20 août 2022

Ré/création (Zigmund)

 

 Dans  un  coin isolé  du parc  trônent  presque  côte  à  côte  2  statues fort peu vêtues : l'une  représente  un  jeune  garçon,  et  l'autre   une jeune  fille. 

 

Et  voici  qu'un  ange   apparait et  leur  déclare : " nous  vous  observons  depuis  quelques  siècles  et nous  avons  constaté  que vous  avez  eu  jusque  là  une  conduite  exemplaire". Aussi  avons-nous  décidé  de  vous  faire  un cadeau,  une  récréation en  quelque  sorte  : pendant  2  heures  vous  allez  prendre  vie  et  serez  libres  de  faire  ce  que  vous  voulez. Go  and  enjoy ! 

Les  2  statues  s'animent, se regardent, sourient  et foncent  vers les  fourrés proches,  et dans  leur  course  abandonnent  les  quelques voiles  qui  cachaient  leur  intimité.

Peu  de  temps  après, on voit les  buissons qui  s'agitent  drôlement,  on  entend  des  cris, des  hurlements non humains,  des  rires,  on  voit  des objets  divers  voler ... on  imagine  facilement le  film  classé  X.  

Nul besoin  de jouer  les  voyeurs  :  on  entend le garçon dire  à  la  jeune fille  : "ça  suffit !  maintenant  c'est mon  tour  !  c'est à  toi  de  tenir  le  pigeon  et  c'est  à moi de lui  chier  dessus !"

PS. j'ignore  si  cette  blague  qui  est  une  de  mes  préférées est  connue  ou non. Je  profite  de  ce  post  pour signaler  que  toutes  idées  de nuisance  (hors  armes  à feu)  vis  à  vis  de ces  volatiles  seront  bienvenues  ils  se  sont  un  peu  trop servis  dans  notre  cerisier cette  année ! 

 

 

     

Posté par Walrus à 00:01 - - Commentaires [4] - Permalien [#]
Tags : ,


01 août 2020

Pandémie en sous sol (Zigmund)

 
Nous  avions  installé  ce  petit  coin  de  bonheur au  sous  sol  de  la  maison dans  une  cave oubliée.
Certes  le  jardin  aurait été  assez grand pour  accueillir  une  serre en  dur,  mais  le  chauffage  aurait  posé  problème, or  notre  serre  se  devait  d'être  "assez  picale"   et  si possible  tropicale.
Une  structure  métallique  doublée  de  laine  de  verre,   des  néons  au  plafond, quelques  étagères : nous  avions  délimité un  petit  espace  au  milieu  de  cette  cave. L'éclairage  suffisait  à  maintenir la  température entre  25 et  30° et  l'hygrométrie  dépassait  les  90% . 
 Les  plantes furent introduites progressivement  pour  peupler  notre  micro  paradis quelque  peu  artificiel.
Chaque  orchidée  fut  choisie  avec  amour,  je  me  souviens  que  nous  traversâmes tout  Paris en  speed (et en  métro)  pour  aller  adopter la  dernière orchidée  vanille  d'une  boutique.
Quelques  plantes  carnivores, quelques  bégonias, et d'humbles "couvre  sol" s'ajoutèrent et  surtout 
une  petite  collection  de cycas assez  rares dont nous  étions  particulièrement  fiers. Même  les  jardiniers  des  serres   du  jardin  des  plantes  bavaient  d'envie quand  nous  décrivions   certains  de  nos  spécimens.
Nous  descendions à tour  de  rôle "pschitpschitter " les  feuillages ;  nous  prenions un bain  de  lumière  et  de  douce  chaleur, et  en  plein  hiver, ça  suffisait  pour  nous   remonter le  moral  en  rentrant  du  travail.
Il  m'arrivait  même de  parler à  certaines de  ces  beautés cachées  et  même  de  leur  lancer  un  "soyez  sages  les  filles " ou "dormez  bien "  en  fermant  la  porte  avant  de  remonter  dans  le  monde  réel !
Plus  besoin   de chercher  une idée de  cadeau  d'anniversaire :  un  tour  sur  les  sites super  spécialisés  en  cycas  rares (et  une  carte  bleue)  suffisaient...
Quand  la saloperie  de  cochenille  pointa  son nez, nous   crûmes  pouvoir  lutter contre  l'épidémie : nettoyage de   chaque  feuille, encore et  encore,  recherche  de  solutions non  conventionnelles  sur  le  Net, essai  de  produits divers ...
Inexorablement les  feuilles  se  desséchaient, nos  beautés étouffaient  une   à  une malgré  les  soins.


Nous  tentâmes  l'isolement et le  confinement pour  certaines  plantes ou  au  contraire   une  sortie  au  grand  air... Il fallut  se  rendre  à  l'évidence : rien  ne  fonctionnait  et  chaque   "descente  au  paradis" nous  déprimait.
La  serre  ne  fut  plus   qu'un  mouroir,  il  fallut  se  résoudre à  sortir  toutes  les  plantes et  les  entreposer  sur  un  coin  du  compost. Nous  n'avions  pas  le  courage  d'y  mettre  le  feu."Que  peut  on  déposer  sur  la  tombe  d'une  fleur ?"
Quelques cycas encore  un  peu vaillants eurent  l'autorisation  d'entrer  dans un  coin  reculé  de  la  maison après  nettoyage pour  y  recevoir  des  soins  palliatifs minimalistes.
Les  mois passèrent. Le  squelette de  la  serre, vide  nous   déprimait et nous  avions  condamné  cette cave.
Pourtant, récemment,  nous  avons  constaté  que  quelques uns  des  cycas sub-claquants confinés  dans  un  coin éloigné  de  la  maison  semblaient  reprendre   du  poil  de la  bête :  oh !  pas  bien  nombreux ,  et  aujourd'hui la  résurrection  se  résume  à  une ou  2  feuilles  par  ci  par  là.
Mais  ça  suffit à  nous  redonner  l'espoir  d'un repeuplement   de notre  petit  paradis... avec  masques  et  gestes  barrière bien  sûr  
à  suivre ...

Posté par Walrus à 00:01 - - Commentaires [14] - Permalien [#]
Tags : ,

17 août 2019

Moi, Mélanie (Zigmund)


Trouver  du  travail  en  traversant  la  rue  qu'ils  disaient  ...

Moi  c'est  la  place  que   j'ai  traversée  jusqu'à cette église. Ce jour  là,  j'avais  fui  la  canicule et je  m'étais  réfugiée à la  recherche  d'un  asile  de  fraîcheur. C'était  ça  ou  le   rayon  surgelés  du  supermarché. (j'avais  choisi  l'église  pour  le  silence) 
Chômeuse  en  fin  de  droits,  j'avais  soif  et  un peu  faim  aussi,  ils  m'ont  proposé  un  travail 
 ...j'ai accepté.
Au  départ, ça  semblait  simple  :  épousseter  les  chaises, passer  le balai  dans  les  allées... jusque  là c'était  dans mes  cordes.
Oui,  mais alors  que  j'avais  presque  fini,  le  curé  est revenu  : "ah  j'oubliais  un  petit  détail  : il  faudrait  aussi  épousseter  cette  colonne et  surtout  faire  briller  la  boule au  sommet ;
l'évêque  arrive  demain  en   compagnie  du  ministre Cassetamère,   cette  boule  doit briller  de  mille  feux, c'est  très  important ".
Le p... de piège à c...
Ben  oui comment  on  fait pour atteindre  la  sphère  dorée ?
L'escabeau  dégoté  au  fond  de  la  sacristie était  ridicule   avec ses  5  marches vermoulues.
Une  fois  arrivée  au  sommet  j'avais  l'air malin, et  avec  mon  plumeau, j'arrivais à  caresser péniblement la  moitié du pilier.
J'ai  commencé  à  imaginer  divers  plans  dont  certains  particulièrement  farfelus :
- construire  un  échafaudage  avec  toutes  les  chaises,
- utiliser  le  tuyau  d'arrosage (un  karcher  aurait  été bien  mais je n'en  avais  pas sous  la  main)  
-faire  appel  à  un  homme  canon au  chômage, (ne  pas  se  rater  et  attention  à ne  pas  trouer  les  murs ! ) 
-passer  par  le  toit,  suspendue au  bout  d'une  corde avec  mon plumeau dans  un numéro de  trapèze inoubliable,
- emprunter une  girafe  ou un éléphant au  zoo  voisin, (on  oublie )
-scier  cette saloperie  de  colonne en  3  morceaux  puis  la  remonter  une  fois nettoyée ( et comment  on  scie le  truc  sans  se  le  prendre   sur  la  tête  hein ?)
-installer  une  fausse colonne posée  devant l'original,  fabriquée  grâce  à  une  imprimante  3D, 
 -faire  appel  à  une  pyramide  humaine  recrutée  en  urgence  sur  les  réseaux  sociaux, 
-aller  voler  la nacelle des  laveurs  de  vitraux ("je  ne  suis nacelle  que  vous  croyez") 
- poser  à l'aide  d'un  cerf  volant un  préservatif  géant sur  cette  foutue  colonne...
Je  vous  passe  les  délires  graveleux  que  m'inspirait  ce  pilier  à  boule...
La  solution ? vous  croyez  que  je  vais vous  la  donner ?  Même  pas  en  rêve ! ... 
Pas  question  de  retourner  pointer  à pôle  emploi... 



Posté par Walrus à 00:01 - - Commentaires [13] - Permalien [#]
Tags :

29 novembre 2014

Le prisonnier (Zigmund)

Vous me remarquerez à peine sur le bureau de mon maître Zigmund. Il me cache,  parce que je lui fais honte. Je suis un petit boîtier commun ; une fente pour insérer une carte verte me différencie de mon aïeule la calculatrice ou de mon cousin le lecteur de carte bleue. 
Il y a quelques années, de fort mauvaise grâce, il a du se résoudre à m'adopter ; il a réglé le fournisseur puis m'a attaché à son ordinateur en sifflant d'affreux jurons.
Depuis, c'est la guerre entre nous. Je n'ai rien fait pour mériter sa haine, je suis innocent je le jure.
Même si je pouvais lui dire que l'arme est moins responsable du meurtre que la main qui la dirige, je n'arriverais pas à éteindre la flamme mauvaise dans son regard quand il m'aperçoit. Je peux me réjouir de l'absence de hache dans les alentours... sinon il y a longtemps que je serais  en miettes. (Dois je m'inquiéter quand il me regarde juste après avoir caressé le katana qu'il a cache sur son box de consultation ?)
Nos rapports s'enveniment au fil du temps.  
Jusqu'à présent, chaque matin il déclenchait l'ouverture du programme après avoir intégré son code, puis il passait la carte vitale de chaque patient.
Et voilà que depuis début Octobre 2014, au retour d'une manif,  et obéissant à un obscur mot d'ordre  d'excités de son acabit, il m'a retourné rageusement face contre terre et a annoncé fièrement : à partir d'aujourd'hui la télétransmission c'est NON !  (bon ça va j'ai échappé au katana ...).
Alors depuis, je me morfonds, inutile, face contre le bureau, je m'ennuie à mourir, j'attends, j'espère, je prie pour  qu'arrive un patient CMU ou AME (qu'il accepte encore de télétransmettre). Là, c'est Noël pour moi :  il m'allume enfin avec un soupir, et je passe le reste de la journée à assister à ses consultations comme au bon vieux temps. Il va même, le soir venu, jusqu'à mettre à jour mon programme... pour un peu j'en pleurerais de bonheur !
Il parait qu'une bonne partie de mes malheurs sont dus aux déclarations d'une ministre sur les "dépassements d'honoraires" , sur le tiers payant généralisé obligatoire et sur la loi santé.
Mais moi je n'ai rien fait, je suis innocent, ce type est un dangereux psychopathe !  Venez me chercher ou alors faites quelque chose pour abréger mes souffrances. 
Au secours !   

Posté par Walrus à 00:01 - - Commentaires [12] - Permalien [#]
Tags :

03 mai 2014

Trois pianos et un basson (Zigmund)

(un petit retour éclair aux défis parce que la consigne #296  me plait )

Le piano trônait  en bonne place dans le salon, il était pour moi.
J'ai eu du mal à comprendre pourquoi, alors que j'avais opté pour la  harpe, mes parents avaient choisi le piano.
Comme j'étais un garçon docile, quoique peu doué, j'ai suivi sagement les cours de solfège du conservatoire.
Je me souviens qu'à l'examen oral de fin d'année mon prof a murmuré à l'un des examinateurs que malgré mon niveau assez minable, ce serait mieux de me faire passer dans la classe supérieure et de me laisser commencer le piano.
Il avait raison, le résultat de l'examen n'avait déjà plus aucune importance : je savais tapoter le début de la toccata de Bach ... et nous sommes partis sans retour possible en abandonnant le piano et la maison avec.
Par la suite, je retrouve un nouveau piano et je reprends l'étude avec un nouveau professeur. Je découvre les gammes de la méthode Hanon... je dois être maso  ... j'aime ce genre d'exercices  qui vident la tête et j'aime aussi étudier le solfège. Je malmène les classiques : le gai laboureur, la lettre à Elise, le concerto d'Albeniz et  une polonaise de Chopin, mais je refuse de jouer la marche turque de Mozart que j'écoute en boucle  de peur de l'abimer.
Dans une cage près du piano un mandarin chante dès que je me m'installe devant l'instrument. 
Les années passent, mes progrès sont faibles, mon prof est trop coulant, mes études ont pris le dessus.
C'est ma grand mère qui prend ma place : elle chante dans un dialecte arabe-hébreu les chansons de Lili Bonniche ou  de Reinette l'Oranaise ...et toute ma vie je m'en voudrai de ne pas avoir enregistré et photographié ces  moments de grâce. 
Une fois de plus, je laisse mon piano derrière moi pour plonger dans les études de médecine.
Bien plus tard, les sous me manquent pour racheter un piano, en attendant, je reprends à zéro les études de solfège, et je loue un basson ...
La maison résonne d'opéras, de musique baroque, ou contemporaine ;  je me fais régulièrement la promesse de travailler plus sérieusement, mais le temps se rétrécit.
Le piano qui revient  un jour dans la maison est un cadeau  posthume de ma grand mère. Sa photo est posée en permanence sur l'instrument.
Reste cette émotion intacte quand je regarde cette image que j'essaie maladroitement  de retrouver sous mes doigts les musiques de ma jeunesse et que je pense à ce premier piano resté de l'autre côté de la mer. 

piano


(https://www.youtube.com/watch?v=J7TNPXwnOXI

PS  pardon d'avoir  usé et abusé des liens 

Posté par Walrus à 00:01 - - Commentaires [19] - Permalien [#]
Tags :


28 septembre 2013

(Re) Plions mes frères ! (Zigmund)

A côté de la fameuse Table se trouve  une cheminée.

En théorie les papiers inutiles devraient y finir leur courte vie.

Malheureusement, il y a longtemps, lors d'un stage de Go, j'ai rencontré un maitre en origami, qui m'a injecté le virus du pliage.

Il m'avait pourtant bien mis en garde : si tu touches à l'origami tu vas vouloir garder tous les papiers : les carrés bien sûr, mais ceux dont la texture et la couleur auront su accrocher ton regard.

Comme je manquais déjà de temps, j'ai immédiatement ajouté ce passe temps à mes nombreux loisirs, et des montagnes de papiers s'entassent maintenant près du feu : si je les plie ils seront sauvés des flammes.

Je plie peu mais régulièrement, par crises, suite à un coup de foudre pour un modèle. 

Mes préférés sont les géométriques ou les modulaires. Je n'aime pas beaucoup plier les animaux sauf les papillons ou les grues*.

Voici une vidéo de cet origami modulaire assez facile à réaliser (montage un peu prise de chou )

photo (6)

 

 

----

L'idée reçue est fréquente de considérer l'origami comme un passe temps pour gamins ou pour fonctionnaires.

Il s'agit au contraire  d'un art  aux multiples facettes qui peut se révéler  extrèmement complexe.

Mieux qu'un long discours : ces quelques photos d'une exposition à  Reuillé sur Loir sur le papier .

 

ori      z1

z2     z3

Comment voulez vous que j'aie envie de ranger la Table ...

 

 

 quelques liens sur la grue , emblème de l'origami

http://fr.wikipedia.org/wiki/Sadako_Sasaki

http://nezumi.dumousseau.free.fr/japon/ori-tsuru.htm 

http://www.kimquach.fr/pages/Connaissezvous_la_legende_des_1000_grues_-5064956.html

 

 

 

Posté par Walrus à 00:01 - - Commentaires [11] - Permalien [#]
Tags :

17 août 2013

Passer les trois portes ... ou pas ! (Zigmund)

Il m'était arrivé, il y a bien longtemps de passer cette porte, en invité, pour partager un café.
Pour diverses raisons je n'avais pas souhaité entrer là comme initié.
Déjà mon trop grand penchant pour le désordre...
Mais j'avais remarqué cette sonnette et interrogé mon hôte lequel avait répondu : 
la sonnette ?  oh, simple ornement, elle ne fonctionne plus depuis bien longtemps !

                                                  ...
J'ai attendu d'être presque adulte pour me mettre à tirer les sonnettes ; quand j'étais lycéen, je le faisais systématiquement  sur le chemin du stade, pour exprimer ma révolte,et mon désaccord  avec les activités sportives proposées. Le jour où quelqu'un est sorti et m'a engueulé ainsi que mon prof, j'ai stoppé mes nuisances et me suis cru guéri.

300px-Square_and_Compasses_at_Masonic_Memorial_2


Sans doute ne l'ai je pas été complètement, peut être suis je resté un grand ado, quelque peu bancal aujourd'hui.

                                               ...
Bien des années plus tard,  je marchais péniblement en m'appuyant sur ma canne, dans cette  "rue de la sonnette de la Loge". 
En repassant devant la grande porte, je me souvenais  de cette ancienne  incursion du "côté de la lumière". 
J'ai regardé la sonnette, quelques minutes, l'ai prise en photo... j'étais seul dans la rue... le bâtiment semblait inoccupé.
Bref, je n'ai pas résisté longtemps, et  j'ai tiré la langue du lion.... où était le problème puisque ça ne marchait pas ?  je suis sûr que vous auriez fait pareil...
Sauf que ces traîtres avaient réparé la sonnette, et que j'ai bien entendu une sonnerie  retentir à l'intérieur !
Aïe ! 
Pas question de courir,(entraînement insuffisant) ... La seule solution consistait à  continuer ma route le plus dignement possible : qui pourrait imaginer qu'un bourgeois quinquagénaire pourrait tirer les sonnettes ?
Je ne me suis forcé à ne pas me retourner quand la porte s'est ouverte et que j'ai senti dans mon dos le regard scrutateur du "frère servant" cherchant le jeune polisson sans doute responsable de ce forfait.
S'il m'avait appelé, j'aurais répondu froidement et avec aplomb : "le gosse est parti par là...voyons monsieur, vous pensez bien que ce n'est plus de mon âge de tirer les sonnettes ! "
Si un jour je souhaite passer ce type de porte, il faudra que j'avoue mon forfait (et mon mensonge.)   
 Je crois que, comme Papageno,  je ne suis pas prêt tout simplement.

                                                             ...

 

Posté par MAPNANCY à 00:01 - - Commentaires [6] - Permalien [#]
Tags :

13 avril 2013

Chroniques de Wolfgang le Sage (Zigmund)

 

Si ne suis pas le premier chat de la maison, je fus sans conteste le plus marquant, le matou historique en quelque sorte.

Mes humains m’avaient attendu avec impatience, et je ne leur avais été « offert »à l’âge de trois mois qu’après une  longue enquête  sur leurs bonnes mœurs en matière de félins.* J’ai tout de suite appris à les mener par le bout du nez : je leur ai joué le chat tétanisé, puis le coup du chat « anormalement calme », puis la fugue chez mes humains précédents. La fugue  fut une erreur, car Zigmund se rendit aux arguments du vétérinaire et me fit castrer.

Je pris le pouvoir dans la maison et dans le jardin, je passai un pacte de non-agression avec les souris, mais me montrai impitoyable  avec les volatiles et les écureuils. Pendant mon règne, peu d’oiseaux survécurent je réussis même, après une lutte acharnée sur la glace, à capturer un canard colvert. Mes humains n’apprécièrent  pas l’exploit à sa juste valeur…

Je coulais des jours heureux jusqu’à ce matin froid de janvier où une ombre noire traversa ma chatière. Gabrielle prit l’intruse dans ses bras avec la ferme intention de la jeter dehors.

Mais la fourbe boule de poils rusa pour se faire accepter : elle lui lécha les mains et obtint immédiatement un droit d’asile, une gamelle à côté de la mienne et le prénom de Zoe. Personne ne comprit  jamais pourquoi cette femelle aussi adorable que limitée intellectuellement, stérile et borgne avait été abandonnée pile poil devant la maison d’un ophtalmo. C’est néanmoins cette idiote qui, un jour, sut prévenir mes humains par force cris et miaulements que je faisais une crise d’épilepsie et un AVC.

 Leurs soins immédiats furent sans effet : j’avais 18 ans.

Mes humains ont choisi que je repose sous le forcycia avec à mes côtés l’ouvre boite à pâtée, une toupie et un origami.

Les oiseaux revinrent car Zoe la borgne était nulle à la chasse.

Un an plus tard Zoé se laissa écraser par la voiture de Zigmund parti trop vite sur une urgence. Mes humains pleurèrent de nouveau et un autre trou fut creusé pour elle sous le forcycia non loin de ma tombe sous la protection du Bouddha…    

Zigmund chat et Elvis le squatteur ont pris le pouvoir laissé vacant pour surveiller la bonne marche de la maison.

Wolfgang et Zoe

 

*La question étant : sont-ils  félins pour l’autre ?

Posté par Walrus à 00:01 - - Commentaires [12] - Permalien [#]
Tags :

05 janvier 2013

Une autre table (Zigmund)

 en réponse à la consigne #227  du défi  du samedi 

 

 

227

C’est moi, la table "canal historique". Oui,  j’'étais là avant ... bien avant la Célèbre, la Grande,  celle qui est en train de devenir la Star table du Net.

Mais moi,  je suis modeste, légère et adap-table,  faite de plastique blanc, ovale,  6 couverts, bref, un  modèle  courant de table d’extérieur.

Quand ils m’ont achetée, j’ai naïvement cru que je vivrais au grand air, un parasol planté en mon  centre  comme mes copines de la jardinerie. Mais les escalators m’ont installée dans la cuisine et je suis devenue  « la table de la cuisine ».

Mon voisin le frigo,  chargé de magnets de toutes sortes, m’a rapidement  mis au courant des habitudes de la maison.

J’ai vu les enfants faire leurs devoirs sous le regard attentif de leurs grands-parents.  

Je les ai vus aussi faire la fine bouche devant certains plats (« j’aime pas ça … j’en mange tous les jours à la cantine ! » et le :  « file dans ta chambre ! » qui suit, proféré par l’adulte excédé)… puis quand ils ont été ados,  j’ai veillé avec eux  et leurs copains tard dans la nuit pendant qu’ils refaisaient le monde en grattant des guitares.

Je sers de point d’observation à Zigmund chat qui, perché,  englobe de son regard de prédateur  toute la rue et le jardin ;  je sers  aussi de table de soins pour les matous car c’est sur moi qu’on les coince pour leur faire avaler leurs médicaments.

La cuisine, avec ses quatre fenêtres, est la pièce la plus lumineuse de la maison, c’est sans doute pour ça que mes maitres  me  préfèrent, même pour certaines  réceptions.

Ils me font des infidélités pour les repas de fêtes : dans ce cas  c’est la Table de la salle cheminée qui a l’honneur de la nappe blanche brodée et des jolis couverts après rangement  du désordre endémique de Zigmund (sous la menace).

Justement, les nappes, parlons-en : depuis quelques années, mes maitres,  à la période de noël, mettent un point d’honneur à m’habiller d’une nouvelle toile cirée. On dirait un concours : votre mission si vous l’acceptez est de trouver la nappe la plus farfelue du magasin. Le commerçant les voit arriver en se frottant les mains (« Dis donc Germaine, v’là l’Zigmund !  sors donc  les trucs de ouf que personne ose acheter ! »).

 Au début j’ai eu droit à des grenouilles qui attrapaient des mouches, puis ce furent des vaches,  folles bien sûr, l’année suivante ils osèrent les taches de peinture, puis ce furent les crayons de couleur et cette année c’est cette BD  américaine d’un gout très sûr.

Je dois dire que les premiers jours,  je me tape un peu la honte…

defi 227

 

Eux-mêmes expriment  des doutes ou des regrets : « tu sais  là on a fait fort … on  n’aurait pas dû … »    Puis tout le monde s’habitue et se félicite de l’originalité de ma nouvelle nappe.

Et moi contrairement à la  grande Table, je ne me laisse pas envahir par le désordre lamen-table.  

Posté par Walrus à 00:01 - - Commentaires [11] - Permalien [#]
Tags :

01 décembre 2012

liste des choses à faire juste avant la fin du monde (consigne 666/3) (Zigmund)

 fin-du-monde-neante *

Le 21 décembre tombe un vendredi (déjà j'aurais préféré que ça tombe un lundi...)

     Quelques jours auparavant  : convaincre Sat, alias fils n°1 de ne pas trop se prendre la tête sur les réparations de frigos et surtout de ne pas se lancer dans des soudures sauvages ... c'est pas le moment de se faire accuser d'avoir fait sauter la planète avec une soudure aproximative.

De même, persuader Jako, fils n°2, assistant funéraire, de réclamer une RTT en prévision d'un surcroit de travail ...

    Le jour J

-Vérifier que  Bémol  et Grie  (les chats de Sat et El)  isolés de nos propres chats dans leurs appartements ont assez de croquettes, d'eau et de littière.  

- Verifier que Zigmund (surnommé Flippette) ne flippe pas trop .

- Partir au boulot  consultations le matin ...prévoir plusieurs lapins ... soigner ceux qui sont venus, sans se prendre la tête sur leurs lunettes.

 

Choisir la musique à écouter pendant les consultations. (on évitera "plus près de toi seigneur" ou la musique de titanic : ça tombe bien, j'ai pas)

 

 Satyagraha de Philip Glass, Die Zauberflöte de Mozart, Stabat mater de Vivaldi,  les Brandebourgeois de JS Bach  en lecture aléatoire...

Les rendez vous auprès des correspondants chirurgicaux  attendront la semaine suivante : pas la peine de se battre pour faire opérer les gens si tous les blocs opératoires sont détruits.

Avant de fermer le cabinet, englober mes appareils du coup d'oeil attendri d'avant départ en vacances : "soyez sages , papa revient bientôt  ! " (enfin il essaye...) 

00105

 

 -Rentrer à la maison  tard et de mauvais poil parce qu'ils m'auront bouffé mon temps (s'ils sont venus)  me préparer un arabica à déguster avec quelques morceaux de chocolat amer.

-Mettre la dernière touche à ma participation au défi du samedi #225  et regarder ce que font les blogamis. .

  -téléphoner à Pa et Ma Zigmund pour leur proposer de leur rendre visite le dimanche suivant s'il y a un dimanche.

-Sortir le basson de son étui,  jouer une partition, essayer de jouer correctement ...

 Plus tard, préparer  un thé  rare de taiwan  pour le retour de Gabrielle avec une coupelle pleine de violettes de Toulouse à partager.

-réfléchir avec Gabrielle  aux cadeaux de Noël : est ce bien nécessaire/raisonnable ?

  -Si la fin du monde nous en laisse le temps, ouvrir la bouteille de champagne : la petite soeur de celle qui nous a consolés du résultat des élections de 2007 et de celle qui nous a réjouis le 6 Mai dernier. 

  -tenter de convaincre Gabrielle qu'il n'est peut être pas utile que je range "ma foutue table" ...

securedownload

 

 

*merci @La_Fee_du_RER de carnet de notes menthe à l'eau et à Noon pour m'avoir  prêté  ce dessin

 

  

 

Posté par Walrus à 00:01 - - Commentaires [11] - Permalien [#]
Tags :