuvable, sucrée, pétillante et rigoureusement invendable. Mais Alcide était du genre obstiné, et faisant fi des conseils de ses copains écolos, il s’enferma dans son labo, pour ajouter divers produits chimiques, issus de flacons marqués d’une tête de mort, et ne lésina pas sur les acides variés, dans l’espoir de fabriquer un alcool intéressant. Prudent, il chercha un cobaye, pour goûter la chose encore fumante, et fit appel à Igor, russe exilé, et grand buveur. Il lui remit donc sa première bouteille prototype, en lui demandant de tester avec ses compatriotes. Quelques jours plus tard, Igor rendit son verdict : « intérrressant, trrrès forrt, mais il y a  petit prrroblème : quand moi pisser, çà trrrouer bottes ! »

9 mai 2009

Lille : Eurostar que jamais (Zigmund)

Oiseaux_de_nuit

Papistache : je ne sais pas ce que vous en pensez, mais on aurait pu choisir un endroit plus fun pour ce rendez vous avec Janeczka.

Walrus : c’est pas une raison pour bouder tout seul dans votre coin, rapprochez vous de nous !

Papistache : Je ne boude pas, je réfléchis, j’essaie de  noter quelques idées pour les prochaines consignes et, dois-je vous le rappeler, pour la consigne #100  où nous devrons nous surpasser ;  les défiants seront sans pitié si nous leur livrons une consignette comme çà à la va vite, c’est d’ailleurs pour mettre au point tout çà que nous sommes réunis, IRL…enfin quand l’Eurostar daignera nous amener  notre Janeczka.

Valecrit : à propos d’Eurostar je crains que Zigmund ne fasse encore des calembours, reconnaissez que le mot s’y prête, il va carrément se lâcher, s’il a vent de cette rencontre, quant à Joe Krapov et Joye Dieu sait de quoi ils sont capables…

Papistache : nous sommes là pour discuter des consignes à venir, plusieurs à la suite jusqu’à la #100, histoire de prendre de l’avance et de se reposer un peu pendant qu’ils planchent. C’est vrai que Lille c’était central –je note (néanmoins) que Walrus est légèrement avantagé…

Walrus : Vous auriez préféré gare du nord ou l’aéroport de Beauvais ?

Papistache : ne le prenez pas mal, mais ce décor sinistre me file le bourdon, par contre le foyer où vous nous avez retenu des chambres est bien sympa et j’y ai repéré une petite salle de réunion fort  agréable. Nous y serons bien pour travailler.

Valecrit : les buffets de gare, tard la nuit, ne sont pas des endroits drôles, mais nous ne voulions pas rater Janeczka. C’est sinistre et il fait froid.

Le garçon de café : dites là, les oiseaux de nuit, c’est pas un peu fini ces critiques ?  vous vous attendiez à quoi si tard, encore heureux que le train fasse un arrêt pour déposer votre copine…

Walrus : puisque nous sommes les seuls clients soyez chic, mettez nous une musique sympa et gaie qui nous remonte à tous le moral…et faites nous du café avant d’éteindre le percolateur.

Le garçon de café : est ce que ceci vous conviendra messires pour accompagner vos « croque » ?

http://www.deezer.com/track/1622391

Valecrit : avec ce genre d’intervention, je vous verrais bien comme défiant… mais il était question de café…

Le garçon de café : d’accord ! mais d’abord  reculez tous au fond de la salle car ce percolateur tousse et crache, le patron est fumace, il se l’est fait refiler par une certaine dame Tilleul qui lui a assuré qu’il était « comme neuf ». 

Valecrit : Regardez, Janeczka là bas, (au garçon) SVP, continuez dans ce style de  musique pour l’accueillir, elle va adorer …

http://www.deezer.com/track/1668768

PS   sur la photo vous reconnaitrez aisément et de gauche à droite Janeczka (qui va bientôt arriver mais je sais pas photographier quelqu’un qui va arriver alors je la mets quand même sur la photo), Papistache,Walrus, Valecrit, le garçon de café, et le percolateur.

2 mai 2009

Toupies (Zigmund)

 Toupies…

_N_1 

                       

Mon papa, c’est un drôle d’adulte. Bien sûr, à première vue c’est un « grand», puisque moi, Samuel 8 ans, et encore quelques dents, je me mets sur la pointe des pieds pour lui faire un bisou alors que mon frère Henri le dépasse déjà d’une tête. Mon papa est docteur, il est toujours pressé, il porte des habits de grande personne, pas des jeans déchirés ou alors pour passer la tondeuse.

L’an dernier, j’avais découpé mon jean au genou pour avoir un jean « destroy » comme Henri. J’espérais faire croire que j’étais tombé, mais personne ne m’a cru et papa m’a grondé comme un papa normal.

Moi je rêve de devenir grand comme Henri qui m’appelle « le moustique » mais pas devant papa qui prend souvent ma défense.

Mon papa, c’est un drôle d’adulte, parce que parfois je crois qu’il voudrait redevenir un petit garçon et jouer avec moi. Il y a des indices qui ne trompent pas : mon papa il a beaucoup de jouets, vous vous rendez compte ? j’entends encore Henri lui dire « j’hallucine tu t’es encore acheté une toupie ! »

Ben oui,  mon papa est un fou de jouets et surtout de toupies, il aime me faire tester chaque nouvelle venue. Il m’a permis de vous en présenter quelques unes …

   

_N_2 toupies décoratives  

 Il y a celles qui   sont jolies mais qui ne tournent pas ou mal, c’est dommage ! et dire qu’il ose en poser sur son bureau, « pour rassurer les enfants, »dit il.

 

_N_3 _N_4

Tour 5 étages

Avec celles ci, nous faisons  des compétitions avec lui ou avec mes copains. Avec un lanceur à ressort, il faut construire une tour en mouvement de 5 étages, qui souvent se casse la figure au dernier moment, je crois que papa s’entraine en cachette, pour ne pas avoir la honte.

_N_5

toupie compte tours

En voilà une qui était magique mais hélas fragile. Quand elle fonctionnait, papa, maman et leurs amis (adultes !) passaient des heures les yeux fixés sur les petites lumières (les « leds » ou diodes) qui indiquaient le nombre de tours. Quand elle n’a plus fonctionné,  papa a fait tous les magasins de jouets pour en retrouver une autre, mais seuls quelques adultes fous de toupies comme mon papa avaient acheté cette petite merveille. Impossible d’en retrouver …  («  pas écolo avec ses 2 grosses piles boutons et made in china » ajoutait papa)  

Voici la toupie culbuto : si on la lance correctement et assez fort, elle se retourne et finit sa course sur la pointe.

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culbuto

Certaines toupies traditionnelles rapportées de Turquie ou du Magreb ne bougent pas beaucoup, tout simplement parce que personne dans la maison n’a réussi à les lancer correctement. Pour les autres, toupies en bois, c’est un coup à prendre et çà tourne drôlement bien.

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toupies bois

Les toupies lumineuses avec des diodes sont bien jolies à regarder, et j’aime aussi les toupies à musique qui jouent très faux, c’est vraiment rigolo.

 

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Toupie lumineuse

   

_N_9 toupies optiques

Parfois il rêve devant ses toupies optiques, sa préférée c’est celle là :  

_N_10

qui imaginerait que ce dessin en noir et blanc donne en tournant des cercles de couleur ?  on peut poser des cartons qui ont voir des choses bizarres quand la toupie tourne.

Mon papa il a encore bien des jouets rigolos ou magiques, toutes ces toupies,  parfois, çà me donne le tournis mais j’aime bien avoir un papa joueur et pas sérieux.

 

 

Quatrième de couverture

 

Avec Samuel, découvre différentes sortes de toupies, à partir de la collection de son papa.

_N_11

Note de l’éditeur (à l’intention des parents) : un léger conflit nous a opposé à Zigmund au sujet du sous titre qu’il souhaitait ajouter pour cet ouvrage : « or not toupies »…

25 avril 2009

Rebelote (Zigmund)

adieu du locataire au propriétaire : "bail bail !"

ps : même pas honte...

25 avril 2009

Adieux revendicatifs en fa # majeur (Zigmund)

25 avril 2009

Défis de Zigmund

Vacances avant repos définitif

Ophtalmo  parti  en retraite sans successeur- désolé-(je vous l’avais bien dit qu’on n’en fabriquait plus)

 Suppliez mes confrères voisins (pas loin de la retraite) de vous recueillir.

Demandez  au conseil de l’ordre ou au ministère de la santé (« responsable etc..»)pourquoi on a fermé les études d’ophtalmologie médicale

Vos dossiers restent dans ma cave pendant trente ans, (c’est la loi) mais les souris risquent d’être intéressées …

 37 ans, c’est vite passé…non ? bye.

Crépuscule

Docteur,

Malgré tous vos efforts, mes yeux s’éteignent,

je n’y verrai bientôt  plus assez pour rester seule chez moi…

et je vais partir en maison de retraite.

Le plus dur sera quand je fermerai la porte de ma maison.

Vous pouvez annuler mon rendez vous de mai.



Service clients

Client captif pendant des années, enfin je vous quitte

Il m’en a fallu du temps pour vous rendre ce décodeur

Mon temps de cerveau disponible je l’offre au défi du samedi.




Casse toi pôv naz !

Tes chaussettes sales en tas

Tes matchs de foot pourris

Et aussi tes amis

Je les regretterai pas

Arte me voilà !


18 avril 2009

Go et Oulipo au Luxembourg…(zigmund)

imagesMonsieur Perec, je tiens à vous remercier encore d’avoir accepté notre invitation. C’est une superbe journée, vous rencontrer le temps d’un repas en terrasse dans ce petit restaurant non loin du jardin du Luxembourg est un véritable bonheur.

 Nous sommes venus à deux, car je souhaitais vous faire rencontrer mon frère Berthold. Il y a 20 ans, lorsque son premier roman a été publié, le compliment dont il a été le plus fier, a été qu’on le compare à vous. C’est lui qui m’a fait découvrir votre existence, vous êtes son « idole ».

 Seul face à vous, je n’aurais jamais osé cette rencontre, alors j’ai eu l’idée, puisque les défiants du samedi m’y autorisaient, de vous offrir en quelque sorte comme cadeau à mon frère.

 Et les voilà, fébriles et enthousiastes,  partis dans une grande discussion sur l’Oulipo, prêts à inventer de nouvelles contraintes, et partis à la recherche de  textes à triturer pour en faire des lipogrammes. J’explique ma tentative, lettre morte pour l’instant,  de lipogrammer sans e « mignonne allons voir si la rose » de Ronsard. (sans o çà pourrait être rigolo aussi…) Nous parlons aussi des jeux littéraires des « papous dans la tête » sur France Culture. Nul doute que sur internet (explications rapides sur la chose) existent des blogs consacrés à l’Oulipo, mais le temps manque à chacun…Parfois fusent quelques définitions de mots croisés : « on est douillet quand elle est petite » (6 lettres)* ;  « il est d’un autre siècle » (en dix lettres)**

Au café,  la discussion est toujours animée, et c’est un vrai  plaisir que de les écouter, les voilà comme deux vieux potes.

Après le café, Berthold (qui sait que j’en meurs d’envie) propose à Georges de disputer avec moi, quelques parties de Go au soleil dans le jardin tout proche. Au cours de ma vie de joueur de Go, j’ai usé jusqu’à la corde, une bonne partie des calembours tirés du traité Le livre de Perec sur le Go*** …

2008_05_Paris_SFO__51_

Le reste de l’après midi s’est continué en discussions littéraires (Berthold versus Georges) et stratégiques (Georges versus moi) autour de ce goban magique ; de l’issue des parties âprement disputées je ne vous dirai rien...Georges Perec a eu le temps de progresser à ce jeu qu’il aimait mais maitrisait mal. Au paradis, je crois qu’on joue au go entre deux lipogrammes, tout en écoutant du jazz ou de la musique classique…un peu comme lors de cette  journée magique hors du temps. 

 

 *-------(cherchez un peu…)

  **----------(voir note précédente)

 ***Petit traité invitant à la découverte de l'art subtil du go (Christian Bourgois, 1969) (avec Pierre Lusson et Jacques Roubaud   

11 avril 2009

Quelques Haddockismes sur Scrabble (Zigmund)

capitaine_adoc



Cherchez l’erreur…

(Collectif l’Escale)


4 avril 2009

La Belle...Hélène (zigmund)

personnages
YAK : metteur en scène

Hélène :  actrice (héroïne de l’opérette )

Ménélas :   acteur (roi de sparte époux d’Hélène )cinéphile blagueur

Parthénis : actrice (hétaïre)

Les deux Ajax : acteurs(rois ) manipulateurs de mulots 

Bacchis : actrice  (suivante d’Hélène) ex( ?) de Yak

Agamemnon : acteur (roi des rois)

Yak : Eh là c’est quoi ce foutoir ? on avait dit 10heures ! çà vous gène pas de vous pointer avec ½ heure de retard ?

vous imaginez qu’on va être prêts à ce rythme, après à peine 3 répétitions hein ? Et Hélène elle est où la belle Hélène ?

  Des coulisses une petite voix : je suis vénère je croyais que c’était  9heures et en plus, ben,  mon sèche cheveux m’a lâché, ce matin,  je sais pas comment je vais faire ?

Yak : ah oui l’excuse ! est ce que quelqu’un peut fournir un sèche cheveux à cette gourde ! ah quand même ! bon dépêche ! vas y bébé  vite ! et reviens fissa on a du taf

Bon maintenant,  Ménélas, je croyais qu’il était prêt ?

  Parthénis : Ben chef , comme la répèt’ ne commençait  toujours pas il est parti au cinéma avec sa copine, tu savais pas, je pensais  …

Yak  : ah ben c’est çà oui, c’est des choses auxquelles il faut penser ! on est grave charrette sur les répèt’ et Môssieur Ménélas file au ciné du coin !!! putain çà va pas quoi !!!

Parthénis : Faut comprendre Yak, j’étais choquée aussi mais quand on sait qu’il doit galérer deux heures en métro pour arriver, ben comme les autres étaient  en retard, il a dit "je vais  au ciné"… « in excelsis deo » qu’il a ajouté, en se marrant ;  sûr, Ménélas c’est le roi  du calembour, avant la dernière répèt il m’a tuée de rire au moins 4 heures

Yak : et moi je vais te tuer tout court si tu continues,  tu me ramènes Ménélas fissa  ici ou il va y avoir une tragédie ici,  au lieu d'une opérette.

Les deux Ajax : on s’en occupe , regarde, on envoie un mail à la caissière pour qu’elle le sorte de la salle… voilà, faut valider, valider , valider …tu vois,  je maitrise pas, mais je maitrise mieux que la finance…

Yak : les gars, dites le tout de suite que c’est ma mort que vous voulez, la caissière, elle approche pas d’ici, faut pas l’inviter celle là, c’est fouteuse de m* et compagnie…

Bacchis (entrant subitement , jalouse): ah bon tu la connais … comment ?

Yak : ben chouchou, c’était … quand  tu es partie 3 mois en claquant la porte ;  pour me consoler je suis allé au ciné avec maman, moi qui n’aime que le théatre et l’opéra…et bon ben  …elle était là…

Bacchis : c’est quoi ces salades, c’est quoi ces trucs ? entre nous çà a foiré parce que ta mère mettait son nez partout, et toi tu traines  môman au ciné et au passage tu fais du gringue à cette…  je parie que tu lui as prété tes photos des représentations d’Orphée

Yak (penaud) :  oui,  je sais pas si elle les a regardées…

Bacchis : ah oui effectivement je pensais que c’était plus clair que çà,  pourri grave que tu es, tu voulais savoir ce qui collait pas entre nous, ben,  nan ya çà tu vois !

Agamemnon : (histoire de calmer Bacchis et Yak)   en attendant Ménélas, on peut au moins refaire la scène des trois déesses, au fait  en bikini c’est  mieux qu’aux autres répétitions la déesse ?

Yak  (saisissant l’occasion de faire diversion) : il fait sec là,  il fait froid, il ne manque plus qu’Aphrodite nous chope  un  rhume ou une angine , elle va à l’école demain

Bacchis : oh çà y est, bon ben , j’men vais… de toute façon on se voit là bas, au filage samedi …après le ciné !

Ménélas (de retour) : patron  il y a un fournisseur de préservatifs dehors , qui dit que le théatre  lui  a fait une grosse commande, trois cartons, 100 boites par carton, 10 préservatifs par boite, fallait nous le dire qu’on montait une version X de la belle Hélène, et puis il y a aussi un client, un Suisse  …

Yak (consterné) : t’es vraiment  relou Ménelas,  l’histoire du Suisse et des préservatifs* c’est un classique… assez ri …au travail !



*sur demande uniquement

http://www.youtube.com/watch?v=-amkGG9MWNM

28 mars 2009

psy-o-logis (Zigmund)

«le psy : -Vous avez rendez vous ?

Moi : -Oui bien sûr

Le psy : -Alors entrez c’est votre tour. »

Le cabinet du psy est un véritable paradis. Situé au cœur de l’ancienne cité, non loin du centre ville dans une petite rue pavée. Je suis d’abord assis face à lui, c’est un homme âgé, digne, ni chaleureux, ni glacial, plutôt bienveillant ;  mon regard balaye la pièce : derrière lui une grande baie vitrée triangulaire permet de voir, luxe* inoui en centre ville, un jardin. Dans le fond du jardin, on devine la maison d’habitation, de bonne taille mais sans prétention. Mais surtout, il y a cette bibliothèque, sur deux des murs de la salle, les livres couvrent les murs, et montent jusqu’au plafond, une échelle-escalier, permet d’atteindre les ouvrages haut placés.

Le divan c’est pas mon truc, je réfléchis à ce que je vais bien pouvoir trouver pour prolonger   mon incursion dans cette pièce.

L’idéal serait d’obtenir du psy qu’il aille me chercher un rafraichissement, style cocktail coloré avec plein de fruits en déco, j’incline à ce que ce divan le soit – inclinable- (ce  sera mieux pour déguster le cocktail), le regret c’est que ce psy vieux jeu n’aie pas équipé ce fauteuil d’un système de massage du dos  comme on en trouve chez les coiffeurs…

-dites docteur, pendant que vous allez me préparer un drink,  je peux jeter un coup d’œil aux livres, allez soyez chic dites oui ! vous ne seriez pas assez cruel pour me laisser plus de dix minutes dans une telle bibliothèque et me refuser de feuilleter, de toucher, de caresser les ouvrages ?

 Maintenant que je suis dans la place, je dois  trouver le moyen de m’y incruster. Avant de venir, j’ai bien révisé mes vieux cours de psychiatrie, pour lui mijoter aux petits oignons un beau syndrome qui le questionne, pour qu’il me laisse plonger dans son univers de livres bien rangés. Eviter aussi bien sûr de trop bien faire, ce serait l’internement garanti et  la bibliothèque de l’HP **est consternante  (la collection harlequin ou les SAS sont ce qu’ils ont de plus intello, c’est vous dire !).

 Long silence

Je suis sur le divan

 Il attend

Alors je décide la franchise, je lui avoue que mon seul but en prenant rendez vous avec lui, c’est de me prélasser dans son divan, en feuilletant quelques livres de sa bibliothèque, dans ce bureau éclairé en sirotant un énorme verre de  jus de fruit avec ou sans alcool… que je veux bien payer pour çà…

Ah ! pour la musique, si ce n’est pas abuser,  ma version préférée de la flûte enchantée c’est celle de Nikolaus Harnoncourt de 1987.

Merci à tout à l’heure…  

Zigmund

 

   *luxe : ceux qui ont ajouté mentalement Skywalker sont aussi gravement atteints que moi

**HP = hôpital psychiatrique

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Le défi du samedi
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